Sur l'île de Gotland, par un été caniculaire , l'inspecteur Anders Knutas "pédale dans la semoule".
Les raisons, des cadavres, en cette première quinzaine de juillet, s'accumulent.
D'abord, celui d'un cheval gisant dans le pré d'une ferme et dont la tête reste introuvable.
Ensuite, celui d'une jeune femme, Martina Flochten, étudiante, participant à un chantier de fouilles, dont le corps éventré est découvert, pendu à un arbre, alors que sa disparition avait été signalée.
Et pour finir, non pas un crime, mais un forfait supplémentaire, un vol au Musée archéologique...
La chaleur , bien installée, semble paralyser les réflexions de Knutas, l'enquête piétine mais d'autres macabres découvertes vont avoir lieu.
S'agit-il d'un psychopathe? d'un tueur en série?
Est-ce un crime passionnel?
Une chose est sûre le mode opératoire du meurtrier semble inédit.
Aussi avec le renfort d'une équipe venue de Stockholm, et l'enquête parallèle du journaliste Johan Berg (devenu récemment papa), il apparaît peu à peu qu'il est peut être nécessaire et temps d'orienter les investigations différemment...
Une enquête qui permet au lecteur de se familiariser avec la géographie de l'île et ses curiosités (les aiguilles calcaires), son histoire et son passé, la culture Viking, et les pratiques archéologiques.
La lecture de ce troisième volet d 'une série policière, mettant en scène l'inspecteur Anders Knutast et le journaliste Johan Berg, m'a beaucoup plu, et j'ai apprécié le style fluide de Mari Jungstedt, je vais donc essayer de rattraper mes lacunes ...
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Tout commence par deux petites filles qui découvrent un cheval décapité dans un champ.
Viennent ensuite s'ajouter à cela la disparition d'une étudiante en archéologie, des éléments relevant de la mythologie nordique, des vols d'objets anciens dans un musée et l'existence possible d'une secte procédant à des sacrifices d'animaux.
Les personnages principaux, c'est-à-dire à la fois quelques policiers et un journaliste, sont déjà apparus dans des enquêtes précédentes mais cela ne gêne en rien la compréhension de l'histoire.
Le rythme du roman est lent mais cela est agréable, et semble plus crédible que si tout était résolu dans le week-end.
Les légendes nordiques sont à l'honneur dans ce roman policier suédois passionnant.
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Ce roman n'a pas du tout été à la hauteur de mes attentes.
Comme une mayonnaise ou des blancs en neige qui ne montent pas, un soufflet au fromage qui fait "pouf" et qui s'écroule lorsqu'on ouvre le four... Bref ! Vous imaginez bien l'idée...
Le sujet aurait pu être intéressant : des vestiges, des vikings, des rituels... Mais tout était long et sans grand intérêt. L'auteur perdait beaucoup de temps sur la vie personnelle des personnages, il n'y avait pas d'enchaînement sur l'intrigue. Tout cela m'a parut bien insipide et sans saveur.
Lorsqu'on lit le résumé, on a l'impression d'avoir été arnaqué sur la marchandise... Je ne garderais sans doute pas souvenir de cette lecture...
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Ce roman policier est assez différent des romans nordiques que j'ai lus jusqu'ici dans la mesure où il se concentre essentiellement sur l'intrigue : le suspense en est le moteur. L'environnement sociologique est relativement laissé de côté, mis à part quelques allusions. Mais ce n'est pas plus creusé que cela : si l'on apprend que "la Suède n'est plus la patrie des blondinets qui mangent du pain azyme et qui dansent en costume traditionnel" et que l'île de Gotland, où se déroule l'action, est sujette à la spéculation immobilère et au bétonnage pour y développer le tourisme, l'intrigue n'est que vaguement reliée à cela.
