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sur 199 notes

- C'est vrai que tu dors dans un cercueil ?
C'est une question que de jeunes adolescents m'ont réellement posés, il y a de nombreuses années, quand j'adoptais au quotidien un look des plus gothiques.
J'habitais alors dans un minuscule village d'une centaine d'habitants du nom de Gouves, et forcément je ne passais pas inaperçu.
Cheveux longs, vêtu de cuir, les ongles vernis en noir ... C'était suffisant pour que les imaginations s'emballent et pour que les rumeurs les plus étranges circulent à mon sujet.
Je n'ai par ailleurs jamais démenti.

Qu'est-ce qui fait que garder un secret soit aussi difficile ?
Pourquoi colportons-nous des ragots, qu'ils soient ou non fondés ?
Je ne juge pas, il m'est moi-même parfois difficile de garder ma langue dans ma poche quand j'ai entendu parler d'une anecdote croustillante ou quand certaines confidences sont difficiles à garder. Les intentions peuvent même être louables quand on ne sait pas comment réagir face à des informations dérangeantes et que l'avis d'une tierce personne peut permettre de prendre du recul et de mieux comprendre soi-même.
"Une question innocente. Un aveu soufflé au creux de l'oreille. Il n'en faut pas davantage pour lancer la machine et changer le cours de toute une vie."
Mais avouons-le, la majeure partie du temps, l'intention n'a rien de noble. Il s'agit de se rendre intéressant, d'amuser la galerie, de se moquer des travers d'une personne déjà peu appréciée. Alors on colporte des bruits de couloir, des morceaux d'intimité, de vieilles histoires ridiculisant un collègue, un supérieur, un voisin.
Peu importe que ce soit fondé ou pas. Peu importe le mal que ça pourrait causer.
Et si c'est suffisamment intéressant nos interlocuteurs le raconteront à leur tour.

Si Joanna Critchley a commencé à répandre une rumeur dans la petite ville de Flinstead, sur la côte anglaise, c'était par simple souci d'intégration.
Ou encore pour détourner le sujet d'une conversation embarrassante.
"Ici, les secrets ne restent pas des secrets bien longtemps."
Oui, ses motifs étaient animés des meilleures intentions. Mais c'est elle bien elle qui enclenchera un engrenage de suspicion et de haine.
"Si seulement j'avais fermé ma bouche à cette réunion au club de lecture ..."
Nouvellement arrivée, Joanna a préféré quitter Londres pour différentes raisons personnelles.
Afin de permettre à son fils métis, Alfie, de se faire des amis, elle jouera les langues de vipères pour se rapprocher d'autres mamans prétentieuses, et confirmera ce qu'elle a entendu dire et qui a plus ou moins été confirmé par le père d'Alfie, journaliste : Sally McGowan serait bel et bien l'une des résidentes de Flinstead.
"Elle a assassiné un petit garçon dans les années soixante alors qu'elle n'avait que dix ans."
Autrement dit, l'une des nombreuses vieilles dames résidant dans cette petite bourgade où tout se sait très vite, où les rumeurs se répandent comme des traînées de poudre, serait une meurtrière d'enfant. Et vivrait impunément sous une nouvelle identité, placée sous le programme de protection des témoins.
Et peu importe l'âge qu'elle avait au moment des faits, peu importe qu'un demi-siècle se soit écoulé.
Qui que ce soit, elle n'est pas la bienvenue.
Commence alors une chasse aux sorcières.
Aucun pardon n'est possible.
Et si la foule en colère découvre de qui il s'agit, la meurtrière devenue proie pourrait bien être victime de la vindicte populaire.
Pour Joanna qui culpabilise, pour les habitants avides de vraie justice, pour Michael Le journaliste qui tient sûrement un scoop, Sally McGowan devient une obsession.
Mais fait-elle seulement partie des habitants ? Et si ces derniers s'en prenaient à la mauvaise cible ?
"Des gens ont été contraints de quitter leur foyer à cause de rumeurs infondées."
Et qui est à l'origine des menaces à peine déguisées que reçoit la narratrice ?
"Les rumeurs tuent."

