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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'aime les livres de Jean Paul Kauffmann, j'aime sa manière de raconter L Histoire la mêlant avec le quotidien de ses voyages (kerguelen, ici Ste Hélène, la Marne). Que l'on aime ou pas Napoléon ses livres me donnent à chaque fois l'envie d'aller sur place. J'irai donc à Ste Hélène ! Fa fé fûr....
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Jean Paul Kauffmann n'est pas un admirateur de Napoléon Ier mais c'est un homme qui le fascine.
L'auteur est parti, après sa captivité au Liban, passé une semaine sur l'île de Sainte Hélène tenter de comprendre l'état d'esprit de l'empereur les dernières années de sa vie.
Mêlant habilement son récit de voyage, au récit historique, Jean-Paul Kauffmann remet Napoléon à hauteur d'homme.
Ces deux récits sont passionnants, que ce soit ses différentes rencontres avec les habitants, deux touristes britanniques et surtout avec les Martineau; que l'analyse des textes du mémorial de Sainte Hélène et les descriptions de Longwood et les impressions et ressentis de l'auteur.
En bref, un livre très agréable à lire et un point de vue différent sur la captivité de Napoléon Ier qui n'est pas pour déplaire.
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« Il y a une énigme de Sainte-Hélène, Napoléon a tout dit sur sa vie passée mais n'a rien vraiment révélé sur sa souffrance de prisonnier. « Il passait la plus grande partie du jour seul dans sa chambre, occupé à feuilleter quelques livres ou plutôt ne faisait rien (…) Il était aisé de s'apercevoir qu'il n'y avait plus en lui ni préoccupation de l'avenir, ni méditation du passé, ni souciance du présent. » Ce genre de remarque consignée par Las Cases en juillet 1816 se retrouve presque à chaque page chez les autres compagnons de l'exil, Gourgaud, Bertrand et son médecin O'Meara.


Imaginez une île perdue, dans l'océan atlantique, petit point à mi-chemin des côtes africaines et de celles de l'Amérique du Sud. Une ile battue par les vents violents, aride, dont la vision frappe par sa banalité. Curieuse apparition que cette ile volcanique. La petite capitale de Jamestown apparaît étranglée entre deux montagnes comme un couloir étroit. Sa vision suscite une angoisse devant cette île britannique qui fut le tombeau de Napoléon, un immense amas de rochers sur lesquels les vagues viennent se fracasser. L'apparition de l'île étreint par la sensation d'être confronté subitement au poids de l'Histoire.

Quelle belle découverte que ce livre chroniqué par @Bobo1001 ! Babelio est une vraie mine d'or.

Merci monsieur Kauffmann d'avoir su si bien nous transmettre vos émotions, votre compassion pour cet empereur déchu. J'avais quelques appréhensions à vous lire, peut-être la crainte d'un style trop savant, trop érudit qui ne m'eut pas autorisée le plaisir que j'ai eu à vous lire.

Seul, un homme tel que Jean-Paul Kauffmann qui a vécu la réclusion dans sa chair, dans son coeur, qui s'est retrouvé otage en 1985 au Liban avec feu Michel Seurat, pouvait à ce point nous faire ressentir ce que peut représenter cette prison à ciel ouvert que fut Sainte-Hélène.

« Je n'ai jamais pris au sérieux l'aventure des deux Anglaises qui, visitant Versailles en 1901, affirmèrent avoir été transportées en l'an 1789. Et pourtant, j'ai l'impression à cet instant de subir une hallucination. La sensation confuse du passé se cristallise soudain en une vision absolument nette comme si devant moi venait de s'opérer un phénomène inconcevable : la réversibilité du temps. Son ruissellement s'est répandu dans une autre direction ». Quel trouble n'est-ce pas et pourtant …..il est des lieux où les murs nous parlent !

J'ai mis mes pas dans les pas de Jean-Paul Kauffmann. Reçu par le consul de France, Michel Martineau, pour une découverte - enquête sur neuf jours, notre guide a pu tranquillement découvrir Longwood, en saisir toute la portée concrète, mais aussi communier avec l'indicible, l'ineffable que seul l'esprit peut percevoir. "La chambre noire de Longwood" : ce titre interpelle, j'ai pensé à la "camera obscura" celle qui a conduit à l'invention de la photographie ou bien noire, couleur du deuil en Occident, de la mort.

