Le plus long chemin de l'école
Renaud Garreta (dessin) et
Marie-Claire Javoy(scénario)
Dargaud, 2017
Toujours dans mon désir de faire aimer la lecture à un enfant de dix ans, je tombe à la médiathèque sur cette bande dessinée. J'avais beaucoup aimé le film
Sur le chemin de l'école. A peine repérée, la B.D tombe dans mon sac, ce qui n'est pas du goût, mais pas du tout, de mon « poulain » qui a pour compagnons Naruto et Boruto.
Cinq adolescents, dont un vraiment encore enfant, se rendent depuis un petit village népalais situé à 4200 mètres à Katmandou, capitale du pays, où se trouve leur école. C'est d'abord un voyage à pied de 8 jours en compagnie d'un guide à travers l'Himalaya, suivi d'un trajet en avion, un moyen de transport qui suscite leur appréhension, l'orage, alias la voix du dragon peut frapper, qui les conduit à la frontière avec l'Inde : ils découvrent la grande ville, la foule, les vêtements que les gens portent, la langue, l'hindi, qu'ils parlent. le périple se termine par un voyage en autocar, 300 km tout de même, ou 20 h de trajet, compte tenu des aléas d'une route très difficile, une route extrême.
L'Himalaya, c'est haut, c'est froid, c'est venteux, il faut grimper, descendre parmi des rochers, c'est dangereux, on se blesse, des ponts suspendus donnent le vertige, on se sent suivi par le léopard des neiges qui pourtant veille sur eux. On tombe sur des monastères, des cairns, des pierres centenaires sur lesquelles est gravé le mantra le plus important du bouddhisme tibétain, « le joyau dans le lotus ». On arrive dans des villages où l'on soigne ses blessures en avalant le parchemin où sont écrites des prières, où l'on se munit de baies de goji. Parfois on se contente de repas très frugaux.
Les dessins de Garreta font voir la beauté des montagnes, les différents paysages, l'escarpement des sentiers.
Les enfants sont déterminés. L'école est un moyen de pouvoir changer de vie, rendre fier son village. L'épreuve a tout d'un rite initiatique. le bac en poche, certains lycéens restent dans leur village éloigné pour apporter le savoir aux plus jeunes.
La BD n'a pas captivé l'enfant très ancré dans ses habitudes. Moi, je trouve qu'elle est une mine de renseignements sur le Népal, les conditions de vie des enfants qui habitent dans des endroits reculés. Et l'on mesure toute l'importance de l'école pour ces enfants coupés de tout, faute de communications routières ou téléphoniques.