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3,78

sur 1032 notes
Ce livre pas très épais est un petit plaisir à lire. Il est tendre, simple, émouvant, et à ma grande surprise assez pudique, je dois avouer qu'en lisant le résumé j'avais un peu peur qu'il soit scabreux, ce vieille homme Eguchi, qui dort de temps à autre avec les fameuses Belles endormies, qui ne sont que de jeunes prostituées vierges au sommeil de plomb artificiel, me paraissait un peu voire carrément malsain, mais finalement non... Bien au contraire et à ma grande surprise ! Car ce livre est avant tout chose écrit et pensée dans la douceur, enfin je trouve.

Les souvenirs sont tendres, tristes ou agréables, remplis de mélancolies, de remords ou encore de questions. Ce vieille homme Eguchi, reste malgré tout assez paisible et délicat en toute circonstance, et l'image que le texte développe, -l'imminence de la mort et toute une vie de souvenir-, est abordée avec tellement délicatesse et d'une écriture si fine et simple, qu'on glisse sur la lecture comme un bateau sur l'eau. Tout dans ce livre, disons plutôt le fond du livre, respire la paix, sauf un peu la fin sans doute, et cela a été magnifique pour moi.

Une lecture que je recommande vivement.
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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On a déjà eu l'occasion de croiser ici Yasunari Kawabata, l'un des deux prix Nobel nippons de littérature (rien que ça), avec l'excellent Pays de neige.
Revoici cette belle écriture venue d'extrême-orient avec Les belles endormies.
Moins accessibles que Pays de neige, encore plus japonaises, Ces belles endormies nous proposent une bien étrange visite.
Celle d'une maison de «passe». Une maison où l'on «passe» la nuit aux côtés d'une belle.
Aux côtés d'une belle endormie.
Une maison où quelques vieillards avisés, mais plus tout à fait en mesure d'honorer une belle (des «vieillards de tout repos» !), passent une nuit paisible auprès d'une belle, endormie artificiellement.
Comble de l'horreur ou comble du bonheur ?
Un bien étrange rituel, très loin de nos fantasmes occidentaux, très proche du shinjû, le double suicide amoureux de l'imaginaire nippon. Car du sommeil tout court au sommeil éternel, il n'y a qu'un pas. Un pas de deux.
Oui, car au-delà de la fascination pour les corps délicats de ces jeunesses endormies, Eguchi le vieillard, est tout autant obsédé par leur sommeil que rien ne vient réveiller. Un sommeil que l'on pourrait croire éternel.
Un sommeil qui sera bientôt le sien, vu son âge avancé.
Dix ans après avoir écrit Les belles endormies, Kawabata se suicidera, un an après le seppuku de son ami Mishima.
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La visite d'un vieux pervers dans un établissement pour le moins particulier qui propose de passer des nuits avec des femmes droguées aux somnifères. L'histoire sert de prétexte à l'auteur pour réfléchir à la brièveté de la vie, à la mort et à tous les sujets que l'on préfère habituellement taire. le roman est très bref et peut être relu plusieurs fois avec intérêt.
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ô, temps, suspends ton vol!

De curieux vieillards viennent se gorger de la beauté figée dans le temps de belles endormies, venues apaiser leur peur de la mort et stimuler leurs souvenirs, immobiles dans un sommeil fantasmé...
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« Les belles endormies » Yasunari Kawabata (Poche, 120 pages).
Kawabata, né au Japon en 1899, vécut une enfance très malheureuse marquée par les décès successifs de quasiment toute sa famille. Prix Nobel de littérature en 1968, il s'est suicidé en 1972. Dans ce roman, Eguchi, vieil homme de 67 ans, découvre les plaisirs très particuliers d'une maison close que ne fréquentent que des vieillards et dans laquelle de très jeunes filles leurs sont « offertes », profondément endormie par une drogue puissante, et qui ne sauront donc jamais qui a partagé leur lit. le règlement strict de la maison permet seulement de caresser les jeunes corps, mais pas plus. Chaque nouvelle nuit passée auprès d'une partenaire différente est l'occasion d'un retour nostalgique d'Eguchi sur ses amours anciennes, mais aussi de réflexions sur la vieillesse et la mort. Eguchi méprise les vieillards qui fréquentent cette maison et qui, contrairement à lui, dit-il et répète-t-il sans cesse, ne « sont plus des hommes ». le rythme est très lent, les descriptions des corps et des postures sont minutieuses, détaillées, presque trop rigoureuses et trop distanciées ; cette précision de quasi entomologiste altère une douce sensualité pudique qui fleure dans ce texte (on ne peut guère parler d'érotisme ici), au fil des désirs qui naissent à l'orée des corps ainsi abandonnés. Mais cette sensualité n'est pas la couleur dominante, tout le roman est imprégné d'un gris sombre et nostalgique, l'approche inéluctable de la mort (qui semble d'ailleurs marquer l'essentiel de l'oeuvre de Kawabata) pèse sur chaque chapitre. Par ailleurs, ce texte est-il révélateur, pour une société et un auteur, d'une vision du corps des femmes qui n'est qu'une passive mise à la disposition des hommes, ou y a-t-il un second degré que j'ai mal perçu, je ne saurais le dire. Et malgré une sorte de suspense qui s'installe au fil des pages, malgré quelques belles phrases, ce roman n'est pas vraiment un coup de coeur, au delà de quelques attraits certains.
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étrange , mélancolique ,subtil et tellement délicat !!!!!
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"Les Belles Endormies" est un roman, publié en 1961, de l'écrivain japonais Yasunari Kawabata qui obtint le prix Nobel de littérature en 1968.

