AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,38

sur 757 notes
Après un démarrage laborieux le temps de m'habituer à l'écriture dynamique, vivante et hachée de Maylis de Kérangal, j'ai plongé dans ce roman aux côtés de jeunes adolescents turbulents puis provocateurs dont on aimerait connaître le futur et d'un policier bonhomme dont on souhaiterait mieux connaître le passé.
Commenter  J’apprécie          100
Maylis de Kerangal fait partie de mes auteurs préférés: elle arrive à m'intéresser à La naissance d'un pont, à une mine, à la peinture décorative. Comme tout le monde j'ai adoré Réparer les vivants. Ici, elle me fait plonger avec des sales gosses et ne me donne pas envie de leur en vouloir; elle me fait désirer connaître ce coin de Marseille avec son écriture que j'apprécie beaucoup. Anecdote: je l'ai découverte pour un jury avec Dans les rapides et je n'ai pas aimé! Heureusement, j'ai persévéré!
Commenter  J’apprécie          100
On aurait très bien pu intégrer ce roman dans le genre polar, il en a la tonalité politique spécifique. Et ce regard critique sur des édiles qui consacrent leurs forces et leurs budgets à courir après des adolescents qui ne font de mal à personne, au détriment d'une lutte contre le grand banditisme, donne une valeur particulière à ce roman. Il y a bien une dénonciation des politiques démagogiques sarkozystes des années 2000 à l'encontre des jeunes délinquants et de leurs conséquences désastreuses, notamment lorsque le flic en charge de la sécurité littorale raccompagne le jeune Mario chez lui après une interpellation et un séjour au poste, et que ces deux personnes, que tout oppose, se rencontrent vraiment, qu'elles se découvrent mutuellement dans ce qu'elles ont chacune de fragile et de lumineux. Et même si ces instants, que je pourrais qualifier de fraternel, ne sont qu'éphémères, ils sont des démentis flagrants à ceux qui ne vivent qu'à partir de préjugés générationel, racial et social. C'est pourquoi je ne peux acquiéscer aux avis indiquant que ce récit ne présente aucun intérêt. Bien au contraire, il est un appel à mieux vivre ensemble.
Commenter  J’apprécie          100
Je n'ai vraiment pas compris ce roman, connaissant Marseille, j'avais pourtant envie de le lire. le sujet des sauts dangereux dans la méditerranée par une bande de jeune était pourtant un bon sujet, et le livre aurait pu etre bon en se concentrant sur ce thème. Mais pourquoi ces chapitres sur le commissaire de police au nom de série policière cliché, avec une écriture qui frôle en effet la parodie de roman policier, avec en plus le thème hors sujet de la prostitution des filles de l'Est qui arrivent à Marseille. Cela décrit un peu la face sombre de la ville avec le thème de la misère sociale des jeunes désoeuvrés et de la mafia mais bon.. je n'ai vraiment pas adhéré au style de l'auteur qui utilise trop de vocabulaire recherché et en fait trop, j'ai vraiment eu l'impression d'une écriture presque parodique. J'ai failli abandonner ce livre mais je voulais tout de même connaître l'issue de l'histoire mais cela ne m'a pas semblé abouti.
Commenter  J’apprécie          100
Décidement, les romans de Maylis de Kerangal me laissent une drôle d'impression. J'aime plutôt bien mais elle en fait peut-être un peu trop au niveau du style, avec l'accumulation de mots savants qui côtoient des expressions triviales.

Ce petit roman se lit bien, chronique de l'été d'une bande d'ados qui trainent dans une zone potentiellement dangereuse de la côte marseillaise. le commissaire Opéra les surveille, légèrement fasciné, tout en se consacrant à des surveillances de trafic plus mafieux. Jusqu'au moment où les autorités politiques lui demandent de sévir d'appliquer le fameux « tolérance zéro »…

Ce récit du temps qui passe, des petits riens, des amours adolescentes est un roman mineur mais agréable à lire.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
Commenter  J’apprécie          101
Il y a la bande des p'tits cons de la corniche.
Moineaux dépenaillés, frondeurs, crasseux, joyeux, tapageurs.
Ils s'ébrouent, paradent, défient la mort et le monde quelques heures chaque jour, sauts de l'ange sur tremplin de roche à flanc de falaise, mordre le ciel à pleines dents, tomber dans la gueule noire et baveuse de la mer.

