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EAN : 9791095604266
240 pages
Belleville éditions (08/03/2019)
3.75/5   10 notes
Résumé :
Jarka, douze ans, vit dans la banlieue de Bratislava. Sa mère était encore une adolescente à sa naissance et la maternité n’est pas sa tasse de thé. La petite fille reste seule, enfermée pendant des heures entre les murs blancs de l’une des innombrables barres d’immeubles du quartier.
Un énième jour d’ennui, près des rails de la morne gare où elle aime flâner, elle s’empare d’une poussette chargée de jumeaux. Au fond d’un jardin perdu entre les vignes, elle i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un grand merci à l'amie qui m'a offert ce livre pour mon anniversaire. Je ne connaissais pas du tout cette romancière slovaque qui a, par ailleurs, plusieurs cordes à son arc puisqu'elle est également illustratrice et artiste-peintre.

Le cinquième bateau raconte l'histoire de Jarka, jeune fille de 12 ans livrée à elle-même. Sa mère, adolescente lorsqu'elle est tombée enceinte, n'est pas capable de s'en occuper, pas capable non plus de la protéger contre les pulsions des hommes qu'elle reçoit chez elle. Jarka se réfugie dans sa bulle. Elle aimerait qu'un bateau l'emmène, la fasse voyager. Dans une cabane au fond du jardin, elle aime refaire le monde. Elle y emmène des jumeaux qu'elle était sensée surveiller ainsi que Kristian, un petit garçon de 7 ans.

Ce roman est à la fois âpre et léger. Âpre par le message qui est raconté mais léger par sa forme. L'histoire est racontée à travers les yeux d'une gamine de 12 ans. On ne ressent pas (ou moins) la gravité de la même façon à cet âge-là. Il m'a fallu parfois revenir en arrière pour comprendre mais c'est peut-être parce que j'étais fatiguée lorsque je l'ai lu.

En tous les cas, ce fut une belle découverte !
Lien : https://promenadesculturelle..
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Jarka est une enfant livrée à elle-même, dans le Bratislava des années 2000 semble-t-il - le cadre temporel est en effet particulièrement flou, mêlant les moments où la jeune adolescente est beaucoup plus jeune, parfois beaucoup plus vieille, et les moments de son présent.

L'ensemble est loin d'être rose pour celle qui est la progéniture d'une fille-mère, Lucia, qui était alors elle-même adolescente de 16 ans lorsqu'elle est tombée enceinte dans des circonstances glauques, et qui n'a jamais endossé le nouveau rôle qui lui incombait à la naissance de Jarka. Et Lucia, elle-même, n'a pas eu la vie rose avec sa mère, Irina, femme acariâtre, autoritaire, tyrannique, dont Jarka fera aussi, bien sûr, les frais lorsque la grand-mère décidera de les héberger à la naissance de celle-ci - pas pour s'occuper d'elles, mais pour cacher la naissance honteuse puisque hors mariage.

Alors forcément, Jarka, qui se débrouille comme elle peut pour manger, ranger, laver ses vêtements, qui survit face aux assauts nocturnes de certains amis de sa mère... depuis son plus jeune âge, est en manque de repères, d'affection, qui n'attendent qu'un évènement pour enfin s'épanouir, ne serait-ce que quelques instants, dans une existence terriblement infâme, même si cet évènement prendra, lui aussi, un tour tragique.

Un roman terrible, dans lequel l'autrice ne prend vraiment pas de gants pour nous conter toute l'horreur de la vie de Jarka, mais qui n'est pas moins dénué d'une forme de légèreté, en ce que la jeune fille n'est finalement qu'une enfant, pleine d'imagination, de rêves et d'ambitions, les laissant parfois s'exprimer à plein régime, notamment pour supporter sa situation. Eprouvant, mais narrativement et stylistiquement intéressant.
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Jarka est une jeune adolescente slovaque. Elle vit la plupart du temps seule, errant dans la rue avec ennui. Son mère, qui l'a eu à 16 ans, est souvent en vadrouille et s'occupe peu d'elle.
Jarka est une fille qui rêve beaucoup d'un ailleurs, d'un bateau qui l'amènerait loin...
Un jour, elle propose à une mère de garder ses bébés jumeaux. Ne la voyant pas revenir, Jarka décide de garder ses enfants. Elle les amène dans sa cabane, loin de tout pour s'en occuper. C'est sans compter sur Kristian, un petit garçon de sept ans, qui va se rajouter à cette "drôle de famille".

Voilà ce que nous raconte Monika Kompanikovâ, jeune auteur slovaque dans son premier roman, le cinquième bateau. Avec poésie et simplicité, elle aborde la solitude des enfants qui ne sont pas acceptés, ni compris par les adultes. L'imagination est alors leur bateau de sauvetage...

Les pages de ce roman se lisent assez facilement et le thème y est si bien traité. J'ai aussi beaucoup apprécie la plume de l'auteur même si j'ai trouvé qu'elle utilisait des allers-retours dans le temps qui m'ont parfois perdu dans ma lecture.

Il en reste que le cinquieme bateau est un roman touchant et tres beau à sa manière.