"Les Belles Endormies" nous emmène à la rencontre d'Eguchi, un vieil homme venu pour la première fois se reposer dans une curieuse demeure.
L'endroit a ceci de particulier qu'il propose aux hommes d'âge (très) mûr de passer la nuit aux côtés d'une jeune femme endormie à l'aide d'un puissant narcotique.
Mais attention, les règles sont strictes. Si les clients peuvent disposer de ces jeunes corps à leur guise, il leur est formellement interdit d'abuser de ces jeunes femmes voire même de tenter de les réveiller.
Troublé par sa première visite, Eguchi retournera plusieurs fois dans la chambre des "Belles endormies"...

J'appréhendais quelque peu cette lecture en raison de son sujet et parce que je commence à mesurer à quel point la littérature japonaise présente un goût certain pour les histoires obscures voire carrément glauques...
Je dois reconnaître que j'ai été agréablement surprise par cette lecture beaucoup plus subtile qu'il y paraît.
Eguchi est un vieil homme qui encaisse mal la solitude liée à la vieillesse. Fier, il se plaît à se convaincre que contrairement aux autres vieillards, il peut encore "se comporter en homme" et posséder une femme. Mais derrière cette vanité apparente se cache l'angoisse de mourir.
Les jeunes femmes diffèrent à chacune de ses visites mais le sentiment ambivalent que ressent Eguchi à leur contact reste le même.
La beauté et la jeunesse de ces corps le ramènent à la vie, rappellent à son souvenir des sensations enfouies et des femmes qu'il a connu autrefois.
Mais la léthargie induite par le sommeil artificiel renvoie Eguchi à sa propre mort, raison pour laquelle il ne peut s'empêcher d'essayer de réveiller ces femmes.

Même si j'ai toujours un peu de mal avec cette image récurrente de la femme soumise véhiculée par la littérature japonaise, je me suis surprise à outrepasser cet état de fait pour apprécier toute l'esthétique de ce roman.
Rédigé dans un style épuré sans être minimaliste, "Les Belles endormies" m'a fait l'effet d'un roman à l'ambiance délicatement sensuelle, axé avant tout sur le langage du corps, les souvenirs charnels et les réflexions intérieures d'un vieil homme au seuil de la mort.
Un joli roman envoûtant et terriblement humain !
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Japon. Une curieuse maison close offre à de vieux messieurs des jeunes filles sciemment endormies pour la circonstance, auprès desquelles ils peuvent passer de chastes nuits à rêver à leur jeunesse et se préparer à affronter le temps qui passe.

Mon avis
J'ai reçu ce livre reçu dans le cadre d'un swap "lecture".

Au delà du sujet soumis à controverse puisque le lieu où se situe le récit est une maison close, et cela, même si les relations sexuelles sont, a priori, prohibées, ce roman est de toute beauté. Nous assistons aux réflexions d'Eguchi, un homme de 67 ans qui, bien que ressentant encore toute sa virilité, accepte le respect de la règle de l'étrange maison de plaisirs : ici, la seule consommation permise est celle du souvenir.
La peau, l'odeur jeune des filles, peut-être apportent elles aux tristes vieillards de cette espèce pardon et consolation. (p.119)
Point de pénétration autre que celle de la pensée dans le bassin de la mémoire. La chambre, avec ses tentures rouges, me fait l'effet d'un utérus. A chaque nuit qu'il passe dans la maison, auprès d'une nouvelle fille, Eguchi retrouve une sorte de maternité : il retrouve le souvenir des filles qu'il a connues, celui de sa mère, et aussi de ses propres enfants.

Un roman qui nous emporte à la rencontre de notre poésie intérieure, celle de nos vrais désirs, et peut-être aussi, à la rencontre de l'intuition que nous sommes au fond toujours seuls face à notre propre conscience des choses et des êtres.
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...Magnifique hymne à la vieillesse...
Ses désirs toujours brûlants, ses souvenirs à fleur de peau, celle des belles endormies, lisse et parfumée, celle d'Egushi, vibrante et ridée...
La solitude aux parfums des femmes aimées, la mort qui rode sans se presser...
Regard et réflexion sur le temps qui passe, sur ce désir de vie et d'amour qui ne faiblit pas...
...Bouleversant, bouleversée...
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Yasunari Kawabata est un des grands écrivains du XXe siècle. Il est d'ailleurs le premier japonais à gagner le Prix Nobel de Littérature. Ce livre est paru en 1961 mais n'est traduit en français qu'en 1970.
Qui sont ces Belles Endormies ? Ce sont des jeunes filles, adolescentes, qui , la nuit, vont dormir (à l'aide de narcotiques) dans une maison bien particulière. Car lorsqu'elles dorment à poings fermés, des vieillards considérés « hommes de tout repos » (impuissants) vont les rejoindre dans leurs chambres et couchent à leurs côtés …. quoiqu'ils puissent faire, la demoiselle ne se réveillera pas. On touche, caresse un peu, embrasse parfois mais on ne franchit jamais la limite tacite. C'est une quête de plaisirs pour ces Messieurs … souvenirs de jeunesse, méditation sur la vieillesse, goûter l'innocence et la douceur de l'enfance avant la mort ….
Bien écrit, d'une grande délicatesse, poétique, empreint d'un érotisme dénué de toute obscénité mais je me suis senti un peu mal à l'aise … les scènes nocturnes narrées ici ne sont-elles pas des viols? Est-ce moi qui est trop “politiquement correcte” ? Est-ce le pays, le contexte, la culture de l'époque ? Je ne crois pas que l'écrivain avait l'intention d'écrire un roman sur la gérontophilie, mais en ces temps du “MeToo” ….je ne sais pas trop quoi penser ?
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