AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782915018394
1 pages
Quidam (13/11/2009)
4.32/5   14 notes
Résumé :
Envoyé dans une ville des Midlands, un rédacteur sportif se retrouve confronté aux fantômes de son passé dès sa sortie de la gare. Le souvenir de l’un de ses meilleurs amis, Tony, trop tôt emporté par un cancer, vient à hanter son esprit tandis qu’il doit se plier, comme chaque semaine, à la routine de son labeur : écrire un article sur un match de football.

Légendaire par la forme « expérimentale » qu’il adopte pour traiter de l’idée de chaos et du f... >Voir plus
Que lire après Les malchanceuxVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Découverte totale avec Les Malchanceux : un auteur et une forme de lecture assez originale. Ce roman est un boîtier regroupant de 27 feuillets, d'une à une dizaine de pages, qu'on peut lire dans l'ordre souhaité excepté le début et la fin. L'auteur propose de piocher au hasard le prochain chapitre à l'aide des symboles. Plus que le format du livre, c'est le fait de « choisir » notre chemin de lecture, puisque l'ordre, finalement, importe peu. Petit inconvénient, la boîte est moins facilement manipulable qu'un livre quelconque. Il faut être minutieux dans le maniement des feuillets afin de séparer ceux lus de ceux restants à lire.
Lors d'un déplacement professionnel, le narrateur se souvient de son amitié avec Tony, son meilleur ami, mort d'un cancer. Quelques souvenirs lui reviennent, sa première rencontre avec lui, des moments forts, d'autres plus douloureux… La mise en page est parfois déplaisante mais j'ai aimé partager ces souvenirs qui s'empilent les uns aux autres, pour faire une histoire de l'amitié à travers la passion journalistique et celle du football. Les souvenirs sont parfois un peu flous mais c'est l'essentiel, les sensations qui restent… Sans doute un roman avec quelques notes autobiographiques tant l'ensemble sonne vrai. J'ai déjà jeté un oeil sur ses autres productions… à suivre.
Commenter  J’apprécie          302
S'il est un livre à garder dans le secret crépusculaire pour une échappée sans retour. Se sentir riche d'une littérature culte, classique, certaine et salvatrice. le voici, le chef d'oeuvre « Les Malchanceux » de B.S. Johnson. La préface de Jonathan Coe est posée, aboutie, explicite. Un conseil, la lire deux fois voire plus. Une fois au début et l'autre après le point final. Comme une révérence renouvelée au monde. « Les Malchanceux » comme l'exprime Jonathan Coe « C'est un livre unique et merveilleux, un classique de son temps et du nôtre. (Février 1999) » le concept de « Les Malchanceux » est original, perfectionniste. Ouvrir le coffret et voir, toucher, avant de lire. Vingt-sept sections. La première et la dernière à lire dans l'ordre. Les autres à l'instar d'une fleur cueillie dans le hasard du champ littéraire. Et là, c'est un signe du destin qui s'affirme alors. La section prise est à vous. Lisez-les toutes. Recommencez encore et encore. B.S. Johnson offre ici par ce choix l'approche révélée du tout possible littéraire. Et, c'est bon de se sentir en diapason avec l'auteur. Attention, les amis prenez soin de ce grand livre. Lorsque les chapitres sont retirés, il y a un secret à l'intérieur du coffret, sur chaque côté intérieur. Avant de les découvrir lisez bien : « Note sur le texte » en page finale de la préface. Trois épigraphes sélectionnées par Johnson sont ici. Lisez- les doucement. Soudainement, les braises, alors, reprennent force et vigueur. Maintenant, vous pouvez lire ce sublime, ce culte, « Les Malchanceux » Tony est malade : un cancer. Tumeur. (Tu meurs). le verre se brise en main, tombe. June est sa jeune femme, lumineuse, battante et digne. Les fragments restent en main, cartes que l'on ne repose pas. L'écriture est souffle et rédemption. « Tony dommage qu'il soit mort, depuis, j'ai trouvé une bonne définition, à ce mot, académisme : Les réponses du passé, apportées aux problèmes du présent ! Je suis sûr qu'il aurait adoré… » L'auteur retourne la terre. Ensemence les souvenirs ; sa voix attire les séquences de vies, belles, graves. Comme un drap frais, tiré, sans plis. le juste. Sans colère ni sanglots. Ecrire en promesse. A la Jules et Jim, à la frappe d'un ballon, aux actes manqués. A la jeunesse fusillée en plein vol. « On dirait une vague, cette foule qui se penche pour voir le corner opposé, se penche et se redresse. » Les fragments s'entrechoquent, fusionnent, on ne lit plus. Mimétisme avec ce qui se passe, se dit et s'élève. Les mots guident et apaisent. le liant est vif et tenace, magnifique et théologal. Cette voix qui emporte tout vers le rivage, appel, rappel. Tony est le point dans ce cercle amical qui vacille. On ne bouge plus. « Quelle valeur accorder à la mort ? Aucune ? Peut-on parler ainsi de la mort ? J'en sais rien, tout ce que je sais, c'est que ça fait mal. Tellement. » Cette ode à l'amitié, à la fraternité célébrée, voix qui résistent à la transparence sont les fiançailles de la beauté, de la simplicité et de l'hommage absolu. « Les Malchanceux » est bleu nuit, superbe et indispensable. « Elles plongent dans le ciel, puis remontent, ces lignes télégraphiques qui passent et se croisent, lestes, au gré des courbes du paysage, des hangars, indistincts, et des gares, que nous passons. » le regain, ici, est la grandeur d'âme qui brille dans le filigrane. C'est l'envol, les ombres qui soulèvent l'après. L'hymne est sublime. Racines mémorielles. Traduit de l'anglais par Françoise Marel, publié par les majeures Editions Quidam éditeur.
Commenter  J’apprécie          20
Toute l'originalité de ce livre réside dans le fait qu'il est constitué de 27 cahiers et que ceux-ci peuvent se lire dans n'importe quel ordre. La seule "contrainte" est de lire le premier et le dernier chapitre tel qu'ils sont identifiés par leur couverture. Tout cela est contenu dans un boitier, ce qui en fait un fort bel objet !

