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3,74

sur 4020 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme une envie - en déposant ce bouquin - de traverser les Etats Unis dans une vieille caisse avec une machine à écrire et une bouteille de bourbon dans le coffre. D'avoir Ginsberg, Neal et Burroughs comme potes. D'écrire, de jacter et de picoler. Puis surtout de quitter son job et de partir sur la route. ( pas celle de Black M hein )
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Fin des années 1940, Amérique du Nord.

Sal, ancien soldat, est étudiant et prépare l'écriture d'un livre. Il se laisse convaincre par le projet fou de son ami Dean Moriarty, désireux de prendre la route jusqu'à San Francisco. Des milliers de kilomètres en perspectives. Rien n'est organisé. Ils n'ont pas un sou. Alors, ils dorment n'importe où, gagnent de l'argent sur la route, vivent d'amour, de bière et de musique, au jour le jour. Les deux amis se posent en fonction du moment. Drogue, alcool et sexe sont au programme, le tout au rythme du jazz dans une Amérique d'après-guerre.

"J'ai connu Dean peu de temps après qu'on ai rompu ma femme et moi. J'étais à peine remis d'une grave maladie dont je n'ai rien à dire sinon qu'elle n'a pas été étrangère à cette lamentable et déprimante rupture, à mon impression que tout était foutu. Avec l'arrivée de Dean commença le chapitre de ma vie qu'on pourrait baptiser 《ma vie sur la route 》".
A travers un personnage qui lui ressemble, l'auteur nous conduit dans un road-trip à la recherche d'un idéal et d'un quotidien sans contraintes.

Jack Kerouac est à l'origine du mouvement de la "Beat Generation" avec ce roman s'inspirant de son expérience personnelle sur les routes américaines. C'est l'histoire d'une insouciance, d'un retour au source, d'une génération de "l'instant" avançant sans but précis.

Dans cette lecture, on rencontre des personnages qui semblent perdus, traversant les états au gré des envies. Ce sont des rebelles dans l'âme, des jeunes opposés à la guerre, anti-conformistes, usant et abusant de tous les excès. C'est le début du mouvement hippie. Jack Kerouac semble s'identifier à Sal. Il a fait le même voyage avec ses amis et a mené cette vie de bohême sur la route, plusieurs fois.

Ce roman parle aussi d'une Amérique des grands espaces. Des paysages grandioses aux routes escarpées, on traverse les Etats-Unis d'Est en Ouest, de New-York à San Francisco, en passant par Denver, aux villes de l'Iowa. Entre l'agitation des villes qui ne dorment jamais à l'Est, le silence et le clame de l'Amérique profonde et la liberté du côté du Pacifique, on se ressource du côté des ranchs perdus, on se perd dans les grandes villes bondées et toujours en activité, on erre dans les bars douteux. L'auteur nous propose un livre sur une jeunesse des années 1960 à l'aube des grands changements.

C'est le roman d'une génération qui cherche peut-être un sens à son existence et à revenir à l'essentiel.

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Amis de la “Beat Generation” bonjour.
Aller de New York à San Francisco en passant par Denver ou Salt Lake City puis revenir à New York pour voir des amis embarquer pour l'Europe.
Sauter sur la plateforme d'un train de marchandises, faire du stop, emprunter une voiture ou un bus Greyhound.
Partir découvrir le monde plutôt que de s'enfermer dans la bien pensance et conformisme d'une carrière toute tracée.
Puis sur un coup de tête et avec trois dollars en poche , aller voir à quoi ressemble Mexico.
Quitter sa femme, sa mère, sa copine d'un soir tant l'appel de la route est plus fort et lui promettre de revenir bientôt.
Écouter à la radio Billie Holiday, Lionel Hampton et Charlie Parker tout en roulant à fond sur le bitume.
Faire la tournée des bars pour finir sur le banc d'un square.
Avoir pour potes Neil Cassady, William Burroughs ou Allen Ginsberg, les écrivains de la contre-culture.
S'habiller de chemises violettes, de pantalons troués et n'en avoir rien à foutre.
Refaire le monde jusqu'à 5 heures du matin sur un canapé bien déglingué.
Se griser de vitesse, de filles, d'herbe et de bière.
Traverser maintes fois ce pays de part en part sans savoir au fond pourquoi car ce qui compte, c'est davantage le chemin que la destination.
Et enfin, jeter en trois semaines ce texte mythique sur un rouleau de papier de 36 mètres.

