AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,32

sur 248 notes
5
44 avis
4
16 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
3 avis
J'ai lu On m'appelle Demon Copperhead de Barbara Kingsolver paru fin janvier chez Albin Michel que je remercie pour l'envoi. C'est encore une foisun livre de la collection Terres d'Amérique que j'aime beaucoup ! Ce titre a reçu le prix Pulitzer et je ne vois passer que de superbes chroniques, aussi avais-je hâte de le découvrir !

J'ai fait ma lecture intégralement en audiobook qui est sorti le 27 mars dernier, lu par Benjamin Jungers, un lecteur que j'aime beaucoup.

Né à même le sol d'un mobil-home au fin fond des Appalaches d'une jeune toxicomane et d'un père trop tôt disparu, voici comment Demon Copperhead débute sa vie. de services sociaux défaillants en familles d'accueil véreuses, de tribunaux pour mineurs au cercle infernal de l'addiction, le garçon va être confronté aux pires épreuves et au mépris de la société à l'égard des plus démunis.

Après avoir littéralement dévoré ces 22 heures d'écoute (600 pages), je comprends le prix Pulitzer et l'engouement pour ce roman : j'ai vécu chaque moment de la vie de Demon à ses côtés, j'ai ressenti chacune de ses émotions, j'ai été révoltée à chacune des injustices dont il a été victime, j'ai pleuré, j'ai ri, j'ai tremblé… Bref, j'ai été ce jeune garçon né dans les milieux défavorisés des Appalaches dans les années 90 / début 2000 à qui la vie ne fera aucun cadeau !

Et c'est l'incroyable talent narratif de l'autrice et toute la passion qu'elle a mis dans ce roman qui rendent cette totale immersion possible ! Originaire elle-même des Appalaches, elle a su parfaitement retranscrire la vie des Rednecks et notamment celles de ceux que l'Amérique a laissé tombés.

Demon est un personnage auquel on est obligé de s'attacher… j'ai adoré sa répartie, son humour, son intelligence et sa lucidité parfois glaçante. Je voulais l'aider, le réconforter, l'emmener voir l'océan et surtout ne pas le quitter.

On m'appelle Demon Copperhead fait partie de ces livres qu'on lit avec les tripes, avec le coeur !
Commenter  J’apprécie          70
Un parc à caravanes au milieu des Appalaches, pour ceux qui connaissent un peu le coin, même si ce n'est qu'à travers lectures et reportages TV, le décor est posé: pauvreté, alcool, drogue, chômage, bienvenue chez les Rednecks.

C'est là, bien loin de toutes fées, que s'extirpe seul de son cocktail de liquide amniotique, drogue et alcool notre héros, sa mère absente à son propre accouchement.

Une OD plus tard, la dernière, un beau père violent et les services sociaux deignent enfin se pencher sur le cas du bonhomme que l'on va placer, là où on peut, là où on sait qu'il faut pas, là où on sait ce qu'il s'y passe...

Un éclat de lumière, enfin, dans la vie de ce môme parti dans ce monde avec zéro cartes dans les poches, recueilli par un membre de sa famille, il trouve un foyer et ce gamin de rien devient la gloire locale du foot.

Les ailes coupées en plein vol, une méchante blessure, fini le sport, fini les bourses pour les grandes universités puis la douleur, intense, à la limite du supportable mais Saint Purdue est là, 1 converti de plus dans cette région connue du monde entier pour sa spécificité locale : la crise des opioïdes.

La présence de figures de résilience, son instinct de vie, il s'en sortira, on le quitte en route vers son rêve de gosse, voir l'océan, et vers son destin d'adulte enfin libre.