Là où le roman se distingue des autres thrillers psychologiques, c'est qu'il nous force à nous poser des questions.
Ici, la culpabilité de la meurtrière est atténuée du fait de son jeune âge au moment des funestes évènements.
En outre, il semblerait qu'elle ait vécu une enfance particulièrement difficile, avec un père extrêmement violent.
Et puis les évènements remontent à cinquante ans. Peut-on jamais pardonner à un meurtrier d'enfant ? Peut-il y avoir une date de prescription ?
"Aimeriez-vous que Sally McGowan habite juste à côté de chez vous ?"
Sincèrement ?
C'est à peine plus rassurant qu'un pédophile remis en liberté.
Il y a des gestes qui ne peuvent jamais être excusés, des secondes chances qu'on ne peut pas accorder tant elles paraissent inacceptables.
Et il faut de plus se mettre à la place de la famille de la victime. Parce qu'au final personne n'a été puni pour le meurtre du petit Robbie.
Sally McGowan a d'abord été envoyé dans un centre sécurisé où on lui a inculqué des valeurs, où des éducateurs ont lentement effacé les bases d'une enfance détruite. On lui a appris l'empathie, on lui a donné de nouveaux repères.
"Ils ne paient pas pour les horribles crimes qu'ils ont commis. Bien au contraire, ils reçoivent un traîtement de faveur qu'ils ne méritent pas."
A la suite de quoi le gouvernement lui a accordé l'anonymat, et la possibilité de tout recommencer ailleurs.
Mais incarner une nouvelle personne, devoir mentir constamment, ne jamais pouvoir se libérer d'un si lourd passé n'est-il pas une forme suffisante de punition en soi ?
"Elle a eu la chance d'échapper aux médias, contrairement à nous, les victimes, qui en avons subi les assauts quotidiens. Pourquoi a-t-elle le privilège d'avoir une vie privée ?"
Comment rendre une justice équitable dans de tels cas ?

L'affaire Sally McGowell fait bien sûr écho à la jeune et bien réelle Mary Bell, qui en 1968, la veille de ses onze ans, tuait un premier enfant de quatre ans.
Là encore sa folie meurtrière était liée à une enfance dévastée : Non seulement sa mère se prostituait mais la gamine elle-même devait satisfaire sexuellement certains clients.
Après douze années d'incarcération, les premières dans une institution pour jeunes délinquants, elle pourra recommencer sa vie sous un nouveau nom, protégée par l'anonymat.
Le parallèle est évident.
Qui incriminer ? Les principaux responsables sont les parents, mais on était dans les années soixante et ils n'ont tué personne, aussi atroce et irresponsable qu'ait pu être leur éducation.
Et à partir de quel âge devient-on assez responsable de ses actes pour être incarcéré à vie ? Quel châtiment sera jugé suffisant pour un jour envisager d'absoudre un meurtrier ?
Je suis sûr que les prisons américaines regorgent de psychopathes qui ont eu une enfance difficile. Ils n'en n'ont pas moins commis des actes monstrueux.
Et dans les rues trop souvent se retrouvent des tueurs libérés ne présentant soit disant plus aucun risque pour la société, jugement ô combien erroné parfois.
Sally McGowan a-t-elle été suffisamment punie ou la famille de la victime aurait-elle mérité une autre forme de justice afin de pouvoir faire son deuil d'un petit garçon en tout état de cause innocent ?

Mon reproche principal serait de dire qu'à ces questions complexes qui demandent beaucoup de subtilité dans leur approche, le choix de Lesley Kara a été de trancher dans le vif avec un final bien trop manichéen, presque contradictoire avec toutes les nuances grises qu'elle délivre sans son roman.
Mais la conclusion n'en demeure pas moins surprenante et réussie, après un roman suffisamment rythmé pour tenir en haleine le lecteur du début à la fin.
Grâce aux procédés habituels des thrillers de ce type : Petits secrets et gros mensonges, vie familiale, menaces, révélations progressives.
Un peu trop de personnages qu'on confond un peu au début mais au fur et à mesure on apprend à reconnaître les plus importants.
Un premier roman prometteur donc, au déroulé classique mais qui a le mérite de faire réfléchir aux conséquences inattendues que peuvent provoquer les ragots que l'on participe à répandre sans réfléchir.
Et qui oblige à s'interroger sur les enfants tueurs, sur la possibilité d'une réelle rédemption, sur la notion de justice rendue ou encore sur nos propres réactions en apprenant qu'un voisin aurait purgé une peine pour un crime abominable.
Quel serait alors notre regard ?

