AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,32

sur 296 notes
5
53 avis
4
18 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
3 avis
Inspiré de David Copperfield, mais retranscrit dans les Appalaches, "On m'appelle Demon Copperhead" de Barbara Kingsolver a été couronné du Prix Pulitzer 2023.

Et la lecture du roman est réellement marquante. On suit le parcours du jeune Demon, depuis la naissance dans le mobil-home de sa mère, jeune junkie vivant dans les Appalaches. le père, un Melungeon, est mort et Demon passe les premières années de sa vie avec sa mère, paumée.

Le jeune Demon est le narrateur de l'histoire. Ce qui nous permet de mieux ressentir ses émotions, l'impression de se glisser dans la peau du personnage.

On suit son évolution jusqu'à l'âge adulte et toutes les épreuves qu'il doit affronter. Ce roman noir met en scène le courage et la ténacité du garçon face à la dureté de la vie. On suit tous ses malheurs, la misère, la violence. Puis, lorsqu'il se retrouve orphelin, ce sont les placements, via les services sociaux, dans différentes familles, parfois pour le meilleur ou pour le pire.

Le jeune Demon rêve de voir l'océan, mais au quotidien, il doit faire face à la misère, au travail ingrat, et ensuite les mauvaises fréquentations. Malgré tout, il essaie de faire face. Il s'accroche, quand c'est possible et tant que ça dure, à quelques bouées de secours. C'est d'abord la famille Peggot, les voisins de son enfance, puis la grand-mère paternelle et son frère, aussi Coach et sa fille, et Miss Annie et son mari. Un refuge ou un apaisement qu'il trouve aussi dans le sport et le dessin.

Avec son parcours, on voit aussi qu'on peut partir de rien, arriver à se sortir de ce schéma sombre, puis tout perdre. Ce roman noir évoque l'enfance dans cette région des Appalaches, une des plus pauvres des États-Unis, sinistrée et ravagée par les opioïdes, où les enfants se retrouvent placés en familles d'accueil.

Une lecture profondément marquante qui semble hélas tellement réaliste et proche du quotidien de certains habitants de cette région.

À lire sans hésitation ! Une de mes meilleures lectures ! On accroche dès les premières lignes et il sera difficile d'oublier Demon par la suite.

Lien : https://leblogusadedom.com/w..
Commenter  J’apprécie          92
Quel boulot, quel pensum
J'ai essayé deux fois
C'est bien écrit, bien traduit
Cela me rappelle Un Jardin de Sable d'Earl Thompson, en moins coup de poing dans le ventre, Oliver Twist de...en moins...
Un livre académique, prévisible, convenu
Je me demandais depuis des années ce qu'était le prix Pulitzer, maintenant je sais
C'est aujourd'hui dimanche, tiens ma jolie maman, voilà des roses blanches...
Bref j'ai pas accroché
Commenter  J’apprécie          81
Barbara Kingsolver, née en 1955 à Annapolis dans le Maryland, est une écrivaine américaine. Sous forme de romans, d'essais, de nouvelles ou encore de poèmes, ses écrits reflètent son intérêt pour la justice sociale et la biodiversité. Elle vit aujourd'hui dans les Appalaches. On m'appelle Demon Copperhead, son nouveau roman, vient de paraître.
Damon Fields, surnommé Demon Copperhead, est né sur le sol d'un mobil-home au fin fond des Appalaches, d'une jeune mère droguée vivant seule. C'est un Melungeon, une ancienne communauté métissée vivant initialement dans l'est du Tennessee, la Virginie-Occidentale, l'est du Kentucky et la Caroline du Nord depuis au moins 200 ans et peut-être depuis plus longtemps. Autant dire que la vie débute vraiment mal pour le gosse et c'est son parcours chaotique que nous allons suivre tout au long de ce roman.
Placé dans plusieurs familles d'accueil pas très fréquentables après le décès de sa mère, il va devoir trimer pour à peine être nourri ; après avoir fugué il partira à la recherche de sa grand-mère paternelle qu'il ne connait pas, ses qualités physiques le fond repérer par un coach de football américain qui le prend sous son aile et l'on pense qu'il va s'en sortir, devenant une vedette locale de son sport, mais une grave blessure stoppe sa carrière et le plonge dans la drogue (médocs)… Ce ne sont là que quelques épisodes de son odyssée, parsemée par de rares moments heureux, les voisins de sa mère où vit son copain Maggot, plus tard une professeur de dessin qui l'encouragera à travailler son talent pour cet art, ou bien Angus, la fille de son coach de foot, qui s'avèrera la seule à jamais le comprendre et peut-être l'accompagner dans son rêve ultime, voir un jour l'océan.
Le roman ressemble à beaucoup d'autres déjà lus, c'est vrai, mais Barbara Kingsolver connait son métier et use d'un procédé qui a toujours fait preuve d'efficacité, faire de Demon le narrateur de sa propre histoire. Et lorsque c'est un gamin qui s'exprime, du moins ici, si le fond de l'intrigue est tragique, le ton en est plutôt « amusant » parsemé de nombreux traits d'humour et nous évite le mélo (« Charles Dickens, un type hyper vieux, mort depuis un bail et étranger en plus de ça, mais putain, il les connaissait, les gamins et les orphelins qui se faisaient entuber et dont personne n'avait rien à branler. T'aurais cru qu'il était d'ici. »)
Le roman dénonce les failles des services sociaux, la spirale infernale de la drogue et plus largement, le regard que la société porte sur les plus mal en point des siens.
La lecture est aisée, le rythme rapide et les évènements s'enchainent les uns aux autres sans faiblir. Tout serait parfait, si ce n'était si long. Six cents pages !!! Et pourquoi pas huit cents ? A la fin j'en pouvais plus, mais si ce point ne vous rebute pas, c'est un très bon bouquin.
Commenter  J’apprécie          80
Tout a été dit : le parcours d'un enfant perdu des Appalaches, un redneck victime de la misère et de la drogue (les ravages inouïs de l'oxycontin, délivré à flots par les lobby pharmaceutiques). Un enfant intelligent et résilient comme le lui dit un docteur (et quelle force vitale et dignité innée ne faut-il pas pour ne pas finir complètement bousillé par ce parcours !), auquel on s'attache d'emblée. C'est lui qui raconte, le ton est frais, à la fois drôle et touchant. Mais ce sont également de belles rencontres, des personnes comme des repères (des femmes la plupart), qui vont permettre à Demon de ne pas se perdre complètement, et qui tempèrent la tonalité sombre du récit. La narration est impeccablement maîtrisée et entraîne le lecteur tout au long de ces 600 pages. Un récit d'apprentissage à la fois assez classique dans sa forme et contemporain dans son décor qui procure une bonne tranche de lecture immersive.
Commenter  J’apprécie          70
Dans le sud des Appalaches, en Virginie, la vie n'est pas tendre avec Demon Copperhead, entre échec scolaire, addiction et amours désastreuses. Outre sa beauté, il peut compter sur son courage et sa combativité pour survivre et se forger un destin.

