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3,94

sur 254 notes
La chronique de la maîtresse de guerre pourrait tenir en une phrase : ce bouquin est aussi bon que son auteur est chauve.


En lisant La maîtresse de guerre, j'ai ressenti ce frisson des débuts, quand je me suis lancé pour la première fois dans les aventures de Conan, dans mes premières parties de jeu de rôle aussi. Ça n'a pas de prix (enfin, si 16,90€ pour le format broché, une paille pour rajeunir de trente ans).
Les bataillons d'elfes et de nains pointent aux abonnés absents, on ne croise pas non plus de licornes ni de dragons à chaque coin de rue. Pas de magie omniprésente jusqu'à l'écoeurement – et trop souvent utilisée comme deus ex machina aussi artificiel qu'incohérent avec comme seule justification “ta gueule, c'est magique”. Impasse sur les déluges de boules de feu et les effets spéciaux qui te balancent de la poudre aux yeux par sacs de cinquante kilos pour masquer la vacuité du scénario. Pas davantage d'affrontement manichéen où se joue l'avenir du monde sur fond de musique pompière.
Loin de certains titres qui ressemblent moins à des romans de fantasy qu'à des compilations lieucommunardes d'éléments merveilleux, La maîtresse de guerre m'a offert un retour aux sources et aux bases de l'heroic fantasy. L'esprit d'aventure commande ici au récit, à l'image des textes de Robert Howard ou, pour la touche d'humour qui va bien, Fritz Leiber. Deux gus souvent écrasés par la référence Tolkien mais qui ont beaucoup pesé sur l'imaginaire en littérature, au cinéma, en JdR…


De l'aventure à foison, donc, avec bagarres, batailles, machinations, trahisons. du souffle épique et des touches intimistes (voire des touchers intimes). Des dialogues qui ressemblent quelque chose, vu que les personnages ne s'expriment pas en jacquouille ou comme s'ils récitaient le Cid. Avec une mention spéciale à certaines punchlines en clôture de chapitre, notes d'impertinence bienvenues et préférables aux sentences grandiloquentes.
Peu de magie, qui se présente ici pour ce qu'elle est : un élément extraordinaire dans tous les sens du mots. Avec le grand mérite d'avoir une utilité réelle quand Katz en fait usage. Sa présence est justifiée, elle sert à autre chose que suivre bêtement l'équation fantasy=sorcellerie.
Ayant fait le tour des délires à base de mages en chapeau pointu turlututu, j'avoue être devenu très friand de cette fantasy qui use avec mesure et intelligence de sa baguette de sureau (cf. les excellents Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski et Wastburg de Cédric Ferrand).
Ce choix d'écriture fonctionne et permet à l'auteur de se concentrer sur autre chose que l'esbrouffe : l'histoire qu'il raconte – sa construction surtout – et les personnages qu'il met en scène.


L'histoire, dans sa trame générale, est un récit initiatique classique. Point de départ, une Kaelyn qui veut devenir maîtresse d'armes. Pas besoin de 150 de QI pour deviner où sa trajectoire va la conduire. Faut reconnaître au récit une certaine prévisibilité : tu vois toujours où l'auteur t'emmène.
Le fait est que le chemin balisé est inhérent à l'initiatique, avec son lot de passages obligés, phases d'apprentissages, épreuves…
Cette prévisibilité, c'est le défaut de sa qualité, mais je préfère ça à l'inverse. Elle traduit une construction parfaite du récit, modèle de cohérence et de précision qui m'a bluffé.
Tout sert. Tu ne trouves aucun chapitre de remplissage pour le plaisir de noircir du papier et donner de l'épaisseur à un roman qui sans cela ne serait guère épais. Chaque chapitre a une raison d'être, pas toujours évidente sur le moment mais qui trouve sa résonance à un moment ou un autre. Je pense par exemple à la scène du hammam au chapitre 20. Sur le coup, tu te demandes l'utilité de cet intermède bain-vapeur-savon, le fight club de la joute verbale. Un peu plus loin, tu captes qu'il s'agit d'un moment essentiel pour construire une relation entre certains personnages, lien qui aura un impact sur la suite des événements et justifiera plusieurs péripéties. Très fusildetchekhovien dans le procédé, rien de gratuit et, par conséquent, rien qui se disperse dans des directions vaines et/ou ennuyeuses. Katz déploie à l'échelle de son roman la même efficacité que Leiber ou Howard dans leurs nouvelles, format qui interdit les débordements superflus.
A rester ainsi dans la droite ligne de son intrigue, sans chemins de traverse vers le néant narratif, le récit ressort gagnant, aussi bien en cohérence qu'en cohésion. Exit twists farfelus, cheat codes romanesques et solutions magiques de facilité, rien dans les manches, tout dans la logique et la construction au cordeau.


