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3,8

sur 592 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il m'aura fallu presque 9 mois, une lecture commune et le soutien d'autres lectrices pour venir à bout de ce pavé réputé comme étant le livre le plus abandonné par les lecteurs. Je dois bien avouer que je suis assez fière de l'avoir lu en entier mais surtout je suis surprise du plaisir que j'ai pu (parfois) prendre à cette lecture. Bien loin de moi l'idée que j'ai apprécié tout ce roman. Au contraire, les moments de plaisir étaient plutôt comme de brefs flashs au milieu de longues périodes d'obscurité et il m'aura fallu attendre les derniers chapitres pour mieux comprendre ce que je lisais et du coup mieux les apprécier. Il faut quand même préciser que j'arrivais aussi à lire plus de pages en une fois à la fin et je pense que cela m'aidait également.

Le principal inconvénient de ce roman est qu'il n'a pas été écrit pour le lecteur. On a plutôt l'impression que c'est un exercice d'écriture et de style réalisé par l'auteur et accessible seulement à une minorité. Effectivement, ce roman n'a pas volé sa réputation. Sa lecture est très ardue. Il m'aura fallu lire avant chaque chapitre leur analyse pour pouvoir les comprendre ensuite. J'ai vraiment peiné sur certains tandis que d'autres me paraissaient plus faciles d'accès. Dès le début, je savais que je ne comprendrais pas tout, loin de là, et je l'avais accepté avant même de commencer ma lecture. Ce qui fait que j'étais contente dès que je comprenais le moindre passage du récit. Je me suis souvent dit qu'il s'agissait d'un livre écrit pour pour être étudié mais pas pour être lu.

L'histoire ne se présente pas tant elle est célèbre et si rapide à résumer : une journée dans Dublin de Léopold Bloom. Certains diront que c'est un peu réducteur mais on peut s'en contenter.

Le dernier chapitre est connu comme étant le long monologue intérieur de Molly faisant plusieurs dizaines de pages sans aucune ponctuation. Et bien c'est le chapitre que j'ai le plus aimé, éprouvant un véritable plaisir de lecture. Je pourrais même parler d'une lecture jouissive qui convient parfaitement avec les pensées de la jeune femme. James Joyce écrit là, à mon humble avis, un des plus beaux textes de la littérature. Malgré l'absence de ponctuation, j'ai trouvé que le texte était assez limpide et facile d'accès. J'ai bien réussi à suivre les pensées de la jeune femme et surtout j'ai aimé la place du corps de la femme et la liberté avec laquelle ce sujet est traité. Indiscutablement, il faut lire ce chapitre même sans lire le reste du roman mais peut-être que c'est le fait de mettre astreinte à lire tout le reste qui m'a fait autant l'apprécier. Quoi qu'il en soit, je pense qu'on ne peut nier le talent d'écriture de l'auteur même sans apprécier la lecture du roman.
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Bonjour à tous !

Avez-vous déjà lu ou entendu parler de Ulysse de James Joyce ?