* * *

Quelques semaines plus tard, dans le petit village de Gouves ( Pas-de-Calais ).

- Eh Huguette comment vas-tu ? Tu veux rentrer boire une tasse de thé ?
- Salut Georgette. Avec plaisir ! Justement j'en ai une bien bonne à te raconter. T'sais qu'j'ai fini La rumeur hier ? Ben après j'suis allé voir sur l'ordinateur c'que les gens y'z'en avaient pensé.
- Ah oui ? C'est passé à la grand' librairie ?
- Attends, t'vas pas m'croire. Tu te souviens du jeune gars un peu bizarre habillé tout en noir à la fin des années 90 ? C'ti qui s'promenait tout le temps la nuit ? Eh ben il l'a lu aussi et il fait un avis sur la blogosphère. Il se fait appeler Antyryia.
- Oui Huguette, j'm'en rappelle bin. J'le trouvais bizarre, j'préférais changer d'trottoir quand j'le croisais çui-là.
- Oh si tu savais ! Il avoue même qu'il dormait dans un cercueil et qu'il sacrifiait des animaux, c'est écrit noir sur blanc de son propre aveu.

Forte de ces révélations, Georgette a enfin un autre sujet de conversation que le temps maussade et ses rhumatismes. Elle se confie à son médecin, à son facteur, à sa coiffeuse.
- Dans l'temps on avait un vrai voyou au village. Un fou dangereux qui dormait dans un cercueil et qui buvait le sang des animaux et aujourd'hui il se fait appeler Vampyryia. Il tient un blog où y raconte toutes les salop'ries qu'il a faites.

Denis, le facteur, affirme désormais à qui à qui veut l'entendre qu'enfant, il a vu un homme voler un bébé dans un landau et se transformer en chauve-souris en emmenant sa proie vers les Carpates.

Ravie de pouvoir faire la conversation, Mélanie révèle à ses clientes qu'on a enfin remis la main sur le monstre de Gouves qui a sévi à la fin du XXème siècle. Tout en colorant les cheveux, frisant, découpant, permanentant, bouclant et frisant, elle raconte comment le tueur s'est lui même trahi sur internet en diffusant des photos de ses victimes, de jeunes femmes égorgées et exsangues dont il buvait le sang.

Le docteur Clarisse s'empresse quant à elle de divulguer à tous ses patients qu'un ancien habitant de la commune était nécrophile et déterrait des cadavres encore frais pour en abuser.