Le background, rien à redire. On part plein sud pour un sultanat qui sent bon le sable chaud. Katz aurait-il pu le détailler davantage ? Oui. Est-ce que l'idée aurait été pertinente ? J'en doute. le roman s'intitule La maîtresse de guerre, pas le guide Micheline à Damnas. Orienté action plutôt que tourisme, c'est annoncé d'entrée de jeu. On en sait assez pour suivre l'histoire et se représenter son cadre, pas besoin de trilliards de détails pittoresques mais inutiles.
D'autant que le cadre général ne demande pas un effort d'imagination surhumain. Comme Howard avec ses royaumes inspirés de l'Antiquité ou de l'âge héroïque qui l'a précédée, Katz s'appuie sur des éléments connus de tous. A travers l'Aladdin de Disney, la lecture des Mille et une nuits ou la six millième rediffusion d'Ali Baba et les quarante voleurs avec Fernandel, chacun sait à quoi ressemble un monde fictif inspiré du Moyen-Orient.
La guerre qui éclate, avec sa horde de libérateurs d'outre-mer, n'est pas sans rappeler les croisades – événement “un peu” connu, au programme d'histoire de collège. Et si tu préfères une référence moins magistrale, tu mates Kingdom of Heaven.
Ici, pas de motivation religieuse, mais l'idée générale est la même et la répartition des rôles identiques, sans méchants ni gentils. D'un côté, une civilisation florissante et raffinée mais pas parfaite. On y pratique l'esclavage et les femmes vivent soit à la cuisine pour les pauvres, soit dans l'oisiveté pour les riches, dans l'ombre des hommes dans tous les cas. de l'autre côté, les gais compagnons de la libération, armée-mosaïque formée de contingents d'un tas de patelins (où, soit dit en passant, les femmes n'ont pas beaucoup plus de perspectives quand dans le camp adverse). Leur mission – libérer les esclaves de leurs chaînes – part très vite en sucette et dérive vers les pillages, les massacres, les viols.


Entre les deux, ou plutôt à cheval, Kaelyn. Katz a le bon goût de ne pas en faire une Jeanne d'Arc bis ou un clone de Red Sonja, la bimbo en bikini annelé (seul un type qui n'a jamais porté de cotte de mailles peut accoucher d'une idée de fringue aussi débile…).
Kaelyn est d'abord une nana normale, qui va devoir conquérir son destin à la pointe de la lance. J'aurais bien dit “à la force du poignet” mais j'en vois déjà qui imaginent des trucs salaces… Bref. du boulot en perspective pour se tailler une place. Comme elle est jeune et inexpérimentée, souvent, le doute l'habite. D'autant qu'elle doit faire son chemin sans super-pouvoir, épée magique ou haute naissance validée par une tache de vin en forme de couronne sur la fesse droite. Au lieu de ça, elle se retrouve femme, étrangère et esclave dans un pays qui n'aime aucun des trois.
Dire que le roman de Gabriel Katz a quelque chose de féministe relève de la lapalissade. Une histoire de femme qui veut envers et contre tous exercer un métier d'homme au sein d'un environnement masculin, forcément que c'est féministe.
Le père Katz se sert de l'idée comme propos plutôt que revendication. Kaelyn veut devenir maîtresse de guerre, parce que c'est ce qu'elle veut, elle. A aucun moment elle ne se place dans une position de porte-étendard d'une révolution sociale. Sa motivation est personnelle, très personnage sword and sorcery (ou western spaghetti au cinéma, le croisement des deux donnant ici du sword and loukoum). Autour va se développer un propos plus général autour de la sujétion des femmes, des préjugés, des inégalités… le procédé permet une réflexion d'arrière-plan qui ne torpille pas l'histoire à coups de grands discours verbeux et pontifiants.
On pourrait en dire autant sur la thématique de l'étranger (préjugés, inégalités, méfiance…) aussi bien à travers Kaelyn qu'Hadrian, le maître de guerre du sultanat. Comme quoi, on peut être un personnage clé et se voir quand même fermer pas mal de portes.


