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Magnifique plume, vraiment tout ce que j'aime. Belles phrases, tournures élégantes, vocabulaire recherché... Un univers mondain "so british" dont je raffole et puis soudain un voyage en Chine, un retour vers son enfance , un voyage kafkaien (absurde et oppressant). Je ne savais plus si le personnage principal délirait ou non. Une fin mélancolique, décevante pour certain, apaisante pour moi.

Tout le long du roman, on a l'impression d'être au coeur d'une enquête qui se révèle plutôt être une quête; une quête à laquelle nous sommes tous confrontés au long de notre vie. C'est avec beaucoup de talent et de subtilité qu'au travers d'une histoire banale, l'auteur nous pousse à la réflexion. En effet, Ishiguro nous ne donne pas les réponses sur un plateau. C'est à nous d'aller creuser dans les différents niveaux de son écriture. C'est à livre à relire, à décortiquer, à analyser, à discuter. Passionnant, brillant. Merci !
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Certains ont dit d'Ishiguro que c'était le plus britannique des auteurs asiatiques. Je ne sais ce qui prédomine chez lui mais toujours est-il que ses romans correspondent à la rencontre entre deux cultures et que comme toutes les rencontres de ce type, cette dernière nous permet de découvrir des oeuvres de grande qualité.

Ici, nous sommes plongés dans le monde des concessions internationales de la Chine, du conflit sino-japonais et des seigneurs de la guerre. le roman comprend donc une touche d'exotisme alliée à une élégance toute anglaise dans le trait de plume. C'est très plaisant à lire dès lors que nous ne nous attachons pas à la vraisemblance de tous les faits exposés comme cette obsession du narrateur pour une quête d'ores et déjà désespérée, la rencontre très peu probable avec akira dans la garenne et le trajet de notre narrateur dans cette zone de guerre...

C'est pour une grande part un roman initiatique où au travers d'épisodes liés à l'enfance, notre narrateur poursuit une quête d'identité. Finalement seul l'amour d'une mère pour son enfant domine, ce qui permet de finir sur une touche à la fois positive et nostalgique.
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Christopher Banks est un jeune anglais qui a grandi à Shanghai. Il vivait sur la concession internationale avec ses parents jusqu'au jour où son père disparu subitement. Quelques mois plus tard, c'est au tour de sa mère de s'évaporer. Toutes les enquêtes de police furent vaines et Christopher fut finalement envoyé en Angleterre où il habitera un pensionnat. Orphelin, il grandit avec le secret espoir de devenir un grand détective et de retrouver ses parents.
Au début de ce roman, nous retrouvons un Christopher adulte , 15 ans plus tard, commence tout juste sa carrière de détective. Devenu le tuteur d'une jeune orpheline dont il s'occupe avec beaucoup d'affection, il décide pourtant de la laisser un temps pour retourner à Shanghai. Fort de quelques succès d'enquête, il espère bien une nouvelle fois mener à bien ce mystère qu'est la disparition de ses parents, persuadé qu'on les détient prisonniers depuis toutes ces années.

Ce retour à Shanghai est l'occasion pour le détective de se replonger dans ses souvenirs d'enfance. le lecteur découvre ainsi la vie shanghaïenne de ce début du 20ème siècle où le territoire était sous autorité britannique. le père de Christopher est diplomate et fort absorbé par ses affaires. Sa femme, elle, s'engage contre le trafic d'opium et cherche à convertir ses amies. Christopher grandit dans cette aristocratie anglaise de bon ton et évoque avec nostalgie ses jeux avec son meilleur ami Akira, un petit japonais.
Il relate la période de disparition de ses parents, les sensations et les faits qui prennent sens avec la maturité. Il évoque également son éducation à Cambridge, ses relations mondaines et sa rencontre avec Sarah Hemmings.
Ses retrouvailles avec la ville de son enfance sont pourtant quelque peu perturbé : la ville est touchée par la guerre entre la Chine et le Japon et les échos des combats s'élèvent au loin. La menace n'empêche pourtant pas toute cette coterie de continuer à vivre avec insouciance et à se retrouver dans les soirées et les bals qui rythment la vie des occidentaux. Jouissant de ses réjouissances, Christopher mène de front son enquête sur la disparition de ses parents mais les éléments sont minces. S'accrochant à de supposées pistes, les retrouver devient vite une obsession qui guidera notre détective jusque sur les lignes guerrières. Pour le meilleur ou pour le pire ?

Quand nous étions orphelins plonge littéralement le lecteur à une autre époque. L'auteur décrit admirablement bien l'ambiance de toute une époque. Par l'intermédiaire des souvenirs de Christopher, il livre un portrait fort réaliste de Londres et de Shanghai plus particulièrement.
La découverte d'un pan de l'histoire shanghaïenne, des conditions de la colonisation britannique est plutôt passionnante et révèle tout une critique de l'auteur sur l'attitude des anglais de l'époque.

