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La mosaïque de Sarance tome 1 sur 2
EAN : 9780007342082
524 pages
Harper Voyager (01/01/2011)
4.18/5   110 notes
Résumé :
Alors que sa femme et ses filles sont emportées par la peste, Crispin de Varèna survit. Il reçoit alors une demande émanant de l’Empereur Valérius II, de la cité dorée et précieuse : Sarance. Ce dernier fait appel à son talent en tant que mosaïste. Crispin s’en va traverser l’empire semé d’embuches et d’interrogations, accompagné d’un laissez-passer impérial et d’un oiseau mécanique à la langue bien pendue.
Que lire après La mosaïque de Sarance, tome 1 : Le chemin de SaranceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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“Dire de quelqu'un qu'il faisait voile vers Sarance, c'était dire que sa vie était sur le point de changer : il se trouvait au seuil de la grandeur,  de la gloire, de la fortune - ou bien au bord d'un précipice,  d'une chute ultime et fatale, parce qu'il affrontait un destin excédant ses capacités.”

***

Mosaïste réputé en Batiare, Martinien est convoqué dans la sainte cité de Sarance par l'empereur Valérius II pour décorer le nouveau sanctuaire édifié à la gloire de Jad, le Dieu unique. Trop âgé pour effectuer pareil voyage, il charge Crispin - “ami et collègue de longue date” - d'y aller à sa place. 

Surmontant difficilement la perte de son épouse et de ses deux enfants emportés par la peste un an plus tôt, ce dernier d'abord refuse mais a-t-il réellement le choix? de mauvaise grâce, le jeune homme finit par prendre la route vers l'Orient investi d'une mission délicate. Muni d'un sauf-conduit délivré par la chancellerie impériale et affublé d'un compagnon pour le moins singulier, il est loin d'imaginer l'aventure qui l'attend.

“Stupéfiant, quand on y pensait, comme des décisions prises en un éclair modelaient toute votre vie.”

*

Nouvelle incursion dans l'univers de Guy Gavriel Kay et le coup de coeur se confirme, je suis absolument conquise. 

Chef de file de la fantasy historique, l'auteur signe ici un diptyque des plus ambitieux inspiré par Byzance au temps de l'empereur Justinien (VIème Siècle). Ses trente-huit années de règne  ont été marquées par de grandes réalisations tant sur le plan territorial (guerres de reconquête, expansion de l'empire), législatif (codification du droit romain) que religieux (diffusion du christianisme, lutte contre le paganisme). Il a été également le bâtisseur de nombreux monuments dont la fameuse basilique Sainte-Sophie, splendeur architecturale au centre de notre récit. 

L'auteur a fourni un travail de recherches colossal pour faire revivre cette période de l'antiquité tardive et le résultat est à la hauteur, é-pous-tou-flant. Si sa volonté n'est pas de coller stricto sensu à la réalité, les noms d'ailleurs diffèrent (lieux, figures historiques, etc), il en propose une variation très fidèle, riche de détails et de contrastes. La proposition m'a séduite immédiatement.

Il est des livres dont on sait, dès la première pages voire dès la première ligne, qu'ils vont nous plaire, nous évader du quotidien, nous transporter d'émotions, nous laisser une empreinte durable, et pour moi celui-ci en fait indubitablement partie. Guy Gavriel Kay est un conteur fabuleux. J'aime ses histoires pétries de  poésie, les réflexions passionnantes qu'elles soulèvent et  le voile léger de magie qui les enveloppent. J'aime la diversité et la complexité de ses personnages, le soin apporté à chacun. Pour finir, j'aime l'élégante simplicité de son style, la part belle faite à l'introspection. 

*

Tout au long de ces six cents pages, mon intérêt n'a jamais faibli. J'ai pris un plaisir immense à cheminer aux côtés de l'attachant Crispin. Chaque étape du voyage jusqu'à Sarance réserve son lot de rencontres, de surprises et d'épreuves qui l'amènent à changer. Ses premiers pas dans la capitale ne se déroulent pas sans heurt. Lui dont le seul désir est de s'adonner à son art se trouve mêlé aux intrigues et complots de la Cour. Quel rôle va-t-il jouer dans le dessein des puissants? À qui faire confiance et de qui se méfier? Quelle sera sa destinée ? Je languis de savoir! 