Gaby m'avait déjà fait bonne impression avec La nuit des cannibales. Sa veine médiévale-fantastique est encore meilleure ! le gars sait construire une histoire, il y a des leçons à prendre dans La maîtresse de guerre.
Je vois trop d'auteurs se lancer dans la fantasy parce qu'elle serait un genre facile qui autorise tout. En matière d'imaginaire, oui. Mais ce n'est pas parce qu'on parle d'un univers fictif, avec des règles différentes de notre monde, qu'on peut se permettre tout et n'importe quoi, à commencer par violer la logique narrative et le bon sens. La fantasy est un genre aussi carré que n'importe quel autre, pas un boulevard vers le nawak fantaisiste.
Katz l'a bien compris et mis en oeuvre, et ça c'est glop. Voilà à quoi ressemble de la bonne fantasy : un monde, des personnages, des enjeux, une histoire ET une construction chiadée pour les gouverner tous.
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Un roman auquel j'ai trouvé de nombreux défauts. Mais que j'ai quand même apprécié. le scénario est un peu facile, et les personnages bien trop lisses. Mais le rythme et le suspens sont tout de même au rendez-vous, alors on lit avidement. Au final, malgré quelques récriminations, un excellent titre.
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Salut les Babelionautes
Avec ce roman je termine l'oeuvre de Gabriel Katz qui m'a bien plut dans l'ensemble.
Dans la Maîtresse de Guerre nous apprenons le passé de Kaelyn, Mercenaire dans La part des ombres, et qui l'a formé.
Au début, elle s'engage dans l'armée, car malgré que son père lui a appris l'art de l'escrime, les habitants de son village ne veulent pas d'une fille comme maître d'Arme.
Suite a cela elle est envoyée, avec un corps expéditionnaire, a la conquête d'un pays soi-disant Barbare qui pratique l'esclavage.
Mais rien ne se passe comme elle le voudrait, dés son premier combat elle est faite prisonnière et réduite en esclavage.
Mais le destin va lui donner l'opportunité de retrouver sa liberté et dans le même temps de compléter sa formation au métier des armes.
L'idylle qui va naître entre le maître et l'élève ne m'a pas surpris, mais par contre les revirements de fortune et de camps sont a la limite du crédible.
L'épisode avec la caravane aurait put être un très bon moment sans le dénouement que Gabriel Katz lui a donné.
Bref! Une bonne histoire de Guerrier ou le rôle principal est dévolu a une jolie Femme, ce qui mérite d'être souligné.
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Une déception… J'avais beaucoup aimé la trilogie du Puits des mémoire, c'est dont avec un plaisir anticipé que j'ai sélectionné La Maîtresse de guerre dans ma PAL. Mauvaise pioche. Un humour quasi absent, contrairement à la trilogie sus-citée, une intrigue fine comme du papier à musique et des personnages… des personnages qui sont à eux seuls un concentré de clichés sexistes et prétexte à colporter tous les préjugés plus éculés les uns que les autres. Ici une écervelée n'ayant pour ambition que faire la guerre, là un guerrier magnanime et impénétrable, ici des courtisanes mesquines, là des guerriers féroces et sanguinaires…L'écervelée tombe dans les bras du guerrier, boude, se bat mais ne voit pas l'intérêt de s'intéresser à la stratégie de guerre, sans doute trop intellectuelle pour elle. Quel dommage de proposer ce type de modèle féminin!
Bref, rien de très inoubliable.
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Bien qu'ayant lu bon nombres d'avis enthousiastes sur la plume de Gabriel Katz, Maitresse de Guerre ne m'a pas convaincue.
Pourtant, je l'ai lu en deux jours. Pourtant l'univers est intéressant, le contexte est intéressant : une flotte de guerriers venus du Nord envahissent le sultanat d'Azman sous prétexte de lutter contre l'esclavagisme. Au cours d'une des premières escarmouches, une jeune femme est faite prisonnière et se retrouve au service du maitre de guerre du sultan.
On va suivre ses aventures, sa découverte du sultanat et des règles qui régissent ce monde issu des milles et une nuits de Shérazade. Malheureusement, je n'ai pas été convaincue. J'ai dévoré les pages, m'attendant à ce que l'histoire commence vraiment, ne me suis pas du tout attachée aux deux personnages principaux.
D'une part, j'ai moyennement compris l'intérêt du maitre de guerre à former cette jeune femme bravache, d'autre part je n'ai pas du tout été conquise par les prouesse de Kaelyn qui gagne la plupart de ses combats en jouant sur l'effet de surprise : il semblerait que l'idée d'une femme armée suffise à déstabiliser les meilleurs bretteurs et donc les rendre gauches au point de perdre leurs combats.
Ce qui a, un peu, sauvé la mise à ce roman, c'est le fait que Kaelyn change sa vision du monde au contact de cette autre civilisation. Elle se rend compte que la lutte contre l'esclavage n'était qu'un prétexte pour aller piller les terres du sultan et que les "sauveurs" ne sont pas différents des marchands d'esclaves. Néanmoins, le thème de l'esclavage n'est pas trop abordé car Kaelyn "tombe" dans une maisonnée qui ne l'a fait pas souffrir, ne l'exploite pas des masses... Or ce n'est pas le cas de tous les prisonniers !