J'ai énormément aimé ce roman et particulièrement la lumière qui s'en dégage. Demon est loin d'avoir une vie facile mais c'est un battant et il a autour de lui des gens bons (et aussi des jambons lol ) . Ce roman aborde des sujets difficiles comme les violences faites aux femmes, les abus de certaines familles d'accueils qui ne prennent des enfants que pour le chèque et les laissent dans le dénuement le plus total, la crise des opioïdes qui font des ravages aux US, mais Barbara Kingsolver ne tombe pas dans le misérabilisme, il y a toujours une lueur d'espoir, un instant de douceur dans son récit. Nous ne sommes pas dans un énième roman glauque, avec une famille dysfonctionnelle sans possibilité d'évolution.

J'ai adoré le personnage de Demon même si parfois il fait des choix qui m'ont donné envie de le secouer, les personnages secondaires sont également très importants et touchant, mentions spéciales à Tommy, June et Angus.

Bref, si vous voulez lire un roman qui deviendra j'en suis sure un grand roman américain et si vous voulez rentrer un sacré bonhomme, lisez On m'appelle Demon Copperhead !
Commenter  J’apprécie          70
Demon Copperhead est le David Copperfield de notre époque, un gamin né dans un environnement plus que difficile, ou l'on survit plus que l'on ne vit. Il est très vite confronté à deux fléaux : des familles d'accueil qui ne voient dans la prise en charge d'un enfant que le bénéfice qu'ils peuvent en tirer (en espèces sonnantes et trébuchantes ou en le transformant en bête de somme) et la drogue, omniprésente tant chez les adultes que les enfants.
Changer de famille d'accueil n'est que changer de galère et la drogue en est le fil rouge. le livre ne serait qu'une source de déprime si Demon n'avait une gouaille d'enfer, des réparties à toute épreuve qui en font quelqu'un de terriblement attachant et une capacité de résilience hors du commun. Si le destin semble s'acharner sur Demon, son chemin croisera aussi celui de belles personnes qui croiront en lui, l'aideront à relever la tête et avancer.
J'avais entendu parler de la crise des opioïdes aux Etats-Unis sans prendre conscience de l'ampleur des ravages qu'elle a causés et à quel point il était alors difficile aux victimes de s'en sortir.
Ce livre est une belle leçon de vie et de courage, qui se dévore même si relativement imposant.
Commenter  J’apprécie          70
Le Pulitzer n'aura pas été volé pour Barbara Kingsolver qui nous propose une réécriture incroyable de Dickens transposée dans l'Amérique des Appalaches avec un héros inoubliable à la gouaille inégalée.

