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sur 842 notes
New-Ross, hiver 1985.
Bill Furlong, marchand de bois et de charbon, savoure avec sa femme et ses filles les "petites choses" qui font leur bonheur. Pourtant leur vie est rude, l'hiver glacial et Bill doit travailler sans relâche pour donner à ses filles la possibilité d'étudier.
Lui-même a été recueilli à sa naissance par Mme Wilson dans la maison bourgeoise où sa jeune maman était domestique. Aussi quand il va livrer du charbon au couvent, la vue de fillettes maltraitées et enfermées le dérange. Quand plus tard il découvre dans la réserve à charbon une jeune femme qui a passé là la nuit, il hésite. Les ragots sur les religieuses qui feraient du trafic d'enfants seraient-ils fondés ?
Le récit laisse voir un homme d'un naturel bon, généreux mais soucieux de préserver la vie des siens. Finalement il retournera au couvent chercher la jeune Sarah qui lui a demandé de l'aide , en souvenir de sa mère.
Il agit simplement en héros ordinaire sans porter de jugement.
j'ai été contente de retrouver l'auteure de "Les trois lumières" dans ce très beau texte.
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Bill Furlong est un homme bien. de ceux qui se soucient de leur prochain, qui tendent des mains de façon spontanée. Aujourd'hui à la tête de sa petite entreprise de vente de bois et de charbon, Bill Furlong sillonne les routes autour de New Ross, en Irlande, pour honorer les commandes de ses voisins. Nous sommes quelques jours avant Noël lorsqu'il se rend au couvent pour une commande urgente. Là-bas, il se trouve nez à nez avec une jeune fille, enfermée dans la remise. de retour chez lui, alors que sa femme l'enjoint à ne pas se mêler des affaires du couvent, Bill Furlong - qui a été élevé par une mère célibataire - décide de rester le même et de n'écouter que son coeur. Parce que Bill Furlong est un homme bon.

Il y a beaucoup de pudeur et de sensibilité dans les mots de Claire Keegan. Des mots qui disent bien plus qu'ils n'y paraissent. Des mots qui, entre les lignes, suggèrent bien plus qu'il n'y paraît et qui susurrent la beauté de certaines âmes humaines qui oeuvrent, en silence, pour ce qui leur paraît juste, équitable, bon. C'est une lecture douce et envoûtante, qui nous rappelle à tous l'importance de tendre la main et de faire ce qui nous semble juste. Toujours.
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Claire Keegan publie peu mais toujours à bon escient. Huit ans après l'excellent recueil de nouvelles A travers les champs bleus elle revient avec un court récit débordant d'humanité. Tout en délicatesse, elle dresse le portrait d'un homme sensible, magnanime, altruiste, se demandant, « à quoi bon être en vie si l'on ne s'entraide pas ». Un catholique pratiquant qui, en découvrant la condition des prisonnières du couvent, se projette sur ses propres filles, sur leur avenir, sur leur futur statut de femme dans un pays corseté par la religion.