Au niveau de l'intrigue, il n'y a pas de rebondissements, ni de suspense... En fait, je me demande quelle était l'histoire que l'auteur voulait nous raconter. C'est dur, mais c'est ce que je ressens. J'ai lu ce livre et je ne sais pas trop quoi en penser. En tout cas, ce n'est pas moi qui vous le conseillerai. Par contre, il semblerait que sa série Les Puits de Mémoires soit fantastique !!! Alors, testez-la !!!
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La maîtresse de guerre se déroule dans le même univers de fantasy que les autres romans de l'auteur même si les éléments surnaturels sont quasi inexistants dans celui-ci. On y retrouve donc la grande déesse et la langue des communs. Kaelyn est originaire des pays du nord et a appris à se battre auprès de son père, un maître d'arme dont elle était la fille unique. Mais la vie est difficile pour une femme encore plus si elle veut se battre et Kaelyn s'engage dans l'armée et la voila partie pour le lointain sultanat d'Azman. le grand sud va alors changer complètement sa vie avec notamment la rencontre avec Hadrian, maître de guerre et fabuleux guerrier. Tel est le point de départ du livre. Les points positifs du roman sont nombreux, à commencer par l'écriture de l'auteur très fluide, imagée et agréable. le récit est très rythmé et on est très vite pris dans l'histoire. Les chapitres sont courts et on ne s'ennuie pas une seconde, tournant les pages sans s'en rendre vraiment compte.

