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sur 842 notes
Claire Keegan est pour moi la Marie-Hélène Lafon irlandaise.

Le texte commence par la présentation de Bill Furlong, propriétaire du dépôt de bois et de charbon de la petite ville de New Ross, en Irlande.
L'autrice, par de nombreux tableaux évocateurs balaie la vie de cet homme qui le devine t'on doit être dans la quarantaine. Marié, père de 5 filles, il est travailleur, sobre, fidèle, et attentionné envers ses femmes, ses employés.

Un type bien.

Ce texte est une longue réflexion sur la vie d'un honnête homme. La plupart du temps, au hasard de situations banales du quotidien, il prend la peine de s'interroger, d'observer la vie au sein de sa cellule familiale mais aussi à l'extérieur.

Page 27 : « Toujours, c'était la même histoire, pensa Furlong, l'observant (son épouse): toujours ils continuaient mécaniquement, entreprenaient le travail suivant, sans une seconde de répit. Comment serait-ce, s'interrogea-t-il, s'ils avaient le temps de réfléchir et de faire une pause? Leurs vies seraient-elles différentes ou presque identiques - ou alors vogueraient-ils à la dérive ? »

Et puis, un jour, survient un évènement important dans sa simple vie. Et là il doit prendre une décision, rapidement : « Etait-ce possible de continuer durant toutes les années, les décennies, durant une vie entière, sans avoir une seule fois le courage de s'opposer aux usages établis et pourtant se qualifier de chrétien, et se regarder en face dans le miroir ?

… à quoi bon être en vie si l'on ne s'entraidait pas »

Je n'en dirais pas plus pour ne rien dévoiler, mais sachez que si, comme moi, vous êtes amateurs de textes « au cordeau », pas un mot de trop et pourtant une foultitude de réflexion sur le sens de la vie, si comme moi vous adorez les textes dans lesquels il ne se passe rien (mais qui pourtant nous inonde de tout), alors penchez-vous sur ce livre, et sur les autres de cette autrice.

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Ce roman, plutôt court, est touchant et facile à lire. Il emmène le lecteur dans les couvents de rééducation des années 1980. Bill, le personnage principal se trouve pris entre deux feux à ce sujet. Il ne devrait rien dire car cela ne le concerne pas et en même temps, il n'arrive pas à mettre ses convictions de côté. Il ne peut pas laisser les choses comme cela. Ce récit est simple mais ne laisse pas indifférent. Il m'a juste manqué un peu d'action dans le récit pour être vraiment accrochée. Claire Keegan explore des thèmes importants tels que la nature humaine et les relations. C'est une figure importante de la littérature contemporaine en Irlande, j'aimerais d'ailleurs beaucoup lire d'autres romans d'elle.

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On connait le scandale de ces établissements catholiques irlandais qui "accueillaient" des mères célibataires que la société préférait dissimuler aux regards. A mon avis, le propos de ce roman n'est pas tant de dénoncer ce système que de montrer qu'au milieu de tout cela peut émerger une conscience, en l'occurrence celle d'un homme, différent peut-être, mais assurément ni pire ni meilleur qu'un autre, mais qui refuse l'inacceptable, l'indifférence face à ces jeunes femmes à qui l'on refuse toute dignité humaine. Ce n'est pas une révolte, juste le geste simple et émouvant d'un homme qui se redresse. C'est un très beau roman, porté une écriture magnifique.
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Hiver 1985. C'est un hiver rigoureux et Bill Furlong, marchand de charbon, n'en fini pas de travailler pour ravitailler tous ses clients. Parmi eux, le couvent de la ville. Au détour d'une livraison, il découvre une très jeune fille, sale, frigorifiée et perdue. Celle-ci a été enfermée dans le local à charbon.

Il y a de nombreuses rumeurs qui circulent sur les jeunes filles du couvent. Et l'épouse de Bill et d'avis à laisser les problèmes là où ils sont. Mais lui… Lui, c'est un enfant dont la mère aurait pu, elle aussi, être recueillie par les religieuses. Alors, il fera un choix.

