Lu en V.O.
Rose, une femme battue comme tant d'autres, embourbée dans un situation dont elle ne sait plus comment sortir, terrifiée par Norman, décide un jour de partir sur un coup de tête, de fuir cette terreur quotidienne et de partir loin vers une nouvelle vie.
C'est cette nouvelle vie qui va nous être racontée, la peur de ne pas pouvoir retrouver de situation normale, de ne pas la reconnaître quand elle se présente. Et puis bien sûr, la menace permanente que représente Norman.
Comme d'habitude avec le King, les personnages sont fouillés, attachants ou révoltants mais ils ne nous laissent pas indifférents. Sans qu'il ne se passe grand chose de fantastique dans un premier temps, je continuais sans relâche en attendant que la menace qui gronde d'abord au loin se rapproche sous la figure du monstrueux Norman.
Un King comme je les aime, qui me fait revenir peu à peu vers ses romans car il faut l'avouer, après une overdose pendant mon adolescence et un abandon total pendant de nombreuses années, il commençait à franchement me manquer.
D'un point de vue totalement personnel, non seulement j'adore le fantastique mais j'ai toujours été fascinée par les histoires de tableaux ou dessins vivants, de livres magiques, et j'ai été servie. Non seulement le tableau ne dessert pas l'histoire, mais il en renforce tous les sujets abordés certes de façon métaphorique, mais la symbolique y est tellement forte, pas besoin de croire en des monstres mythologiques pour croire en Norman. Et puis la description de certaines scènes relatives au tableau feraient justement de fantastiques oeuvres d'art.
Alors oui j'ai moi aussi trouvé certaines longueurs, le fait de raconter l'histoire systématiquement sous deux points de vue différents ne m'a pas dérangé mais trop de description tue la description, surtout arrivé un certain stade, on s'en fout on veut juste connaître la suite!
Et l'histoire d'amour, une vrai guimauve, et ça ça me gonfle...d'où l'étoile perdue.
Il n'empêche, pour moi ça reste un bon
Stephen King que j'ai apprécié en tant que tel mais aussi pour le sujet difficile qu'il aborde, et qui me donne envie de continuer dans la "redécouverte" de l'auteur.
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Petite note supplémentaire au sujet des symboles et de la mythologie, qui ne dévoilent rien de l'histoire mais qui enlèvent peut-être un peu de mystère.
Si je ne reviendrai pas sur les mentions de mythes évidents à la symbolique très forte comme le Minotaure, le labyrinthe, Ariane et son "fil", le fleuve Léthé, j'en ai aussi découvert d'autres que je connaissais peu voire pas du tout comme la symbolique de la grenade et surtout Dorcas.
Dorcas est un personnage biblique, une femme qui faisait entre autres des vêtements pour les donner aux plus démunis. Morte de maladie, elle sera ressuscitée par Saint Pierre afin qu'elle continue son oeuvre. Bien qu'elle soit un personnage biblique, Dorcas est son nom grec, sa version araméenne étant Tabitha, qui est aussi le nom de la femme de
Stephen King.
Bref, je pense qu'il y aurait pas mal à faire autour de toutes ses références et de leur interprétation consciente ou non, sans compter les clins d'oeil plus "populaires" comme le prénom choisi pour Norman, l'écrivain Paul Sheldon, ou la chanson "The Name Game".
Pour un peu je me croyais revenue en cours de littérature ou d'histoire de l'art! C'est peut-être pour ça que j'ai adoré cet aspect.