Lors de mon road-trip aux Etats-Unis, tout juste âgé de 18 ans avec un sac à dos et un forfait illimité Greyhound dans ma poche, j'ai croisé plusieurs fois le parcours de Kerouac : à New-York, San-Francisco, Los Angeles, Salt-Lake City, dans le Nevada, le Wyoming, l'Arizona ou le Nouveau Mexique. Autant dire que ce récit me parle même si j'ai été quelque peu dérangé par certains propos datés sur les femmes et les homosexuels en particulier. J'ai adoré les passages consacrés à la musique. Je ne me reconnais pas plus que ça dans la beat generation ou le mouvement hippie qui lui a succédé mais il a incontestablement exercé une influence sur une partie de ma vie et de ma génération et l'appel de la route est chez moi toujours bien présent. Une phrase tirée d'une autre lecture me revient à cet instant : “et même si on ne rattrape jamais le temps perdu, on peut décider de ne plus en perdre”.

Challenge MULTI-DÉFIS 2022.
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Je n'avais jamais eu particulièrement envie de lire Sur la route. le manifeste de la beat generation, ce n'était a priori pas trop mon truc. Et pourtant, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, et surtout à découvrir son histoire, car je l'ai lu dans l'édition du rouleau original (the original scroll), donc avec tout un appareil éditorial et avec les vrais noms des protagonistes dans le texte. Je trouve que cela ajoute à la force du roman.
J'ai aussi beaucoup aimé l'écriture de Jack Kerouac (comme en témoigne le nombre de citations que j'ai eu envie de partager sur Babelio), avec notamment un mélange de passages très poétiques et de style familier, le tout dans un rythme inspiré par le jazz.
On ne s'étonne pas non plus en lisant ce roman que Kerouac ait écrit une biographie de Rimbaud, car on y trouve une éloge du vagabondage qui fait penser à Ma bohème, ainsi que des formes de dérèglement des sens à travers l'alcool, la drogue, la vitesse, le sexe, qui font d'une certaine manière penser à la lettre du voyant.
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Si vous avez déjà fait ce rêve fou furieux d'une voiture qui roule n'importe comment et qui vous entraîne sur la route que vous soyez au volant ou sur la banquette arrière, que vous soyez seul ou non, alors vous saurez conduire comme Sal Paradise & Dean Moriarty. Est-ce un rêve ou un cauchemar le fait de perdre tout contrôle sur la route, de galoper à tombeau ouvert comme un cheval fou, d'être sur le point de chavirer dans le fossé mais de toujours, s'en sortir vivant ?
Si vous voulez vivre l'expérience à fond, n'hésitez pas à lancer dans la voiture quelques morceaux de jazz, de mambo, et puis foncez dans le talus ou jouez à éviter les voitures à contresens sur une route cabossée tout en étant défoncés et roulez jeunesse ! Profitez-en avant d'être bons pour la fourrière mais choisissez bien votre route et assurez-vous que la route soit ou ne soit pas la destination.
*Pour ma part, si je devais choisir une route, j'éviterais la route 6 et la route 66. C'est trop dangereux les voitures surtout quand ça se conduit tout seul. Autant voyager à pied et faire le PCT ou l'AT (Plutôt le PCT pour voyager du Mexique jusqu'au Canada).
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SUR LA ROUTE : L'ORIGINAL

"J'ai souvent entendu les gens parler de Sur La Route avec une pointe de frustration, voire de déception. Pour une oeuvre emblématique que la planète entière se devait de lire, symbole de toute une génération, le tout les laissait un peu sur leur faim. Nous avons été nombreux à nous satisfaire de la version censurée, ignorant alors qu'elle l'était – et après avoir été bercés par le récit de Kerouac, il est temps de nous secouer un peu.

