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3,77

sur 1037 notes
Curieux livre au sujet délicat mais justement à l'ecriture Poétique, sobre délicate à la lisière du réel et de l'onirisme, à la frontière du fantastique. On en sort de là un peu chavirée, qu'inestimable ce qui est vrai et qu'est ce qui ne l'est pas. Quel est le rôle du somnifère ? Qui est le plus à plaindre dans tout cela? Dérangeant mis pas glauque et tout sauf simpliste.,..
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Eguchi, dit, le vieil Eguchi, notre personnage principal, devient un habitué d'une étrange villa, permettant aux hommes âgés de passer des nuits avec de charmantes créatures, endormies et droguées pour ne pas qu'elles s'éveillent. Nous le suivons, nuit après nuit, dans les brumes de ses souvenirs...

Nous entrons dans un monde tout particulier, empreint de nostalgie et de drogue. Une ambiance feutrée, étrange et presque poisseuse. Sous couverts de la vie amoureuse et sexuelle d'Eguchi, c'est tout de même une maison close d'un autre genre, certes, mais une maison de passe tout de même que nous rencontrons. Ce qui m'a dérangée c'est de ne pas comprendre vraiment le pourquoi du comment de ce lieu. J'ai finalement été plus intriguée par celui-ci d'ailleurs que par notre personnage principal.

Un texte descriptif, d'une lenteur recherchée, amenant une ambiance vaporeuse. Malheureusement, ses longues descriptions loin de m'avoir embarqué dans un monde imaginatif, m'ont endormie sous des lignes et des lignes décrivant les positions et corps inertes des jeunes-filles. Si ces chaires sont le prétexte, pour Eguchi de se souvenir des femmes qui ont traversées sa vie, ces moments sont bien trop courts pour nous attacher au personnage, que l'on ne fait que deviner. Il semble plus complexe et plus immoral qu'il ne le laisse supposer et le lecteur tant vers un brin de curiosité, qui s'essouffle vite lorsqu'il comprend que ce ne sont que des passages brefs de la vie d'Eguchi qu'il suivra.

Finalement, le texte se termine là où il aurait été, pour moi, intéressant de commencer, puisque nous avons enfin un peu d'action ! Si j'ai aimé l'idée de retracer les périodes amoureuses d'une vie, je n'ai pas compris la volonté de l'auteur de nous immerger dans un flot de description et de code propre à cette étrange villa, sans rien apporter d'autre à l'intrigue. La fin, notamment, m'a fait espérer une chute digne de ce nom, pour n'être finalement qu'un soufflé raté.

le livre est l'une des inspirations pour le film Sleeping Beauty ( 2011 ) de Julia Leigh. J'étais curieuse de découvrir le film, de part ma déception face au livre.
Nous suivons Lucy, qui enchaîne les petits boulots, jusqu'à découvrir la villa de Clara, dans laquelle, droguée, elle dort, chaque nuit, à côté d'hommes âgés, ce qu'elle ignore. le film n'est absolument pas une adaptation, il reprend uniquement le principe des endormies au service d'une autre intrigue. La notion d'intrigue, est d'ailleurs, ici, à prendre au sens large, tant la réalisatrice détruit les codes cinématographiques. En ce sens, le rapport entre le film et le livre est l'ambiance. Il faut, je pense, pour entrer dans cet univers, accepter de ne pas tout comprendre. le postulat de départ de Julia Leigh est un rêve : savoir se que ferait une personne pendant qu'une autre dort et que celle-ci ignore être aux côtés de quelqu'un. Beaucoup de plan fixe, une lenteur étudiée, qui n'ont pas eu de prises sur moi. Une violence sournoise, une solitude quotidienne, rythmée de rencontres brèves. Un film évanescent, qui nous laisse avec un goût amère et des questions sans réponses...