Côté personnage, Kaelyn est attachante et bien travaillée, on la suit avec plaisir même si son côté dépendant d'Hadrian est énervant par moments. J'ai un peu moins accroché à Hadrian, le maître de guerre, trop froid et perfectionniste à mon goût. Les personnages secondaires, comme toujours chez Gabriel Katz, sont bien développés et tout à fait crédibles. Ils sont complexes et presque plus intéressants que les principaux, surtout par rapport à Hadrian. L'univers est connu, pour ceux qui ont déjà lu l'auteur, même si cette partie du monde ne l'est pas. Comme toujours chez Gabriel Katz, rien n'est manichéen, il n'y a pas de bon camp ou de mauvais et cela est plus qu'appréciable.

Là où le bas blesse c'est au niveau du fond, l'histoire s'avère très vite sans réelle surprise et somme toute assez peu consistante. C'est le récit d'une formation et d'une guerre, avec ses jeux de pouvoir mais rien de plus. On devine facilement ce qui va advenir même si on se laisse porter sans rechigner par la belle plume de l'auteur. La fin est également assez décevante, beaucoup trop rapide et on a l'impression que l'histoire n'est pas vraiment terminée (surtout quand on a lu La part des ombres).

La maîtresse de guerre offre donc un sympathique moment de lecture, avec une histoire très rythmée et entrainante, une héroïne attachante changeant des registres traditionnels et surtout une écriture très fluide qui nous fait tourner les pages sans s'en rendre compte. Cependant, l'histoire aurait gagné à plus de profondeur. le roman plaira sans doute à un large public mais sans doute moins à un lectorat habitué à la fantasy.
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Une lecture très divertissante, un bon souvenir et un roman que je n'hésiterai pas à conseiller autour de moi.

Encore une fois, Gabriel Katz m'a plus que convaincue, grâce à une plume maîtrisée et une intrigue bien menée. Et bien que je place ce roman un poil en dessous de la Trilogie du Puits des mémoires -qu'il n'est plus utile de présenter-, ce one-shot tient la route et a réussi à me faire voyager et à me captiver du début à la fin.

L'auteur parvient en effet à donner une ampleur et un réalisme unique à ses personnages. On s'attache presque instatanément à ce couple incongru que forme Kaelyn et Hadrian. En revanche, la vipère de l'histoire (il en faut toujours une), la dénommée Fenia, ne trouvera jamais grâce à nos yeux, tant sa jalousie et sa méchanceté sont exacerbées. Tant que je suis à parler des méchants, quelques mots sur celui qui m'a clairement fait frémir de peur : Dikaon. Toute la bestialité et la cruauté qui émane de sa personne est à la limite de la répugnance. Tiens d'ailleurs, maintenant que j'écris cette critique après avoir vu le film Warcraft au ciné, et bien que je n'ai pas la moindre idée de ce à quoi peut ressembler un Waeg, Dikaon me rappelle étrangement l'orc Main-Noire. En tout cas, dans mon esprit c'est un peu à cette apparence que je l'assimile.

L'intrigue en soi rappellera certainement d'autres récits du même genre, mais là où Gabriel Katz se démarque aisément c'est dans sa faculté à nous parler diplomatie et tactique de guerre sans jamais nous ennuyer. Entre ses lignes, cela deviendrait presque passionnant, et les retournements de situation ainsi que les stratagèmes d'Hadrian nous tiennent en haleine et l'histoire s'articule autour de ces enjeux.

Quant aux descriptions et bien encore une fois, elles sont tellement détaillées, que l'univers représenté devient presque tangible. A travers son imagination, l'écrivain nous emporte dans un univers dense et original à sa manière. Avec un titre pareil, il est évident qu'il va y avoir du combat, du sang, et des complots. Si certains lecteurs crieront au réchauffé ou au déjà vu, sur moi la magie a opéré et j'ai trouvé cette lecture divertissante à plus d'un titre.

Gabriel Katz est en passe de devenir l'un de mes écrivains de Fantasy français préférés aux côtés d'Erik Wietzel et de Pierre Pevel.