Cette nouvelle version, l'originale, telle qu'elle aurait dû être publiée, mettra une sacrée claque à ceux qui ont bien connu la première édition. D'abord, on oublie les pseudonymes. Tous les personnages sont présentés sous leur vrai nom. Leur sexualité n'est plus vaguement sous-entendue, mais exprimée à voix haute et sans aucune retenue. Les relations ne sont plus vaguement ambigües mais clairement définies, et les détails croustillants nous sautent à la gueule sans prévenir. Sans être prude et facilement impressionnable, le lecteur qui a connu la première édition aura quelques sursauts tout au long du livre, en réalisant ce qui se cachait vraiment sous les corrections de 1957.

Sur La Route fait toujours autant rêver, mais cette version bouscule encore plus l'imaginaire. La gentille image du road trip peinard entre potes se transforme en une aventure plus brutale, dont les limites s'effacent au fur et à mesure qu'on avance. L'absence de censure rend le tout plus « facile » à comprendre – non pas que ce soit une oeuvre compliquée – parce qu'elle élimine toute impression de flou, et rend le tout moins énigmatique, justement parce que tout est exprimé et que l'imagination du lecteur est beaucoup moins mise à l'épreuve. L'effort que l'on faisait avant pour deviner ce qui se cachait sous les allusions de Kerouac n'a plus de raison d'être et le tout se déroule sous nos yeux sans que nous ayons à aller chercher les détails ailleurs.

Cette édition se savoure donc avec cent fois plus de force, de plaisir et d'intensité que la version censurée, pour toutes les raisons évidentes. Et ceux qui n'ont pas été convaincus par leur première lecture trouveront peut-être leur bonheur dans le rouleau original. Ne serait-ce que pour le plaisir de redécouvrir une oeuvre qui a tant circulé, et qui a tant fait parler. C'est un nouveau classique, une nouvelle référence, il y a l'avant et l'après rouleau original et notre génération a la chance de pouvoir passer de l'un à l'autre.

Les fans de la première heure s'amuseront, comme moi, à faire une lecture comparative en parallèle. Jongler entre les deux éditions devient alors une sorte de jeu de piste, et permet de mettre en relief les grosses différences entre les deux versions."


Etonnant!

Merci à Lucrèse 1 pour avoir attiré mon attention sur cet original (de 30 m de long, en feuilles de papier japonais collées les unes aux autres)
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De retour au pays après les ravages de la seconde guerre, Sal Paradise ( Jack Kerouac ), le narrateur, a du mal à du mal à trouver sa place. Il fait la connaissance de Dean Moriarty ( Neal Cassady ), un jeune type, un peu exalté, qui lui fera goûter aux plaisirs de la route, et l'encouragera à parcourir l'Amérique, d'est en ouest, du nord au sud, jusqu'au Mexique.

Nous suivons, les voyages de Sal comme un hymne à la vie la plus simple, au-delà de toutes considérations pathétiques sur la pauvreté ou la folie.
Le style "prose spontanée ", toujours enjoué, rythmé par le be bop confère à ce grand livre sans véritable intrigue un attrait particulier dans cet enchaînement de "hasards objectifs" si chère aux surréalistes.

Une fois la dernière page terminée reste en mémoire cette phrase :
«Les seuls gens qui existent sont ceux qui ont la démence de vivre, de discourir, d'être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller.»
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« Sur la route » est un voyage à travers les États-Unis. Un périple en stop, en bus, à pied, en Cadillac, en Ford, du Nord au Sud, d'Est en Ouest. Un périple remplit s'alcool, de jazz, d'amitiés fluctuantes et de rencontres brèves et mouvementées. Une course de folie dans un pays magique qui évoque toujours chez moi des images de grands espaces, de routes infinies et de motels perdus dans le désert.J'ai plongé avec bonheur dans cette fuite vers nulle part à cent à l'heure et j'ai envié l'insouciance de ces routards dilapidant leur jeunesse en échange de quelques moments d'éternité.
« Sur la route » possède indéniablement un souffle particulier ce qui explique l'aura exceptionnelle de roman. On comprend aisément qu'un tel livre peut faire chavirer plus d'une âme en quête de liberté et d'intensité et même si l'expérience comporte sa part d'ombre, elle attire immanquablement le lecteur vers des horizons lointains.

