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3,78

sur 967 notes
C'est un roman somme toute assez violent et dérangeant.

La couverture est sublime et très expressive, avec un regard pénétrant et cette ligne verticale qui fait penser à une fracture.

Le thème du suicide n'est pas un sujet que je voulais aborder mais on ne peut éviter constamment les sujets qui attristent.

Les autres sujets de violence me sont plus éloignés. Bien sûr que je sais qu'il y a la misère dans une partie du continent africain, que des gens meurent, que des génocides et autres actes violents sont perpétrés. J'ai aussi entendu parler des pirates, des enlèvements et je me doute bien que les gouvernements négocient des accords secrets… mais, comme pour le docteur Kraussman ce sont des sujets abordés au JT que j'évite surtout avec les enfants autour de moi… J'ai aussi du mal a aller à Visa pour l'image, expo de photos reportages qui témoigne de tout ces exactions…

On en revient aux thèmes bourreau / victime.

On y retrouve des hommes qui tombent des nues face aux choix des femmes. Je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle avec « l'attentat » où le narrateur n'a rien vu venir… où il ne comprend pas les choix de son épouse… ainsi que le fait que les deux hommes soient médecin.

On y aborde aussi le thème de l'initiation. Blackmoon (Chaolo) disciple de Joma (le tailleur/ poète). Tout deux vont subir une métamorphose, mais est-elle irréversible ?

Yasmina Khadra aime ses personnages, il n'élimine que les êtres irrécupérables.

Un européen aurait-il pu dire ce que l'auteur écrit ? Ne lui aurait on pas tombé dessus à bras raccourcis ? [blog]
Lien : https://latelierderamettes.w..
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J'ai emprunté ce livre un peu au hasard : je n'avais plus rien à écouter dans ma voiture, alors pourquoi pas celui ci.
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire, toute la première partie m'a laissé totalement sans réaction.
Puis arrive l'Afrique, et là j'ai été emporté par le récit. J'étais inquiète, stressée et plein d'espoir. Je voulais tout savoir : comment cela pouvait il arriver, pourquoi ces gens agissent de cette façon, quand ce sera fini... toute mes questions n'ont pas été satisfaite, mais je pense que ce roman m'a laissé un peu entrevoir ce que pouvait être la vie dans certaines partie de ce continent.
Et la dernière partie : le retour en Allemagne... c'était encore en trop pour moi.
Une lecture en mi teinte.
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Ayant peu lu en juillet, ayant l'esprit bien occupé début août par mon emménagement, sans compter les températures invivables, j'ai voulu opter pour un livre que je pressentais captivant, avec quelques péripéties, bref, l'inverse de ma lecture précédente, L'ingratitude de Ying Chen. Et une histoire de prise d'otage me semblait pas mal.

J'ai été globalement entraînée par ce récit, mais il reste avant tout très contemplatif. Ce n'est pas un tort à mes yeux et ça ne m'a heureusement pas empêché de lire avec fluidité. Je remercie la première partie qui, même si elle est finalement plutôt introductive, est d'un dynamisme qui facilite la progression dans le récit.
Cependant, ne nous mentons pas : c'est la partie africaine du roman qui me restera en tête. A travers les yeux de Kurt, nous expérimentons la captivité. Une sensation d'accablement pesant m'est tombée dessus. Ce poids naît de plusieurs facteurs. de la canicule assommante et du soleil aveuglant qui brûle le pays (pour le coup, le moment de ma lecture – début août – était bien choisi). de l'enfermement et de la répétition laborieuse des jours et des nuits. de la misère qui tranche si violemment avec le quotidien jusque-là aisé du narrateur (et du mien). de la bêtise aveugle, de la violence.
Pourtant, parmi les pirates, des personnalités se dessinent, plus complexes, comme des fulgurances, des espoirs fragiles à accorder en faveur de l'humanité. Des fragilités, des sensibilités, des rêves et des convictions dissimulées derrière les armes et les injures. le mal n'est plus si absolu, on se prend à rêver d'un changement, d'une évolution, même si le sang, la sueur et la crasse de la souffrance et de la mort restent omniprésents.
Le récit terrible de deux cultures qui s'entrechoquent, se brisent, tentent parfois de communiquer. Parfois un émerveillement réciproque, une esquisse de compréhension, un élan d'admiration ; parfois l'incompréhension méprisante, la rancoeur des années passées, la haine dévorante.