Longwood est devenu territoire français en 1858 à la suite de longs pourparlers entre Napoléon III et les autorités britanniques. de l'empereur Napoléon 1er, notre guide préfère l'homme Bonaparte. Kauffmann s'est énormément documenté, à travers ses réflexions, ses lectures des mémoires des compagnons de captivité de l'empereur et ses entretiens avec Michel Martineau, nous plongeons dans le quotidien de la maison de Longwood. Cette immersion permet d'envisager ce qu'a pu représenter, pour l'égo de l'homme qui a été le plus puissant à un moment donné de l'Histoire, la solitude, la réclusion, les conditions de détention. Il faut aussi compter avec la détestation de son geôlier Sir Hudson Lowe. Ce dernier, sous la pression de Lord Barthurst, est obsédé par le risque d'un complot ou d'une évasion, ce qui le rend insupportable aux yeux de son prisonnier mais que lui-même déteste. le récit rappelle la dureté de la cohabitation avec ses compagnons, les batailles d'égo, le sentiment pesant et dévalorisant de l'inutilité qui pousse le prisonnier à dicter ses mémoires, à vivre dans le passé sans perspective d'avenir, le néant tout simplement.

« Je suis assis dans la petite chambre de Napoléon, où il s'enfermait pendant des journées, voire des semaines, quand il était cafardeux. Je calcule la dimension de la cellule : pas plus de seize mètres carrés. Il me semble mieux comprendre, à présent, la tristesse et la solitude du prisonnier. Toujours cet aspect étriqué, une manière insipide, à la limite de l'indigence, de sauver les apparences, de tenir son rang. A cette mesquinerie s'ajoute une fadeur tropicale qui donne à l'ensemble un air morne, une sorte de saisissement gris et mou. « Il faudrait pouvoir s'endormir et ne se réveiller que dans un an ou deux » déclare-t-il Gourgaud.

Tout au long de la lecture, on sent à quel point la captivité a marqué l'auteur. Une partie de lui-même est restée otage au Liban. le traumatisme de la détention guide ses pas jusqu'à Hauteville House de Guernesey, chez Victor Hugo. Il évoque les sensations qu'il ressent entre les murs de ces hauts lieux de réclusion. Ses pas et sa quête le mènent jusqu'à Eylau, aujourd'hui Bagrationovsk. Accompagné d'un professeur d'histoire russe, d'un guide-interprète et d'une reproduction au format de carte postale du tableau du baron Gros, les trois hommes nous font revivre la bataille d'Eylau. C'est un moment de grande solennité, celui qui m'a le plus bouleversée.

Ce récit est pétri de générosité, d'empathie, un véritable concentré d'humanités. Jean-Paul Kauffmann arrive à la conclusion que c'est la mélancolie qui a empoisonné l'empereur.

Je me suis tellement imprégnée de ce récit que je n'ai pu m'empêcher de me rendre aux Invalides, voir le tombeau de Napoléon

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Après « Venise à double tour », je découvre ce second ouvrage de Jean-Paul Kauffmann et j'ai beaucoup apprécié, cette fois encore, son écriture qui sait nous toucher tout en nous offrant une foule d'informations. S'il n'est pas un admirateur de Napoléon, l'auteur avoue un « faible » pour Bonaparte. Ce sont pourtant des dernières années de l'empereur qu'il va nous entretenir en nous invitant à visiter Saint-Hélène et plus particulièrement Longwood, qui fut sa dernière demeure. L'on ressent la volonté de l'auteur de s'imprégner véritablement du lieu afin de tenter de comprendre ce qu'a pu ressentir cet homme qui fut l'un des maîtres du monde et qui a fini son existence dans ce lieu sinistre et isolé où tout annonçait, dès son arrivée, la solitude et la fin inexorable.
L'écriture est belle, et j'ai beaucoup apprécié la volonté de Jean-Paul Kauffmann de nous faire découvrir l'intimité du prisonnier, ses faiblesses, ses ultimes tentatives pour déjouer l'ennui puis sa
propre sensibilité à la découverte de ce lieu.
Un livre que je ne peux que conseiller et plus particulièrement aux amateurs d'histoire et, au delà de toute polémique, à tous ceux qui pourraient s'intéresser à la vie de Napoléon.