Si vous souhaitez à votre tour découvrir sa plume, je vous recommande La maîtresse de guerre, qui vous évitera d'investir d'emblée dans une trilogie et qui vous permettra si vous appréciez le style, d'aller crescendo dans votre découverte. Quant à moi, j'attends de pied ferme la sortie poche du diptyque Aeternia, afin d'élever une bonne fois pour toutes Gabriel Katz au rang d'auteur incontournable. Et comme je me sens d'humeur généreuse en cette belle journée, je lui accorde pour ce titre, la note maximale prévue par Babelio.
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La toute première chronique que j'ai lu au sujet de ce livre a été celle de Crunches. Elle n'avait pas du tout aimé. Mais ensuite, j'ai été particulièrement intriguée par l'avis dithyrambique de Lady K qui n'a pas mâché ses mots pour exprimer son enthousiasme. Comment résister après ça?

Je l'ai lu en une nuit (moins deux heures de sommeil) et trois heures de cours. Voilà le temps qu'il m'aura fallu pour achever ce roman qui ne m'a pas simplement beaucoup plu, il m'a captivé!

Ce n'est pas par sa complexité que ce roman se distingue. En effet, le style d'écriture bien qu'efficace est relativement simple; son univers n'a rien non plus de particulier: deux peuples qui se font la guerre en des temps reculés, ce n'est pas franchement révolutionnaire. Par contre, c'est le traitement proposé par l'auteur qui est original. L'héroïne se retrouve ballotée entre ces deux peuples. Née et élevée parmi les Rouges, elle est faite prisonnière lors de son premier combat contre l'ennemi. A partir de là, elle va se retrouver plusieurs fois confrontée à un choix: celui de revenir auprès de son peuple d'origine ou rester avec celui qui l'a adoptée. La question de la quête d'identité tient donc un rôle extrêmement important tout au long de l'histoire.

Le ton du roman est annoncé dès la première page. On aura droit à des combats, des batailles, l'héroïne sera une guerrière, mais surtout ce livre suivra les efforts de la demoiselle pour se faire accepter dans un milieu très largement masculin. Néanmoins, Kaelyn est très loin d'être un garçon manqué! Elle est aussi douée avec une épée que pour conquérir le coeur d'un homme. Et quel homme, mazette !

La maîtresse de guerre a un point fort qui fait toute la différence : Hadrian khan, le maître de guerre qui prend Kaelyn sous son aile. Il est tout aussi bien capable de se comporter de façon passionnée, douce et brutale. Il m'a énormément fait penser à Khal Drogo du Trône de fer, en moins sauvage quand même. Je n'ai que très rarement été autant captivée par une relation, en l'occurrence celle qu'il entretient avec son élève. C'est bien simple, on sent une véritable évolution au fil des pages, et on ne peut pas lâcher le livre avant de découvrir où cela va les mener. Cette relation, c'est d'ailleurs ce qui construit l'intrigue de bout en bout. (Spoilers:) C'est Hadrian qui va changer le destin de Kaelyn en la sortant de ses cuisines, c'est aussi lui qui lui permet de réaliser son rêve en l'entraînant à la guerre, et c'est encore lui qui bouleverse sa vie en la préférant sentimentalement à sa femme (ce qui bien sûr, conduit à quelques petites jalousies, qui elles-mêmes engendrent des problèmes d'ordre politique, qui se transforment en problèmes militaires, bref, que de soucis pour nos héros !) (fin des spoilers)

Contrairement à ce que m'a laissé penser la couverture, ce roman n'est pas du tout de la fantaisie jeunesse. Je suis souvent déçue par ce genre quand il est destiné aux adolescents car pour moi, la fantaisie demande de la profondeur et un univers suffisamment riche et complexe pour qu'on puisse s'évader dedans. Je redoutais donc que ce roman soit trop léger et ne me captive pas. Or point du tout. Ce livre raconte bien une histoire pour adultes avec du contenu "mature". Par là, j'entends que les personnages sont des adultes et qu'ils agissent donc en tant que tel, autant en ce qui concerne les relations romantiques que pour les décisions de guerre. Pas de chichis, c'est direct. de plus, l'univers est très bien détaillé, on en sait déjà beaucoup sur les différents peuples qui vivent dans ce monde, sur le fonctionnement de ces sociétés alors que le roman est assez court. En même temps, Gabriel Katz reste dans un univers assez classique, même s'il l'exploite très bien!

