Ces derniers mois, j'ai découvert la collection Aliénor de Harlequin et je dois dire que j'en suis particulièrement sous le charme. Amatrice de jolis destins, d'amour et d'Histoire (bien que je reste une bille dans ce domaine), je trouve qu'elle allie l'utile à l'agréable : j'apprends tout en rêvant.
Colère sur Paris ne fait pas exception à ce constat même si, concrètement, j'ai davantage apprécié le contexte historique que la romance entre Milos et Ambre.
En tout honnêteté, je ne connais pas grand chose du reigne de Louis-Philippe ni de cette révolution qui gronde au 19e siècle : je ne crois pas en avoir entendu parler dans mes cours d'Histoire à l'école (bon, ça remonte un peu aussi…) et je ne pense pas avoir vu un "Secrets d'Histoire" (j'adore cette émission !) dont il aurait fait l'objet… Autant dire que mes connaissances sur cette époque se résumaient à une feuille blanche. Alors, j'ai pleinement savouré cette leçon narrée qui m'a apprise plein de choses, dont l'année du droit de vote pour les hommes (1848) alors que je connaissais pleinement celle des femmes (1944) #girlpower
En parlant de féminisme, j'ai beaucoup apprécié le regard des femmes partagé dans ce livre. Naïvement, je pensais que le féminisme était quelque chose d'assez récent. On en entend tellement parler aujourd'hui que j'associe ça à ma génération, à celle de mes parents et - pour les prémices - à celle de mes grands-parents (#monpapyceprécurseur). J'avais totalement oublié que pour en arriver là, des générations de femmes (et d'hommes) s'étaient battus et avaient posé les premiers pavés de cette longue route… Dans La colère de Paris, on côtoie
Georges Sand et on découvre d'autres femmes qui ont osé mettre le doigt sur les choses qui font mal. J'ai aimé découvrir ces réunions de femmes et leur courage nécessaire pour prendre la parole en public alors que leur avis n'est pas le bienvenu. Je ne me suis jamais intéressée de près à la façon dont l'accès au divorce et les droits parentaux sont nés et je dois dire que ce livre m'a fait me poser beaucoup de questions en découvrant les tourments maritaux d'Ambre.
En effet, pour le coup, je me suis davantage intéressée au couple que forme Ambre avec Jules qu'à son histoire avec Milos. Avec ce dernier, tout coule de source : dès que leurs regards se croisent chez Clémentine, on sait comment ça va se finir. Par contre, avec Jules, rien n'est gagné. Surtout parce qu'il y a Hugo : sans ce petit garçon tout serait malheureusement plus simple… C'est ce qui est terrible dans le malheur de femme "mal mariée" d'Ambre : c'est qu'elle n'a aucun pouvoir et dispose de la manière dont Jules en a décidé. Je pense que ce sont des choses dont je n'avais pas vraiment conscience de cette époque - tout comme la référence à demi-mot au viol conjugal : bien sûr, on le sait. Mais jusqu'à présent, je ne l'avais pas ressenti. Maintenant c'est chose faite.
Cela dit, j'ai tout de même apprécié la romance entre Ambre et Milos. J'aime beaucoup cette idée de destin qui rend leur amour très beau et pur. J'ai également apprécié les intrigues amoureuses secondaires, notamment la relation entre Clémentine et Thomas et les manigances de Nina. La conclusion est un peu trop "rêvée" à mon goût mais elle est vraiment très jolie.
En parlant de Nina, je dois dire que je n'ai pas vraiment été sensible à ce personnage. Personnellement, je ne comprends par vraiment son utilité dans cette histoire si ce n'est d'ajouter quelques rebondissements dans la romance entre Ambre et Milos. J'aurai aimé en apprendre davantage sur sa maladie et sur les soins prodigués à l'époque. Après tout, c'est tellement rare un roman qui aborde ce sujet alors que finalement à peu près tout les troubles psychologiques devaient être qualifiés d'"hystérie" quand le patient était une femme…
Ambre est un personnage très sympathique à suivre : j'ai aimé sa curiosité et son envie de changer les choses. J'ai aimé la voir oser prendre la parole en public pour donner son avis et se relever à chaque nouvelle critique de son mari. Ambre, malgré son aspect lisse, est clairement l'amie rêvée.
J'ai également trouvé Milos un peu stéréotypé "homme idéal" par son côté capitaine des pompiers, poète amateur des belles lettres et amant romantique. D'autant plus que l'on sent le regard actuel de l'autrice derrière ses mots : même si je reste persuadée qu'il y a des mentalités plus ouvertes que d'autres à toutes les époques, je l'ai trouvé particulièrement féministe et moderne. Cela dit, c'est également ce qui m'a plu chez lui.
Enfin, j'ai apprécié l'entourage d'Ambre, notamment Marthe,
Jeanne et Rose - ses employées de maison et "amies" - ainsi que son frère Julien et ses parents : tous ont le mot juste au bon moment et sont d'excellents conseils. J'ai également beaucoup apprécié son amie Clémentine, tout en joie et en dynamisme, pleinement engagée dans la lutte pour le droit des femmes.
C'était la première fois que je lisais un roman d'
Angélique JENET et j'ai passé un bon moment. J'ai aimé sa manière de nous plonger dans l'action de cette révolution et de nous apprendre discrètement deux-trois choses sur cette époque. J'ai trouvé son écriture très agréable, tout en fluidité et en positivité, malgré un côté un peu trop "lisse" à mon goût.
Une belle découverte qui m'a raconté
L Histoire autrement.
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