Donjons et dramas

Ce livre pourrait être simplement un jour comme un autre chez les adolescents d'aujourd'hui. Leurs problèmes, déjà très différents des miens (c'est pourtant pas si vieux que ça), parfois créés et décuplés par les Réseaux Sociaux. Ce système de communication, dont on ne peut plus se passer si on veut être intégré, qui être un outil extraordinaire, mais qui, bien souvent, se retourne contre sa fonction première et isole les gens les uns des autres. C'est tout et son contraire. Et quand on est ado, presque adulte, qu'on se cherche, qu'on cherche des repères, ces contradictions ont de quoi vous faire tourner la tête.
Ce roman jeunesse parle de sujets sensibles. Ces sujets que justement, les Réseaux Sociaux ont pu permettre de mettre sur la place publique pour qu'enfin on sache. Mais également, ces mêmes sujets que les Réseaux Sociaux ont malheureusement ms sur la place publique pour nuire. Nous parlons ici d'orientation sexuelle, de religion, d'aspect physique, de nationalité. J'ajouterais aussi que le roman aborde la propriété intellectuelle et l'exigence extrême d'un public qui n'est là que pour consommer rapidement le travail de quelqu'un d'autre.
A la fin, un point commun : le harcèlement. En effet, l'histoire balaie les principales raisons du harcèlement sur internet. C'est déjà dur quand on est adulte et bien dans sa peau, mais pour ces jeunes qui sont en train de devenir adulte, ce n'est pas toujours gérable, surtout lorsque les adultes ne suivent pas, n'écoutent pas, ne comprennent pas.
J'ai beaucoup aimé cette bande de jeunes. Tous différents, mais réussi autour d'un projet commun, qui affronte vents et marées. Un jeu qu'ils vont pouvoir s'approprier, juste par envie de jouer et de construire quelque chose ensemble, du moins au début.
Le point négatif de ce roman, selon moi, c'est que c'est un condensé de tous les problèmes, de tous les principaux questionnements qu'il est possible d'avoir à cet âge. C'est un peu too much. Choisir un axe et le développer aurait pu être sympa à mon sens. Malgré ça, ça ne s'éparpille pas tant que ça. L'écriture est agréable est accessible. La construction avec un chapitre par personnage structure bien l'ensemble du récit. Donc un bon bilan pour ce roman jeunesse.
Merci à Scrineo et à la Masse Critique de Babelio pour cette découverte.
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En lisant ce roman, je ne me suis pas dit que j'étais âgée, plus âgée que les lecteurs visés, non. Je me suis dit que j'avais toujours été en décalage, et que, si j'étais ado aujourd'hui, je serai très éloignée du monde des youtubeurs – peut-être même serai-je la seule adolescente de la classe à ne pas avoir de téléphone portable. Cependant, cela ne m'aurait pas empêché – et cela ne m'empêche toujours pas – de constater à quel point ce roman traite des sujets qui sont cruellement d'actualité. Je citerai en premier le cyberharcèlement. Il paraît que la lutte contre le cyberharcèlement est très efficace de nos jours. Il me paraît, à la lecture de ce livre, qu'elle n'est efficace qu'à la condition que les adultes prennent enfin au sérieux la parole des adolescents, et fassent enfin attention aux signaux faibles émis par les mêmes adolescents. Ce n'est pas, sur ce point, que le roman n'est pas réalisme, c'est qu'il est strictement réaliste.

Je citerai en second l'homophobie et la transphobie. Dit ainsi, cela semble froid, factuel, alors que le roman nous montre à quel point l'homophobie (qui est un délit, il est toujours bon de le rappeler) et la transphobie peuvent être banalisés par certaines personnes, combien il est facile de se défouler, de s'acharner – et pas seulement par écran interposé – sur des personnes qui ne rentrent pas dans les cases que la société hétéronormée a tracées. Rien n'est jamais acquis : voir ses droits, ses choix respectés devrait toujours être parfaitement normal. Ce long travail éducatif semble toujours à refaire.
Je ne suis fan ni de jeux de rôles ni de chaînes Youtube, aussi, j'ai un peu décroché lors de certaines parties du récit. Cela ne m'a pas empêché de trouver certains de ses adolescents particulièrement attachants – je pense à Petrus, notamment.
Je me dis aussi que cette lecture n'est pas à aborder à la légère, notamment si le jeune lecteur/la jeune lectrice a été touchée par le harcèlement. Cela pourrait raviver des douleurs encore présentes. Se remettre du harcèlement peut être très long.
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J'avais très hâte de mettre la main sur ce Donjon et Dramas. du Dr Pralinus, j'ai écouté l'excellent audiodrama Gentleman Monster Society, et je suis la très sympathique BD Boys will be Boys, du coup j'étais curieux de découvrir ce qu'avait à dire l'auteur en roman, d'autant plus quand cela touche à Donj' et qu'on va avoir un casting de persos queer !

Donjons et Drama c'est le nom d'une chaine Youtube animé par un groupe d'ado qui joue à Donjons et Dragons. Une chaine qui avoisine les 30 000 abonnés, et qui monte en popularité depuis que sa promotion à été faite par un gros youtubeur à succès.

Mais bien sûr tout ne peut pas rouler à la perfection, entre les problèmes personnels que traversent nos ados, et bientôt un « drama » qui va ébranler leurs liens et les mettre face aux affres du harcèlement en ligne.

L'intrigue du roman est très efficace, on suit a chaque chapitre l'un de nos ado pour découvrir son point de vue sur les événements qui vont les traverser, se croiser ou pas et on est rapidement pris par une frénésie de lecture qui fait qu'on veut le chapitre d'après, savoir où l'on va, quelle seront les conséquences.