Mélangeant plusieurs genre, roman d'époque, récit d'initiation, roman policier, le récit alterne continuellement entre passé et présent, entre une enfance idéalisé et un shanghai en déliquescence, donnant du rythme à une histoire où il se passe finalement peu de choses.
Ce titre est ma première rencontre avec Ishiguro et je dois dire que j'ai été au début fort déstabilisé par son style d'écriture et/ou du langage qu'il attribue à ses personnages. La langue est très stylisée, les phrases comportent de nombreuses formulations alambiquées qui du coup, accentue le côté nostalgique et désuet de l'histoire.
De fait, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans cette enquête qui n'en est pas tout à fait une. Heureusement l'intrigue monte en puissance au fur et à mesure et a finit par me happer quand l'histoire tourne à l'avantage des obsessions de Christopher. Les faits importants sont distillés le long du récit, presque noyés dans des élements de moindre importance. Et c'est peut-être cela qui m'a gênée. le roman traîne un peu en longueur. On attend des réponses quant à l'enquête sur les parents pour finalement découvrir que l'important n'est peut-être pas là. le personnage de Christopher est troublant, d'apparence équilibré, il se révèle finalement très perturbé par la disparition de ses parents et semble s'être construit une vie basé sur des souvenirs plus ou moins vrais.
Je reconnais avoir fini par apprécier cette histoire qui se termine de manière forte mais mon avis reste néanmoins en demi-teinte.C'est un roman dont je reconnais les qualités d'écriture. dont j'ai aimé le portrait psychologique qui se dresse peu à peu du héros, dont j'ai apprécié la portée historique. Mais au final, c'est un roman qui m'a quelque peu laissée de marbre... Un roman étrange donc ! J'ai l'impression d'être passée à côté... Lu à un mauvais moment peut-être ? Il va me falloir retenter avec Ishiguro pour avoir un avis définitif sur l'auteur.
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Shanghaï , concession internationale : Christopher a 8 ans quand ses parents sont enlevés. Son père travaillait pour la Morganbrook§Byatt, sa mère militait contre les trafics d'opium.
Renvoyé à Londres, l'enfant fait de bonnes études, devient un brillant détective et intègre la grande bourgeoisie londonienne. Occasion pour l'auteur de décrire la fatuité de ce milieu.
Trente ans plus tard cependant il retourne dans son pays natal pour essayer de retrouver ses parents.
Le roman se construit sur l'alternance de flash-back et de phases d'anticipation ce qui maintient le lecteur en haleine. On rencontre les protagonistes principaux : son ami d'enfance Akira, son oncle Philip, Sarah, la belle entremetteuse , et la vérité se fait jour selon le fonctionnement de la mémoire.
Le livre montre aussi les dessous politiques et sociologiques de cette époque : la guerre sino-japonaise, le pouvoir de Tchang Kaï Chek, la diplomatie anglaise
Je n'avais pas encore lu ce prix nobel de littérature que je découvre avec plaisir malgré son côté un peu desuet.
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Une magnifique découverte, un univers qui vous ouvre tour à tour des portes vers des lieux et périodes qui semblent ne pas être connectés, et pourtant ... une fin étonnante et tellement réaliste.
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Londres, 1923-1930
Christopher Banks est jeune, beau, brillant, et depuis toujours son ambition a été de devenir détective. Mais à l’âge des introspections, il décèle en lui une cassure qui le ronge. Il retourne alors à Shanghai à l’époque de son enfance…
Il y avait ses parents, Akira son ami japonais, oncle Philippe… Il était Puffin, le petit chéri de sa maman. Et le drame. Un jour, son père disparaît, puis c’est au tour de sa mère. Pris en charge par l’administration, il doit repartir en Angleterre, immédiatement. Le monde bouge, le marché économique, le trafic de l’opium, tout est en équilibre…

Londres, 1937.
Il a adopté Jennifer, une petite orpheline. Il revoit Sarah, une connaissance, une fille un peu secrète qui aux débuts de leur rencontre l’avait snobé. Sarah part à Shanghai avec son mari et il décide de retourner là-bas.

Shanghai, 1937.
Commence alors l’enquête ou plutôt la quête obsédante de retrouver ses parents.

Plus qu’une enquête policière, ce roman retrace un désespoir. L’enfant, devenu grand, cherche la vérité. Le désordre règne, nous sommes à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, les canons crachent, les japonais sont très proches. Christopher sait qu’il reverra sa famille, espère et remue l’indolence bureaucratique.

Cette très belle histoire semble dire : On est tous orphelins de quelque chose.

Je vous cite un passage du livre. Christopher se rappelle sa mère à travers sept photographies, seuls souvenirs.