Il y a le commissaire Opéra qui observe les piafs en perdition, attendri, agacé, asservi par le sucre, la vodka et un coeur d'artichaut.

Il y a surtout la plume de Maylis de Kerangal.
Feulement de jungle, fracas d'orage, trépidations tam-tam, danse cannibale.
Une course ventre sur le sol, grimpée le long des troncs, voltige en bout de liane.
Rythmée, ramassée, chaque mot sélectionné, agencé, bousculé, visée laser d'une acuité étourdissante, à bout de souffle de la première à l'ultime ligne.
Commenter  J’apprécie          105
Comme bien souvent lorsqu'un livre m'éblouit, l'envie de connaître le reste de l'oeuvre de l'auteur s'impose à moi, quoi de plus normal ? C'est comme ça que je me retrouve avec un ou deux Jérôme Ferrari, un Maylis de Kerangal, un Zadie Smith, un Russell Banks et bien d'autres qui attendent que je n'aie rien de plus tentant à lire, ce qui n'arrive pratiquement jamais. En effet, il y a bien des raisons pour lesquelles je n'avais pas eu envie de lire ces romans « d'avant » parus quelques années plus tôt que celui qui m'a emballée… Bref, de temps à autres, je m'emploie à en lire un tout de même…
Corniche Kennedy, voilà qui situe tout de suite le roman sous le soleil de la cité phocéenne, le long de la route qui serpente en contrebas de la colline de Notre-Dame de la Garde, en direction de la plage du Prado. C'est là qu'un groupe d'ados se retrouvent, venus à mobylette des quartiers nord ou de banlieues un peu plus résidentielles, pour bronzer, bavarder, se tourner autour, et surtout épater les autres en sautant de rochers de plus en plus élevés. Jusqu'à l'arrivée d'une fille qui, sans le chercher vraiment, perturbe un peu l'équilibre du groupe. Jusqu'au jour aussi où le commissaire Sylvestre Opéra est chargé de mettre fin à ces jeux dangereux.
Tout d'abord mon sentiment a été de frustration à la lecture des premières pages, les phrases, toujours aussi longues, tournant un plus à vide que dans Réparer les vivants. Sans compter quelques formules m'ont hérissé comme « une vie bigger than life » qui m'a donné envie de crier au secours ! Sinon, le style est tout de même éblouissant, hypnotique, étourdissant même : à ne pas lire en haut d'une corniche en cas de vertige. Les personnages ont de l'épaisseur, et la construction, bien faite, donne envie de tourner les pages jusqu'au bout. Bon, ce n'est pas très long à lire, et c'est très bien comme ça. Ce n'est pas le coup de coeur de Réparer les vivants, mais il s'en dégage une séduction qui perdure après la lecture, quelque chose de solide et d'incontournable comme le rocher, de léger et vibrant comme l'air…
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          101
J'ai surtout aimé la justesse des personnages.
Je ne suis pas un connaisseur des bandes de pré-ados de banlieue ni des flics dépressifs-mais-passionnés-par-leur-métier (encore que cette dernière espèce, surreprésentée dans la littérature produite de mon vivant, finisse par me sembler familière). N'étant pas connaisseur je reconnais que ce sentiment de la justesse est tout subjectif. Mais c'est (de Proust à Bretécher) une de mes sensations préférées de lecteur : le "c'est tout-à-fait ça" qui fait de l'auteur par surprise "mon semblable, mon frère".
Et cette justesse ressentie de la description des personnages, de leurs interactions, m'a permis de les aimer à ma manière, compassionnelle peut-être. Et donc de m'intéresser à cette histoire, menée efficacement, avec un crescendo bien construit, jusqu'à une fin habile qui évite les écueils que j'imaginais.
Le récit n'est pourtant pas linéaire, puisque présenté de deux points de vue (pas complètement opposés : entre le flic et le possible futur voyou il y a des points communs), et contenant des incises dont une au moins reste mystérieuse (jusqu'à une relecture?).
Donc j'ai trouvé Maylis de Kerangal habile, mais habile pour me toucher sans artifices grossiers, efficace comme dans "naissance d'un pont" qui m'avait séduit malgré mes a-prioris.
Il y a quelques portraits qui me semblent excessifs, faciles, mais ce sont ceux de personnages subalternes pour le récit, pour lesquels un peu d'ironie ne nuit pas.