Ulysse de James Joyce est un des romans qui effraient le plus de lecteurs. Pourtant, il ne raconte que la journée de deux hommes qui déambulent dans Dublin. Alors pourquoi beaucoup l'appréhendent ?
Réponse en vidéo (https://www.youtube.com/watch?v=¤££¤7Pourtant9¤££¤)
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Voilà un livre particulier. Effrayant à cause de la taille. Effrayant à cause de l'actualité, des mots des autres écrivains, un peu moins grâce à Forest. Je le laisse toujours au même endroit. A côté de la bouteille de cognac. Au fil des mots, des phrases, de la lumière particulière, ça chauffe, ça chauffe...
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Bon soyons honnête, les premières pages sont une horreur et les suivantes sont pires. On n'y comprend rien. Il faut dire que Joyce a eu l'idée bizarre d'écrire son livre comme un flux de pensé ininterrompu qui s'enchaine sans jamais s'arrêter et passe d'un sujet à l'autre sans prévenir personne. Et tant qu'à faire, il a aussi rajouté des jeux de mots intraduisibles et des références à tous ses amis forcément morts depuis longtemps aujourd'hui. Alors pourquoi lire ça ? Parce que c'est une invitation à l'audace. Un testament laissé à tout ceux qui ont l'ambition d'écrire et qui leur hurlent de ne rien respecter et de n'obéir à aucune règle ! Pour faire un parallèle, c'est un peu à la littérature, ce que les expérimentations acousmatique et concrète sont à la musique. Oui c'est inécoutable, mais ça vous encourage à penser différemment, à devenir Pink Floyd, Led Zeppelin ou Giorgio Moroder. Alors lisez-le ! Et si le livre vous tombe des mains, sautez tout, allez directement à la fin, à Pénélope, à son incroyable monologue. Si vous aimez écrire vous en tirerez forcément quelque chose !
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A-t-on le droit de commenter un livre qu'on a pas lu ?
Pourtant ce n'est pas faute d'avoir essayé plusieurs fois, avec l'ancienne traduction et avec la première
Mais rien à faire, pas moyen d'y entrer. Et pourtant je souhaiterais le lire, j'ai parfois l'impression de le connaître déjà, par toutes les allusions qu'y fait la littérature anglo-saxonne, y compris dans des livres et par des auteurs que j'aime. C'est un monument que j'admire de confiance, mais c'est à peine si je peux en dépasser le seuil.
Alors, toujours de confiance, et pour l'amour des écrivains qui aiment ce livre, je lui donne quatre étoiles. Il faudra que j'essaie à nouveau, et cette fois-la peut-être ?
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L'Ulysse de James Joyce est une oeuvre complexe et peu accessible au non-initié. le rythme des mots et l'invention d'un langage y prédomine. le passage "Nausicäa" a d'abord été publié par la Little Review à New-York, reconnu coupable d'outrage aux bonnes moeurs, la condamnation du tribunal ayant eu des conséquences catastrophiques pour la parution du livre. C'est à Paris, avec le soutien de Sylvia Beach et de souscripteurs, qu'il arrive finalement à publier le livre dans son entier. le roman a été ensuite introduit en fraude aux Etats-Unis grâce à Hemingway. Une anecdote que l'on retrouve dans une bande dessinée racontant la vie d'Hemingway à Paris.
Au travers du quotidien de deux hommes, Joyce explore également le monologue intérieur à travers plusieurs thèmes. le livre s'affranchit des normes littéraires et se distingue entre autres par l'utilisation de la technique du courant de conscience, développant le processus de la pensée.
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On peut chercher des précurseurs à Joyce, Rousseau pour « le plus pénible dans le labyrinthe obscur et fangeux de [ses] confessions », Rimbaud pour l'impudeur et l'invention verbale, Lewis Carroll, Alfred Jarry ou d'autres, mais sa descendance est beaucoup plus vaste : les surréalistes, Céline, le nouveau roman, Perec, et aussi bien Gottlieb.

Lire Ulysse est difficile, impatientant. Au premier abord on y trouve le projet de transcrire sans pudeur tout ce qui se produit dans le corps et les sens, un projet vil, lacunaire, rebattu par des contemporains encensés. Mais Joyce va bien au-delà. Il tresse et replie les fils de la pensée, sécrète et malaxe les idées, les dissout et les détourne, les pulvérise dans un livre sans parti pris ni respect, sans action suivie, mais non sans désir ni sagesse. « Toutes ces misérables querelles, à son humble avis, réveillant de mauvais instincts — la bosse de l'agressivité ou quelque autre glande, à tort supposée se rapporter à de minuscules points d'honneur et à un drapeau — étaient très largement une question d'argent question qui est le nerf de la guerre, cupidité et jalousie, les gens qui ne savent pas s'arrêter » (p 799). Il nous promène sous les regards d'autrui, hommes, femmes, affiches et statues, on se salue dans la rue et les bouges de Dublin, on grouille, on se rencontre, on se parle sans s'entendre. Joyce expose dans la dérision la religion et l'histoire, les superstitions et le nationalisme, l'opinion publique et les idées reçues, les femmes, le sexe et la reine Victoria, et nous montre partout l'obsession des apparences, des rumeurs, de l'argent.