"Peu importent qu'elles soient vraies ou fausses. Plus les rumeurs se répandent, plus elles gagnent en force."
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La fin justifie-t-elle les moyens ?
.
La question se pose à plusieurs égards, dans cette histoire.
Joanna veut que son petit garçon s'intègre à l'école, certes, mais son idée pour se faire bien voir des autres mères n'est pas des meilleures. C'est même carrément con, vu les réactions suscitées.
Michael espère écrire un livre et a une idée de scoop, mais lui aussi, il chausse les gros sabots. Hep, les journalistes qui travaillez sur des faits divers sordides, bonjour ! - même si je ne suis pas la dernière à les lire (mélange de fascination & répulsion, mea culpa, j'ai honte après, je culpabilise même avant, le temps que l'ordi mouline pour ouvrir le lien)...
.
Ce thriller manque de subtilité : Joanna apparaît plutôt idiote et gaffeuse, mais ça existe dans la vraie vie, des gens qui vous demandent des comptes alors que vous les connaissez à peine et que vos agissements ne les concernent pas (cf. webcam). L'auteur multiplie les pistes, au risque de nous perdre dans ses personnages. Et la fin action/suspense est bien lourde, aussi.
.
Sujets appréciés, en revanche : protection de témoins, identité, mensonges par omission ou révélations que l'on remet à plus tard pour protéger ses proches... Et évidemment, comme l'indique le titre, ravages de la rumeur, proportionnels sans doute à la taille de la ville.
.
Si vous pensez que les enfants tueurs sont des monstres qui ne méritent pas d'être réinsérés et protégés, ne tapez ni 1 ni 2, ni sur eux, mais lisez ces ouvrages intelligents & poignants :
'L'Affaire Jennifer Jones', de Anne Cassidy
'Une si jolie petite fille', de Gitta Sereny.
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Joanna s'est rapprochée de sa mère en retournant vivre dans la petite ville de son enfance, mais pas que...
Elle l'a surtout fait pour son fils qui était harcelé dans son école londonienne. Et le résultat, c'est qu'il n'est pas mieux intégré dans celle-ci...
Alors, pour s'attirer l'attention, la sympathie des autres mamans de l'école, faire son "intéressante", Joanna va répéter un truc qu'elle a entendu, à savoir qu'une meurtrière d'enfant, des années 60, Sally McGowan, aurait trouvé refuge dans leur petite ville sous une autre identité , protégée par la police. Et Joanna, réussit son coup, invitée, elle sera obligée de répéter son histoire , et la rumeur va naître.
Et le père de son fils (“son plan Q”), journaliste, va flairer une bonne idée d'article, voire une idée de livre..

Dés le début, on pressent qu'il sera difficile, pour nous lectrices, d'aimer ou de comprendre Joanna... Un personnage qui ne se mélange pas aux autres mamans, qui parle à tort et à travers...
Oui, mais peu à peu , on va la comprendre ; reste que c'est difficile de rentrer dans un roman avec comme personnage principal quelqu'un d'un peu ambigu.

Pour un premier roman, Lesley Kara s'attelle au sujet peu banal des enfants meurtriers, à la façon dont la société va s'en occuper , les réinsérer (centre de rééducation, études, protection, nouvelle identité ).
Et parallèlement, à ce qui est mis en place pour les familles de victimes, c'est à dire : rien....
Sujet pas facile, parce qu'une gamine de dix ans qui tue, et qui a eu jusqu'au drame, une vie affreuse, sans que les services sociaux s'en préoccupent, forcément ça interpelle....
Et la famille de la victime qui subit toutes les retombées juridiques, médiatiques sans soutien, alors que l'auteure des faits, a vu la société lui accorder une deuxième chance, forcément ça touche aussi, de sorte que la lectrice ne sait plus de quel côté va son coeur, et cela est très bien géré de la part de l'auteur .
Et quand là-dessus, se superpose une histoire de rumeurs, puis une enquête, le suspens s'installe.
Dommage que la fin soit aussi rocambolesque. J'aurai préférée une fin différente, une autre Sally McGowan.
Mais je dois dire que je n'ai rien deviné, Lesley Kara m'a bien baladée !

Intéressant, instructif sur les procédures, original , ce roman me laisse une impression de “sables mouvants”, qui n'est pas pour me déplaire...
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The rumour m'a tapé dans l'oeil et j'attendais sa sortie en paperback avec impatience. J'ai passé un bon moment de lecture malgré une fin assez prévisible.

Joanna vit avec son fils dans une petite ville côtière d'Angleterre. A la sortie de l'école, elle entend une rumeur : une ancienne meurtrière vivrait dans la ville sous une nouvelle identité. Si au départ, elle ne prête pas d'attention à ce ragot, naïvement, elle va répandre le message très rapidement à ses risques et périls.

J'ai beaucoup aimé le suspense et la tension qui monte progressivement. On se met peu à peu, tout comme notre héroïne, à soupçonner tout le monde et le roman est habilement construit. Malheureusement, j'avais deviné la fin dès les premières pages. Mais cela n'a en rien gâché ma lecture et je dois dire que j'ai passé un très bon moment. On tourne les pages à toute vitesse et le personnage de Joanna est terriblement attachant.

