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sur 847 notes
Ce court récit de Claire Keegan nous plonge dans les bas-fonds de l'exploitation de jeunes mères célibataires recueillies par des soeurs. Si le geste semble noble, l'envers du décor est tout autre. C'est ce que découvre Bill Furlong, au cours d'une livraison de charbon pour le couvant, en découvrant dans un coin du dépôt, une pauvre fille terrifiée et grelottante à qui l'on vient de retirer son enfant né dans le péché. Après avoir ramené la pauvre fille chez les soeurs, Bill doute malgré tout de leurs bonnes intentions. En effet, des bruits courent sur le couvent et sur les conditions de travail des mères célibataires dont les enfants seraient même vendus à l'étranger.

Et tandis que sa femme Eileen et ses cinq filles s'affairent à la décoration du grand sapin, Hanté par le souvenir de la pauvre fille qu'il a découvert dans des conditions déplorables, Bill décide d'agir en conséquence malgré les réticences d'Eileen. Et c'est tout un pan de son enfance choyée qui refait surface. Né de père inconnu, il n'a pas connu la misère grâce à la générosité de Mrs Wilson qui employait sa mère, refusant de la congédier malgré sa grossesse, une Mrs Wilson qui se chargera de son éducation et plus tard de son avenir, comme si c'était son propre fils, n'ayant jamais eu d'enfant.

Le sujet que traite ici Claire Keegan n'est pas sans rappeler l'histoire hallucinante des " Magdalena Sisters" en Irlande où durant 70 ans, des milliers de femmes sont passées par ces véritables pénitenciers tenus par des ordres religieux, subissant toutes sortes d'humiliations et l'absence totale de liberté qui reste dans les mémoires de celles qui ont subi une misère noire dans des laveries, exploitées jusqu'à l'extrême dont certaines ne sont pas sorties vivantes.
Ce genre de petites choses de Claire Keegan aux allures de conte en période de Noël nous retourne le coeur en songeant à toutes les jeunes femmes meurtries dans leur chair, abusées, malmenées par des religieuses à qui l'on donnerait le Bon Dieu sans confession.
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Un roman court mais profond, plein de pudeur.
Le roman se passe en Irlande en 1985. Bill Furlong dirige un magasin de livraison de charbon. Il est marié et a 5 filles. Il n'a jamais connu son père et a été élevé par la femme riche chez qui sa mère était domestique.
Bill a plutôt réussi sa vie mais il se sent triste, insatisfait et se pose beaucoup de questions. Un jour, alors qu'il vient livrée du charbon. Au couvent, il découvre des orphelines et filles- mères qui semblent maltraitées. Il va décider d'agir selon sa conscience, qu'elles que soient les conséquences pour lui.
Un joli roman où les choses importantes sont suggérées. Beaucoup de finesse et subtilité.
J'ai aimé.
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Noël 1985, Bill Furlong, un marchand de charbon se prépare à célébrer cette fête importante pour tout catholique qui se respecte. le lecteur suit ses pensées sur ses origines et une rencontre aussi intrigante que dérangeante dans un couvent de nonnes, garantes de la pureté des âmes irlandaises.

En quelques jours les certitudes de cet homme vacillent, il se demande jusqu'où les règles tacites de société devraient être respectées. Il y a ce que les hommes dictent et il y a ce que nos valeurs et notre morale propre nous dicte, et ces deux éléments peuvent être bien divergeant. Tout comme il y a ce qu'ils disent et ce qu'ils font...

C'est le première fois que je lis la prose de Claire Keegan, et il y a fort à parier que ce ne sera pas la dernière. J'ai beaucoup apprécié la façon dont elle manie l' "understatement" très britannique pour mettre en avant ce silence pesant dans la société irlandaise du XXème siècle tout en le dénonçant. A travers le quotidien de Bill et de ses réflexions sur le sens de la vie et ses choix, ce sont les choix de tous les Irlandais qui ont vécu à l'époque où les blanchisseries des Magdalene ont sévi. Tout est évoqué par petite touches, tout en finesse et la description de la nature tient une place importante dans ce court roman qui en dit bien plus que les personnages humains. Il faut certes avoir quelques connaissances sur le contexte et la littérature irlandaise pour apprécier pleinement. Aussi je comprends aisément que ce roman a pu déplaire, mais pour ma part je me suis régalée avec ce bonbon littéraire.