Un journaliste sportif est envoyé dans les Midlands pour son travail. Chargé de commenter les rencontres, notamment de football, il est aussi hanté par ses souvenirs. Parmi eux, ressurgit l'image de son meilleur ami, Tony, qui est mort emporté par un cancer. Des épisodes de leur vie, lorsque l'ami était encore là, marquent la nostalgie du héros.
C'est aussi l'occasion d'évoquer Paul, un autre ami qui s'est suicidé et a laissé tout le monde dans l'incompréhension. Il y a aussi June, la femme de Tony, qui tient vaille que vaille lorsque la maladie s'est déclarée chez son compagnon et même pendant son deuil. Et pour notre héros c'est aussi l'amour qui lui fait apprendre de la vie. Il y a, dans ses rencontres successives, Wendy "l'amour avec un grand A" et Ginnie, celle qui reste.

L'histoire n'est pas très gaie, les personnages sont quelque part hantés par des démons, mais leur force de caractère les pousse à aller au-devant de l'autre. Car quitte à être "malchanceux", autant l'être l'ensemble. Et c'est donc un roman sur l'amitié qui donne toute sa place à l'instinct de vie.

C'est un récit qui, par la force des choses, est déconstruit (les cahiers sont tenus par un bandeau), les situations sont des flash-backs et peuvent donc aisément se lire dans le "désordre". La pagination n'est donc pas celle d'un livre standard et c'est assez agréable de passer de chapitre en chapitre (qui sont de taille inégale) sans trop savoir quelle est la suite des événements.

Mon seul bémol est justement dû à l'absence de pagination : il est dur de retrouver son positionnement dans la lecture, alors que les cahiers n'ont aucun signe distinctif les uns des autres. Mais c'est tellement "fun" d'expérimenter ce type de lectures qu'on pardonne volontiers la petite difficulté liée au contenant.

