Je n'y croyais plus, mais si enfin Loveless part vraiment dans une direction des plus intéressantes, et joue sur la carte sombre, en laissant de côté ces petits détails qui étaient dérangeants. Il aura fallu sept tomes tout de même. C'est trop long pour accrocher son public, et je me dis que si ce n'avait pas été une relecture, j'aurais abandonné depuis belle lurette.
Seimei a donc fait son entrée à l'institut des Sept lunes et a causé pas mal de dégâts. À lui seul, il ébranle le système de sécurité et les trois professeurs que l'on connaît depuis maintenant plusieurs tomes. Je ne suis pas particulièrement fan des méchants surpuissants, mais
Yun Koga arrive à faire de son personnage antagoniste quelqu'un de malsain, profondément malsain. Il arrive à ébranler n'importe qui avec ses simples paroles. Et le type est du genre sacrément vicieux. Dans le genre pervers narcissique, il gagne la couronne haut la main, et il a commencé très tôt.
Ce que je me dis, c'est que plusieurs adultes ont vu son comportement, et que personne n'a réellement attenté quelque chose avant qu'il ne soit trop tard. La rencontre entre Sobi et Seimei donnait déjà un indice sur l'instabilité psychologique de l'aîné des Aoyagi. Ce retour dans le passé est d'ailleurs très instructif en ce qui concerne Sobi. On arrive de mieux en mieux à le cerner et à comprendre ses actions. Pas étonnant qu'il soit si attachant. Par contre, autant tous les personnages sont travaillés soigneusement du point de vue psychologique, autant Seimei… Si vous me lisez depuis un moment, vous savez que j'aime comprendre les « méchants » et que je déteste quand ils le sont sans aucun motif. Et là, j'ai l'impression que l'on est face à cela… Certes, Seimei est parfait dans son rôle pour l'instant, mais il faudra qu'il soit bien plus par la suite.
Le tome huit en lui-même est surtout centré sur l'affrontement de Seimei face à Sobi, Ritsuka, Yoji et Natsuo. J'ai un jeu psychologique que Seimei domine en un sens, mais qui permet aussi de faire ressortir du positif. Que ce soit l'attache des Zéro envers notre héros, ou bien le fait que Ritsuka, malgré son amour pour son frère, n'approuve pas ses méthodes. Il réfléchit par lui-même et ne se laisse pas influencer. Et cette tournure est plus chouette, car elle met en avant le fait que l'amour n'est pas inconditionnel. On peut aimer sans approuver l'autre.
Alors oui, Loveless a beaucoup de défauts, qui se sont atténués depuis quelque temps, mais je ne peux pas enlever à
Yun Koga le fait qu'elle travaille vraiment ses personnages. Dommage que pour l'histoire cela ne suive pas totalement.