A plusieurs reprises, Claire Keegan évoque des petites choses qui ont eu de grandes conséquences de la vie de Bill. Alors qu'est-ce qui nous permet de les qualifier de "petites" ? Par modestie ou pour mettre de côté ces choses qui pourraient être gênantes ?

En quelques pages l'auteure nous fait basculer d'une description d'un homme lambda ("everyman") dans un quotidien réglé et banal (ou presque) à un dilemme moral dans une société viciée par les tabous et qui rend toute pensée contestataire pesante pour l'individu. C'est vraiment très fort.
La romancière rend un hommage pudique à toutes les femmes et tous les enfants qui ont été victimes de ce système dont l'État irlandais a été complice. Qu'ils aient péri, aient été adoptés ou vendus, c'est un gros cailloux dans la chaussure des institutions de l'Irlande avec des travaux d'historiens qui ont débuté il y a moins de 10 ans. Une belle initiative humaine et littéraire.
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Bill Furlong est le gérant d'une petite entreprise de bois de chauffage. Bon père de famille, mari aimant, citoyen bien installé dans cette bourgade irlandaise des années 80, il mène une vie simple mais heureuse.
Le sort n'avait pas vraiment gâté cet homme élevé par une mère seule, tombée enceinte à 15 ans. Pourtant, domestique chez Mrs Wilson, une veuve fortunée, celle-ci ne l'a pas rejetée en apprenant sa grossesse et le petit garçon a pu grandir avec sa mère dans la grande propriété des Wilson. Ce qui est rarement le cas, Bill en a bien conscience.
Alors quand un hasard lui fait croiser la route d'une des filles du Bon Pasteur, le couvent de la ville, Bill s'interroge. La jeune fille est sale et très amaigrie, pieds nus dans la neige; le regard fuyant, elle réclame des nouvelles de son bébé…
Que se passe t'il vraiment derrière les portes cadenassées de la blanchisserie du Bon Pasteur ?
Les questions de Bill dérangent, mais l'homme ne veut plus fermer les yeux.

Claire Keagan revient dans ce livre sur le scandale des «Magdalene laundry», en Irlande. Des blanchisseries dans lesquelles on envoyait les jeunes filles «de mauvaises moeurs », souvent filles mères, pour y être exploitées.
Ce qui m'a plu ici c'est qu'elle n'aborde pas le sujet de manière frontal; en choisissant un personnage sans rapport direct avec les filles du couvent, comme une sorte d'incarnation de l'opinion général, elle pointe du doigt l'inertie de la population, qui pourtant savait.
Une indolence qui s'explique par la peur d'être montré du doigt, d'être mis au ban d'une société encore très rigide moralement à l'aube du 21eme.
Ce sentiment diffus d'impuissance est vraiment bien rendu et laisse le lecteur dans un état de frustration assez prégnant.