Bravo à Quidam pour le beau travail éditorial ! Voilà un livre original qui marquera les esprits et qui m'a fait découvrir un auteur que je relirai avec plaisir.
Commenter  J’apprécie          43
Roman éclaté, brut et néanmoins émouvant. Eclaté par sa forme : vingt cinq feuillets allant de une à une dizaine de pages, à lire aléatoirement plus un PREMIER et un DERNIER. Ce livre est une sorte de tombeau à la mémoire d'un ami de Johnson, mort d'un cancer. Ce roman a pour ambition de dire toute la vérité sur cette amitié, d'où le côté brut de décoffrage, les multiples "je ne sais pas" et "qu'est-ce que ça fait". La progression dans la narration se fait à travers le déplacement du narrateur, journaliste sportif chargé du compte rendu d'un match de football dans une ville des Midlands. Pour avoir lu auparavant la magnifique biographie que Sebastian Coe a écrite sur B.S. Johnson, je sais que la part de fiction est sans doute assez réduite, rapprochant ce roman d'une forme d'autofiction avant l'heure. J'avais peur d'être déçu car je pensais que le biographe avait peut être surévalué l'oeuvre, mais il n'en est rien, au moins pour ce roman, qui ne devrait pas se laisser oublier de si tôt.
Commenter  J’apprécie          30
Roman social anglais, mais c'est aussi un autoportrait. Langage est réel, violent parfois une note d'humour, les phrases sont souvent très longues. Cette lecture fut une expérience vraiment intéressante, elle permet de nous interroger sur notre vie, sur la vie de nos proches. Et cette boîte, B.S Johnson a voulu en faire le tombeau à la mémoire de son ami Tony, c'est aussi un très beau livre sur l'amitié, un bel hommage que l'auteur lui fait.
Lien : http://livresdemalice.blogsp..
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
En début d'un match, toujours cette excitation, c'est bien le seul moment d'ailleurs, l'impression qu'on va assister au match du siècle, le match au cours duquel le record de dix buts de Payne va être battu, au cours duquel Hughie Gallacher, après avoir été poussé au sol, marque un but de la tête dans sa chute, au cours duquel l'extraordinaire se produit, un truc incroyable quoi, le match dont on se souvient et dont on parle des années plus tard, le reste de sa vie.
Commenter  J’apprécie          170
Ses joues au teint cireux, on dirait qu'elles s 'écroulent, des os saillants, et ses gencives rétractées et même resserrées je dirais, les dents déchaussées quand il bâille, obligé, sa bouche, oui, cette bouche autrefois tellement charnue, comme le reste du visage, oui et qui croule maintenant, qui s'écroule, les lunettes en était bien avec leurs montures épaisses, l'unique repère, cette bouche ouverte comme un cri que l'on contrôle, un cri muet, la tête encore animée de légers mouvements, la salive blanche, sèche et visqueuse, les dernières sécrétions de ces glandes harcelées, cautérisées dans leur déficience, cette bouche qui ne se ferme plus que pour avaler une gorgée d'eau dans le verre posé près du lit,
Commenter  J’apprécie          40
Tout le monde emmerde tout le monde, ca arrive tout le temps, sa mort me fait culpabiliser, j'aurais dû accorder toute sa valeur à chacun de ses mots, peu importe le sujet de conversation.
Commenter  J’apprécie          140
Un panneau qui indique Castle Boulevard, oui, ça y est, ça me revient maintenant, les rues sont des boulevards, c’est comme ça qu’ils les appellent, dans cette ville, enfin certaines rues je veux dire, et c’est dans l’une de ces rues que se trouve l’université, University Boulevard, rien de plus logique. Et le château, bien sûr, oui, unique en son genre, là-haut, perché sur son bout de rocher, du grès, si je me trompe pas, jaune, pâle, friable, avec ce pub en bas, à ses pieds, et ses pièces creusées dans la roche, elle est est si tendre, et toutes les caves, elles servaient encore d’habitations y a pas si longtemps, jusqu’à la fin du dix-neuvième je crois, c’est ce que Tony m’avait raconté, son esprit était fabuleux pour ce genre de futilités historiques, mais ce n’est pas le bon terme, non, détail ne va pas non plus, futilités pour moi peut-être, mais pour lui importantes, ou dignes d’être mentionnées, puisqu’elles sont importantes, ce dont je doute, en ce qui me concerne, en tout cas, son esprit était fabuleux pour ce genre de détails, il les entassait comme on le fait des documents aux archives publiques, oui, voilà, j’ai trouvé une bonne image, un peu fcile peut-être, en tout cas, son esprit, il était presque aussi pragmatique, ordonné, contrairement au mien, erratique, capable de disjoncter à tout bout de champ, soumis aux à-coups des associations d’idées, des dissociations et des répétitions, alors que sa pensée s’écoulait en un flux régulier, articulé de manière logique, un flot constant, tout en retenue, savoir, connaissances, informations, mais un peu lent peut-être, dans certains cas, cela dit, cette façon d’étreindre la conversation, il faudrait que je trouve une image pour la décrire, non, ça vient pas. Mes visites, c’étaient de longues discussions interrompues par nos repas, mais je généralise, la plupart du temps, c’était lui qui parlait, moi j’étais le bon élève, je faisais le tri et je choisissais ce qui m’intéressait, ce qui était nécessaire pour moi, nécessaire à l’époque, dans son discours, oui, c’est bien le bon terme, discours, j’exagère pas, son esprit était raffiné, son besoin de communiquer s’incarnait dans son discours, c’est vrai, par où je vais commencer, comment cire ce qu’il était, sa désintégration ?
Commenter  J’apprécie          00
Et dans la manière de montrer la dégénérescence et la destruction arbitraire que le cancer inflige au corps, « Les Malchanceux » apparaît aussi comme un texte contemporain presque surnaturel, en ce sens qu’il anticipe les récits de maladie glaçants mais courageux qui dernièrement ont rencontré un succès d’estime mérité. À son époque, le livre inclassable de Johnson (récit, roman, peu importe l’étiquette !) n’avait reçu qu’un accueil mitigé, teinté d’un mépris à peine déguisé pour sa prétention à l’originalité. Aujourd’hui, j’espère qu’il ne sera plus seulement vu comme un rejeton excentrique issu de la vogue expérimentale des années 60. C’est un livre unique et merveilleux, un classique de son temps, et du nôtre. (Jonathan Coe, Préface, 1999)
Commenter  J’apprécie          20

Video de Bryan Stanley Johnson (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bryan Stanley Johnson
Comédie du Livre 2012 - Le dimanche 03 juin 2012 au Centre Rabelais avec Jonathan Coe et Pascal Arnaud Animé par Vanessa Guignery (traductrice de B.S. Johnson)
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (36) Voir plus



Quiz Voir plus

L'étrange cas du Dr Jekyll et Mr Hyde

Qui est le double du Dr Jekyll ?

Mr Utterson
Mr Hyde
Dr Lanyon
Il n'en a pas

5 questions
348 lecteurs ont répondu
Thème : Le cas étrange du Dr.Jekyll et Mr.Hyde de Robert Louis StevensonCréer un quiz sur ce livre

{* *}