C'était la première fois que je lisais un roman de cette auteure et je pense que je renouvellerai l'expérience car j'ai aimé son style. Mon édition de ce roman contient les premières pages de son futur roman à paraitre et cela me rend déjà curieuse.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Tout part d'une rumeur : Sally McGowan, une célèbre tueuse d'enfants habite à Flinstead sous une nouvelle identité. Elle aurait assassiné un petit garçon dans les années soixante alors qu'elle n'avait que 10 ans en lui enfonçant un couteau de cuisine en plein coeur. Même si son intention n'était pas celle-ci, Joanna a fait prendre de l'ampleur à cette rumeur en la colportant. Elle va suspecter tout le monde et va décider d'enquêter pour découvrir la vérité qui va bouleverser sa vie.
Un roman qui nous permet de nous poser des questions : était-elle vraiment coupable ? Avait-elle conscience de son geste à 10 ans ? N'a-t-elle pas le droit de vivre tranquillement après toutes ces années ? Pourquoi remettre cette histoire en avant ?...
Il nous interroge sur notre rôle à colporter des rumeurs, sur le choix de taire un secret et les conséquences des révélations, sur l'idée de vengeance…
Au delà de toutes ces réflexions, cette histoire reste « classique ». Tout s'enchaine sans surprise.
Publication le 23 janvier 2020 aux éditions Les escales
#LaRumeur #NetGalleyFrance
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"La rumeur" est le livre idéal à emporter en vacances si l'on est adepte du farniente
. Ce n'est pas mon cas mais étant actuellement dans un état proche de celui de la limace endormie, j'ai voulu soigner mon cerveau avec un livre qui ne réclame pas trop d'efforts intellectuels, celui-ci est donc parfait. il n'en est pas moins intéressant pour autant. J'ai aimé participer à la rumeur alimentée par Joanna.

Sally MC Gowan a été accusée à l'âge de 10 ans d'avoir poignardé un petit garçon de 5 ans. 30 ans plus tard une rumeur est lancée Sally serait venu habiter sous une autre identité bien sûr, sous protection de la police, dans cette petite ville paisible de la banlieue de Londres, Flinstead. Or il suffit d'un tout petit ouï-dire pour que tout s'enflamme.
Joanna, jeune maman revenue depuis peu dans sa ville natale avec son fils de 6 ans s'empare de cette rumeur pour la colporter et ainsi espérer être intégrée dans le groupe des jeunes mères et ainsi permettre à son fils Alfie de ne plus être rejeté par ses camarades. Mais voilà, la rumeur prend des proportions inattendues et elle se retrouve en danger...
Ce thriller psychologique est je me répète, idéal pour penser à autre chose sans trop se fatiguer. On est pris dans l'histoire car nous aussi, on veut savoir qui parmi toutes ces jeunes femmes est cette fameuse Sally. On se laisse porter jusqu'à la fin, fin qui peut en surprendre quelques-uns, moi la première évidemment !
Voilà un petit livre qui va se retrouver dans une boîte à livres et qui devrait circuler aussi vite qu'une rumeur...
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Joanna, mère célibataire, vient d'emménager dans la petite ville côtière de son enfance. Elle y retrouve avec bonheur sa mère qui va ainsi pouvoir l'aider à s'occuper de son fils Archie, 6 ans. Mais Joanna ne connaît plus personne dans cette ville et hormis les membres du Club de lecture hebdomadaire, elle ne connaît pas grand-monde. Archie ayant quelques problèmes d'intégration, elle a décidé de faire plus ample connaissance avec les autres mères de famille. Mais la chose n'est pas aisée... C'est finalement en colportant une rumeur sur une tueuse d'enfant qui se cacherait dans leur petite ville que Joanna espère tisser des liens. C'est effectivement le cas, mais les conséquences de ses bavardages vont se révéler plus inquiétantes.