La fin m'a moins plu, trop abrupte et peut-être un peu naïve, mais ça reste un beau livre sur ce dramatique épisode de l'histoire irlandaise.
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Je connaissais déjà Claire Keegan, pour Les Trois Lumières surtout, et A travers les champs bleus (j'avais moins apprécié L'Antarctique), une écriture tout en finesse, un positionnement tout en subtilité, une observation des petites choses sociales, historiques, culturelles, les petites choses de la vie, dont elle souhaite, me semble-t-il, se faire un témoin, donc une observation intelligente, sensible. le regard et la plume s'accordent divinement, délicieusement.
Ici, le point de départ est une vérité historique, un fait avéré, reconnu récemment, très tardivement : le traitement des filles mères, mères célibataires, domestiques, ou sinon boniches placées par leur famille de paysans très pauvre, vierges violées par le maître de maison gros propriétaire terrien exerçant ce que l'on appelait le droit de cuissage et qui était vraiment un droit, ou bien le fils aîné de cette famille riche fréquentant l''église catholique tous les dimanches et autres jours (nous sommes en Irlande), et souvent les deux.
Que devenaient ces toutes jeunes filles et leur bébé ? Et bien rejetées par toute la communauté bien solidaire (l'église y compris), elles étaient adoptées, par pure charité, par des bonnes soeurs dans des couvents. Et là, elles accouchaient, leur bébé était bien souvent confisqué, placé dans de bonnes familles catholiques - contre beaucoup d'argent qui profitait aux bonnes soeurs et aux évêques - , et elles étaient à nouveau boniches, dans les blanchisseries de ces couvents, blanchisseries au service des familles riches. Elles s'usaient, eaux, détergents, détergents, eaux, et disparaissaient rapidement pour être tout aussi rapidement remplacées par de tristes congénères. Cela a existé tout au long du XXème siècle.
Le roman de Claire Keegan basé sur ces faits reste un roman. Une romance plus exactement. Elle invente le personnage d'un garçon, jeune homme, qui a été un de ces bébés d'une mère célibataire. Sauf que lui est "tombé" auprès d'une famille protestante et que la patronne ne l'a pas rejeté (elle est persuadée que la petite bonne a été engrossée par un membre de sa famille, son mari ? son fils ?). Il sera donc élevé dans la dignité, le sens du pardon et aura droit à une forme d'éducation. C'est lui qui adulte au cours de son travail, découvre un aspect de la réalité du couvent. On lui ordonne de se taire. Surtout ne pas déranger l'ordre social. Alors silencieusement, sans déranger, il fait avec ses moyens, avec son coeur simple et son âme solitaire, ce qu'il est sûr de devoir faire. Comme lui a été sauvé par cette dame, il sauve cette fille maltraitée.
C'est magnifique car tout est feutré, enveloppé d'un tulle, qui assourdit la violence et rend encore plus belle la résilience.
Aujourd'hui, par ces temps de violence, de vengeance, de vindicte, que cette romance est douce à lire.
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Un roman tout en douceur, dans une époque rude et difficile. 

Dans une petite ville irlandaise, en fin d'année 1985, Bill Furlong, le marchand de bois et charbons ne ménage pas sa peine pour livrer tous ses clients à l'approche de NoËl. Ceux qui peuvent payer et ceux qui ne le peuvent pas. 

Une des grosses entreprises du village, c'est le couvent du Bon Pasteur, qui propose les meilleurs services de blanchisserie de la région. Mais côté beaucoup moins reluisant, c'est ce couvent qui "recueille" les filles perdues, enceintes hors mariage, chassées par leurs parents, et dont les enfants seront vendus / proposés à l'adoption, notamment à de riches familles américaines. 

La mère de Bill a échappé à ce triste sort. Elle est restée au service d'une patronne au grand coeur, et Bill a grandi entouré d'amour, a pu aller à l'école et trouver un emploi solide. Aujourd'hui marié et père de 5 filles, il se pose des questions sur son père, inconnu, pour l'état civil. 

Quand il découvre une jeune fille cachée dans la cave à charbon du couvent, il s'émeut, prend sa défense auprès de la mère supérieure ... 

A la veille de Noël, il prendra une décision radicale ...

Un roman court, bien trop court, qui nous plonge dans cet hiver irlandais glacial, à une époque où fermetures d'entreprise et chômage grandissant accompagnaient la transition industrielle et la bascule vers les activités de service de la fin du XXème siècle. 

roman témoin d'une époque et d'un homme qui ne veut pas oublier le bien qu'on lui a fait et tente de rendre la pareille. 

A lire, absolument !
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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"Ce genre de petites choses" de Claire Keegan m'a permis de découvrir le scandale des blanchisseuses de Madeleine en Irlande, des filles-mères mises au pilori par les institutions catholiques. C'est l'Etat irlandais qui a permis honteusement de mettre en esclavage dans des couvents des femmes enceintes hors mariage en les faisant travailler gratuitement comme blanchisseuses alors que leurs bébés étaient vendus.

