Bob Marley et la fille du dictateur

Travail d'investigation important de la part de l'auteur pour cet ouvrage qui porte mal son titre. En effet, de la relation entre Bob Marley et Pascaline Bongo nous n'apprenons pas grand chose car il n'y a vraisemblablement rien à en dire, puisque rien n'a vraiment filtré et qu'un des protagonistes est toujours vivant. Alors, l'auteur nous parle de la Jamaïque, du Gabon, de la religion Rasta etc... C'est intéressant mais outre le sentiment d'une promesse non tenue, le style journalistique employé dans chacun des "articles" déclinés laisse une impression mitigée. (simple opinion)

L'intérêt du livre d'Ann-Sophie Jahn réside dans la focale large choisie par la journaliste qui, au-delà du lien entre les deux protagonistes, rappelle combien la culture rasta était à l'époque d'une grande naïveté politique. Au centre du roman, on trouve aussi une déconstruction romantique d'un personnage mort jà 36 ans, mais aussi une mise en exergue de la société jamaïcaine misogyne. Là, la liberté sexuelle s'entendait exclusivement pour les garçons, alors que les filles étaient tenues à rester chez elles, bien sages. Enfin, ce portrait dévoile le comportement d'un artiste majeur dont on ne saura jamais par quel biais il aurait appréhendé le monde aujourd'hui

Ce titre rappelle combien la culture rasta était à l'époque d'une grande naïveté politique. Quand ils arrivent au Gabon, Marley et les Wailers ont l'impression de revenir en terre promise, car ils descendent d'anciens esclaves et ils savent qu'ils ont été arrachés à leur terre. Ils ne se posent pas trop de questions sur Omar Bongo et sur un pays qui est dirigé par une famille et qui n'est pas tout à fait démocratique. le message politique de Marley n'est pas très profond et pas très nuancé, en revanche, c'est un homme religieux, très porté sur la Bible. Voilà une image bien différente de celle qu'on colporte d'habitude sur le chanteur, porté à fumer des joints.