Et pour en savoir plus sur le sujet traité, voyez les autres critiques.
Commenter  J’apprécie          90
Je connaissais déjà Maylis de Kerangal par "Naissance d'un pont" et j'ai voulu lire un autre roman d'elle, plus ancien, "Corniche Kennedy". Ce livre est assez court, son écriture est alerte. J'y ai surtout retrouvé la "marque de fabrique" de l'auteure: son style très particulier. Dans le récit, écrit au présent, tout s'enchaine avec de longues phrases et sans dialogue introduit par des guillemets. de plus, j'ai reconnu sa verve "luxuriante", parfois intarissable, qui pourrait fatiguer certains lecteurs mais qui parvient à m'accrocher. J'avoue cependant que, au premier quart de bouquin, j'ai un peu renâclé devant les longues descriptions des lieux et des personnages, précédant l'action proprement dite.

Le récit est centré sur une petite bande de jeunes adolescents marseillais. Ils ont pris l'habitude de s'installer en un point particulier de la corniche et de sauter dans la mer depuis des plongeoirs naturels haut perchés. Les sauts étant dangereux, la police veut les interdire; c'est surtout Sylvestre Opéra (quel nom !), personnage haut en couleurs, qui est chargé de faire respecter l'interdiction. Trois jeunes se détachent dans cette petite bande informelle: Eddy Bégé (BG = beau gosse), Suzanne (la transfuge d'une famille bourgeoise voisine de la corniche) et Mario (le plus jeune, peut-être le plus attachant). On sent bien que Maylis de Kerangal éprouve beaucoup de tendresse pour ces très jeunes gens encore en-deçà du seuil de la vie adulte, qui sont tous en quête de repères, à la croisée des chemins, mais sans désespoir et sans cynisme. le lecteur aussi les trouve attachants et s'intéresse vraiment à leurs aventures, minuscules à l'échelle générale, mais essentielles pour eux. Je n'en dirai pas plus sur les péripéties qui sont narrées dans le roman; elles n'ont d'ailleurs rien de rocambolesque.

L'important, c'est ceci: le livre n'est pas simplement un exercice de style; il a vraiment une profondeur intéressante. On s'aperçoit ainsi que, à sa manière, "Corniche Kennedy" n'est pas moins ambitieux que "Naissance d'un pont". Je recommande donc ce roman qui sort de l'ordinaire.
Commenter  J’apprécie          80
Maylis de Kerangal.
M A Y l'I S d'E K E R A N G A L.
Son nom à lui seul me caresse le palais. Essaie. Dis-le lentement à voix haute. Maylis de Kérangal.
Ce nom pourrait presque me suffire. Si ce n'est que je sais vers quels délices il me mène, alors je ne me contente pas de le dire. Je lis ce qu'il y a sous sa plume. Avec délectation.

Maylis de Kerangal enrobe toujours un espace défini de ses mots si habilement choisis. le chantier d'un pont, les wagons d'un train et cette fois, une plate. La Plate.

Elle pose le lieu et toi tu n'as plus qu'à observer ce qu'il s'y passe, au rythme de ses longues phrases charnues qui t'empêchent presque de respirer parce que tu aimes les gravir sans presque jamais t'arrêter comme on escalade une montagne pour mieux voir ce qu'il y a derrière.
Lien : http://ausautdulivre.blogspo..
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (1451) Voir plus



Quiz Voir plus

A l'abordage : la mer et la littérature

Qui est l'auteur du célèbre roman "Le vieil homme et la mer" ?

William Faulkner
John Irving
Ernest Hemingway
John Steinbeck

10 questions
507 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , mer , océansCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..