Dans ce court roman, jamais on ne se croirait en 1985 puisque les conditions de vie sont particulièrement difficiles. Bill Furlong, sa femme et ses cinq filles ne s'en sorte pas trop mal parce qu'il a suffisamment de travail. Il est marchand de bois et de charbon.
A la veille de Noël il découvre que des jeunes filles sont exploitées et maltraitées au couvent où il fait une livraison. Il comprend que les rumeurs qui courent sur les blanchisseuses sont une réalité. Un sentiment de culpabilité l'envahi lui qui est né sans père mais qui a eu la chance d'être protégé par la femme qui employait sa mère comme domestique.
Alors que sa femme lui demande de ne pas s'en mêler, il se demande s'il doit écouter son coeur ?

Il est intéressant que ce soit un homme qui raconte ses doutes et ses choix quand il découvre les sévices subis par les jeunes mères prisonnières du couvent.
Pour autant, je trouve que le ton utilisé par l'autrice est assez plat et ne porte pas à l'émotion.
Il reste louable de dénoncer l'exploitation et les maltraitances de milliers d'irlandaises dans ce roman car il est terrifiant de penser que cela a duré jusqu'en 1996 et que les excuses présentées aux victimes par le gouvernement irlandais datent de 2013.


Challenge Riquiqui 2023
Challenge Plumes féminines 2023
Challenge Multi-défis 2023
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Le récit d'un héros ordinaire, celui que nous avons tous le choix d'être ou pas, celui que nous croiserons peut-être au détour d'un chemin, qui nous tendra la main et que plus tard nous pourrons remercier en tendant la main à quelqu'un d'autre.

Un très joli conte de Noël qui oscille entre noir désespoir et blanche pureté tout en nous rappelant que dans la vie rien n'est ni tout blanc ni tout noir: chacun a le choix d'ouvrir les yeux, de signaler, de parler, de tendre la main, de bouger.
Conte d'espérance.
La vie prend la nuance qu'on lui en donne selon la paire de lunettes qu'on chausse et selon ce qu'on accepte de lui donner, elle donnera en retour.
Nous pouvons tous être des héros ordinaires.

$*$ Sur les conseils d'un certain, j'efface la 4ième de couverture $*$

Court roman sorti début novembre en français et qui tombe à pic pour cette fin d'année 2020.
Joliment écrit, un peu à l'ancienne entre poésie et langage désuet (tournures de phrases, vocabulaire, expressions) avec quelques coquilles probablement numériques ou de traduction, légères, elles n'empêchent nullement de siroter ce récit qui par sa brièveté se rapproche plus d'une longue nouvelle que d'un roman.

Et c'est ce dosage (court long, long court) qui en fait tout son charme aussi, en plus d'un ton à la fois passéiste et moderne, poétique et réaliste. Surprenant mélange. Jolie surprise, jolie parenthèse dans ce monde de brutes.

Claire Keegan, avec une intensité et une finesse qui donnent tout son prix à la limpide beauté de ce récit, dessine le portrait d'un héros ordinaire, un de ces êtres qui par nature prodigueront en retour les bienfaits qu'ils ont reçus. - Lecture du 12/11/2020 -

$%$ La légèreté permet aussi d'évoquer des faits lourds et méprisables, condamnables et souvent commis au nom des plus saintes vertus.
Les Couvents de la Madeleine ou blanchisseries Madeleine étaient des institutions catholiques destinées à la rééducation de « femmes perdues », des « femmes de moeurs légères ».
Le premier asile de ce genre a été fondé en 1765 à Dublin.
Les 'errements' de ces institutions incarnent l'abus du travail de jeunes et des enfants par les pouvoirs publics en Irlande parmi d'autres dysfonctionnements généralisés des institutions destinées à recevoir la jeunesse.
De 1922 à 1996, environ 10 000 femmes rejetées par la société y furent enfermées. Celles-ci souvent adolescentes étaient placées dans ces institutions où elles étaient contraintes de travailler sous la direction de nonnes. Certaines filles-mères y accouchaient et se voyaient retirer leur enfant qui était alors placé à l'étranger contre monnaie sonnante et trébuchante par les 'bonnes soeurs'.
Les estimations font état d'environ 30 000 femmes y ayant séjourné, le plus souvent contre leur volonté.
Le dernier couvent de la Madeleine en Irlande fut fermé en 1996. Ce n'est qu'en 2013 que le gouvernement irlandais a reconnu les faits (Enda Kenny, Premier Ministre)

