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EAN : 9781506721231
120 pages
Dark Horse (26/10/2021)
5/5   1 notes
Résumé :
A new, horrific detective series by Matt Kindt (Ether, Mind MGMT) and Tyler Jenkins (Grass Kings)!

A no-nonsense Secret Service agent and his new-age partner investigate a mysterious box known as the "Fear Case," which has appeared throughout history at sites of disaster and tragedy. Whoever comes into possession of this case must pass it on within three days or face deadly consequences. The agents must track down this Fear Case while staying one step... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'effet destructif de la peur
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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Il regroupe les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2021, écrits par Matt Kindt, dessinés et encrés par Tyler Jenkins et mis en couleurs par Hilary Jenkins. Les couvertures ont été réalisées par les époux Jenkins. le tome comprend également les couvertures variantes réalisées par Andrea Sorrentino, Duncan Fegredo, Francesco Francavilla, Laurence Campbell (*3), Wilfredo Torres, Laura Perez. Il comprend également 7 pages mettant en vis-à-vis la page crayonnée et la page encrée.

Winters et Mitchum, deux agents spéciaux du FBI sont en train de prendre un café, le premier expliquant au second comment déguster son café pour en apprécier tous les arômes. Son coéquipier lui répond qu'il n'y a pas de café qui puisse justifier un prix de huit dollars, et que cette odeur lui rappelle celle du café que prenait son père à trois heures du matin tous les jours, avant d'aller travailler. Il avait exactement la même odeur, celle du dur labeur et de la discipline. Ayant fini de savourer, ils sortent de l'établissement pour rejoindre leur voiture et se rendre au quartier général des services secrets de Los Angeles. Dans un bureau, ils se tiennent devant Martin, lui expliquant qu'il va recevoir le même cas que tous les nouveaux arrivants. Plusieurs centaines d'entre eux ont échoué à le résoudre dans l'année qui leur est impartie, mais eux sont tout proche d'y parvenir et il leur reste encore trois semaines. Cette affaire est effectivement une mallette ou un boîtier, la description fluctue un peu dans les archives qui remontent à la seconde guerre mondiale.

Ce que les agents Mitchum & Winters en savent, c'est que ce contenant recèle quelque chose de précieux, si précieux que cela a déclenché des guerres, si précieux qu'un grand nombre d'individus y ont laissé leur vie. Des cultes ont même été bâtis autour de ce boîtier. Durant la guerre, les Japonais l'ont remis aux nazis. On en a perdu la trace en Pologne. Il a été possible d'associer la présence de la mallette aux assassinats des années 1960, aux seigneurs de la drogue dans les années 1980. Elle a trouvé son chemin jusqu'à un culte du jugement dernier nommé Les Fovos, dans la partie sud de Los Angeles. Ils en ont eu la confirmation par un de leurs indicateurs qui a été retrouvé mort par la suite. Martin leur demande ce que contient la mallette. Ils répondent par quelques hypothèses éclairées, mais la réalité est que nul ne le sait. Ils se lèvent et répètent l'information : s'ils n'ont pas résolu ce cas d'ici trois semaines, ils passeront la main à Martin et à son coéquipier. Mitchum et Winters reprennent la voiture. le premier indique qu'il s'inquiète pour le second qu'il a l'impression que cette affaire est en train de lui monter à la tête. Puis il lui demande d'ouvrir la boîte à gants. Winters l'ouvre et y trouve un livre : Les 18 stigmates de Philip Verge. C'est le cadeau d'anniversaire de son coéquipier car ça va faire un an qu'ils ont commencé à travailler sur cette affaire.

Tout commence par une enquête et un mystère : retrouver une mallette qui contient quelque chose d'inconnu, et qui porterait malchance à ses propriétaires. Quatre épisodes, c'est court, et le scénariste met en place toute la mécanique dès le premier. La mallette passe de main : le propriétaire vient la remettre à une nouvelle personne en lui précisant le principe. Il ne faut pas l'ouvrir. Il faut la remettre à la personne qu'on haït le plus dans les trois jours. Si jamais la mallette n'est pas remise à la personne la plus haïe, elle se retrouvera entre les mains de la personne qu'on aime le plus. L'artiste va lui aussi droit au but : des dessins un peu esquissés avec des traits de contour comme réalisés au crayon noir, pas forcément jointifs ou réguliers, des aplats de noir pas francs, comme mal coloriés en noir, des représentations parfois un peu naïves ou esquissées dans certains endroits. Cette forme narrative qui ne semble pas peaufinée apporte une forme d'instantanéité et également un peu d'urgence à la lecture. On n'est pas dans la finasserie ou les détails décoratifs : le récit relève du vital, du primal. le lecteur comprend vite la pertinence du jeu de mots du titre anglais : c'est à la fois une mallette de la peur, et une affaire sur la peur éprouvée par les victimes.