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Un très belle découverte que ce livre ! Essai historique ? carnet de voyage ? un peu des deux en fait ... c'est une immersion totale dans cette ile de Saint Hélène et une formidable visite guidée de Longwood house , tous nos sens sont en éveil : la vue, les sensations, les bruits et surtout les odeurs. Et parallèlement à cette visite, l'auteur nous rappelle quelques moments clé de ce séjour en exil de Napoléon.
Cette lecture étonnante par son format atypique m'a énormément plu, et j'ai aimé accompagner l'auteur dans son voyage. j'ai eu l'impression d'avoir approché un peu L Histoire ...
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Bicentenaire oblige !
Voilà un livre qui trainait dans ma bibliothèque et sur lequel je suis retombé par hasard. J'ai bien fait, en plus cela tombe bien en cette année de commémoration napoléonienne.... Un vrai plaisir de lecture, un voyage gratuit (dans une île à vrai dire assez peu accessible, où j'ai peu de chance de planifier un voyage...), une érudition plaisante...L'auteur part à Saint-Hélène sur les traces de Napoléon, pour lequel il dit n'avoir qu'un intérêt limité (il préfère avec Stendhal Bonaparte...). Mouais, quand même, ça fait un long voyage pour quelqu'un de peu motivé....Et de fait on comprend ensuite qu'il est plutôt incollable sur le sujet, mais attention avec modestie (ne craignez rien vous n'êtes pas en compagnie d'Aurélien Bellanger !), et on suit avec plaisir ses pérégrinations dans l'île, qui alternent avec des passages plus historiques.
Jean-Paul Kauffmann est comme toujours d'une étonnante discrétion. Biien sûrc'est lui qui voyage, qui nous parle. Mais ici c'est d'un prisonnier à vie dont il nous parle. de sa propre expérience de détention, proprement terrifiante, il ne dira pas un pas un mot. En tout cas s'il y a quelqu'un qui est à même de comprendre ce que Napoléon a pu ressentir c'est bien lui.
Définitivement, un de mes écrivains de voyage favoris. Certes cela bouge moins que chez Tesson, c'est moins drôle que Bryson, moins littéraire que Bouvier, mais c'est à chaque fois une belle expérience de lecture et le style très élégant me plait beaucoup.
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Jean-Paul Kauffmann a réussi à émouvoir la lectrice que je suis, sur le sort réservé à un des plus grands hommes dont la France s'enorgueillit. La prouesse de faire toucher du doigt la lente agonie sociale, la torture subit par l'Empereur des français sur ce caillou relégué en compagnie de quelques adorateurs. Et tout cela en s'imprégnant de l'atmosphère des lieux si longtemps après la mort du personnage. L'auteur est capable de nous rendre les jours sans relief aucun, de l'illustre prisonnier, entouré d'une petite cour de fidèles obséquieux et admiratifs mais incapables de ramener le souffle de grandeur, de conquêtes, de rêves qui aurait pu adoucir sa captivité. Je suis admirative.
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Le goût des confins ! Peut-être le désir aussi de se confronter encore à son propre enfermement, à sa condition d'otage subie au Liban dans les années de guerre. À travers ce magnifique ouvrage, Jean-Paul Kauffman nous restitue son voyage sur Sainte-Hélène, l'ultime station dans l'itinéraire napoléonien. Tout est exquis, du choix de chaque mot aux descriptions du site. Les personnages sont croqués avec gourmandise et une infinie tendresse. Une subtile atmosphère se dégage enfin des lignes, ainsi que dans chacun de ses autres romans. Assurément, Kauffmann est un redoutable manieur de mots. Il architecture ses phrases avec un soin de maître-artisan et nous offre un voyage contemplatif hanté par le spectre d'un ennui impérial et de la mélancolie. A savourer sans retenue….
