Abélard a suscité l'enthousiasme mais aussi une réprobation qui aboutit à sa condamnation. Il étudie, dans ses ouvrages de théologie, ce qui relève de la foi, de la "sacra pagina", en s'appuyant sur les arts du Trivium : la grammaire, la rhétorique et la dialectique, abordant les mystères du dogme chrétien avec une exigence rationnelle. Il évoque volontiers, en outre, la philosophie païenne, celle de
Platon, qui dans le "Timée" expose la création du monde par un dieu artisan, une sagesse associée à l'âme du monde. Une telle démarche, en ce début de XIIème siècle, fut jugée par trop hardie par certains, marquant une opposition entre l'école du cloître, du désert, et un monde universitaire en train de naître, plus laïc et plus ouvert aux nouveautés.