Un très beau texte, à la fois âpre et plein de bonté, porté par une écriture ciselée, limpide, sans un mot de trop.
Lien : https://litterature-a-blog.b..
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Une lecture courte mais marquante. Je pense que Claire Keegan a un don, celui de montrer ce qu'il y a de beau dans les relations humaines en racontant le quotidien de personnes plus que banales. Cela m'avait déjà marqué pour ma première lecture de l'auteure, Les trois lumières, et cela se confirme ici. C'est marquant et pourtant, les personnages sont tellement simples que je ne me rappelle plus de leurs prénoms, mais je me rappelle de leurs sentiments, de leurs pensées, de leurs envies et de leurs craintes...
Ici, on suit le quotidien de ce père de famille, devenu chef d'une entreprise florissante, qui sait d'où il vient même si la vie lui a donné un beau coup de pouce en la patronne de sa mère. Et c'est pour cela que quand l'occasion s'offre à lui, il décide à son tour d'aider une personne dans le besoin, malgré les qu'en dira-t-on parfois trop tenace dans les petites villes et villages. Il faut dire que cela se déroule en Irlande, une Irlande puritaine où il ne fait pas bon de sortir du rang...Mais voilà, sa propre mère est sortie du rang mais une main lui a été tendue pour s'en sortir, et assurer à son fils un avenir.
Il n' y a pas de fioritures dans ce récit, juste des sentiments, des souvenirs, de la reconnaissance et l'envie de rendre ce monde meilleur, quitte à risquer de ternir un peu sa propre bulle. Bref, une jolie leçon de vie et un petit moment hors du temps.
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Claire Keegan, née en 1968, est une femme de lettres irlandaise. Issue d'une famille catholique nombreuse, elle a grandi dans une ferme du comté de Wicklow. Elle quitte le pays à l'âge de 17 ans pour les Etats-Unis. Elle étudie l'anglais et les sciences politiques à l'Université de Loyola à la Nouvelle-Orléans. En 1992, elle rentre en Irlande avant d'entreprendre un master d'écriture créative à Cardiff pour devenir écrivain. Alors qu'elle est au chômage, elle accepte un poste d'enseignante à Dublin dans lequel elle s'épanouit.
Ce Genre de petites choses, une novella, date de 2020. Fiction absolue mais néanmoins basée sur l'un des évènements tragiques révélés ces dernières années en Irlande, impliquant l'Eglise catholique. Ici, l'incarcération forcée de jeunes filles-mères dans des établissements de blanchisserie financés par l'Eglise. Les détails sont donnés en fin d'ouvrage par l'écrivaine.
New Ross, petite ville d'Irlande à la fin de l'année 1985. Bill Furlong, marchand de bois et charbon mène une vie agréable, au vu de son passé douloureux, né de père inconnu. Marié avec Eileen, ils ont cinq filles qui réussissent bien en classe et la famille peut être qualifiée d'aisée comparée à nombre de leurs voisins. Noël approche, on prépare les fêtes ; l'hiver donne du travail supplémentaire à Furlong et ses employés, mais nul ne rechigne à la tâche. A l'occasion d'une livraison au couvent, il découvre par hasard une jeune fille enfermée dans le local à charbon, en piteux état. Bien vite la mère supérieure arrive et s'empresse autour de la malheureuse, se réjouissant qu'elle ait été retrouvée, lui intimant le repos avant de reprendre son travail à la blanchisserie. Furlong s'étonne de la situation, des rumeurs courent le village sur le cas de ces filles, une relation lui conseille d'oublier s'il ne veut pas compromettre son avenir (« Tous sont de mèche »)…
Bil Furlong est un homme simple qui connait sa chance d'avoir échappé à la misère qui lui était promise grâce à une femme qui a su faire preuve de compassion. le sort de la jeune fille le tracasse et il doit affronter un dilemme, l'oublier comme il semble que ce soit la règle autour de lui, continuer à vivre heureux, préparer Noël et se réjouir, ou bien tenter de sortir la petite de cette prison qui n'en a pas le nom mais dont il sait que le prix à payer sera lourd pour lui et sa famille ?
Magnifique récit. le fond est d'une grande puissance, l'exploitation inimaginable de ces pauvres femmes et de leurs bébés, un homme quelconque prêt à risquer beaucoup face à l'institution religieuse si puissante. Quant à la forme c'est-à-dire l'écriture, diamétralement opposée à la puissance précitée, elle est tout en nuance, fragilité, économie de mots ; un style qui touche directement le coeur du lecteur.
Magnifique.

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Ce genre de petites choses est un roman court qui se glisse facilement entre deux lectures plus exigeantes.

Ce fut une lecture douce pendant ces quelques heures passées avec Furlong, le personnage principal du roman.

Et tout en douceur, l'auteure nous fait entrevoir le calvaire des jeunes filles devenues blanchisseuses dans certains couvents parce qu'elles étaient enceintes et non mariées.

Par certains gestes, nous devinons l'emprise du couvent sur les paroissiens de la ville afin qu'ils tiennent leur langue.

J'ai aimé Furlong et sa volonté de ne pas se laisser faire et de venir en aide à l'une de ces malheureuses.

Un roman doux comme la neige qui tombe en ce mois de décembre sur cette ville d'Irlande, mais qui cache des pratiques sordides.

L'image que je reteindrai :

Celle de la fille aux pieds nus et aux seins pleins de lait.
Lien : https://alexmotamots.fr/ce-g..
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Bill Furlong est né d'une mère célibataire de seize ans. Il n'a jamais connu son père. Sa mère travaillait, comme domestique, chez madame Wilson, une veuve protestante. Cette « patronne » n'avait pas d'enfant et a traité la jeune mère comme sa fille.

Bill a pris pour épouse Eileen. le couple a eu cinq filles. Lui était marchand de combustibles : Bois, charbon, tourbe. Il avait des ouvriers pour qui il avait de la considération. Ses deux filles aînées l'aidaient au bureau pour le suivi des commandes et la comptabilité.

Sa famille était catholiques pratiquantes. Les parents étaient affectueux vis-à-vis de leurs filles et les éduquaient dans le sens du service. Ils se voulaient accueillant vis-à-vis de personnes en difficultés de vie.

Alors que Bill s'était levé très tôt pour fournir du charbon chez les soeurs du couvent du Bon Pasteur et qu'il entra pour sa livraison dans le hangar à charbon, il y vit une jeune femme sale, pieds nus, surprise et craintive vis à vis de l'intrus. Bill la rassura en disant qu'il est surpris de la voir à l'endroit prévu pour la livraison et la rassure en lui disant qu'il ne lui veut aucun mal. Il met sa veste sur le dos de la jeune pour la protéger du froid et sonne à la porte principale du couvent pour remettre la pensionnaire. Il rendre chez lui après une semaine de dur labeur, il y eu beaucoup de commandes par des temps de grands froids. Il va enfin fêter Noël en famille.

Bill a des remords vis-à-vis de la fille pour laquelle, il n'a rien fait. Il décidera de se racheter.

Le roman se termine de façon abrupte. J'aurais aimé connaître les réactions de sa famille à son geste.

Je remercie fanfanouche24 d'avoir renseigné qu'il existe une version cinéma de cette histoire : « Les Magdalena Sisters ». Je ferai tout mon possible à l'occasion pour voir ce film.

