Lincoln, tome 4 : Châtiment corporel

Nous avions quitté Lincoln à New-York, engagé dans la police et affecté à la circulation. Loin de son rêve de conduire des motos et poursuivre les bandits à toute allure, tel un cowboy sur son cheval.


Depuis le temps a passé, et Lincoln est entre-temps devenu lieutenant de police, corrompu et bien gras de chair dû aux nombreux pots-de-vin…
Malin comme il est, il a bien graissé la patte aux gens influent autour de lui, Maire, Juge, etc… Tous ont comme point commun d'avoir été, et pour beaucoup le sont encore, en compagnie de la jeune femme nommée Lili.
« Scandale » proclame la presse. Et le Maire décide de faire disparaître Lincoln qui a semé la zizanie… Sans ce dernier, la ville de New-York se débrouillait très bien toute seule pour être pourri dans les hautes-sphères de la société.


Voilà notre immortel héros destination le pénitencier. Son directeur oublie le sort de ses prisonniers, tellement qu'il en a rien à faire. Ou qu'il doit penser que prison = laisser mourir ses détenus… ce qui est presque pareil encore de nos jours.
Son directeur de petite taille, portant des lunettes rondes réfléchissant la lumière me rappelle l'air du petit sadique dominateur d'un ver de terre se sentant intouchable et libre de faire du mal à tous.

Si Lincoln se retrouve du jour au lendemain plein aux as et gras du bide, à maigre comme un clou détenu entre quatre murs de béton, c'est que Dieu a décidé de lui montrer, que des gens parlent en son nom sans que lui ne leur ait parlé. Et en cela, ce mélange d'ignorance, d'inconscience, de plein pouvoir et d'une touche d'égo surdimensionné dans ces hommes dit de loi, est la cause de beaucoup d'injustices. Oh mais, dites donc, c'est ce qu'était Lincoln à quelque chose près.


Pas besoin de chercher la rédemption ou le pardon, quand les hommes font de ce monde un Enfer : par la non éducation, par tant d'inégalité, d'abus de pouvoir, et le manque d'amour. Pour finir ils construisent des forteresses pour y loger certains. Aussi solide que l'étaient les châteaux pour les rois…
Quel monde de fous que vie Lincoln, et ce n'est pas fini !



Châtiment Corporel, une excellente suite par Oliver, Jérôme et Anne-Claire Jouvray

On prend toujours plaisir à retrouver Lincoln, anti-héros au possible, et son caractère de cochon. C'est clair qu'on s'est habitué au personnage et que du coup la surprise n'est plus là et le rire peut-être moins présent. Mais, les trois personnages principaux (Lincoln, Dieu et le Diable) sont tellement excellents qu'on ne s'ennuie jamais avec un tome de Lincoln.

On avait quitté Lincoln en tant que policier réglant la circulation dans le tome précédent et c'est donc sans étonnement qu'on le retrouve en inspecteur de police bedonnant et corrompu dans ce tome. Et quand Dieu revient lui casser les couilles, il ne faut pas beaucoup de temps à Lincoln pour finir bagnard après une scène au tribunal excellente.

Côté scénario, l'aspect du pénitencier faisant office de purgatoire colle parfaitement à cette série où Dieu et le Diable essayent constamment d'influencer Lincoln. de plus les nouvelles proportions de Lincoln collent parfaitement à sa fainéantise, et l'allure bouseux et crasseux du prisonnier lui va également à merveille.

Côté dessin, la nouvelle technique à base de crayonnés mis en couleur renouvelle l'aspect graphique de la série et m'a également bien plus.

4ème tomes de la collection LINCOLN.9782888900634.gif
On sent bien la vitesse de croisière !
Les couleurs épousent les formes du trait du début à la fin.
Du velours pour les yeux.
Que du travail d'artistes !
C'est bien aéré et agréable à lire !
Et le thème est amené en douceur. Il est juste, là pour que nos neurones s'interrogent...
J'ai aimé ce tome à la hauteur du 1er et je ne saurai les départager
du petit garçon, nous passons à sa vie d'adulte: Cela fait 5ans maintenant que Lincoln est policier à New York et ...
Merci les artistes !
allez vite à la bibliothèque ou chez votre libraire et bonne lecture, que dis-je: moment de détente !

Notre Lincoln, devenu policier est corrompu et gras comme un loukoum.

Bardaf, c'est l'embardée, le voici au trou ! Et comme le directeur se soucie comme une guigne de ses prisonniers, notre gras du bide va fondre comme neige au soleil. Il était blindé de fric, le voici plus pauvre que Job.

Toujours beaucoup d'humour dans cette bédé atypique avec un anti-héros encore pire que Blueberry, c'est vous dire. Bon, il a surtout un avantage, c'est qu'il est immortel, le Lincoln.

Et puis, le présence de Dieu et du Diable donnent du piment à cette série qui n'en manquait déjà pas grâce à son personnage principal.

Nous retrouvons Lincoln qui a pris des airs du Bullock de Batman. Gros, dans un long manteau mastic, il est tout à la fois puissant et corrompu dans la police new-yorkaise.
Nous assistons alors au retour de Dieu et du Diable. le premier a constaté que le pays va mieux et il souhaite que son protéger abandonne cette vie. D'événements en événements, Lincoln se retrouve dans un pénitencier tenu par un fanatique religieux.
Un décalage se construit entre le prisonnier qui est réellement lié a Dieu et le tortionnaire qui croit agir pour plaire au divin. "C'est dur d'être aimé par des cons."