Merci à Babelio et aux éditions Belleville pour cet envoi. J'en suis ravie et je tiens à féliciter la maison d'édition pour leur travail de traduction et pour le graphisme du livre qui est en soi aussi un bel objet.
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Jarka, une jeune femme slovaque d'une trentaine d'année nous raconte une partie de son enfance enveloppée par des crimes et violences (insérés dans une vie quotidienne… jamais nommés précisément, encore moins dénoncés… ils faisaient juste partie de sa vie, sans savoir qu'il n'aurait pas dû en être ainsi), et une période de sa vie en particulier, à la fois terrible et baignée de toute la naïveté de l'enfance.
Petite, elle n'a pas connu ce que pouvaient être l'amour d'une mère, l'entourage bienfaiteur d'une famille, l'attention bienveillante des adultes. Tout au contraire. Elle nous le conte avec un certain détachement, et cela souligne d'autant les brutalités vécues. Cette famille, ce cocon, cet amour, elle va avoir l'occasion de tenter de les constituer, avec toute la sincérité et l'innocence d'une petite fille de 12 ans.
Ce récit est troublant. On s'y trouve immergé. Puis submergé. Plus on avance dans l'histoire et plus celle-ci est entrecoupée de retours en arrière. On suspend son souffle dans l'attente de l'issue fatale qui s'annonce, tout en souhaitant qu'elle n'advienne pas. Et… je ne vous en dis pas plus.
La narratrice de ce roman laisse de nombreuses zones d'ombre, n'avait pas conscience de tout, ne nous raconte pas tout.
Aussi, si vous n'appréciez pas qu'un récit ne vous révèle pas les tenants et aboutissants, vous laisse dans l'incertitude… attention… vous pourriez refermer le livre avec déception.
Personnellement, j'ai trouvé l'écriture très puissante : elle donne à voir, à ressentir, à vivre une histoire marquante, assurément !
Avec ce livre que j'ai lu grâce à l'opération Masse Critique Mauvais genre Noir c'est noir, j'ai découvert :
- une voix, celle de l'autrice slovaque Monica Kompanikova,
- un pays, la Slovaquie,
- une artiste slovaque, qui a illustré la couverture du livre, illustration reprise dans un marque-page inclus (chaque livre de l'éditeur est illustré par un artiste du pays de l’auteur),
- et également une maison d'édition, Belleville Editions : leur projet me semble des plus intéressants pour toutes celles et tous ceux qui aiment s'ouvrir au monde par la littérature (entre autre...) : faire connaître des fictions hors des sentiers battus, elles ne publient que de la littérature traduite et s'intéressent particulièrement aux "langues négligées par l'édition française". On peut retrouver des suppléments en lien avec les livres sur son site (photos, histoire des lieux,…).
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Quand une petite fille maltraitée veut se fabriquer son propre bonheur et que tout dérape... .

La mère de Jarka l'a eue à 16 ans. Enfant indésirée dont il faut bien s'occuper, mais le strict minimum. La fillette est souvent livrée à elle-même et il arrive même aux amants de passage de sa paumée de mère de s'occuper d'elle un peu trop intimement...
Un jour, Jarka voit deux jumeaux dans une poussette. Elle décide de prendre soin d'eux dans la cabane de jardin où elle vit ses plus jolis moments de rêve. Mais entre rêve et réalité, le fossé est bien large...

Sans en avoir l'air le moins du monde, ce roman est d'une grande violence. Que Jarka narre ses déboires en toute simplicité ou qu'elle se voile totalement les yeux sur la santé des deux enfants dont elle s'est octroyé la charge, le malaise est de plus en plus présent au fil du récit.

Je ne suis pas sûre d'avoir entièrement compris tout ce que l'auteure a voulu transmettre, donc je reste un peu dubitative maintenant que je l'ai terminé…

C'est une lecture atypique et je pense qu'elle me marquera. Cette première incursion dans la littérature slovaque est intrigante !
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critiques presse (1)
LeMonde
18 mars 2019
Il y a du nerf dans la prose de l’écrivaine slovaque, l’une des voix nouvelles du pays. Il y a aussi une ­dimension onirique et même psychanalytique.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Pleurer est facile. Il est plus dur de ne pas le faire. Il est difficile de ravaler sa tristesse et sa peur et sa solitude et son incertitude, le visage impassible, et d'étouffer tout cela parce que ça ne se fait pas, que ça ennuie les autres, que ce n'est pas le bon moment, que l'humeur est à autre chose, qu'on verrait plus tard.
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C’est agréable, de ne pas réfléchir. C’est facile de se laisser porter par le hasard, de suivre le sens du vent, le chemin du papier qui vole, un chien errant.
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Au seuil de la puberté, les adolescents croient qu'ils ne seront jamais comme leurs parents, qu'ils ne reproduiront sûrement pas le cirque qu'ils ont vu à la maison. Les parents, eux, pensent être compréhensifs, tolérants, ouverts d'esprit. Ils croient savoir ce qu'il y a de mieux pour leurs enfants.
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Jarka, en évoquant Lucia, sa mère : "Il n'y avait que moi qu'elle osait brutaliser ou enguirlander. Parce que j'étais à elle, j'étais un bout d'elle."
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(…) une pensée traversa mon esprit. Qu'un jour la terre serait si gelée de l'intérieur que son noyau durcirait et se transformerait en pierre. Les racines des plantes et des arbres, ainsi que les vers et les rongeurs, resteraient alors prisonniers de leurs cavernes.
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