Un très bon roman qui donne à voir, sans fard mais avec une profonde humanité, le dos de la carte postale, l'american nightmare: l'Amérique des laissés pour compte.
Commenter  J’apprécie          70
Quel boulot, quel pensum
J'ai essayé deux fois
C'est bien écrit, bien traduit
Cela me rappelle Un Jardin de Sable d'Earl Thompson, en moins coup de poing dans le ventre, Oliver Twist de...en moins...
Un livre académique, prévisible, convenu
Je me demandais depuis des années ce qu'était le prix Pulitzer, maintenant je sais
C'est aujourd'hui dimanche, tiens ma jolie maman, voilà des roses blanches...
Bref j'ai pas accroché
Commenter  J’apprécie          70
Le récit poignant de la jeunesse de Demon, sorte de David Copperfield des années 1990 dans les Appalaches, région sinistrée des USA.

Avec une écriture au scalpel, Barbara Kingsolver nous dépeint un héros cabossé, dépassé par les évenements, dans une société dépassée par ses addictions, notamment les opioîdes, malgré une galerie de personnages héroiques qu'on a envie d'embrasser tant ils portent en eux une profonde humanité.

Dans la même veine que son extraordiaire roman "Les yeux dans les arbres", Barbara Kingsolver nous bouleversent encore ici par son écriture rageuse et par ces âmes perdues de nos sociétés qu'elle raconte avec tant de force et tant d'amour.

Commenter  J’apprécie          70
Mais quel immense coup de coeur sur ce roman, un de ces coups de coeur qui vous attrape le coeur dès les premières lignes, qui vous prend et qui ne vous lâche plus ! Je vous préviens tout de suite : il est impossible de rester insensible à Demon et à ses (més)aventures !



Demon Copperhead nait sur le sol d'un mobil-home, dans une Amérique aussi cabossée que sa famille et que sa vie en général. de coups durs en coups de pouce du destin, Demon grandit avec l'envie de s'en sortir et la certitude que tout tournera mal de toutes façons. Et rien ne lui sera épargné : il tombera au plus bas, se relèvera pour côtoyer les sommets avant de sombrer à nouveau. Au milieu d'une jeunesse perdue et aux côtés d'adultes pourris, quelques personnages illuminent le roman et nous donnent envie de croire qu'une fin heureuse est possible. Demon nous raconte cette jeunesse terrible sans pathos, il se confie à nous avec un regard acéré et drôle.



"On m'appelle Demon Copperhead" est un hommage à Dickens et un tour de force littéraire ! Une certitude au moment d'écrire ces lignes : Demon a rejoint Betty, Kya, Turtle et Duchess dans mon Pantheon personnel. Si vous me connaissez, alors vous savez ce que cela signifie. Foncez trouver les personnages de ce roman incroyable et vous aurez comme moi une seule envie, celle de serrer fort Demon dans vos bras !
Commenter  J’apprécie          70
On l'appelle Demon Copperhead et je ne suis pas prête d'oublier son nom.

Lointain petit cousin du David Copperfield anglais de Charles Dickens, métis rouquin né d'une mère toxico et d'un père décédé avant sa naissance, trimballé de famille d'accueil en foyer toxique, le petit Damon est intelligent, lucide et très attachant.

L'histoire de ce jeune garçon dans l'Amérique des péquenauds, celle des mobiles homes des plus démunis qu'on connaît peu et qui n'est pas donnée à voir habituellement, est sublimée par une écriture terriblement sensible.

Barbara Kingsolver a reçu pour ce livre de 600 pages le prestigieux Prix Pulitzer en 2023 et grâce à elle, je viens de passer un merveilleux moment de lecture.