« Nos bagages cabossés étaient de nouveau empilés sur le trottoir ; nous avions encore bien du chemin à faire, mais qu'importait, la route, c'est la vie. »
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Il n'est jamais simple de s'attaquer à la lecture d'un livre culte comme "Sur la route" le road trip légendaire de Jack Kerouac, fondateur de la Beat Generation.
Et bien voilà c'est fait avec plaisir car j'ai eu la chance de trouver une version audio à la bibliothèque en complément de mon livre numérique. Lue et mise en musique par quatre jeunes acteurs de la Comédie Française dans une forme proche du spectacle vivant, cette version sonore électrique rend passionnant ce manifeste de l'écriture spontanée qu'est "Le rouleau original".
Comme ce sous-titre l'indique, la forme du texte est hors norme puisque Kerouac écrit d'une seule traite ce texte tapée à la machine en 1951, sans paragraphes, en deux semaines et demie, sur un rouleau de télex de trente-cinq mètres (qui est aussi une métaphore de la route). Je pensais donc qu'il était difficile à lire pour cette raison. Pas du tout, du moins avec la version audio.

Roulez jeunesse !
L'écrivain américain raconte une virée insensée de potes alcooliques et drogués qui prennent la route dans tous les sens, entre New-York, Détroit, San Francisco, la Nouvelle-Orléans et même le Mexique. Ils cherchent à échapper au vide et à une société dont ils pensent qu'elle ne leur apporte rien. Pied au plancher, le souffle tendu, un monde s'ouvre à eux, leur donne un sentiment de liberté à travers la poésie de kilomètres avalés sous les roues des voitures.
Dans le souffle d'une écriture rythmée comme le jazz, Jack semble le plus raisonnable de la bande, celui qui immortalise les délires des voyous de la Beat. Il écrit sur le sexe, la drogue, adule le viril et violent Neal Cassady, côtoie la folie de William S. Burroughs et d'Allen Ginsberg mais n'oublie pas d'envoyer une carte postale à sa mère.
Pour autant, dans la confusion mentale de cette vie à toute allure, il y a un rapport aux filles trop souvent machiste (des poules bien juteuses qu'ils essaient de se faire !!!). C'est le bémol que je mets à cette approche de l'écrivain qui perçoit la route comme une précieuse alliée parce qu'elle nourrit son inspiration mais aussi parce que le simple fait de se déplacer entraine un changement d'état d'esprit, offrant de nouvelles perspectives.

Il faut dire que Jack Kerouac a toujours eu conscience qu'il viendrait bousculer la littérature. D'ailleurs, il semble avoir transformé la vie de nombreux lecteurs surtout s'ils l'ont lu jeunes (ce qui n'est pas mon cas) car "Sur la route" se lit fenêtres ouvertes et décoiffe allègrement.


Challenge Pavés 2023
Challenge Multi-défis 2023
Challenge XXème siècle 2023
Challenge XXème siècle illimité
Challenge BBC illimité
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Cela faisait de nombreuses années que j'avais l'intention de lire ce livre-culte, mais à force de repousser l'echeance, ce n'est que maintenant que je viens de le faire.
Je viens de tourner la dernière page avec une pointe de regret : non pas de le terminer, ce livre, mais de ne pas l'avoir lu plus tot.
je pense sincèrement, que même si j'ai beaucoup apprécié la lecture de Sur la Route, je l'aurais encore plus aimé à une époque de ma vie où seul comptait le moment présent.
Comme l'écrit fort bien Nastasia dans sa critique, ce livre est un état d'esprit et il souffle un formidable vent de liberté.
Il est d'ailleurs très difficile pour moi de faire la critique de ce livre inclassable , car que raconter à son sujet ?
Ce duo d'amis qui vont et viennent sur la route , le pied sur le champignon, nous emmènent au gré de leurs pérégrinations, d'est en ouest, du nord au sud...
Mais sur la Route n'est pas que cela evidemment...et sa réputation de livre-culte n'est pas usurpée selon moi.

Challenge ABC 2015/2016



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