C'est aussi une longue introspection pour Kurt. Ce voyage devait être thérapeutique, il sera aussi traumatique que ce qui l'avait poussé à partir. le besoin de comprendre, de se comprendre, de comprendre l'autre. L'autre, ce n'est pas seulement les Africains, mais aussi sa femme et son suicide incompréhensible. Un lent cheminement, des rencontres marquantes – Blackmoon le lunatique, Joma l'enragé, Bruno l'excentrique marcheur de la brousse… – qui lui apprendront qu'on peut toujours remonter la pente, même après les plus atroces épreuves, et qui lui permettront de recommencer à vivre. J'ai toutefois eu la sensation que tout allait trop vite sur la fin, que la résilience de Kurt se fait de manière très brutale, comme s'il était temps de boucler cette histoire qui menaçait de tourner en rond.
Je dois avouer que les personnages qui gravitent autour de Kurt m'ont bien davantage fascinée que le narrateur. Impossible de nier la tendresse envers Bruno qui semble parfois être resté trop longtemps sous le soleil africain. Les personnages évitent tout manichéisme et sont source de fascination comme d'émotion.
Dommage peut-être que les femmes – à l'exception de sa femme, l'absente, celle qui par sa mort fait naître l'histoire – soient uniquement celles qui soignent, qui consolent, qui réconfortent, qui nourrissent, mais c'est une remarque post-lecture, cela ne m'a pas tant heurtée au cours de ma lecture. En revanche, la romance finale m'a parfois fait bailler d'ennui au bout de la dixième évocation de la beauté d'Elena (qui, accessoirement, est médecin, qui vit dans les camps d'Afrique depuis des années, et dont on peut supposer l'intelligence qui aurait peut-être pu aussi lui valoir les éloges du narrateur).

Et puis, il y a l'écriture de Yasmina Khadra. Me voilà assez partagée. D'un côté, je l'ai trouvée évocatrice, joliment imagée et puissante de justesse. Mais elle est aussi très lyrique, un lyrisme avec lequel elle chante les beautés de l'Afrique et de ses peuples (sans forcément tenter d'en atténuer les pires aspects et les plus macabres facettes). Et si c'était parfois très beau, c'était parfois un peu long tout en donnant épisodiquement l'impression que l'auteur se délectait lui-même du choix de ses épithètes.
Autre petit reproche, les grands discours placés dans la bouche de Bruno sur l'Africain. de la même manière que « LA femme » me dérange un tantinet, je ne comprends pas « L'Africain ». Alors que l'auteur s'évertue avec succès à tracer des portraits fouillés des principaux pirates, voilà qu'il donne l'impression que les Africain·es sortent du même moule sans jamais varier leurs réactions ou approches de la vie. J'avoue, je ne connais rien à l'Afrique et à ses habitants, mais je me dis que, de la même manière que je connais des Européen·es déterminé·es et d'autres défaitistes, il doit quand même avoir des petites nuances de l'autre côté de la Méditerranée.