"La rumeur" est un thriller classique mais ici, pas de tueur en série. Dans cette petite ville aux apparences bien tranquilles, on joue plus sur la montée progressive de l'angoisse et de la paranoïa. La rumeur et ses effets dévastateurs sont bien sûr au coeur du roman. Ou comment de simples ragots peuvent bouleverser des vies. Ensuite, question principale : qui est la tueuse d'enfant ? Lesley Kara, l'auteure, multiplie les pistes en nous proposant un panel de personnages féminins tous assez suspects. de la mère de famille bourgeoise à la retraitée isolée, en passant par une autre qui a une vague ressemblance avec la fameuse tueuse, tout est possible. Et j'avoue que l'auteure m'a bien eue car mes pronostics étaient faux ! Rien que pour cela, je qualifie ce roman de bon. Les personnages n'ont ensuite rien de sensationnel, c'est un peu du déjà vu et je déplore une certaine lenteur dans le début de l'histoire qui a dû mal à démarrer. Il faut attendre la moitié du livre pour que l'adrénaline circule un peu plus vite. Ce thriller, que je qualifierais de psychologique et qui joue donc surtout sur la tension croissante, n'en reste pas moins un moment de lecture agréable pour les adeptes de thrillers.
Merci à Babelio et aux éditions 10-18.

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C'est un livre en 10/18 qui me faisait de l'oeil depuis des mois, voire des années, chez les libraires, puis sur Rakuten. J'ai fini par l'acheter. Ça fait genre 6 mois qu'il est dans ma PAL. Je le commence et j'ai l'impression de l'avoir déjà lu. Ou pas. L'auteure a été copiée ? Elle a copié ? Est-ce une autre histoire ?
En fait il est sorti en 2019 en grand format broché chez Les Escales. Et il n'est pas sur mon blog. J'en suis page 15 et l'impression de déjà-vu se diffuse un peu...et ça m'a l'air bien prenant. La base de l'histoire est celle de la petite Sally Bell,6 ans meurtrière dans les années 60 en Angleterre, d'un petit voisin de cinq ans. C'est une affaire qui a bouleversé le Royaume Uni, et les gens un peu curieux de partout dans le monde, comme moi. Il y a quelques années une avocate a repris le dossier depuis le début, et prouve que ce n'était pas Mary Bell la meurtrière, mais l'autre petite fille accusée.
(Documentaire sur mon blog)

Le livre de Gitta Sereny, qui a revu le cas, et parlé souvent en secret avec Mary devenue vieille : "Une si jolie petite fille" que j'ai dans ma bibliothèque.

C'est dire si je connais le cas. Bon, considérez ceci comme une intro, car ce livre de Lesley Kara n'est pas celui que j'ai lu, qui partait du même fait divers, en fait.
L'histoire, ici prend pour base cette Mary Bell, mais sous le nom de Sally MacGowan..

L'héroïne de ce roman, maman d'un petit Alfie, six ans, a un peu de mal à s'intégrer, ou plutôt à se réintégrer dans cette petite ville du bord de mer, Flinstead, où elle a choisi de se réinstaller avec son fils, près de sa mère, souhaitant élever son fils à l'air libre et non dans un studio londonien. Son compagnon, Michael, journaliste, reste à Londres. Joanna a tout de suite retrouvé du travail dans une petite agence immobilière. Mais elle se rend compte qu'il faut que son fils s'intègre dans sa nouvelle école, et sa mère lui conseille de faire connaissance avec d'autres mères, ce que Joanna trouve difficile, ces femmes ont l'air si snob. Mais il faut que son fils soit invité aux anniversaires, comme on fait par ici. Alors, pour s'intégrer, elle répète au groupe de lecture auquel elle a accepté de participer un ragot entendu aux portes de l'école, selon lequel cette Sally MacGowan vivrait, incognito ici, dans cette ville de province. Tout le monde s'intéresse à Joanna, elle est contente... mais ce ragot sans fondement déclenche une vague de violences, de rancoeur, ces femmes prennent pour cible une commerçante, d'abord, tout échappe à Joanna. Pour que ça s'arrête, elle décide de mener l'enquête. d'abord sur Internet, puis avec son compagnon, qui trouve que ce serait l'idéal pour un article ou même un livre. Mais tout ça doit rester secret.
On est pris depuis le début, on est sûr d'avoir trouvé la coupable, et sans arrêt la piste rebondit, on s'est trompé... Ce thriller, mené tambour battant, est excellent. Partant d'une histoire vraie, c'est encore plus prenant. Et bien écrit. J'adore.

