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EAN : 9782494544055
342 pages
Le Labyrinthe de Théia (24/07/2023)
4.15/5   10 notes
Résumé :
Aussi fragile que le papier, dotée d'une conscience blanche, Evana naît entre les mains de son créateur, Professeur. Elle grandit, sous ses enseignements, et développe son identité.

Deviendra-t-elle la princesse en détresse que Professeur tente de façonner ? Ou s'éloignera-t-elle, envers et contre tout, d'un chemin qu'on espère tracé pour elle ?

Toute sa vie, Evana, guidée par les fils qui la maintiennent debout et les couleurs qui l'an... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Voilà un roman qui sort de l'ordinaire, écrit comme par une plume légère dans des nuages cotonneux, avec des couleurs arc-en-ciel pour porter haut des personnes extraordinaires. Ou plutôt non, ordinaires, qui devraient tous être ordinaires, tout simplement, peu importe ce qu'ils sont, ils sont, nous sommes, et nous le serons, et il serait grand temps, amis lecteur, que nous le comprenions une bonne fois pour toutes en nous concentrant sur la seule chose qui compte et qui fait la valeur d'un être humain : être.

Evana, de sa naissance à la fin, naît, grandit, apprend et se confronte à la dure réalité : nous sommes des monstres. À vouloir tout contrôler, les gens et leurs pensées, leur façon d'être, de s'habiller, de voir le monde, nous nous enfonçons dans un instrument de torture géant qui écrase comme une machine insatiable les autres ; que ce soit avec des mots, avec des gestes, de la violence, une attitude, des pensées... Les autres, ceux qui ne sont pas "comme nous" alors qu'ils sont nous, nous sommes eux, nous sommes un tout. Nous sommes tous différents, tous pareils. Il est difficile de bien dire ce que dénonce ou montre l'histoire d'Evana, tant elle est dense et parfois trop nébuleuse si on manque d'attention. Mais c'est profond, doux et violent, sanglant et triste, porteur d'espoir aussi, porteur de vie, d'acceptation, d'amour...

Les thèmes sont si variés, si réalistes que je n'ai pu que baisser la tête au cours de ma lecture. Me suis-je vu au travers de certains personnages (même de Professeur) ? oui.
Et je n'en ai pris conscience qu'au fil de cette lecture ô combien révélatrice. La différence, le handicap, le "non conformiste", nous avons tous été les premiers à montrer d'un doigt sale notre voisin, notre camarade, nos enfants, nos parents, des personnes dans la rue.
Les couleurs et les sentiments sont entremêlés de façon poétique, les poèmes, le jeu intimiste avec l'autrice avec les mots-cachés apportent à la lecture un imaginaire riche et des plus agréables.

Si ce roman n'était pas aussi dur à assimiler (par sa forme, non par son contenu) je dirais qu'il devrait être lu par tous, finalement. C'est un roman d'abord, mais une belle leçon de vie ensuite.
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Attention, OLNI en vue ! OLNI comme Objet Littéraire Non Identifié ! Rien de péjoratif là-dedans, notez bien, c'est juste que je n'avais jamais lu de roman qui ressemble à celui-là. Très sincèrement, je ne m'y serais sans doute pas risquée si je ne connaissais pas l'autrice, mais je trouve ça bien que mes relations m'ouvrent à de nouvelles choses, de nouvelles expériences littéraires. Sortir de sa zone de confort, ce n'est pas toujours un bien, mais pas toujours un mal non plus !

Evana, c'est un peu la soeur de Pinocchio, les mensonges et le long nez en moins ! Une jolie marionnette retenue par des fils, à laquelle son créateur insuffle un jour la vie. Sauf que Professeur, ledit créateur, n'a rien à voir avec Geppetto. Autant le second est naïf et bienveillant, autant le premier est égoïste et retors. Alors Evana, bien qu'elle ait soif d'apprendre et de satisfaire son maître, s'évade dans un monde intérieur plein de douceur et de couleurs. Jusqu'à trouver un jour la force de briser ses chaînes… Reste à savoir si ce sera pour le meilleur ou pour le pire !