Voilà bien des reproches finalement au sujet de ce roman. Pourtant, je vous l'assure, je l'ai lu avec plaisir, intérêt et fluidité. Disons que c'était une lecture pas désagréable dont les défauts, même s'ils m'ont parfois fait tiquer, n'ont pas freiné mon voyage africain.
Cependant, j'attendais mieux d'un auteur reconnu comme Yasmina Khadra et j'ose penser que ce n'était pas son meilleur. Je n'exclus pas la possibilité de me tourner vers un autre de ses romans un jour, alors avez-vous des suggestions à me faire ?
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Il faut savoir terminer un roman. le lecteur qui progresse au fil des pages s'interroge toujours sur l'épilogue. Quand on replace cet ouvrage de Yasmina Khadra sur le rayon de sa bibliothèque, on se dit qu'on y reviendra. Avec un sujet aussi grave, la fin ne déprime pas. Elle est un peu comme la flamme d'une bougie dans un univers de ténèbres. Fragile, mais obstinée. C'est une force dans la conception d'un ouvrage que de savoir le terminer sans pour autant laisser augurer de l'issue dès les premiers chapitres. Et si je commence par la fin, c'est que je m'y suis retrouvé sans m'en rendre compte, tellement le voyage a été absorbant.
La fin est une chose, mais le corps du texte en est une autre. Et là encore, cet ouvrage de Yasmina Khadra, c'est du généreux, du sincère, du bienfaisant. Quel plaisir de lire de telles pages de littérature, dans une langue de qualité.
J'avais découvert cet auteur avec " L'attentat". Je m'étais promis d'approfondir sa connaissance et le fais avec " L'équation africaine". Je confirme ma première impression, la conforte même. Cet ouvrage, plus encore que le premier, me subjugue par la qualité de la retranscription des sentiments, de leur traduction en mots, en phrases. Et Dieu sait si l'exercice est difficile. La colère, la révolte, la résignation, le découragement, l'indignation, la détresse, la déprime, l'irritation, le mal-être, l'humiliation, le lecteur se les approprie, les ressent à la place des héros. Mais curieusement jamais de haine. Comme si finalement, après l'avoir déprécié, déconsidéré, Yasmina Khadra révèle une foi souveraine en l'Homme. Et puis bien sûr, et heureusement, l'espoir, la jubilation. Même l'amour dont on perçoit le frisson, ses bouffées de sensualité, presque incongru, mais tellement troublant et tyrannique.
Pour avoir vécu quelques temps en Afrique de l'est, j'ai retrouvé dans ces pages la touffeur de l'air immobile surchauffé, le sable qui colle à la peau moite, la bouche douloureuse de sécheresse, le regard qui se perd sur ces étendues de sables et de roches volcaniques, l'usure du corps et de l'esprit sur les pistes rocailleuses quand chaque pas est un exploit.
Il y a certes de l'action dans ces pages, mais la richesse est surtout dans cette capacité à décrire et faire comprendre les états physiques et psychologiques, le ressenti, le vécu intérieur. J'ai retrouvé ce qui avait retenu mon intérêt chez cet auteur avec peut être encore plus d'acuité. Une force suggestive inouïe.
Placés dans un contexte contemporain, dans les soubresauts désordonnés des confrontations modernes, les protagonistes vont vivre des événements avec une intensité paroxysmique. Ils en connaissaient certes l'existence, mais de façon dérisoire, à la manière de l'Européen blasé qui se fait bourrer le crâne des malheurs du monde par les médias, sans savoir ce que cela recouvre réellement. Comme une fiction.
Mais aussi, à quoi sert la détresse si elle n'a pas de spectateur. Si elle ne peut pas éclater à la face du monde. de ce monde de nantis qui vivent dans le confort, abreuvé d'informations dont ils ne mesurent pas le poids de souffrance. Quand il ne reste alors aux êtres abandonnés que ce combat d'arrière-garde contre la mort en ultime bravade dédaigneuse. Là est la vérité du vivant sur terre.
Je me suis promis de relire cet ouvrage pour en capter toute la substance. On ne peut pas la percevoir dès la première lecture. Il n'y a aucune phrase superflue, aucune fioriture. Tout est vrai, lourd de sens. Même l'anecdote, quand au milieu de nulle part, lorsque le regard du novice ne voit que sable et cailloux, alors qu'il croit être seul au monde, surgit d'on ne sait où, comme de sous une pierre, un enfant au regard fixe, une femme décharnée, ployée sous le poids d'un bidon d'eau ou d'un fagot de bois. Ce n'est pas anecdotique en fait. C'est vrai. C'est le désert qui vit. C'est l'Afrique.
A lire et à relire sans modération.