J'ignore si ce sont les yeux de Nadou ou les miens qui ont le plus briller durant cette lecture mais une chose est certaine toutes deux avons partagé un merveilleux moment.Je la remercie  chaleureusement pour ces échanges et ces rires. Rendez-vous très bientôt pour la suite! :-)

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Un régal !

Avec ma co-lectrice Plumette, nous sommes allées voguer vers Sarance, un voyage mémorable tout au long de notre lecture.

Crispin est mosaïste en Batiare, il reçoit une invitation de l'Empereur pour participer à la réalisation du sanctuaire de la Sainte Sagesse à Sarance. Ayant perdu il y a peu sa femme et ses filles, suite à une épidémie de peste, il n'a guère goût à la vie à part son travail, il prend alors la longue route pour Sarance…

« Le chemin de Sarance » est le premier tome d'une duologie. L'ouvrage se découpe en deux parties : la première concerne le périple de Crispin pour arriver jusqu'à Sarance et le second ses premiers jours dans la cité.

Quel plaisir j'ai eu à lire ce Kay ! J'y ai retrouvé tout ce que j'aime chez cet auteur : sa plume, ses descriptions, la profondeur de ses personnages (principaux ET secondaires) et aussi les références à la grande Histoire.

Ceux qui ont lu « Les lions d'Al-Rassan » retrouveront avec plaisir l'univers géographique de ce roman. l'Esperagne est d'ailleurs mentionnée à plusieurs reprises.
Cette fois-ci, l'auteur s'inspire de l'époque de l'Empereur Justinien qui régna au VIeme siècle de notre ère sur l'Empire romain d'Orient à Constantinople.

Si certains personnages sont purement fictifs, d'autres en revanche s'inspirent de personnages historiques (Valérius II est Justinien, Alixana est l'impératrice Théodora, Léontes est Bélisaire…) et plusieurs évènements historiques (comme la sédition Nika) y sont décrits. C'est aussi dans le quotidien de l'époque que l'on se retrouve totalement immergé avec le vécu des épidémies successives, les croyances religieuses, l'esclavagisme ou encore la culture et les modes de vie à travers des personnages des différentes couches de la société.

Mais même si on n'est pas trop penché sur l'Histoire, cela n'empêche nullement d'apprécier et suivre le récit qui est jalonné d'aventures, de rencontres, d'émotions et même de surnaturel qui est assez présent dans cette histoire.

Pour cela, Kay est vraiment doué dans ses descriptions des lieux ou des personnages pour nous embarquer. Il n'hésite pas à changer de narrateur d'un paragraphe à l'autre pour que l'on voit les évènements sous différents angles. Cela contribue à la qualité des personnages qui sont finement détaillés et développés.

Si on prend plaisir à suivre Crispin qui est considéré comme le personnage principal, ceux qu'il rencontre au fil du récit sont tout aussi plaisants. Les femmes en particuliers sont passionnantes par leur caractère et leur intelligence. Elles me rappellent beaucoup les personnages de « La chanson d'Arbonne ».

On ne s'ennuie pas une minute, il arrive beaucoup de choses à notre artisan mosaïste, chaque chapitre (il y en a 10) a son lot d'aventures, d'actions, d'échanges jubilatoires entre les personnages.

Vous l'aurez compris, j'ai adoré cette lecture et j'ai grand hâte de découvrir la suite des aventures de notre mosaïste. Merci à ma copine Plumette pour son excellente compagnie dans cette aventure, le rendez-vous est pris pour la suite. ;)

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Une lecture un peu difficile au départ, en ce qui me concerne.
J'ai mis une bonne centaine de pages à accrocher réellement aux aventures de Caius Crispus, le maître-mosaïste.