Lien : https://melieetleslivres.fr/..
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Je viens de terminer ce roman et je me suis régalée. Les chapitres sont courts, pas de temps mort. La tension monte au fil des pages.
La fin est surprenante et je ne l'ai pas vu venir. Seul petit bémol : certaines réactions de l'héroïne m'ont agacée.
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Vous savez quel joli nom on donne à une bite, en France ? Non ? On l'appelle "la rumeur" car elle grossit de bouche en bouche…

Gaffe lorsque ça éclate… Ça éclabousse un peu partout et ça tache, la rumeur.

Une rumeur, c'est aussi des graines que l'on sème à tous vents et qui, emportées par lui, se déposent n'importe où, prenant racine ou pas, se développant ou restant au stade larvaire, avant de, qui sait, recevoir le petit coup de pouce du destin pour pousser d'un coup.

L'être humain adore les ragots et rien de plus amusant que d'écouter les rumeurs et de les colporter. Rien de mieux, devant la machine à café, devant l'école des enfants, au supermarché du coin que de commencer sa phrase par un "Vous ne devinerez jamais ce que j'ai entendu"…

Le mensonge ayant le temps de faire le tour de la Terre avant que la vérité n'ait enfilé ses chaussures, les rumeurs peuvent faire énormément de dégâts, même si elles s'avèrent fausses car ne dit-on pas qu'il n'y a pas de fumée sans feu ? Et puis, entre nous, les rumeurs sont toujours plus fun que les vérités.

Ce roman, j'ai eu du mal au commencement, les 6 premiers chapitres furent presque un calvaire tant je n'arrivais pas à entrer dans le roman, à m'attacher aux personnages, à tel point que si je n'avais pas été en LC avec Bianca, j'aurais stoppé ma lecture.

Erreur à ne pas faire ! Parce que si j'avais stoppé net, je n'aurais pas vécu des twists finaux de dingue, ni suspecté tout le monde, en ce compris le chien (oui, quand je suspecte, moi, je ne fais pas les choses à moitié, j'y vais à fond – mdr) et je ne me serais pas pris tout ça dans la gueule. Oui, il aurait été dommage de le stopper.

Pourtant, malgré qu'après le chapitre 7, on commence à entrer plus vite dans le vif du sujet et que l'histoire s'étoffe et nous retienne dans ses filets, j'ai toujours eu du mal à éprouver de la sympathie pour les différents personnages, même la principale, Joanna, qui, voulant se faire accepter des autres femmes, propage sans penser à mal une rumeur qu'elle avait entendue.

D'habitude, ceux ou celles qui propagent des rumeurs ne sont jamais punis, mais notre Joanna, elle, va regretter amèrement d'avoir fait radio langue de pute, parce que les évènements vont s'enchainer et lui montrer la toute puissance de la méchanceté humaine, associée à sa vieille complice, la connerie humaine !

La boîte de Pandore est ouverte et on ne sait jamais où les spectres du crétinisme extrême vont frapper. Sous le coup des émotions, les gens font et disent n'importe quoi et à l'époque des réseaux sociaux, on dépasse les frontières des villages, des villes, des écoles,…

À force de suspecter tout le monde et n'importe qui, à un moment, la lumière s'est faite dans mon esprit et j'ai compris… Oui, mais non, je n'avais pas encore tout compris et l'auteure en avait gardé sous la pédale pour mieux me scotcher à son roman.

Il est dommage que jamais je n'ai ressenti d'empathie pour les différents personnages et peu d'émotions. J'ai eu ma dose de mystères, de suspense, de retournements, de twists, je suis même repue, mais un soupçon d'émotion n'aurait pas été du luxe et m'aurait permis de vivre le texte au lieu de juste le lire.

Malgré tout, je suis contente d'avoir lu ce roman avec ma copinaute Bianca qui, si elle n'a jamais suspecté le chien, fut comme moi : dans le brouillard le plus épais avant que le voile ne se déchire. Dire que nous avons aimé notre lecture n'est pas une rumeur, mais la vérité.

♫ C'est quelqu'un qui m'a dit, que… ♪ (juste pour emmerder mon monde avec une ritournelle qui restera dans votre tête toute la journée).

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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