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3,58

sur 1307 notes
Paru en 1898 comme un conte de Noël macabre, "le Tour d'écrou" est chef-d'oeuvre du fantastique.
Pourquoi le lire ?
J'y vois principalement deux raisons. D'abord, si vous cherchez une histoire pour entrer dans la dimension fantastique, qui se prête à deux lectures comme "le Horla" De Maupassant selon que la clef soit la folie ou le surnaturel, vous trouverez ici votre "bonheur", si j'ose dire...
Ensuite, parce que cette oeuvre dont l'héroïne est une gouvernante dans un manoir anglais semble inspirée de "Jane Eyre" et annoncer "Crimson Peak" ou tant d'autres livres ou films, comme sa propre adaptation "les Innocents" ainsi que "la Malédiction", "les Autres", "le Village des Damnés" et tant d'autres, comme si "le Tour d'écrou" faisait figure de transition dans l'histoire de la littérature avec son glissement du personnage de l'adulte à celui de l'enfant possédé si présent dans la littérature et dans le septième art au siècle suivant.
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Le tour d'écrou est un classique étrange et fascinant, une fable fantastique dotée d'un charme désuet.

Le récit fait la part belle à l'ambiance faite de silence et de mouvements mystérieux, et c'est cette atmosphère oppressante qui se fait l'âme du roman.
Les personnages évoluent dans un décor très visuel qui fait travailler l'imagination et on entendrait presque en tournant les pages le carillon inquiétant d'une horloge de salon.

Une lecture qui ne laisse pas indifférent mais exige une certaine implication puisqu'elle laisse au lecteur le soin d'en définir le sens.
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C'était mon deuxième Henry James, une oeuvre plutôt courte. Elle a été un modèle pour la littérature fantastique et pour cause! Il a réussi à mettre en place une réelle tension que partage aussi bien la gouvernante que ceux qui lisent ce roman.


Son génie se trouve certainement dans le fait que du début jusqu'à la fin, le lecteur hésite et se balance sur la faible ligne qui sépare le réel de l'iréel, la folie de la raison…


Peut-on trouver une interprétation rationnelle? Parfois on se dit que oui…puis on se dit ensuite que seule une interprétation surnaturelle pourrait être logique…on ne cesse d'aller et venir entre ces deux façons de voir ce qui se passe dans ce livre et on le dévore pour savoir le fin mot de l'histoire.


Ce que j'ai aimé aussi, c'est le titre : le tour d'écrou…en anglais on peut traduire The Turn of the Screw par une expression : exercer une pression psychologique, cela colle parfaitement au livre.



[Attention je dévoile la fin]


Et c'est là qu'arrive finalement la déception. Histoire de fantôme ou hallucination et folie?
Mon avis est qu'elle a eu des hallucinations et que c'est elle qui tue l'enfant à la fin à force de serrer de toutes ses forces. Cette gouvernante est devenue étouffante et sous prétexte de les protéger les a mieux enfermés.
Les enfants sont certes un peu flippants parfois, mais quand la servante ne voit pas les apparitions, alors qu'elle dit en avoir une sous le nez, j'aurais eu du mal à ne pas me remettre sérieusement en question…


Mais James Henry laisse la fin ouverte…On ne sait pas. Et je trouve cela très dommage, allant même jusqu'à me gâcher ma lecture.

————————————————–

Ce fut donc une lecture plutôt assez agitée qui ne m'a pas déplu, mais la fin est -à mon avis- assez décevante.
Lien : http://writeifyouplease.word..
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Étant un grand fan de maison hantées, c'est avec plaisir que je me suis lancé dans la lecture du "Tour d'écrou".
L'auteur a un certain talent pour parler de ce qu'il fait exprès d'omettre, laissant ainsi le lecteur dans le flou constant d'une relation tendue entre une gouvernante et les enfants à sa charge.
le génie d'Henry James intervient en ce qu'il arrive à déranger le lecteur avec ... des enfants parfaits!
à Bly Manor (la maison en question), on ne trouve pas de monstre marécageux ou de momie maléfique, mais des enfants et des fantômes silencieux qui tournent lentement et sûrement ce fameux écrou, symbole d'une réalité qui se déforme peu à peu.
Lecture complexe mais pas compliquée!
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Henry James nous propose ici un court récit digne des romans gothiques, tels que les Mystères d'Udolphe ou le Cousin Sylas.