Le hic, c'est que le prologue, qui, lui, m'avait passionnée, m'a induite en erreur sur la suite. C'est donc avec surprise que je me suis retrouvée, dans le roman proprement dit, des années après ce prologue, et aux basques d'abord d'un messager irresponsable, et ensuite d'un maître-mosaïste incohérent. (Car oui, comme d'habitude, j'ai le livre depuis des lustres et n'ai pas relu le 4ème de couverture. Normalement, cela me sert. Mais ici, pas vraiment. J'aurais préféré être "prévenue", lol, même si j'aurais pu m'en douter vu le titre du livre. On peut pas gagner à tous les coups...).

C'est donc avec un grand ennui, et pas mal de difficulté, que j'ai lu ces 100 première pages... Si Martinien "l'ancien" était plutôt attachant, Crispus m'a crispée d'entrée de jeu, lol. Je n'ai pas apprécié ses lamentations en boucle sur sa femme et ses filles, j'ai pas réussi à avoir la moindre compassion pour lui... Il y a quelques soucis de traduction avec pas mal de répétitions de mots à quelques phrases d'intervalle, ça m'a agacée, ça aussi, d'autant plus que m'ennuyant dans l'histoire, ça focalisait mon attention.
Mon intérêt s'est un peu réveillé avec l'apparition de Zoticus, l'alchimiste aux oiseaux mécaniques. Puis s'est rendormi sur le chemin que suivait Caius Crispus vers Sarance.
Puis s'est réveillé à nouveau lors de la rencontre du "jour des morts" dans les bois.
Pour ne plus se rendormir ! Ouf ! Sarance sauvée du naufrage !

Ce sont les péripéties, Carullus, Vargos, Kasia, Valerius et Alixana ou Aliana (selon les phrases, dans ma version, ça a l'air voulu mais j'en suis pas sûre), qui le sauve, ce livre. Parce que Caius Crispus me crispe toujours autant. Après ses lamentations en boucle sur sa femme et ses filles mortes de la peste, le voilà qui désire toutes les bonnes femmes qui passent à sa portée, pour peu qu'elles soient un peu bien roulées, riches et influentes de préférence, ce qui ne l'empêche pas, en plus, de se taper Kasia, l'ex-esclave... Tout ça ne colle pas vraiment avec ce qu'on croit savoir de lui depuis le début du bouquin, à savoir que c'est un veuf et père inconsolable qui aspire à la mort. Pour moi, il y a quelque chose de profondément incohérent dans ce personnage, qui fait que je n'arrive pas à m'immerger dans l'histoire.

Par exemple, je trouve le vieil Artibasos, le maçon du dôme que Crispus doit recouvrir de mosaïque, beaucoup plus attachant, cohérent et fin, même si on le voit que deux fois (ou peut-être parce qu'on le voit que deux fois, il n'a pas le temps d'être incohérent, lui). Bref,à cause de ce héros, puisque c'est malheureusement le personnage principal, j'accroche pas autant à ce livre qu'aux autres de Kay que j'ai lus jusqu'à présent.

Côté "Histoire", Kay colle absolument à la véritable histoire de Justinien, le "dernier empereur romain". de fait, Valérius (Justinien) et Aliana (Theodora) sont des personnages beaucoup plus intéressants que Crispus. Un vrai plaisir que les scènes avec ces deux personnages, leur relation de couple étant heureusement évoquée et décrite par l'auteur. Et ça remonte le niveau, de mon point de vue...

On termine le livre I sur un excellent passage, celui où Crispus "explique" sa mosaïque, alors qu'on a auparavant suivi les discussions entre Valerius, le Patriarche, le maçon et autres "pontes" pour décider s'ils l'acceptent ou pas...

Bref, je ne suis pas tout à fait aussi enthousiaste que je l'espérais. Voire un peu déçue. J'en attendais sans doute trop...

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Après un passage dans l'Italie de la Renaissance et un détour par le Reconquista espagnol, c'est maintenant l'antique Byzance que Guy Gavriel Kay fait revivre avec son talent hors-pair. Byzance, le somptueux joyau du règne de l'empereur Justinien, reine des cités depuis que Rome a sombré dans la décrépitude et la barbarie. Byzance où se dressent palais, cathédrales, thermes ; où se mêlent marchands, soldats, généraux, artistes, artisans, conducteurs de chars dans une un brillant chaos culturel et politique. Mama mia, mes amis ! Quel voyage !