En bref, Les belles endormies fut pour moi un rêve qui ne demeurera pas en mémoire...
Lien : https://topobiblioteca.wordp..
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Avec ce court roman nous entrons dans le singulier climat érotique d'une maison de prostitution pour vieillards où de très jeunes filles attendent endormies les hommages de leurs séniles adorateurs. Agé de 67 ans et encore très vert pour cet âge, le personnage principal du récit partage ses nuits entre d'ardentes tentations et l'évocation de quelques moments privilégiés de sa vie passée. L'écriture est remarquable et singulièrement pudique dans l'audace même de son sujet. C'est un livre à la fois trouble et fascinant, d'une qualité littéraire certaine qui nous offre des visions de tout un pan secret de l'âme japonaise.
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On a déjà eu l'occasion de croiser Yasunari Kawabata, l'un des deux prix Nobel nippons de littérature (rien que ça), avec l'excellent Pays de neige.
Revoici cette belle écriture venue d'extrême-orient avec Les belles endormies.
Moins accessibles que le Pays de neige, encore plus japonaises, Ces belles endormies nous proposent une bien étrange visite.
Celle d'une maison de «passe». Une maison où l'on «passe» la nuit aux côtés d'une belle.
Aux côtés d'une belle endormie.
Une maison où quelques vieillards avisés, mais plus tout à fait en mesure d'honorer une belle (des «vieillards de tout repos» !), passent une nuit paisible auprès d'une belle, endormie artificiellement.
Comble de l'horreur ou comble du bonheur ?
Un bien étrange rituel, très loin de nos fantasmes occidentaux, très proche du shinjû, le double suicide amoureux de l'imaginaire nippon. Car du sommeil tout court au sommeil éternel, il n'y a qu'un pas. Un pas de deux.
En contrepoint des rêveries d'Eguchi, le client que nous suivons au fil des nuits, on savoure les réparties sans réplique de la maîtresse des lieux qui tient sa maison d'une main ferme .
Oui, car au-delà de la fascination pour les corps délicats de ces jeunesses endormies, Eguchi le vieillard, est tout autant obsédé par leur sommeil que rien ne vient réveiller. Un sommeil que l'on pourrait croire éternel.
Un sommeil qui sera bientôt le sien, vu son âge avancé.
Dix ans après avoir écrit Les belles endormies, Kawabata se suicidera, un an après le seppuku de son ami Mishima.
Voir aussi le grondement de la montagne.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/2..
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🔲 LES BELLES ENDORMIES🔲

Eguchi, vieillard de presque 70 ans, fait la connaissance d'une maison particulière : celle des "belles endormies".

Dans cette maison, on y laisse la possibilité aux "clients de tout repos" (vieux), de dormir auprès de jeunes filles, voir d'adolescentes à peine formées, sans jamais que celles ci ne se réveillent et pour cause : elles sont droguées et inconscientes.

Pourquoi une telle pratique ? On épargne ainsi aux vieillards la honte du sentiment d'infériorité propre à la décrépitude de l'âge. Ainsi, on leur permet de duper, pour quelques heures, la vieillesse qui s'installe.
Côtoyer la jeunesse devient une quête de jouvence.
"Ces filles endormies et muettes, sans doute parlaient elles aux vieillards le langage qui leur plaisait."

Et c'est ainsi qu'Eguchi, au cours de ces nuits particulières, animé de sentiments diverses, va se souvenir des femmes qu'il a rencontré à au long de sa vie et qui l'ont marqué.

Un très beau roman, tout en poésie et douceur malgré le sujet épineux abordé.
La jeunesse scandaleuse de fermeté face au temps qui passe, aux vieillards désormais voisins de la mort...
Un roman touchant, je vous le recommande vivement.

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Bonjour à tous,

Après Mishima, et avant Tanizaki et Oé, première lecture de Kawabata, prix Nobel de littérature en 1968.

"Les belles endormies" est un court roman (comme la majorité de ce qu'a écrit l'écrivain japonais) publié en 1961.
Il figure dans la vingtaine de récits qui composent le volume de la collection pochotheque (sommaire en commentaire)

Le vieil Eguchi, 67 ans, sur les recommandations d'un ami, décide de se rendre à la maison des belles endormies.
La particularité de cet établissement : permettre à des vieillards, désormais "hommes de tout repos" (à comprendre au sens sexuel), de passer une nuit avec une jeune femme, plongée dans un sommeil profond dont rien ne pourra l'en tirer.

Il les observe, elles, leur chevelure, la position de leurs mains, leurs moindres mouvements pendant ce sommeil irréel.

Ces visites sont pour Eguchi l'occasion, au contact de leur peau, de leur odeur, de se remémorer des moments de sa vie. Des réminiscences du passé qui lui reviennent à l'esprit sans crier gare.

A ces souvenirs se greffent des réflexions sur la vieillesse, notamment masculine. Ces hommes decrépis qui comme lui viennent dans ce lieu étrange, doivent-ils inspirer la pitié ou de l'indulgence?

"Les belles endormies" est donc un très beau roman, délicat. Une espèce de parenthèse finement écrite, rempli de cette poésie de ton caractéristique de la littérature japonaise.

Kawabata était le maître de Mishima, dont il prononça l'éloge funèbre après le suicide de ce dernier par seppuku.

En 1972, à presque 73 ans, il met également fin à ses jours (en ayant recours au gaz).