L'auteure intègre un soupçon de mythologie scandinave, des vols dans un musée archéologique, pour tenir le lecteur en haleine - ce qui n'est pas inintéressant - et multiplie les pistes. On entre facilement dans le jeu et une fois le roman commencé, on a du mal à le lâcher. D'autant que dès le début, même sans avoir lu la quatrième de couverture, on sent qu'il va arriver quelque chose à l'héroïne, Martina. La menace pèse sur elle comme sur nous et de ce point de vue-là, c'est une belle réussite. La scène du crime n'est pas une grande ville nauséeuse, mais les environs d'un site archéologique où des étudiants travaillent.
La tension monte au fur et à mesure que les cadavres s'amoncèlent, la police se révélant inefficace, s'égarant sur de fausses pistes et ne s'inquiétant pas, comme le remarque un personnage, qu'on "bazarde des trésors historiques sur un marché lucratif et qu'ils disparaissent non seulement de Gotland, mais de la Suède en général". Mais l'enquête est d'autant plus difficile que les premières victimes ne sont pas des humains mais des animaux...
Si j'ai passé un bon moment avec ce polar, j'avoue que j'ai trouvé la fin un peu surfaite parce que chaque piste lancée n'était pas assez creusée. Au final, on a donc l'impression que les idées ne sont pas assez reliée entre elles par des liens cohérents, ce qui est dommage car elles étaient bonnes. On a le sentiment qu'elles sont justes un prétexte pour essayer de terminer une histoire.
Un livre très agréable à lire, mais certainement pas inoubliable donc.
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En abaissant la poignée, il constata que la porte était fermée à clé. Il tira les clés de sa poche et ouvrit. A l'intérieur rien n'avait bougé, comme si ses parents y vivaient toujours. Le bureau dans l'entrée était toujours aussi brillant qu'autrefois, le tic-tac de l'horloge de la cuisine laissait le temps s'écouler au même rythme que jadis, les assiettes chinoises étaient toujours alignées au mur, même le Sopalin était toujours sur son support dans la cuisine. Il entra dans le salon et l'observa en silence. Il se distinguait des salons ordinaires par l'absence de canapé. Tous les autres en avaient un, mais eux n'en avaient jamais eu à la maison. Sur un canapé, on pouvait discuter, s'asseoir pour regarder la télé. Ici, il n'y avait pas de télé, et avoir un canapé relevait du domaine de l'impensable. Sur un canapé, le danger était grand que l'on se rapproche et qu'on entre en contact physique, et ça, c'était un péché. Tout ce qui faisait plaisir était un péché. Ils n'avaient pas de télé, car la télé était un péché. Ils n'écoutaient jamais la radio, ni de musique, car c'était un péché. Les bandes dessinées et les jeux de société étaient un péché et c'était un péché de rigoler le dimanche. Le risque que quelqu'un rigole le dimanche dans cette maison n'était pas grand, mais on ne rigolait pas le reste de la semaine non plus. Il ne pouvait pas se souvenir d'avoir un jour surpris son père ou sa mère un sourire aux lèvres. Son foyer était marqué par le silence et l'austérité, la sévérité et les punitions.
Knutas en eut le souffle coupé. Pendant un instant, d'autres images lui revinrent en mémoire. Martina, pendue au milieu des arbres. La jeunesse, et la mort cruelle et soudaine. Ici c'était du sang rouge et des plumes blanches.
Tout tournait autour des contrastes.
Il se demanda si sa vie, maintenant qu'il était père, serait toujours comme ça: une
angoisse permanente.
Il réfléchit à l'indifférence des policiers face à ces vols. Il était indigné qu'on bazarde des trésors historiques sur le marché lucratif et qu'ils disparaissent non seulement de Goltand mais de la Suède en général.
La Suède n'est plus la patrie des blondinets qui mangent du pain azyme et qui dansent en costume traditionnel ! C'est un pays multiculturel !
Mari Jungstedt "Celui qu'on ne voit pas" au Livre de Poche. Le choix du Libraire