Le périple commence au fin fond de l'empire occidental déchu où Caius Crispus, maître-mosaïste de son état, broie du noir depuis la mort de son épouse et de ses enfants emportés par une épidémie de peste. Une nouvelle stupéfiante vient le cueillir au plus noir de son marasme : l'empereur Valérius le fait mander à Sarance pour réaliser l'immense mosaïque qui couvrira le plafond de la grande cathédrale du dieu Jad (nous sommes dans une uchronie et les noms des personnages et des lieux sont donc déformés, mais l'amateur d'Histoire n'aura aucune difficulté à deviner la ville de Byzance derrière Sarance et la personnalité fascinante de l'empereur Justinien sous le masque de Valérius). Plus poussé par le désoeuvrement que par l'enthousiasme, Cais Crispus accepte et entame son voyage vers la lointaine Sarance.

Il affrontera bien des périls sur la route – car il n'est guère conseillé de voyager seul dans l'Occident troublé – mais les pires dangers l'attendent dans Sarance même. Entre les murs dorés des villas, dans les tavernes, dans les vapeurs des thermes, sur le sable brulant du cirque… Partout, des factions s'affrontent sous le regard perspicace de l'empereur et de sa splendide épouse Alixana. Chacun lutte pour la moindre miette de pouvoir, et un maître-mosaïste talentueux mais caractériel pourrait se révéler un atout intéressant pour certains : un pion à manipuler et, s'il se montre trop contrariant, à éliminer.

Cette critique porte sur les deux tomes de la « La Mosaïque de Sarance » : « le chemin de Sarance » et « le Seigneur des Empereurs », car ils ne forment pour moi qu'un seul tout. Peu de fictions ont été écrites sur l'empire byzantin et encore moins de fictions de qualité : une raison de plus de se jeter sur ce passionnant roman-fleuve – surement le plus complexe, le plus long et le plus foisonnant écrit par Guy Gavriel Kay. le plus historique également, car sous le manteau de la fantasy, Gavriel Kay nous offre un portrait merveilleusement détaillé et réaliste de la plus puissante – et probablement la plus belle – des cités du VIe siècle. « La Mosaïque de Sarance » incarne pour moi ce que devrait être le roman historique par excellence : l'équilibre parfait entre la description d'une époque et un scénario solide, servi par des personnages passionnants et attachants (et si « Tigane » et « Les lions d'al rassan » gardent la place d'honneur dans mon coeur, ce n'est que pure subjectivité de ma part). le suspense en plus, car le format uchronique permet à l'auteur de tourner ses intrigues politiques dans les directions les plus inattendues : qui vivra ? Qui périra dans cette lutte féroce pour le pouvoir ?

Quelques longueurs peut-être (et encore… moi, je ne les ai pas senties passer), mais qu'importe : l'immersion est totale ! Guy Gavriel Kay vous fera sautiller d'excitation dans votre fauteuil à la description d'une course de char – épique et pourtant, dieu sait que je hais les spectacles sportifs… – et verser une larme sur une mosaïque fracassée. Un livre qui vous emporte, vous secoue dans tous les sens et vous laisse repu, ravi et pris d'une envie boulimique de dévorer des dizaines d'ouvrages sur l'empire byzantin. Je conseille absolument !
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Je n'avais plus rien lu de cet auteur depuis l'épique Tapisserie de Fionavar et je dois avouer avoir acheté le roman d'avantage pour lire un Kay que pour l'histoire peu évocatrice.

Contrairement à cette autre série, La mosaïque de Sarance n'est pas de la pure fantasy. Je dirais plutot qu'il s'agit d'un savant dosage d'uchronie, de light fantasy et de roman historique.

En effet, bien que Sarance et les autres villes présentes dans cette oeuvre n'existent pas dans notre monde, certains détails m'ont mis la puce à l'oreille.

Suite à une rapide recherche (mes souvenirs d'histoire ne sont pas très fiables), j'ai découvert que Sarance serait en fait une transposition de Constantinople.

De même, la Batiare d'où est originaire le personnage principal, un mosaïste nommé Crispin, équivaudrait à l'Italie quand celle-ci faisait encore partie du Royaume ostrogoth.