On connaît l'argument : Joyce condense en un jour (et en 1000 pages tout de même…) une Odyssée de dix ans avant de la désamorcer platement au retour de Bloom/Ulysse à la maison/à Ithaque : « Il n'avait pas pris de risque, il n'attendait rien, il n'avait pas été déçu, il était satisfait » (p 839). Alors pourquoi lire Ulysse ? Parce que Joyce est un caméléon qui nous manipule dans le style épique, comique, langoureux, troubadour, officiel ou guide Michelin. Parce que son livre est une bombe à fragmentation qui fait réfléchir à deux fois avant d'écrire. Parce qu'il se moque de nous, de l'élongation du langage et des tics verbaux (« En fait, la balle était dans son camp et c'était la raison précise pour laquelle l'autre, possédant un flair remarquablement développé pour sentir anguille sous roche, lui collait aux basques », p 824). Pour la précision obsessionnelle, simoniaque, de son observation des choses : « Sous une rangée de cinq sonnettes à ressort serpentin une corde curviligne, tendue entre deux crampons par le travers du renfoncement mitoyen de l'un des jambages de la cheminée, à laquelle étaient suspendus quatre mouchoirs carrés assezpetits pliés non attachés consécutivement en rectangles adjacents et une paire de bas de femme gris avec bords en dentelle de Lille et pieds dans la position habituelle fixés par trois fichoirs en bois verticaux deux sur leurs bords extérieurs et un troisième à leur point de jonction » (p 831). Par ses raccourcis glaçants sur la misère et le deuil : « Un petit vanupieds était en faction près du soupirail, humant les bonnes odeurs. Émousse ainsi l'aiguillon de la faim. Plaisir ou douleur ? Repas à un penny. Couteau et fourchette fixés à la table par une chaîne » (p 199). « le dernier soir que papa a pris une cuite il était planté sur le palier braillant qu'on lui apporte ses souliers pour aller sortir chez Tunney pour se cuiter plus et il avait l'air comme une souche et courtaud en chemise. Jamais plus le revoir. La mort, c'est ça. Papa est mort. Mon père est mort. Il m'a dit d'être un bon fils pour maman. J'ai pas pu entendre les autres choses qu'il a dites mais j'ai vu sa langue et ses dents essayant de le dire mieux. Pauvre papa. C'était M. Dignam, mon père. J'espère qu'il est au purgatoire maintenant parce qu'il est allé à confesse avec le père Conroy samedi soir » (p 315). Par sa connaissance de nos idées sans suite, de nos pensées saucissonnées, de nos doutes : « J'étais plus heureux dans ce temps-là. Mais était-ce bien moi ? Ou bien est-ce maintenant que je suis moi ? J'avais 28 ans. Elle 23 quand nous avons quitté Lombard Street ouest depuis il y a eu quelque chose de changé. Plus pris de plaisir du tout à faire ça après Rudy. On ne fait pas revenir le passé. Comme de tenir de l'eau dans sa main. Tu voudrais revenir en ce temps-là ? Tout recommencer. Vraiment ? » (p 212). Par son humour de salle de garde dans les Cyclopes, blasphématoire dans Calypso (« Qui vous a mis dans cette fichue position ? C'est le pigeon, Joseph » p 57-8), fellinien dans Circé où Bloom change de sexe et Shakespeare apparaît en figurant (le chapitre le plus difficile à lire malgré la performance du traducteur).