En effet, nous suivons une jeune femme qui prend ses quartiers comme gouvernante dans une vieille demeure anglaise pour s'occuper de deux enfants. Leur oncle la paye pour s'en occuper mais il ne veut surtout pas avoir à faire ni à elle, ni aux enfants.

Mais voilà qu'après plusieurs semaines dans cette maison, la jeune femme (dont on ne connaîtra jamais le nom) sent des présences rôder et se rend compte que les anciens employés morts reviennent hanter les lieux.
Mais pire encore, elle est persuadée qu'ils s'en prennent aux enfants et que sans son intervention, ils seront perdus.

Pendant toute la lecture du récit, Henry James joue avec le lecteur, le laissant se débattre avec ses propres impressions: cette femme voit-elle vraiment ces fantômes et nuisent-ils véritablement les enfants? ou bien n'est-ce que le fruit de son imagination dérangée et son besoin inébranlable de protéger coûte que coûte la pureté des enfants? Jamais personne d'autre qu'elle ne verra les fantômes et même si la gouvernante se trouve une alliée en Mrs Grose, jamais nous n'avons le preuve tangible que tout cela peut avoir un fond de vrai.

J'ai beaucoup aimé cette atmosphère incertaine, et ce retour constant sur nos propres impressions concernant la narratrice. Mais il m'a été parfois difficile de comprendre vraiment toutes les choses car le style est assez précieux et les circonvolutions gâchent parfois le fond, me laissant dans l'idée que j'ai laissé passer certaines choses dans ma lecture.
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C'est une histoire racontée au coin du feu par un homme à la veillée de noël, histoire écrite par l'institutrice de sa soeur et gardée dans un tiroir fermé à clef ...

Une jeune femme est engagée, par un noble londonien, au manoir de Bly pour devenir préceptrice de deux jeunes enfants orphelins , Flora et Miles.

Mais très vite, des événements étranges vont venir ébranler une quiétude apparente.

Le style de ce roman « gothique » est magistral, exigeant et soutenu, rendant l'ambiance de plus en plus oppressante.

Le maintien en haleine perpétuel, les non-dits, les bruits, les ombres accompagnent une lecture où l'ambiguïté et l'attente s'insinuent lentement et nous entraînent dans un labyrinthe dont il semble impossible de s'échapper....
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Une institutrice à la recherche d'emploi est dépêchée à la garde de deux orphelins au Bly Manor, après la disparition de sa prédécesseure. Les enfants s'avèrent adorables, trop sages et parfaits pour être honnêtes, pourrait-on dire. Et il ne faudra pas longtemps pour que quelques visions inquiétantes viennent troubler le calme champêtre de ce manoir...

Sans le savoir au préalable, je me suis rendu compte que ce court roman avait servi de base à la mini-série Netflix "the Haunting of Bly Manor", que je n'avais heureusement pas encore vue (mais je recommande chaudement la première saison, "the Haunting of Hill House", basée, elle, sur le roman "la Maison Hantée", de Shirley Jackson). Vous savez tout.

Moi, je sais que je me suis laissé emporter par cette histoire avec plaisir et frissons. Les enfants et les histoires d'horreur, c'est un cocktail qui marche terriblement bien, de Damien au Village des Damnés. le style daté mais élégant d'Henry James ajoute une touche gothique à l'ensemble, même si, par moments, certaines tournures semblent exagérément alambiquées pour le lecteur du XXI° siècle.
Démonstration avec ce passage lu 10 fois en vain: "Il était assez évident que, au moyen de petites astuces tacites où, plus que moi-même, il témoignait de son souci de ma dignité, j'avais dû le supplier de me dispenser de m'échiner à la suivre sur le terrain de ses capacités réelles".
Alors, évidemment, sans le contexte, c'est difficilement compréhensible, mais je vous rassure: connaître celui-ci n'arrange rien.