Il est donc possible de lire cette histoire au premier degré, comme une véritable enquête, avec éventuellement une composante surnaturelle. Les deux agents spéciaux du FBI remontent la piste, en passant d'un indicateur à un autre : à trois semaines de la fin de l'année qui leur est allouée, ils se rendent à une villa où un crime vient d'être commis. L'épouse a tué son mari, elle a encore le couteau ensanglanté à la main, alors qu'elle se tient debout, habillée, dans l'eau de la piscine. le lecteur prend alors le parti de considérer les éléments en apparence surnaturels, comme des métaphores, comme la manifestation de déséquilibres mentaux qui perturbent le comportement des personnages, pouvant se transmettre de l'un à l'autre, ou plutôt un individu étant influencé par le comportement d'un autre. La narration visuelle fonctionne bien dans ce registre : des dessins descriptifs avec assez de détails pour montrer une réalité palpable et plausible. La morphologie des personnages s'inscrit dans le domaine réaliste, avec des tenues vestimentaires normales, correspondant au statut social et à la profession de chacun. L'artiste représente les décors très régulièrement, dans la plupart des cases même. Il sait trouver le point d'équilibre entre la précision de ce qu'il décrit, et l'épure n'intégrant pas d'éléments visuels non essentiels ou qui viendraient surcharger une case. Au fil des séquences, le lecteur peut déambuler dans les rues d'un quartier de Los Angeles en étant un peu derrière les deux agents spéciaux, s'assoir dans un bureau qui semble être une pièce totalement vide à part une table et des chaises, sans aucun élément distinctif, parcourir les différentes pièces d'une belle villa, jusqu'à la piscine, s'arrêter dans une station-service en plein désert, pénétrer dans la chambre d'un motel en bordure de route, observer l'appartement de Mitchum, puis celui de Winters. En cours de route, il se dit que ce premier degré ne permet pas d'expliquer une ou deux conséquences, ni le comportement d'une autre branche des services secrets.

Le lecteur peut alors considérer l'élément surnaturel comme un élément fantastique, plaçant ainsi le récit dans la littérature de genre. Bizarrement, ce n'est pas le meurtre ritualisé, ni des comportements relevant de la folie qui le convainquent d'adopter cette approche, mais un livre fictif. Pour fêter leur année passée ensemble sur cette affaire, Mitchum offre donc à son collègue, Les 18 stigmates de Philip Verge. Il y a là une double référence. La première constitue un hommage direct à Philip K. Dick (1928-1982), et à son livre le Dieu venu du Centaure (1965) dont la traduction littérale du titre original serait Les trois stigmates de Palmer Eldritch. Ce n'est pas la première fois que Kindt fait référence à cet auteur singulier. L'autre référence est interne à l'oeuvre de ce scénariste qui évoque régulièrement l'oeuvre de cet auteur fictif qu'est Philip Verge, dans des récits totalement indépendants. Ce clin d'oeil l'incite alors à jouer le jeu de la littérature de genre, et à prendre pour argent comptant qu'il existe la nature maléfique de ce que contient cette mallette et qui infecte les personnes à qui elle est remise. Pour la première occurrence, Jenkins réalise une case où il singe un dessin naïf d'une société antique, et c'est plus risible qu'ancien. Par la suite, ça fonctionne mieux, avec le cadavre dont la cage thoracique a été vidée de ses organes, avec Winters allongé sur son lit et subissant un cauchemar éveillé avec des tentacules beaucoup trop longs pour être naturels, ou encore cette image saisissante où des vapeurs semblent planer au-dessus des deux enquêteurs prenant la forme macabre d'un crâne.

Il s'agit de la troisième collaboration entre ces deux créateurs après Grass Kings (2017/2018) et Black Badge (2018/2019). le lecteur ressent qu'ils ont l'habitude de travailler ensemble et qu'ils sont en phase pour raconter leur histoire, comme si elle était réalisée par un unique auteur. le dosage de la densité d'informations visuelles et le degré de précision correspondent exactement aux besoins de la scène, y compris l'absence d'arrière-plans lorsque Winters prend une sévère dérouillée, ou au contraire les nombreux éléments de décors quand il revient chez lui, attestant d'une reprise de plain-pied dans la banalité et la normalité du quotidien. Progressivement, le scénariste joue avec la peur qui accompagne la mallette. Sur la base d'une trame d'intrigue très simple, il développe le thème de la présence de la peur comme émotion inéluctable et destructrice. L'énigme que représente la mallette incarne parfaitement ce sentiment de peur indicible, impossible à attribuer à une cause clairement définie. le récit passe ainsi d'une nouvelle convenue du genre Horreur, à la mise en scène des ravages occasionnées par une peur omniprésente de tous les instants. Il est possible d'y voir comme une réponse des auteurs à cette peur qu'a savamment entretenue le quarante-cinquième président des États-Unis pendant la durée de son mandat, ou d'autres démagogues comme lui.

Un récit court de plus charrié par le flot incessant de la production de comics dans ces années-là. Malgré tout, l'attention du lecteur peut être attirée par la promesse d'un récit d'horreur, ou s'il connaît déjà ces auteurs. Il se lance dans un récit très accessible du fait de sa simplicité et de sa linéarité, avec des dessins bien dosés pour raconter l'histoire. Il accroche au mystère un peu superficiel de la mallette. Il apprécie d'accompagner les enquêteurs dans des endroits variés. Il se laisse gagner par l'inquiétude irrépressible générée par les effets inéluctables de la mallette, tout en se rendant compte que lui-même doit bien vivre avec.
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Vidéo de Matt Kindt
La conclusion de la saga épique de l'immortel B., créée par Keanu Reeves, co-scénarisée par Matt Kindt (Folklords, Grass Kings) et dessinée par Ron Garney (Wolverine, Captain America), bientôt adaptée sur Netflix. Dans cet ultime tome de la trilogie, les anciens mystères sur les origines de notre anti-héros et son destin final sont dévoilés ! Alors que la fureur de B. se déchaîne, une nouvelle découverte promet d'apporter les réponses qu'il cherche depuis des siècles. Mais alors que l'équipe voyage pour enfin comprendre les mystères de la naissance de B., va-t-il atteindre son objectif, ou tous ses efforts auront-ils été vains ?
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