C'est assurément le plus beau roman que j'ai pu lire cette année, l'écriture et la traduction sont incroyables, le ton est fou, solaire, drôle et terrible à la fois. Sur les laissés pour compte, sur la crise des opioïdes, sur l'adolescence et ce que c'est de crever la dalle... Ça c'est une histoire. Ça c'est ce qu'on appelle raconter.
Commenter  J’apprécie          70
J'ai lu On m'appelle Demon Copperhead de Barbara Kingsolver paru fin janvier chez Albin Michel que je remercie pour l'envoi. C'est encore une foisun livre de la collection Terres d'Amérique que j'aime beaucoup ! Ce titre a reçu le prix Pulitzer et je ne vois passer que de superbes chroniques, aussi avais-je hâte de le découvrir !

J'ai fait ma lecture intégralement en audiobook qui est sorti le 27 mars dernier, lu par Benjamin Jungers, un lecteur que j'aime beaucoup.

Né à même le sol d'un mobil-home au fin fond des Appalaches d'une jeune toxicomane et d'un père trop tôt disparu, voici comment Demon Copperhead débute sa vie. de services sociaux défaillants en familles d'accueil véreuses, de tribunaux pour mineurs au cercle infernal de l'addiction, le garçon va être confronté aux pires épreuves et au mépris de la société à l'égard des plus démunis.

Après avoir littéralement dévoré ces 22 heures d'écoute (600 pages), je comprends le prix Pulitzer et l'engouement pour ce roman : j'ai vécu chaque moment de la vie de Demon à ses côtés, j'ai ressenti chacune de ses émotions, j'ai été révoltée à chacune des injustices dont il a été victime, j'ai pleuré, j'ai ri, j'ai tremblé… Bref, j'ai été ce jeune garçon né dans les milieux défavorisés des Appalaches dans les années 90 / début 2000 à qui la vie ne fera aucun cadeau !

Et c'est l'incroyable talent narratif de l'autrice et toute la passion qu'elle a mis dans ce roman qui rendent cette totale immersion possible ! Originaire elle-même des Appalaches, elle a su parfaitement retranscrire la vie des Rednecks et notamment celles de ceux que l'Amérique a laissé tombés.

Demon est un personnage auquel on est obligé de s'attacher… j'ai adoré sa répartie, son humour, son intelligence et sa lucidité parfois glaçante. Je voulais l'aider, le réconforter, l'emmener voir l'océan et surtout ne pas le quitter.

On m'appelle Demon Copperhead fait partie de ces livres qu'on lit avec les tripes, avec le coeur !
Commenter  J’apprécie          70
Un parc à caravanes au milieu des Appalaches, pour ceux qui connaissent un peu le coin, même si ce n'est qu'à travers lectures et reportages TV, le décor est posé: pauvreté, alcool, drogue, chômage, bienvenue chez les Rednecks.

C'est là, bien loin de toutes fées, que s'extirpe seul de son cocktail de liquide amniotique, drogue et alcool notre héros, sa mère absente à son propre accouchement.

Une OD plus tard, la dernière, un beau père violent et les services sociaux deignent enfin se pencher sur le cas du bonhomme que l'on va placer, là où on peut, là où on sait qu'il faut pas, là où on sait ce qu'il s'y passe...

Un éclat de lumière, enfin, dans la vie de ce môme parti dans ce monde avec zéro cartes dans les poches, recueilli par un membre de sa famille, il trouve un foyer et ce gamin de rien devient la gloire locale du foot.

Les ailes coupées en plein vol, une méchante blessure, fini le sport, fini les bourses pour les grandes universités puis la douleur, intense, à la limite du supportable mais Saint Purdue est là, 1 converti de plus dans cette région connue du monde entier pour sa spécificité locale : la crise des opioïdes.

La présence de figures de résilience, son instinct de vie, il s'en sortira, on le quitte en route vers son rêve de gosse, voir l'océan, et vers son destin d'adulte enfin libre.

Un très bon roman qui donne à voir, sans fard mais avec une profonde humanité, le dos de la carte postale, l'american nightmare: l'Amérique des laissés pour compte.
Commenter  J’apprécie          70
Le récit poignant de la jeunesse de Demon, sorte de David Copperfield des années 1990 dans les Appalaches, région sinistrée des USA.

Avec une écriture au scalpel, Barbara Kingsolver nous dépeint un héros cabossé, dépassé par les évenements, dans une société dépassée par ses addictions, notamment les opioîdes, malgré une galerie de personnages héroiques qu'on a envie d'embrasser tant ils portent en eux une profonde humanité.

Dans la même veine que son extraordiaire roman "Les yeux dans les arbres", Barbara Kingsolver nous bouleversent encore ici par son écriture rageuse et par ces âmes perdues de nos sociétés qu'elle raconte avec tant de force et tant d'amour.

Commenter  J’apprécie          70





Lecteurs (1166) Voir plus




{* *}