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Jean-Paul Kauffmann - La chambre noire de Longwood - 1997 : Journal de bords d'un voyage fait dans les années 90 sur les trace de Napoléon 1er à Sainte-Hélène, ce livre balançait entre le roman historique, l'étude de caractères et une simple correspondance que l'auteur se faisait à lui-même. Tout le monde sait la tragédie qu'a vécu Jean-Paul Kauffmann en tant qu'otage au Liban et fort de cette expérience il était sans doute plus facile pour lui de comprendre ce que cet homme renommé pour son hyper activité avait pu ressentir dans l'ennuyeux décompte du temps que représentait cet exil. S'imprégner des lieux et des personnes qui sur place continuaient de faire vivre son souvenir permit à l'écrivain d'aborder l'intimité de Napoléon, de ses proches et de ses geôliers avec un surplus d'authenticité qu'il n'aurait sans doute pas connu s'il était resté en France. Que dire de cet homme habitué à régner sur des territoires immenses et qui du garder l'illusion d'une étiquette pour ne pas sombrer dans la neurasthénie et le désespoir. Lui qui avait porté si haut l'aigle impérial se retrouvait l'objet d'intrigues initiées par les quelques fidèles l'ayant suivi en captivité. Car en dehors des humiliations subies de la part de ses gardiens anglais, c'était la guerre perpétuelle que se livrèrent les Las Cases, Monthoulon et autre Gourgaud pour obtenir ses faveurs qui rendirent son séjour de plus en plus pénible. Comme le disait si bien l'auteur, l'ex-empereur profita de son inactivité pour dicter sa légende en tentant de justifier la tuerie d'Eylau, la folle campagne de Russie ou l'anéantissement de Waterloo. Jean-Paul Kauffmann agissait, même s'il s'en défendait, en passionné que la rencontre de quelques personnages pittoresques (deux vielles dames anglaises, le père du consul de France) rendait finalement plus curieux que sentencieux. les neufs chapitres, un par journée passée sur place, étaient passionnants. Ils rendaient caduque nombres d'ouvrages qui brillaient plus souvent par la morgue intellectuelle de leurs auteurs que par leur intérêt eux même... réjouissant
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« La Chambre noire de Longwood » de Jean Paul Kauffmann est un classique de l'auteur. C'est à la fois un essai et un roman, Kauffmann nous parle de la mémoire historique, de son rapport au passé, au temps et surtout des dernières années de vie de Napoléon à Saint Hélène. L'empereur déchu est présent jusque dans l'absence. Celui qui est sans conteste avec le général De Gaulle, le personnage historique le plus célèbre dans le monde (un livre parlant des deux grands hommes est d'ailleurs sortis récemment et trône en tête des ventes de livres) est le fruit d'un travail formidable de l'auteur qui veut lever le mystère sur ces années d'exil de Napoléon. Lui, le grand homme n'est plus que l'ombre de ce qu'il fût. La psychologie de ce dernier est finement rendu. L'écriture est sublime et nous emporte très loin sur cet île maudite où Napoléon eut ce qui lui manqua le plus jusqu'à cet exil : du temps. Atteint d'un cancer de l'estomac, il succombera des suites de cette maladie mais pas seulement. La noirceur, la mélancolie qui chez lui n'était pas le bonheur d'être triste cher à Victor Hugo, cette bile le tuera aussi sûrement que le cancer qui l'affecta. Il attendra la mort et la percevra comme une libération puisqu'il fera alors corps avec l'éternité des génies et des Dieux. Mais ce que nous montre Kauffmann c'est que Napoléon, tout génie qu'il fût n'était pas un Dieu. Il n'aura de cesse de refaire la bataille qui le conduisit à Saint Hélène : Waterloo.. le dernier sursaut de l'aigle impérial n'aura duré que Cent jours. Mais quelle épopée ! La France qui ambitionnait d'être la première puissance de l'Europe continentale verra avec la chute et l'exil de Napoléon Bonaparte la fin ces chimères. Il y a dans le dénuement de la maison de Longwood, au milieu des rats et des vexations anglaises, quelque chose de profondément touchant car on est là face à un homme déchu qui n'a plus que ces souvenirs pour ressasser sa gloire .Ce qu'il atteindra la mort venue et le retour de ces cendres en France effectué bien des années plus tard c'est la fascination du monde pour son destin et aussi parce qu'à l'image d'un Alexandre le Grand, c'était un homme hors du commun !
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