Autant vous prévenir tout de suite, c'est un récit très particulier, ce qui ne signifie pas mauvais, que les choses soient claires. Particulier par son style, très poétique, avec des tas de références aux émotions et aux couleurs dont elles se parent. Evana porte un regard très ingénu sur un monde qu'elle ne connaît pas, et les couleurs semblent l'aider à appréhender ce qui s'y trouve, ce que cela lui inspire. Justine C.M. joue habilement des mots, ce qui ne rend pas toujours la lecture aisée, c'est un fait, mais donne un côté onirique pas déplaisant à son récit. Et que d'émotions partagées !

Particulier aussi par ses thématiques. Il est question de manipulation mentale, de relations toxiques et de violences psychologiques, autant être prévenu dès le départ. Evana est comme l'enfant qui vient de naître, innocente et naïve, et en plus elle n'a pas de chance : elle tombe souvent sur des personnes qui se moquent d'elle et ne cherchent qu'à l'utiliser, la dominer, la mettre sous emprise. Je me suis plusieurs fois surprise à me demander : “Mais pourquoi sont-ils aussi méchants ?”, mais je pense qu'il ne faut pas trop rationaliser ni chercher de crédibilité à ce récit, sinon cela ne fonctionnera pas car ce n'est pas le propos. On est juste face à une jeune femme naïve confrontée à la réalité d'un monde très dur, et qui va devoir apprendre à s'en préserver... ou s'y perdre.

Récit initiatique, Evana ne laissera, je pense, pas indifférent. On aimera ou on détestera. Une autrice qui porte haut l'étendard de la tolérance - il suffit de toute façon de la suivre sur les réseaux sociaux pour s'en convaincre - et un roman qui pousse à la réflexion, même s'il n'est pas très facile d'accès de par le style adopté par l'autrice. Une curiosité pleine d'émotions que je vous engage vivement à découvrir. On en reparle ?
Lien : https://etemporel.blogspot.c..
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Evana est un roman très particulier, entre récit onirique et fresque contemplative, qui se découpe en trois parties bien distinctes les unes des autres. Dans la première, on rencontre Evana, jeune pantine crée par Professeur, qui s'éveille au monde, aux mots et aux sensations. Je ne vais pas m'étendre sur les deux autres parties pour ne pas en dévoiler trop sur l'intrigue, mais dans chacune d'entre elles, le récit se déroule dans de nouveaux lieux, radicalement différents des précedents, et Evana fait la rencontre de nouvelles personnes.

La première partie m'a beaucoup plu dès les premières pages, elle est en effet très intrigante. Comme Evana, le lecteur essaye de comprendre ce qu'elle fait là, qui est Professeur, quel est son but. le récit se déroule principalement en huis clos et Evana ne côtoie que Professeur, son créateur, qui fait d'elle ce qu'il veut et surtout, l'empêche de d'être, de faire ou de ressentir ce qu'elle voudrait. Cette première partie aborde de façon imagée et forte les relations toxiques, la manipulation, le libre-arbitre entravé, la séquestration et les violences psychologiques.

Malheureusement à partir de la seconde partie et jusqu'à la fin du roman, j'ai trouvé que l'ensemble devenait trop nébuleux pour moi. J'avais du mal à voir où l'autrice emmenait le lecteur et ses personnages et j'ai progressivement perdu de mon intérêt pour l'histoire. J'ai eu beaucoup de mal à comprendre les comportements, réactions et motivations des antagonistes qui manquaient aussi bien de développement que d'explication. Dans chaque partie il y avait des redondances et il manquait d'action ou de rebondissement à mon goût. Mais je comprends tout à fait que le récit soit plutôt axé sur de la réflexion, la contemplation et la philosophie, ce n'est juste pas vraiment ma tasse de thé.

Evana est un beau personnage. On la suit depuis sa « naissance », on la voit grandir et apprendre. Elle est donc très naïve et ne sait pas forcément comment se comporter avec autrui. J'ai aimé suivre son évolution et la voir se forger grâce à ses rencontres et ses expériences. Peu à peu, elle s'émancipe, hausse la voix et devient maîtresse de son destin et de ses choix. J'ai également adoré Creori qui est extrêmement touchant.e et fait preuve d'une bienveillance et d'une gentillesse sans pareil tout en tirant Evana vers le haut et vers la liberté. Leur amitié est superbe !