Claire Keegan est née en Irlande en 1968. Son oeuvre, internationalement saluée, est publiée en France par Sabine Wespieser éditeur - à ce jour, deux recueils de nouvelles, L'Antarctique (2010) et À travers les champs bleus (2012), et un récit, Les Trois Lumières, auquel Ce genre de petites choses fait écho, et qui remporta en 2011 un succès immédiat.
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Le travail ne manque pas pour Bill en cette fin d'hiver 1985. Marchand de bois et de charbon, il multiplie les livraisons dans les environs. L'homme est né quelques décennies plus tôt dans cette Irlande catholique d'une mère célibataire. Fort heureusement, sa patronne excentrique (et protestante) ne lui en n'a pas tenu rigueur et s'est même occupé de l'enfant. Depuis, à force de courage et d'efforts, il s'est construit une petite vie honnête, avec une épouse aimante et 5 filles bien élevées. Employé dans une entreprise de chauffage, il monte en grade jusqu'à reprendre l'affaire. L'homme est bon et généreux et sa femme, Eileen, doit parfois resserrer un peu les boulons pour exiger le paiement d'une facture ou empêcher son mari de donner son argent au premier venu, même si elle l'aime tel qu'il est !

Jusqu'au jour où lors d'une livraison au monastère des soeurs Madeleine, sa conscience est bousculée par ce qu'il voit. Les soeurs sont chargées de s'occuper de “filles de mauvaise vie” qu'elles doivent remettre sur la bonne voie grâce aux prières et au travail. Or Bill croise des filles désespérées et abruties par le travail. L'une d'elles lui demande même de l'amener à la rivière pour pouvoir s'y jeter. Lors d'une livraison suivante, c'est une fille qui est retrouvée frigorifiée et apeurée dans le hangar à charbon. l'homme est tenaillé par ce qu'il a découvert et malgré les conseils avisés de ses connaissances, il accepte mal de vivre avec cette vérité.

Claire Keegan s'appuie sur des faits véritables (la dernière blanchisserie des Magdalen Sisters a été fermée en 1996) avec le point de vue d'un homme bon, fondamentalement bon, confronté à une réalité qu'il n'imaginait même pas. Et comment vivre avec cela au risque de mettre en péril sa propre famille (la communauté religieuse avait une forte influence sur la vie du pays) ? Avec finesse, l'autrice nous décrit les quelques jours d'un homme où tout peut basculer. Des journées en apparence ordinaires et pourtant, il a suffi d'un regard, de quelques mots pour que son univers bascule. Pas de grandiloquence, pas de théories fumeuses, Bill est un homme simple et peu éduqué mais qui ne conçoit pas que l'on puisse faire du mal à son prochain. À sa façon, il sait faire la part du bien et du mal.

Claire Keegan signe ici une petite perle. Un court roman avec des gens simples et généreux, aimants et attachants. Qui a dit qu'on ne faisait pas de bonne littérature avec de bons sentiments ? Un livre qui peut faire penser à Alice McDermott ou Kent Haruf.

(À noter le film “The Magdalen Sisters” de Peter Mullan sur la même thématique mais un point de vue différent, mais tout aussi fort, puissant et indispensable que ce livre).
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Bill Furlong est un homme heureux: sa femme et ses cinq filles l'entourent alors qu'il travaille dur pour faire vivre sa famille. Il livre du bois et du charbon.
Nous sommes en 1985 et Noël approche. Il fait très froid et Bill a beaucoup de livraisons en cours, notamment dans un couvent, qui a la réputation d'accueillir de jeunes femmes non mariées qui "placent" leurs enfants illégitimes à l'étranger , moyennant finances.
Lors d'une livraison, Bill découvre une jeune femme transie de froid, au fond du hangar à charbon.
Pour cet homme tranquille, lui-même né sans père, recueilli pas une bonne âme, il n'est pas pensable de ne rien faire...
C'est un tout petit livre très vite lu, et fort bien écrit. Une belle histoire.
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