Pour en revenir à la couverture, je trouve que Miguel Coimbra a fait un travail incroyable pour représenter Kaelyn et la cité. Néanmoins, c'est bien cela qui m'a induite en erreur. Et c'est d'ailleurs exactement la même chose pour le puits des mémoires. J'étais réticente à lire ce livre uniquement parce que j'ai du mal avec la fantaisie jeunesse alors que ça n'en est absolument pas!

En conclusion, si les univers de fantaisie avec une intrigue facile à lire ne vous rebutent pas, ce roman a de grandes chances de vous plaire. En effet, ce n'est pas par la profondeur de l'univers que vous serez marqué mais plutôt par la psychologie de nos deux héros, incroyablement attachants. J'ai personnellement complètement adhéré. J'ai d'ailleurs déjà relu plusieurs passages du roman qui m'ont vraiment plu et attaqué le tome 1 du puits des mémoires !

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Gabriel Katz, une fois de plus, arrive à plonger son lecteur directement dans l'histoire, dans l'ambiance du livre. L'enfance de Kaelyn est effleurée pour la placer très rapidement sur un bateau en partance pour la guerre. Nous découvrons alors une femme de caractère qui souhaite faire ses preuves, mais elle va devoir faire avec la réalité de la guerre. Rebondissements, amours, batailles étaient à l'ordre du jour et j'ai dévoré l'histoire jusqu'à la fin. J'ai adoré que l'héroïne soit une femme. Une lecture très rapide, mais qui m'a laissée un peu sur ma faim. Je n'ai pu m'empêcher de comparer ce livre avec le Puits des mémoires et j'ai trouvé l'histoire moins complexe, les personnages moins fouillés. Comme un soupçon d'inachevé.
(...)
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Mon conseil : Si vous vous décidez à commencer ce livre, faites le lors d'un week end ou jour de congés. J'ai eu un mal fou à m'en détacher... Ne serait-ce que le poser une heure pour faire une pause, c'était mission impossible!
Gabriel Katz, dans ses interviews, s'est lancé le défi d'écrire un livre en se mettant à la place d'une femme. Pari difficile, mais je peux vous assurer que pour moi c'est complètement réussi!

Pourquoi ai-je lu ce livre?

J'ai découvert Gabriel Katz grace à sa trilogie "Le puits des mémoires", que j'adore, et ce fut donc naturellement et pressément que j'ai postulé pour recevoir un partenariat avec Scrinéo et Livraddict lors de la sortie de son nouveau roman : La maîtresse de guerre (en vente depuis le 16 janvier).

Déjà, je tiens à remercier Scrinéo qui ont rapidement envoyé le roman, je ne pensais pas l'avoir la semaine suivant la demande, certaines maisons d'édition mettant parfois plus d'un mois pour envoyer leur livre!

Mon avis :

Addictif!! Ce livre l'est complètement, tout comme sa trilogie précédente, et je suis complètement fan du style de Gabriel Katz!

On se retrouve dans le même monde que celui du puits des mémoires mais cette fois çi, totalement au sud, dans les terres arides, dans le désert, un paysage oriental sur lequel on écoute la BO du Prince of Persia! Il fait chaud, on est bien, on ressent les montées de température, les nuits fraîches... On aime se balader à Damnas, la cité principale. Cette ville appartient aux Azmaniens, un peuple gouverné par un Sultan. Sa nièce est princesse du royaume et vit maritalement dans une somptueuse demeure avec Hadrian Khan, maître de guerre. Et justement, en parlant de guerre, on est en plein dedans : Damnas est sur le point de se fait envahir par l'armée des rouges, par les waegs et autres ennemis...