L'écriture est très poétique, parfois même lyrique, musicale et sensible. La plume confère une grande importance aux couleurs et aux teintes qui viennent colorer les pensées et idées d'Evana et le regard qu'elle porte sur le monde qui l'entoure. L'autrice joue sans cesse avec les mots, les sonorités en les associant et c'était astucieux, créatif et très agréable à lire. Mais j'ai trouvé que les dialogues étaient peu naturels et manquaient d'émotion, sonnant très robotique par moments.

Evana est donc un roman hautement singulier, véritable ovni littéraire qui oscille entre récit initiatique, conte et poésie. Si je ressors un peu perdue et mitigée de ma lecture, les thèmes abordés sont en revanche très importants et portent un message de tolérance et de féminisme qui font chaud au coeur. Dans tous les cas, c'est une lecture qui ne laisse pas indifférent.e !
Lien : https://adoptlibrarian.blogs..
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Voilà un livre que je savais être particulier et j'avoue ne pas être déçue dans le sens où, oui, c'est particulier. Déjà pour sa structure, j'ai fini par comprendre que la forme était conçue comme 3 nouvelles qui pourraient se lire indépendamment les unes des autres, mais il a fallu la fin de la partie 2 pour que je comprenne.

Que dire... J'ai été quelque peu mitigée par ma lecture. Je vais d'abord axer sur le positif : la plume de l'autrice est incroyable. Ultra poétique, lyrique (peut être un chouia trop parfois), Justine C. M. sait jouer avec les mots et en créer, et ça fait sens. C'est parfois un peu déroutant.

Les personnages sont haut en couleur, chacun a sa propre personnalité et je salue l'utilisation de l'écriture inclusive pour le personnage agenre. Creori, toujours dans mon coeur btw.
Evana m'a parfois un peu perturbée, j'ai eu envie de la secouer pour sa naïveté même si c'est logique. Par contre, petit bémol mais je sais pas si c'est voulu : les dialogues sonnaient parfois très faux, comme si c'était sur joué. Je ne dirais pas que c'est négatif, mais si c'est voulu, gg.

En vrai, plus j'écris et plus je réalise que le négatif est en fait un ensemble de réactions mitigés. Evana est un roman qui est plutôt contemplatif et si on s'attend à de l'action, c'est cuit, clairement (et j'ai été un peu déçue par ça xD) mais en soi, ça se tient.

J'ai adoré les thèmes utilisés, par contre. Et je vous invite quand même à lire Evana. C'est un roman qui, à mon sens, pourra être difficilement un ultra coup de coeur, mais il vous parlera et saura vous interroger sur des thèmes sensibles comme les violences faites aux femmes, l'acceptation de soi et de sa différence.
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Cette histoire c'est un peu les coulisses, le point du vue de la Créature dans Frankenstein.
C'est une réécriture moderne et féminine de cette oeuvre culte!

Plein de sujets très actuels sont mis en avant, comme la manipulation mentale, le male gaze, les relations toxiques, car Evana est un créature qui s'éveille a la conscience sans aucun à priori, vierge de toute connaissance et devant se construire et apprendre à travers le regard de Professeur, son créateur.

Elle doit apprendre, mais sans poser trop de question, écouter, absorber, sans faire preuve d'esprit critique, elle une "pantine" liée au cordon de son concepteur, devant jouer la pantomine qui lui est dictée.

Dans l'idée j'étais totalement partante, un retelling de Frankenstein avec un point de vue féminin, j'étais à fond!
(Pour ceux qui auront la ref, le début ça m'a un peu fait penser à la série TV Dollhouse.)

Malheureusement la plume n'a pas fonctionné sur moi, si au début ça ne m'a pas dérangé plus que ça, j'ai trouvé le registre utilisé pesant, manquant de fluidité et preant le contre point de l'onirisme de la narration.
Cela donnait au côte poètique un côté mécanique, qui s'il était volontaire a rendue ma lecture saccadée et peu naturelle.

J'ai aussi eu du mal à m'y retrouver au niveau des enjeux, de suivre un fil sans y trouver de noeuds pour capter mon attention.

En Bref: une lecture avec une bonne base si vous aimez ce qui touche à Frankenstein et à la manipulation mentale.
S'il n'a pas fonctionné sur moi je suis persuadée que c'est un titre qui trouvera son public et qui fait définitivement sortir de sa zone de confort!
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