J'ai aimé la douceur que l'autrice a su distiller dans ses mots. Cet ouvrage aurait pu être dramatique, angoissant. Mais Claire Keagan a choisit que l'horreur était suffisante et qu'il n'était pas nécessaire d'en rajouter une couche.

Même s'il s'agit d'une oeuvre de fiction, cette histoire s'inspire de celles de milliers (plus de 10 000) de filles, mères et bébés ayant subi la maltraitance des blanchisseries des couvents. Ces actes étaient financés par l'Eglise Catholique et le gouvernement Irlandais.

Révoltant.

Malgré ça, ce texte est empli de douceur, d'espoir.

Un coup de coeur !
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Un portrait d'homme bien tous tous rapports, marié, père attentif et travailleur. Un honnête homme qui pourrait rester dans le rang, mais cette vision qu'il a en livrant du charbon, cette jeune fille gisant dans ses souillures, le fait basculer dans ses retranchements. Malgré ce qu'il risque, il suit sa conscience.

Un roman social plein de pudeur et de justesse.




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Un court roman plein d'humanité, de douceur; Bill Furlong est bien conscient que lui a eu de la chance, fils d'une mère célibataire en Irlande, et devenu par ses efforts un homme assez aisé, dans une Irlande des années 1980 en proie au chômage. Une épouse, six filles bien élevées, Noël approche, l'ambiance est aux réjouissances. mais il découvre qu'en ville des jeunes filles sont utilisées à de durs travaux ménagers et enfermées entre les murs d'un couvent. Bien sûr l'affaire de ces jeunes femmes dont les bébés étaient 'récupérés' est bien connue, mais Claire Keegan l'aborde de façon lumineuse, sobre et sensible.
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J'ai débuté ma lecture de « ce genre de petites choses » avec un a priori très favorable.
J'avais été impressionnée dans « les trois lumières » par la capacité de l'auteure à rendre le lecteur proche de ses personnages avec des descriptions bien pensées et des émotions ressenties malgré un récit très court.
De plus, j'apprécie les romans qui abordent des faits réels, notamment historiques, dont je n'avais pas connaissance et qui m'incitent à faire quelques recherches complémentaires sur le sujet comme cela a pu être le cas fin 2020 pour « nickel boys » de Colson Whitehead. Dans « ce genre de petites choses », Claire Keegan dénonce les institutions catholiques, admises par les pouvoirs publics irlandais de la « blanchisserie Madeleine », dans lesquelles des femmes rejetées par la société, notamment pour avoir enfanté hors mariage, étaient enfermées et contraintes de travailler dans des conditions très difficiles, et dont le dernier établissement a fermé en 1996.
Dans « ce genre de petites choses », le personnage principal, Bill Furlong, qui n'a jamais su qui était son père, est parvenu à être respecté, à se marier, à avoir cinq filles bien éduquées et à diriger une entreprise de vente de bois et charbon, grâce à l'aide apportée par Mrs Wilson, qui employait sa mère. Quand il découvre à l'approche de Noël ce qui se passe réellement dans le couvent de la ville, l'exploitation des jeunes filles et quand l'une d'elles demande son aide, il décide de réagir quelles qu'en soient les conséquences.
Claire Keegan interroge à nouveau sur les marques laissées par l'enfance et met en avant ceux qui agissent, dans la mesure où ils le peuvent, pour aider les autres. Elle parvient ainsi à faire ressentir beaucoup d'émotions dans ses récits.
En revanche, si je trouvais dans « les trois lumières » que les doutes sur l'évolution de la situation apportaient encore une autre dimension à l'oeuvre, dans « ce genre de petites choses », j'aurai aimé suivre un peu plus longtemps Bill Furlong pour connaître les conséquences de ses choix.