Mais cela n'enlève rien à la qualité générale de ce roman intrigant.
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J'avais lu une première fois le Tour d'écrou alors que j'étais adolescente. À l'époque, j'engloutissais les récits surnaturels contemporains (Stephen King, Dean Koontz, Graham Masterton) et ceux du XIXe siècle (Maupassant, Gautier, Wilde). Lire ce classique en matière d'histoire de fantômes était donc indispensable. Je ne sais si c'est parce que j'étais trop jeune ou que la traduction était vieillotte, toujours est-il que je garde un mauvais souvenir de cette première lecture. Je n'avais pas compris l'histoire, et l'avais encore moins aimée.

Les éditions du Chat Noir ont proposé en fin d'année dernière une réédition de ce classique d'Henry James, accompagnée d'illustrations de Mina M. Ma curiosité a été piquée : j'adore en effet les couvertures réalisées par cette artiste (je serai capable d'acheter des livres juste pour ces couvertures ^^). Et puis, les années ont passé, j'ai grandi, appris, peut-être cette fois pourrais-je mieux goûter à l'histoire qu'à l'époque ?

En ouvrant le livre, je découvre que la traduction en a été révisée pour l'occasion. Me voilà rassurée, les chances que j'apprécie le texte augmentent !

Le Tour d'écrou est une novella, un roman court, donc. Figurez-vous que je l'ai dévoré en peu de temps ! J'ai vite été happée par le texte, la tension qui s'en dégageait.

Une jeune femme est engagée pour s'occuper de deux enfants, Miles et Flora. Elle aperçoit, à plusieurs reprises, des apparitions. apparitions qui semblent intéressées par les deux enfants. Or, à sa grande horreur, la gouvernante réalise que Miles et Flora sont non seulement conscients de ces spectres, mais n'en ont pas peur.

Raconté du point de vue de la gouvernante, le récit déploie petit à petit sa toile, tissant lentement un climat oppressant et terrifiant qui va crescendo. le final, brutal, en est le climax et laisse le lecteur complètement sonné – et perdu.

Car le Tour d'écrou est un récit fantastique réussi par son équilibre soigné propre au genre, celui qui brouille la frontière entre le surnaturel et la folie, mettant le lecteur dans une posture inconfortable qui participe aux frissons ressentis durant la lecture.

Avec cette nouvelle édition – magnifiquement illustrée par Mina M – le mauvais souvenir de ma première lecture s'est envolé. J'ai adoré la novella ! Adoré les frissons qu'elle procure, adoré la façon de Henry James d'aborder la traditionnelle histoire de fantômes de façon si brillante qu'elle en est devenue un classique (je comprends comment elle a pu influencer bien d'autres récits, de papier ou sur l'écran, par la suite).

Comme quoi, un premier rendez-vous manqué avec un livre peut parfois se rattraper, grâce à une nouvelle édition, un nouvel écrin 🙂
Lien : https://lullastories.wordpre..
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Voici un roman gothique comme je les aime. Tout est dans l'atmosphère, l'intrigue étant distillée petit à petit, sans jamais fournir tous les outils ni toutes les réponses.
Le lecteur ne peut que se perdre avec ravissement dans cette histoire flirtant avec la folie ou le surnaturel... au choix et au final, qui pourra nous donner la réponse...?
Mention spéciale pour cette dernière édition commentée avec une re-contextualisation de l'époque bien utile et de nombreux liens avec d'autres ouvrages contemporains à l'auteur.
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Je suis un peu partagée sur ce court roman fantastique. J'ai trouvé de nombreuses longueurs et le rythme très lent puis finalement dans le dernier tiers cela s'accélère et devient plus intéressant.

Toutefois, j'ai souvent décroché pendant ma lecture et dû relire des passages car mon esprit était parti vagabonder ailleurs. Ce qui n'est pas très bon signe pour la lecture en cours.

Je ne connaissais pas l'écriture d'Henry James et j'ai trouvé cela un peu "lourd".
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