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Excellent roman qui se dévore plus qu'il ne se lit.
Le style est clair, les descriptions et dialogues s'enchaînent à la perfection et vous vous retrouvez à la moitié du livre en un clin d'oeil. le talent de YK fait que ce roman passe même trop vite. l'histoire touche car au delà de la réflexion sur l'Afrique, elle pose aussi la question des destinées qui vacillent, suivant que l'on se trouve au mauvais endroit au moment ou le contraire, ou bien comment se relever d'un deuil, d'une épreuve...
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un roman d'une dure réalité dans notre monde tellement cruel mais qui recèle aussi tant de beauté ... Dur à lire, déroutant, qui nous confronte à des réalités que l'on ne peut ignorer et dont nous, occidentaux privilégiés dans notre Europe fortifiée et ô combien hypocrite, sommes responsables quoiqu'on en dise ...
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Une histoire qui prétend combattre les clichés sur l'Afrique, mais qui en est pleine, que ce soit au niveau des personnages que des décors. En effet, la blonde Allemande est forcément glaciale et inaccessible, tandis que la brune Espagnole est chaleureuse et sensuelle, celui qui porte des lunettes est plus sensible que les autres bandits, les vieillards sont dignes... Quant à Kurt, je n'ai pas pu m'y attacher et donc compatir à ses souffrances, à cause de son égoïsme - qui, en étant plus creusé aurait permis de créer le contraste avec son ouverture progressive aux autres ; mais elle est justement trop rapide pour être crédible, sans stade intermédiaire qui permettrait de l'expliquer. Plus qu'un égoïsme, c'est donc un narcissisme insupportable. Les bandits sont eux aussi bien trop effleurés pour être intéressants. On ne sait même pas s'ils sont terroristes, révolutionnaires...
Au final, un roman que j'ai trouvé prévisible dans ses rebondissements, avec des personnages clichés. Même les décors ne m'ont pas dépaysée, alors que l'auteur n'oublie ni le désert, ni le Kilimandjaro, ni la jungle...
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Ce n'est pas réellement un livre mais un tourbillon qui vous aspire dans cette Afrique des paradoxes, entre violence et envoûtement, atrocité et beauté, bestialité et profonde humanité, courage et lâcheté. Vous ne reprendrez votre souffle qu'après lecture de la dernière ligne. Un tourbillon de poésie aussi, les mots sont pesés, les expressions ciselées avec une précision d'orfèvre.

En voici les premiers et derniers mots :

» Lorsque j'ai rencontré l'amour, je m'étais dit, ça y est, je passe de l'existence à la vie et je m'étais promis de veiller à ce que ma joie demeure à jamais. Ma présence sur terre se découvrit un sens et une vocation, et moi une singularité. (…) »

» Vis chaque matin comme s'il était le premier Et laisse au passé ses remords et ses méfaits. Vis chaque soir comme s'il était le dernier Car nul ne sait de quoi demain sera fait ».
Lien : https://kalalou.wordpress.co..
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Cet auteur m'avait subjuguée avec L'attentat!!! Je me suis donc plongée dedans en étant convaincue.

L'auteur a toujours cette faculté de planter le décor en nommant des scènes simples mais efficaces. Les descriptions sont présentes et sans trop en faire.
Les événements se suivent mais manquent pour certains à être creusés. Mais c'était sans doute la volonté de l'auteur.
Le voyage en Afrique est plutôt bien dressé et l'on s'y croirait presque. Quelques passages montrent la dureté de l'histoire. le côté psychologique est dépeint mais peut-être trop succinctement.
Cependant, j'ai trouvé des longueurs dans l'action. Certains aspects sont comme un cliché (notamment les pirates), ce qui m'a fait prendre de la distance dans cette aventure.
Le retour à la vie quotidienne me paraît de trop même si cela influence le choix final.

Pas à la hauteur de l'attentat, malheureusement. du coup, une déception s'est dessinée.
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Après le conflit israélo-palestinien (L'attentat), la guerre en Afghanistan (Les Hirondelles de Kaboul) et celle en Irak (Les sirènes de Bagdad), Yasmina Khadra s'intéresse à la situation explosive de la Corne de l'Afrique, à la multiplication des actes de piraterie et des prises d'otages sur fond de crise humanitaire et de guerres civiles. Je me suis laissée emporter par la puissance des mots de l'auteur, ces mots rares et précieux dont il émaille toujours ses romans, par la poésie qu'ils dégagent malgré l'horreur qu'ils racontent, la douleur, le malheur, le désespoir, les violences, la guerre.

Hans, un industriel très riche, consacre une grande partie de son temps et de sa fortune à soulager les déshérités, quels que soient les continents où ils survivent. Cette fois la destination de son voilier est l'Afrique. Il invite son ami Kurt à venir avec lui. Celui-ci qui sombrait dans la dépression à la suite du suicide de sa femme, accepte la proposition.
Mais le voyage est brutalement interrompu par des pirates au large des côtes somaliennes, le navire est coulé et les deux hommes sont faits prisonniers. Hans est reconnu par les terroristes, il représente un otage de choix, une monnaie d'échange, alors que Kurt et les autres otages retenus ne représentent pas grand-chose.
Les conditions de détention sont affreuses : violences et malnutrition, c'est leur lot quotidien.
Ils savent que s'ils sortent vivants de cet enfer, leur vie ne sera plus jamais comme avant.

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