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Les couvents de la Madeleine sont des institutions catholiques qui « accueillaient » des filles et des femmes, dont certaines étaient enceintes, rejetées par la société parce qu'elles étaient soi-disant de moeurs légères. Elles travaillaient dans les blanchisseries des établissements où elles étaient exploitées, malnutries, battues... Elles furent nombreuses à mourir prématurément ainsi que leurs bébés.
Par le biais de la fiction, c'est le destin de l'une d'entre elles que nous raconte Claire Keegan.
L'intrigue se déroule à New Ross, l'une des dix villes irlandaises où se trouvait un couvent. En cet hiver glacial de l'année 1985, Bill Furlong, propriétaire d'un dépôt de bois et de charbon, ne chôme pas.
« Furlong était parti de rien » écrit Claire Keegan. Sa mère lui donna naissance alors qu'elle n'avait que 16 ans. Au lieu de la renvoyer, Mrs Wilson, chez laquelle elle était domestique, « lui dit qu'elle devait rester ». Elle participa même à l'éducation de l'enfant. La vingtaine venue, ce dernier épousa Eileen avec laquelle il eut cinq filles.
Père, mari et patron comblé, Bill ressent néanmoins un manque et s'indigne de la pauvreté qui l'entoure. Lui qui s'est hissé du statut d'orphelin de père à celui de chef d'une entreprise florissante. L'aide qu'il a reçue lorsqu'il était plus jeune, il aimerait la rendre.
C'est la découverte d'une résidente du couvent qui lui en donnera l'occasion.
A la manière d'un conte de Noël, Claire Keegan décrit le cheminement d'un homme ordinaire qui a « le courage de s'opposer aux usages établis » et à l'hypocrisie de la majorité des catholiques qui renient les préceptes du Christ au nom de la bien-pensance.
Comme le rappelle l'auteure, « la dernière blanchisserie (…) a été fermée en 1996 » et « il a fallu attendre 2013 pour que le gouvernement irlandais (…) présente des excuses ». Terrifiant.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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🌲 “Tant de choses avaient une façon de paraître plus belles quand elles étaient un peu à distance.”

🌲 En cet hiver 1985, le froid et l'obscurité enveloppent la petite ville d'Irlande du Nord dans laquelle vivent Bill Furlong, sa femme et leurs cinq filles. Furlong possède une petite entreprise de bois et de charbon et, comme à l'accoutumée, c'est lui qui s'occupe de fournir le village en combustibles pour subsister au froid, ce qui lui confère une popularité et une admiration certaines. Un jour, alors qu'il se rend au couvent, cette institution dont la renommée n'est plus à faire, il s'approche d'un cabanon et entend du bruit... S'attendant à découvrir un animal prisonnier dans le noir, Furlong est abasourdi lorsqu'il découvre une jeune fille, pieds nus et piètrement vêtue, dont le seul souhait est d'aller “se noyer” là-bas dans la rivière qui coule, indifférente au fil du temps et des événements qui se déroulent dans ce village aux allures si tranquilles ...

🌲 On dit du couvent que les Soeurs y font travailler toutes les jeunes filles de mauvaise famille, celles qui ont mal tourné, celles qu'on vendra plus tard, au sein de leur blanchisserie. Furlong est immédiatement acculé à sa propre enfance : lui-même né d'un père inconnu et alors que sa mère fut rejetée de tous, Mrs Wilson a toujours veillé sur eux dans son domaine. Dès lors, que faire ? Il est si simple de détourner le regard et de faire comme si de rien n'était, il suffirait d'oublier cet incident, cette malheureuse rencontre pour promettre à ses filles un avenir brillant, car on le lui fait remarquer, quiconque s'oppose au couvent aura des ennuis ... Tourmenté et bouleversé, Furlong sait pourtant quel choix il doit faire, quoiqu'il lui en coûte ... Alors, courage ou conscience, seul lui devra vivre avec les conséquences de ses (non) actes ...

🌲 Voici le premier roman de cette auteure que je lis, suite aux conseils prodigués par le Masque et la Plume, et je dois dire que c'est une merveille d'écriture. Tout est très délicat, très vrai et foncièrement empreint d'humanité. Une très belle découverte !
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Ce court roman d'une centaine de pages m'a fait penser à un conte de Noël.
C'est l'histoire d'un homme simple qui travaille dur pour sa femmes et ses 5 filles. La rencontre avec une jeune fille habitant au couvent vient lui rappeler sa propre mère et l'absence de son père.
Homme de cœur, il se questionne et l'auteur nous fait rentrer dans ce monde caché des blanchisseries. L’écriture est fine et simple. Une lecture délicate, un moment de plaisir simple
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