Immense roman !
Commenter  J’apprécie          60
Barbara Kingsolver est très douée pour faire exister des personnages cabossés par la vie sans verser dans la mièvrerie et le pathos. Là encore, elle nous emmène partager la vie d'un personnage qu'on découvre petit enfant et qu'on va accompagner jusqu'à l'âge adulte. On est dans sa tête et dans son coeur puisqu'il se confie sur son existence précaire et dramatique d'orphelin violenté et trimbalé au gré de la gestion chaotique de son dossier par les services sociaux. Ça pourrait être tristement glauque mais sa voix et son caractère sont du côté de la vie, même si les batailles sont féroces, l'amour et la volonté sont là pour éclairer le propos d'une autrice empathique.
Commenter  J’apprécie          60
Si ce n'est pas l'alcool, c'est le cannabis ou les opiacés ou tout ce qui permet de fuir la réalité... Bref, quand on naît dedans, il y a peu de chance de s'en sortir. Demon Copperhead n'a rien demandé, mais voilà, il est là. Son père est mort avant sa naissance, sa mère est toxicomane et lorsqu'elle trouve un nouveau Jules, il n'y a plus assez de place pour tout le monde. de rejets en rejets, Demon tente d'avancer, mais il se sent une cause perdue. Il ne demande rien, il avance. Quand une fenêtre s'ouvre, il n'y croit pas. Intégrer les Generals? Avoir un foyer? Cela ne durera pas. Et effectivement, une blessure et ce "putain" d'Oxy vont l'entraîner dans le royaume de la toxicomanie. Ah! Cette GRANDE Amérique, celle où tout est possible. Devenir riche à tout prix, peu importe les conséquences. Ils ont mal, je suis Dieu et je les aide, je les soulage. Pour ce qui est du reste, je ne suis pas responsable de leur déchéance.
Merveilleusement orchestré, ce roman dénonce cette société qui rend addict. Raconté avec les mots d'un enfant, puis d'un adolescent qui devient adulte, avec ses peurs, son regard, sa solitude. Les vices de l'abandon, du rejet, de ces regards qui se tournent et ce petit shoot qui viendra soulager toute cette douleur. Bien que long et parfois difficile à lire, ce roman prend le temps de décortiquer une enfance pas si exceptionnelle que ça, celle qu'on cache, celle dont on a honte et dont la lueur d'espoir vacille tout du long, pour parfois manquer de s'éteindre...
Commenter  J’apprécie          60
On ne peut pas dire que Damon Field, alias Demon Copperhead, soit né sous une bonne étoile. Animé d'un instinct de survie qui le pousse à se mettre au monde tout seul sur le plancher d'un mobil-home, sa mère toxico étant "hors du coup", il encaisse les coups durs. Orphelin assez jeune, il passe dans des familles d'accueil maltraitantes, avant de trouver un foyer un peu plus stable chez le Coach et sa fille Angus. Mais le malheur et les addictions le rattrapent, auxquels s'ajoute un sentiment d'imposture fréquent chez un jeune aux bases si friables...
A travers les jeunes années de ce David Copperfield des temps modernes, c'est un portrait de ce coin déshérité des Appalaches qui est brossé par l'autrice. La population lutte entre misère, chômage, pollution et crise des opioïdes. Une région qui souffre mais qui, à l'image de Demon, lutte pour une vie meilleure, grâce à l'entraide par exemple, meilleure parade à la misère. On ne peut que s'attacher à Demon, narrateur de sa propre vie dans un langage parlé bouleversant de lucidité. Un très beau personnage inoubliable !
Commenter  J’apprécie          60
Une adaptation moderne de David Copperfield ne pouvait que m'intéresser. Ici c'est Demon Copperhead, né dans les Appalaches d'une mère alcoolique et accro à l'oxy avec qui on démarre. Orphelin à 11 ans, Démon passe de famille d'accueil en famille d'accueil. Il travaille dans une ferme, passe par une famille fauchée, retourne chez sa grand-mère avant de trouver un foyer chez un coach de lycée où il exploite ses talents pour le football. Autour de lui une galerie de personnages incroyables qui, pour certains, seront une base solide qu'il retrouvera en grandissant et dans les épreuves. L'oeuvre est aussi sociétale et reflète une certaine image des États-Unis avec le drame des opioïdes, le racisme, l'homophobie, la misère sociale.
C'est un pavé qui peut impressionner mais dont le personnage principal nous embarque dans une fresque terrible, entrainante, de belles histoires d'amitié et d'amour vibrantes que j'avais déjà adorées dans le roman de Dickens.
Commenter  J’apprécie          60





Lecteurs (1052) Voir plus




{* *}