Il existe une correspondance entre les deux hommes, publiée chez Albin Michel (et reprise en livre de poche) que je ne manquerai pas de me procurer lorsque j'aurai approfondi ma connaissance de l'oeuvre de ces deux grandes plumes de la littérature nippone.
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L'histoire est étrange, presque inquiétante et s'installe dans le huis-clos d'une chambre tendue de velours cramoisi. Un homme de 67 ans, Eguchi, se rend dans une villa isolée au bord de la mer pour passer la nuit aux côtés d'une jeune fille plongée dans un sommeil narcotique. Lieu de rendez-vous de vieillards impuissants, condamnés à s'étendre avec une « belle endormie » recrutée par une maquerelle énigmatique et méfiante, la maison est silencieuse, comme plongée dans un silence quasi mortuaire. L'établissement ne reçoit que « des clients de tout repos » déclare l'hôtesse à son client avant de l'introduire dans la pièce qui conduit au cabinet secret.
Eguchi se dit avec orgueil qu'il n'est finalement pas un client de tout repos, qu'il possède encore une force virile qui suffit à le distinguer des piètres vieillards qui sont condamnés à admirer et à cajoler un corps qu'ils ne pourront pas posséder. À lui, il reste « encore de quoi se comporter en homme ». Mais le corps de l'enfant qu'il contemple, au lieu de provoquer un sursaut vital chez lui, le leste du poids des souvenirs enfouis et l'emporte vers le passé. Ressurgissent le trouble intense d'un premier amour contrarié, une geisha incommodée par l'odeur de lait des nourrissons, une femme croisée dans une réception mondaine... Eguchi revient une deuxième fois dans la maison. Une nouvelle créature repose dans la chambre, belle, désirable. Bien sûr, déflorer la jeune fille serait enfreindre la loi de la maison mais, surtout, comment se résoudre à l'acte charnel quand vous êtes privé de la conscience de l'autre ? Eguchi se trouve renvoyé à sa solitude de vieillard et aux somnifères.
À sa troisième visite, une fillette est couchée dans la chambre. Les amours de la maturité sont tapies dans le corps de la petite qui se pelotonne contre lui. Leurs couleurs éclatantes surgissent dans des visions. La sexualité est la sève qui irrigue l'existence des hommes et des femmes.
L'hiver s'est installé, la neige tourbillonne et Eguchi se rend encore une fois à la maison de la falaise. La fille, cette fois, est une créature solide, de son corps n'émane pas la fragilité qui le troublait tant chez les autres. La cruauté chahute ses pensées quand il la contemple : elle vit, sa chaleur envahit la couche et lui se trouve à peine vivant.
Eguchi ne peut s'empêcher de revenir à la maison des « Belles Endormies ». le sortilège opère à son corps défendant. Deux filles occupent la couche, composant une sorte de yin et de yang. L'une a la peau foncée, l'odeur forte, musquée, le corps ferme et délié : « c'est la vie même ! » pense Eguchi. L'autre est gracieuse, son long cou est délicat comme ses doigts, sa peau blanche dégage une odeur douce. Eguchi séduit par l'une et l'autre, hésite. Vers laquelle se tourner ? le souvenir de sa mère revient, il revit son agonie. Au réveil, la fille brune est morte. La mort l'a emporté sur la vie.
J'ai éprouvé une certaine déception à la lecture de ce livre. Tout d'abord, j'ai trouvé que l'écriture manquait de fluidité, que le style demeurait assez lourd, comme empesé. Les quelques dialogues qui ponctuent le récit m'ont souvent laissé perplexe, comme si les interlocuteurs se lançaient des phrases à l'aveuglette. Je ne pense pas que la faute en soit imputable au traducteur qui est chevronné.
La réflexion de Kawabata sur la vie, l'approche de la mort, le sommeil, les fantômes (est-ce la mort, mais aussi une forme de vie au-delà de la mort ?) manque, pour moi, de nuances. Je la vois comme presque trop masculine. L'homme vit au travers des femmes qu'il a conquises, possédées. La vieillesse l'écarte à jamais de la vie qui est sexualité et désir. Rejeté dans une solitude qui préfigure l'abandon de la vie, il n'a plus de place parmi l'humanité, il est comme frappé d'une dégénérescence physique, mais aussi sociale. Il est exposé au mépris de ceux qui répondent encore à la pulsion vitale. Au vide de son existence va s'ajouter le vide de la mort.
Les Belles endormies suscitent, au final, quelques bâillements.
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Une lecture vraiment très étrange qui ne me laissera pas un souvenir impérissable. Je pense être passée à côté du sujet, j'ai sans doute fait une lecture trop simple, trop "premier degré" car je n'ai pas du tout compris le propos de l'auteur avec cette histoire. J'ai aimé l'écriture élaborée sans être rébarbative, mais les descriptions trop longues, les répétitions auront eu raison de mon intérêt pour ce livre.

On me propose de me prêter d'autres livres de cet auteur, je ne vais donc pas baisser les bras!
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Une poésie caresse la féminité juvénile des jeunes filles dans le regard remplie de mélancolie joyeuse d'un homme qui marche lentement vers la fin de sa vie d'homme ......un plaisir
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Roman d'une douceur et d'une extrême finesse. Descriptions magnifiques de la féminité et de la sensualité. Raconter les circonstances de ses descriptions enlèveraient beaucoup de charme au livre, tant ces circonstances sont déroutantes. Emblématique de l' esthétique de Kawabata :un érotisme doux et poétique.
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