Avec les parutions totalement décousues en France, j'en suis venue à lire Natt, le second roman de Dark Iceland, en dernier… Je l'avais complètement zappé, j'avoue et en même temps, je suis tellement habituée à voir la vie de Ari Thor avec des bonds en avant et en arrière que cela ne m'a fait ni chaud, ni froid. Cela ne m'a pas empêché d'apprécier ma lecture, ce qui est le plus important au final.
Jusqu'ici, j'avais beaucoup aimé tous les romans de
Ragnar Jónasson. Avec Natt, ce n'est pas que j'ai moins accroché, mais je l'ai trouvé un peu brouillon. J'ai trouvé que l'auteur partait un peu dans tous les sens, et que son intrigue principale était noyée dans des histoires parallèles sans qu'elles lui apportent grand-chose. C'est vraiment dommage car il y avait tellement à dire sur l'enfance de la victime et aussi ses derniers agissements.
On se retrouve donc à avoir : l'enquête principale, la vie amoureuse de Ari Thor et de Tomas, Kirsten qui essaye de refaire sa vie sans Ari Thor, un médecin alcoolique, une jeune péruvienne débarquée en Islande, le passé de Hlynur qui vient le hanter, Jonatan qui cache un lourd secret, Isrun une journaliste mystérieuse. Beaucoup de protagonistes qui ont chacun leur moment de « gloire » pour au final n'avoir que trois histoires qui ont un lien avec le meurtre… Bien… Et franchement pour le reste, bien qu'il y ait ce côté humain dans le fait de se centrer sur ses personnages pour leur donner de l'ampleur, je n'y vois pas beaucoup d'intérêt. Dans Natt, c'est hyper présent, alors que dans les autres romans de la saga, je n'avais pas ressenti cela. Et du coup, je me dis que la maison d'édition française a peut-être bien fait de faire paraître ce tome deux, en troisième (vous me suivez ?), pour que les lecteurs ne soient pas « découragés » par Natt.
Il y a aussi beaucoup (trop) de noirceur dans ce tome. Avec Siglufjördur, ce que j'aimais, c'était le côté petite ville, où l'on retrouve une communauté parfois un peu désuète, et comique sans le vouloir. Il y avait un petit peu de légèreté, et on avait le sourire devant le comportement de certains. Mais là… c'était un peu oppressant. Viol, maltraitance physique et psychologique, erreurs médicales, meurtres, trafic d'êtres humains, harcèlement moral et physique, suicide, maladie… Faite votre choix ! Personne n'est épargné, et on y retrouve cette accumulation de trop qui fait qu'on en est presque dégoûté.
L'enquête menée par Isrun et Ari se retrouve donc noyée dans tout cela. Elle reste intéressante, car on découvre peu à peu qui était la victime et ce qui a conduit au meurtre. Mais j'ai ce sentiment de trop peu vis-à-vis de cette histoire. J'en ai appris beaucoup plus sur le reste avec le recul. Un faux pas donc avec Natt pour moi. Fort heureusement, je sais que
Ragnar Jónasson a écrit d'autres romans beaucoup plus aboutis et qui méritent de ne pas s'arrêter à ce deuxième tome de Dark Iceland.