C'est le deuxième livre que je lis de Claire Keegan, le premier ayant été : Les trois lumières ».

Alors que j'étais en salle d'attente en clinique, dans un couloir en attente d'une consultation, j'ai lu le premier tiers du livre. J'avais difficile de me concentrer vu le va et viens de divers passages. Pour vraiment saisir toutes les subtilités de l'histoire, j'ai relu deux fois l'histoire.

Que vous soyez catholiques ou nom, ce livre doit, à mon avis, être lu pour s'imprégner d'un esprit de services vis-à-vis de personnes dans le besoin dont malades, démoralisé, démunis etc. … .

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Nous sommes en Irlande en 1985. Bill Furlong mène une petite vie tranquille sans histoires. Il est marié à Eileen avec qui il a eu 5 filles qui réussissent toutes plutôt bien à l'école. Il travaille comme marchand de bois et de charbon. Il s'estime très chanceux lui qui est parti de rien. Sa mère, domestique chez Mrs Wilson, l'a eu très jeune, à 16 ans. Il n'a jamais connu son père. Mrs Wilson a eu la bonté de garder sa mère à son service malgré la situation et s'est beaucoup occupée de Furlong. En ce mois de décembre 1985, Furlong va livrer du charbon au couvent voisin. Beaucoup de rumeurs circulent : des jeunes femmes seraient employées dans la blanchisserie et traitées telles des esclaves, leurs bébés seraient vendus et emmenés à l'étranger. Quand Furlong tombe nez à nez avec une de ces jeunes femmes dans la réserve à charbon du couvent, il ne peut ôter cette image de son esprit. Tout le monde le met en garde, y compris sa femme. Ce ne sont pas leurs affaires. Les soeurs ont beaucoup d'influence, il ne faut pas les contrarier. Mais Furlong ne peut s'empêcher de penser que sa mère aurait pu vivre la même situation sans l'aide de Mrs Wilson. Un roman très court qui dénonce le scandale des blanchisseries en Irlande qui ont réellement existé et perduré jusqu'en 1996 (ce qui semble tellement invraisemblable). Un homme ordinaire, Furlong, qui refuse l'injustice. le lecteur se met dans ses pas, suit ses réflexions, le cheminement de sa pensée. Une lecture courte mais marquante (moi qui ai du mal avec les romans fleuves, j'ai beaucoup apprécié).
Lien : https://monpetitcarnetdelect..
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Claire Keegan renouvelle le genre du conte de Noël en l'actualisant autour de l'histoire des couvents magdaléniens qui, pendant des siècles, ont exploité les « filles-mères » pauvres et trafiqué leurs bébés.

Bill Furlong et sa mère ont échappé de peu à ce destin, recueillis tous les deux par la maîtresse de celle-ci. Mais son statut de bâtard est connu de tous, aussi n'a-t-il de cesse de se comporter de manière exemplaire afin de faire oublier ses origines.
En ce Noël 1985, il a tout pour être heureux. Son entreprise de bois & charbon marche admirablement, sa femme et ses cinq filles l'entourent de fierté et d'affection. Une livraison au couvent voisin lui fait entrevoir le sort des jeunes femmes enfermées là.

Claire Keegan décrit à merveille l'ambiance à la fois pauvre et festive de l'Irlande en pleine crise économique. le poids du qu'en dira-t-on, les bonnes intentions qui pavent, dit-on, l'enfer. L'enfer promis à ces jeunes femmes enfermées, séparées de leur enfant, privées de tout. Les hésitations d'un homme qui a conquis sa situation à la force du poignet, qu'une décision impopulaire pourrait jeter à terre, ainsi que sa famille. le combat qui se livre dans son coeur, en mémoire de sa mère et de toutes ces jeunes filles.

Ce n'est certainement pas mon dernier roman de cette autrice…
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Je soupçonne qu'il s'agit d'un cas d'attentes trop élevées, mais je suis un peu déçu. Pour commencer, la taille limitée m'a surpris : moins de 70 pages, alors que le thème qui est traité dans cette nouvelle, à mon avis, mérite plus. Comme Keegan elle-même le souligne dans sa note de clôture, l'Église catholique en Irlande s'est rendue coupable, selon un rapport officiel, de la détention et de l'exploitation systématiques de filles « tombées », de jeunes femmes qui ont eu des grossesses non désirées et dont les bébés ont dans certains cas été vendu pour de l'argent. La nouvelle de Keegan ne se concentre qu'indirectement sur cela. L'auteur se concentre plutôt sur le combat de conscience du simple charbonnier Bill Furlong, qui est confronté aux abus et se débat sur l'attitude à adopter. C'est bien sûr une perspective tout aussi intéressante, car c'est précisément l'essence de tout cas d'abus, quelle qu'en soit la nature : il y a trop de gens qui détournent le regard et n'osent pas prendre leur responsabilité.
Je ne vais pas nier que dans les conventions du genre de la nouvelle, Keegan fait certainement du bon travail, mais - comme dit - pour moi, cela pourrait être un peu plus.
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