» Que ma mère fût « belle », c’était là un fait que j’acceptais, de manière entièrement dépassionnée, tout au long de mon enfance…Chaque fois que je regarde maintenant les photographies qui me restent d’elle… elle me fait l’effet d’une beauté dans la tradition ancienne, victorienne. De nos jours, on dirait peut-être d’elle qu’elle a « grande allure »… son maintien est assurément plein d’élégance, presque raide, voire un peu hautain ; mais je retrouve cette douceur dans ses yeux que je me rappelle si bien. »
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Ce livre mériterait que l'on en parle davantage - enfin, à mon avis !
Personnellement, j'ai adoré. J'aime les livres qui parlent des racines, et là rayon "recherche de ses racines personnelles", j'ai été servie !
Un livre où règnent à la fois beaucoup de suspense, beaucoup de réalisme et beaucoup de poésie !
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Troisième livre de Kazuo Ishiguro que je lis, et encore une fois, je suis conquise par son écriture.
Dans cette histoire, nous faisons des allers-retours entre l'Angleterre et la Chine, géographiquement et dans le temps.
Christopher est un jeune homme qui se destine à une carrière de détective, dans le Londres des années 1930. Cette décision viendrait elle de la disparition de ses parents, des années plus tôt, alors qu'ils étaient expatriés à Shangaï, et jamais résolue ?
L'auteur nous fait découvrir un monde bien particulier; la Chine à l'orée de la guerre avec le Japon ainsi que le trafic d'opium qui fait des ravages dans la population chinoise.
Plus que l'histoire, même si elle est agréable à suivre, c'est l'écriture de ce prix nobel de littérature qui m'a plu.
C'est pourquoi je continuerais à découvrir son oeuvre avec plaisir!
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Assez perplexe, à la fin de ce livre. Il m'a semblé décousu, par moment invraisemblable, parfois inutilement touffu, obscur ou étrange.
Il y a de très beaux passages et le début est prenant mais j'ai un peu dû, je l'avoue, me forcer pour finir, et la fin ne m'a pas vraiment convaincue.
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Au début je l'ai trouvé moins subtil que les deux autres livres du même auteur lus récemment - Auprès de moi toujours et Lumière pâle sur les collines - en cela que le problème sous-jacent à l'intrigue semblait beaucoup plus visible que simplement suggéré, et semblait de ce fait moins important, moins inquiétant. J'y trouvais au moins l'avantage de faire ressortir une qualité dont j'ai peut-être moins parlé à propos des deux livres précédents, et qui est que ce sont à chaque fois des oeuvres captivantes qu'on peine à refermer en cours de route ! Dans Quand nous étions orphelins, le genre de l'enquête est d'ailleurs attaqué aussi frontalement que possible, avec ce personnage principal détective. La quatrième de couverture nous promet de nous retrouver quelque part "entre Proust et Graham Greene", c'est parfaitement exact et j'y ajouterais pour ma part quelque chose de Stephen King, pour tout le pan du livre dont les personnages sont des enfants, avec ces passages merveilleux autour du chapitre 7 où on plonge si bien dans leur univers parallèle à celui des adultes, avant que celui-ci, comme souvent, ne vienne broyer leur existence sans même y prendre garde...
Quant à la part de mystère, il apparaît maintenant, alors que je m'approche de la moitié du livre, que c'était probablement une fusée à deux étages, tant Ishiguro déploie à présent son art des portes s'ouvrant sur d'autres portes à peine devinées, dans ces pages de plus en plus inquiétantes, à la lisière du fantastique parfois, dans un équilibre miraculeux au-dessus d'abîmes difficiles à concevoir.
Les livres d'Ishiguro que j'ai lus jusque-là fonctionnent tous un peu de la même façon, mais c'est particulièrement manifeste dans celui-ci : il s'agit de confronter le lecteur à différents filtres s'interposant entre lui et ce qui serait le réel. Ces filtres s'incarnent dans des personnages et le récit qu'ils nous font de leur histoire : en gros, ils racontent des salades à longueur de pages. Ce qui est troublant toutefois, c'est que ces personnages ne sont pas de simples menteurs ou des manipulateurs. S'ils déforment la réalité, c'est sans le vouloir, parce qu'ils sont eux-mêmes trompés, ou en raison encore de traumatismes ayant débouché sur une forme de folie peu détectable. Au coeur de ces tensions Ishiguro livre des pages d'obédience dickienne, qui s'arrêtent juste là où commencerait le fantastique, et peut-être parfois un poil après. L'esprit du lecteur se meut dans cette distance entre ce qui est raconté et la réalité, avec les délices de l'enquête et ce vertige de savoir que la vérité après laquelle on court n'est en dernier ressort qu'un produit de l'imagination de l'auteur.
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