Mon édition est celle de Gallimard 2004, une nouvelle transcription par une dizaine de traducteurs. Son parti pris est la nudité monolithique. le nom des chapitres (Télémaque, Nestor, Protée, Calypso, etc.), traditionnel depuis la lettre de Joyce à Linati, n'apparaît qu'à la page 981. Mes souvenirs de la première traduction sont lointains. Je n'en étais pas venu à bout. le confinement et la présente version m'ont conduit à terme. Ulysse est une mine difficile à piocher, un champ de mines, une mine d'or.
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Je vais être brève : pas question de "sautemoutonner" dans Ulysse. Il faut lire chaque mot ou ne rien lire.

Deuxièmement, alors que Joyce n'avait pas mis de titres à ses chapitres, pourquoi avoir poussé ce pauvre homme à imposer au lecteur la mythologie grecque? Allez, disons-le, qu'est-ce qu'elle apporte au texte à part une inutile prise de tête? Je ne doute pas que l'on trouvera dans les millions de pages écrites sur le sujet, des gloses excitées sur la mètis de Bloom. Moi, ça m'a carrément agacée ce "si-vous-ne-connaissez-rien-aux-héros-mythologiques", vous êtes cuit/e/s.

Un petit trois pour vilipender la tortueuse préface qui essaie de faire "aussi compliqué" que l'ouvrage, et n'a que paradigmes et épiphanies à la bouche. La galette dure déjà un mois, alors rendons à César. Absurde ce que je dis là? Tout à fait d'accord! Sauf que, mine de rien, sournoisement j'ai fait du Joyce! Pas fini ma phrase, du pur Bloom. D'ailleurs j'ai adoré ça. Bon, mais avançons je vous prie.

Quatro : je n'ai JAMAIS entendu dire que l'Ulysse de Joyce était drôlissime. Il l'est! Désopilant, comique, tordant, hilarant. Quel talent! On ne s'étonne pas qu'il ait été interdit aux États Unis, pays du puritanisme le plus exacerbé.

Résumons notre résumé : c'est dense et bourré de talent, mais si vous cherchez un turn-over ce n'est pas du tout du tout (expression dont les irlandais sont friands) pour vous.

PS : J'oubliais. Comme je l'ai lu sur une liseuse il m'a paru compliqué d'avoir recours aux notes. Aussi quand je me suis rendu compte que je n'étais pas loin de la fin, alors qu'il me restait 2500 pages à lire, je l'avoue, j'ai bondi de joie! :)
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Pour lire Ulysse de James Joyce je pense qu'il faut avoir une certaine maturité littéraire, sinon (mais aussi) il faut se laisser porter, et tant pis si l'on ne comprend pas tout.
Quand nous voyageons, allons nous tout analyser? Si nous allons dans un musée, allons nous tout regarder jusqu'au détails? Mes exemples sont peut-être un peu gros, mais c'est pour expliquer que ce livre, est à lire simplement sans se prendre la tête, puis ensuite y revenir et là hop pourquoi pas analyser plus en profondeur.
Un livre complexe mais original car il diffère, par le monologue intérieurs, l'absence de ponctuation,etc...
Avertissement; l'auteur est assez cru!
Bon courage pour la lecture de cet Everest littéraire..




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Assurément un sacré texte mais effectivement difficile à lire (moins vers la fin je trouve), truffé de références culturelles qui m'ont dépassé, mais non dénué d'humour... Une sorte d'exercices de style à la Queneau mais en plus long et beaucoup plus ardu ! N'essayez pas trop de comprendre, accrochez-vous et vous serez récompensé de vos efforts car vers la fin il y a 200 pages d'une pièce impossible à monter ! mais plus facile à lire.. Je pense que c'est bien d'avoir lu Ulysse de Joyce quand même une fois dans sa vie de lecteur, comme il est intéressant aussi de se coltiner au dessous du volcan de Malcom Lowry, autre texte ambitieux et ardu.. Dans le genre texte halluciné et hallucinant je préfère quand même les livres de Claude Simon, Nedjma de Kateb Yacine ou les chants de Maldoror du Comte de Lautréamont, alias Isidore Ducasse...
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