Contrairement à ce que laissait présager le quatrième de couverture, l'histoire est passionnante, riche, pleine de rebondissements et de péripéties en tous genres.

J'ai mis un peu de temps avant de bien m'immerger dans ce monde complexe, où les batailles de pouvoir font rage autour d'un simple artisan.

Le début du roman est comme une mosaïque que l'on voit se composer petit à petit. Au début, on ne voit pas du tout où l'auteur veux en venir puis, petit à petit, on voit se dessiner une trame majestueuse.

Mais la plus grande force de Kay, ce sont ses personnages hors de commun. Ils possèdent une profondeur que l'on n'a pas souvent l'habitude de croiser dans ce genre de livre.

Ils sont véritablement attachants, leurs comportements parfaitement crédible. On sent que les moindres personnages secondaires ont été fouillés.

Ils en résulte des personnages simplement humain, où chacun peut s'identifier sans problème. J'ai une petite préférence pour Crispin, pas parce que c'est le héros, mais à cause de mauvais caractère.

J'ai aussi particulièrement aimé l'importance des femmes dans ce roman. Que ce soit Styliane Dalenoï, la « danseuse » Shirin, l'impératrice Alixana ou bien la reine Gisèle, toutes, qu'elles oeuvrent dans l'ombre ou sur le devant de la scène, ont un rôle crucial dans les jeux de pouvoir.

A voir le travail sur le fond réalisé, on pourrait craindre pour la forme mais il n'en est rien.

Les descriptions sont grandioses, tout en restant relativement simple et utilisés avec parcimonie.

Bien qu'assez simple, le style est emprunt d'une certaine forme de poésie. Certains passages m'ont même sensiblement rappelés ceux de Tolkien.

Au final, bien qu'il soit un peu complexe à aborder, c'est le genre de roman qui récompense la persévérance du lecteur.
Lien : http://lombredeskarnsha.blog..
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Les foules possédaient leur propre pouvoir, il commençait à en prendre conscience : elles vous emportaient avec elles.
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On venait aux hippodromes pour voir le sang et entendre les hurlements autant que pour admirer la vitesse. Sur des tombes, dans des puits et des citernes, on déposait des tablettes de cires gravées de malédictions mortelles, on en enterrait à des carrefours, on en jetait dans la mer sous la lune depuis les murailles de la Cité. On payait alchimistes et chiromanciens - qu’ils fussent intègres ou des charlatans - pour jeter des sorts coûteux sur conducteurs et chevaux dûment identifiés. Dans les hippodromes de l'Empire, les conducteurs de char couraient tout autant les uns contre les autres que contre la mort, le Neuvième Aurige. Héladikos, fils de Jad, avait péri dans don chariot et ils étaient ses disciples. Certains d'entre eux, du moins.
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Les orages étaient assez fréquents à Sarance, les nuits d'été, pour accréditer l'histoire bien souvent répétée selon laquelle l'Empereur Apius avait rejoint le dieu au milieu d'un monumental déchaînement d'éclairs et de tonnerre sur la Cité sainte. Pertennius d'Eubulus lui-même, quelque vingt ans plus tard, le relate ainsi, en y ajoutant la chute d'une statue de l'Empereur devant la Porte de Bronze de l'Enceinte impériale, et un chêne fendu du faîte à la racine devant les murailles extérieures. Ceux qui écrivent l'histoire préfèrent souvent le dramatique à la vérité. C'est l'une des faiblesses de la profession.

(Prologue)
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Le monde était une vallée de larmes, avait compris Kasia, au-delà du chagrin, après les deux premières nuits passées à faire route vers le Sud, poignets entravés. Les humains étaient nés pour la peine, et les femmes en savaient là-dessus plus long que quiconque. 
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Dire de quelqu'un qu'il faisait voile vers Sarance, c'était dire que sa vie était sur le point de changer : il se trouvait au seuil de la grandeur, de la gloire, de la fortune - ou bien au bord d'un précipice, d'une chute ultime et fatale, parce qu'il affrontait un destin excédant ses capacités.
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