Les Azmaniens tentent de repousser l'ennemi tant qu'ils peuvent grâce notamment aux conseils et expérience d'Hadrian.

Un beau jour, alors qu'il était seul, et apparemment blessé, il se fait attaquer par un petit groupe au sein duquel se trouve une jeune femme. Kaelyn. Mais Hadrian, expert en la matière va les éliminer et prendre Kaelyn pour la revendre sur le marché aux esclaves. de nature fidèle et peu interessé par ce genre d'affaire, Hadrian ne saurait que faire de cette femme.

C'est son destin que nous allons suivre...

Car là où j'ai été complètement surprise, c'est que je m'attendais un peu à une histoire comme Mulan, où on apprend à connaître Kaelyn jeune, qu'on voit que personne ne veut d'elle dans l'armée et qu'elle doit se déguiser en garçon pour infiltrer les rangs.. Mais que nenni!! Rien à voir! C'est tout à fait autre chose! Là, elle est déjà dans une armée, celle de son père, mais sa détention va changer sa vie à jamais, et elle va enfin avoir une occasion de se libérer et convaincre d'avoir une vraie formation de guerrière!

La fille du nord va devoir apprendre à se fondre dans la masse des gens du sud, ces personnes au teint halé et aux cheveux bruns. Elle va se lier d'amitié avec certaines, se rendre compte qu'elle a déjà des ennemis, des femmes jalouses d'elles, des hommes aussi, qui apprécient peu de se faire battre par une femme... On rentre dans des complots qui vont forcer Kaelyn à s'enfuir, pas seule, mais ainsi devoir faire preuve de stratégie pour survivre au milieu de la guerre, et aussi au milieu de ce monde d'hommes et apprendre à se faire respecter. J'ai vraiment aimé ce petit bout de femme, déterminée, marrante, qui sait ce qu'elle veut et se donne les moyens de parvenir à ses fins. Malgré la peur, elle arrive à rester concentrée. Son maître de guerre est génialissime aussi, et j'ai bavé devant ses combats, c'est un véritable expert, il manie les armes avec dextérité, c'était beau à voir !! Et surtout, j'ai adoré son caractère! Quant à Kaelyn, c'est une élève dont tout le monde rêverait tellement elle capte vite et tire des expériences de ses leçons! J'ai vécu chaque combat, chaque scène, chaque page avec avidité!

On rencontre une pléthore de personnages mais chacun est facile à identifier, tout en ayant une vraie identité et caractère. On découvre de nouveaux peuples. Les pires créatures qui puissent exister (les waegs, j'en ai encore des frissons...),l'odieuse Fenia, la gentille Linaria, l'éclaireur qui a le pouvoir de réveiller les morts.... J'ai bien aimé qu'il cite Woltan également. le fait que l'univers soit le même ne perdra pas le lecteur qui n'a pas encore lu la trilogie.

Apparemment, l'auteur n'est pas spécialisé en lecture de fantasy, mais on ressent cependant un passé (ou présent) de joueur de jeux de rôle, car tout est bien dosé, bien décrit, sans de trop grandes descriptions mais suffisantes pour nous immerger. Il joue avec les émotions, les combats sont super bien, on imagine bien les esquives, les coups tranchants, les gorges coupées...

Les chapitres sont super courts, tout au plus 6 pages je crois, du coup, ce livre est un page turner, il nous tient en haleine. Entre les différentes intrigues, on veut toujours avancer pour savoir comment va se passer la fin! J'aurai juste aimé en apprendre un peu plus sur l'enfance et l'adolescence de Kaelyn.

Je vous conseille hâtivement ce livre, qui est vraiment génial!
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