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L'équilibre entre les différentes intrigues personnelles est très bien géré, de même qu'avec l'intrigue plus générale.

De manière très régulière, presque entre chaque chapitre, s'insert un récit de fantasy qui est le reflet de la partie que disputent nos protagonistes. Leur problèmes, échecs, succès, frictions, se retrouvent dans la partie et c'est là aussi très bien fait.

C'est aussi l'occasion de montrer une vision intéressante de ce que l'on peut faire avec des univers de JDR qui sont à l'origine très conservateurs mais qui permettent de sortir des carcans pour peut qu'on fasse preuve d'un minimum d'imagination.

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Le plus gros point fort du roman concerne ses personnages. Ceux-ci sont d'horizons très divers, que ce soit en terme d'origines ethnique, géographique, de milieux social, d'identité de genre ou d'orientation sexuelles. On se retrouve avec une vrai diversité de personnages qui a de nombreux égards me rappelle une partie de mon adolescence dans un lycée d'un quartier populaire parisien.

Tous et toutes sont attachants, même si parfois iels nous énervent avec leurs choix, leurs égo, leurs colères ou leurs jugements un peu prompts. Mais malgrés leurs défauts, on apprend à les aimer, on comprends les affres qu'iels traversent et on veut les protéger du monde parfois franchement hostile qui les entoure.

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Entre son intrigue et ses personnages très actuels, Théo Kotenka aborde des sujets actuels, de manière pertinente. le harcèlement en ligne bien sûr, les agressions sexuelles et la manipulation et l'emprise qui va avec.

Il parle aussi de la pression scolaire, du racisme institutionnel qui s'en mêle et qui pousse à la dépression.

La transidentité est aussi un point important du récit avec un ado trans en plein questionnement.

Le roman aborde aussi la pression culturel et /ou parentale pour des ado français mais dont les origines et les attentes parentales peuvent entrer en conflit avec les souhait, les désir et la culture acquise en société qui diffère de celle qu'iels connaissent chez eux.

C'est un roman très riches, avec de nombreuses thématique, mais tout est fait en finesse, chaque personnage étant traversé par ses problématiques.

Des problématiques qui peuvent s'avérer parfois très dur, et générer de fortes angoisses, mais on apprécie grandement que l'auteur ne verse pas dans le misérabilisme et offre de belles conclusions à nos personnages.

Oui les sujets sont difficiles, oui la société n'est pas toujours compréhensive, mais l'entourage familial même partiellement dysfonctionnel peut apporter du soutien, de même que des amitiés fortes.
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C'est la couverture du livre qui m'a attirée lors d'une masse critique. Au premier coup d'oeil j'ai pensé à une BD. Et finalement c'est le résumé qui m'a intriguée !

Un roman qu'on pourrait penser pour ados. Mais pas que.

J'avoue que je ne connaissais pas le jeu Donjons et dragons qui est au centre de l'histoire.
Bon, depuis j'ai cherché un peu parce que je dois dire que l'univers me plaisait bien à travers l'histoire.
Y a comme un petit air de World of Warcraft, auquel j'ai pas mal joué pendant un moment, alors le décor me parlait particulièrement.
Bref. :D

L'histoire est vraiment, vraiment happante. Les pages se tournent réellement toutes seules.

D'abord l'intro avec les différentes fiches de personnages est hyper bien pensée ( et originale !).

Ensuite l'alternance vie réelle/ vie jouée offre un excellent tempo !

Beaucoup de thèmes de société, brûlants, sont abordés mais à la juste dose... simplement mais franchement.

De plus les personnages sont vraiment recherchés, réalistes et tous très intéressants. C'est un des points forts du livre, clairement.

Pour conclure : une lecture enrichissante que je recommande !

@Donjons et Dramas de @Théo Kotenka : un véritable coup de coeur !

J'ai mis beaucoup trop de temps à essayer d'en faire la critique. Je n'étais jamais satisfaite. Je ne le suis toujours pas mais les jours passent et il faut que je me lance. Je ne lis les critiques des autres lecteurs qu'après avoir posté la mienne mais je suis certaine qu'elles combleront tous les manques que j'ai laissés parce que là, je ne fais que dire ce que j'ai adoré de @Donjons et Dramas. Et ce n'est pas exhaustif.

J'ai adoré découvrir un nouvel auteur, le jeune et talentueux @Théo Kotenka.
J'ai adoré la façon dont il a structuré @Donjons et Dramas. Son indispensable et brillante note de l'auteur, le fait de faire une liste des sujets sensibles (une horreur « in the RL ») et puis la présentation de ses personnages en commençant par celle de leur alias dans le jeu.
J'ai adoré la mise en page (bravo à @Clémentine Hède).
J'ai adoré que ce roman soit à quatre voix + une ensuite.
J'ai adoré la résonance des chapitres parties de jeu avec ceux de la vie des jeunes gens.
J'ai adoré les motivations des joueurs pour changer certaines règles de Donjons et Dragons qui ne leur convenaient pas.
J'ai adoré le suspense de @Donjons et Dramas.
J'ai adoré le fait que chacun des protagonistes soit ancré dans la réalité.
J'ai adoré la diversité des milieux sociaux et des orientations sexuelles donnant ses belles couleurs au roman et soulevant des problématiques contemporaines.
J'ai adoré que @Donjons et Dramas ne soit pas un de ces romans pour adolescents qu'on pourrait appeler « romans pansements » et qui n'ont rien de littéraire.
J'ai adoré que chacun des personnages principaux soit complexe, vivant, attachant.
J'ai adoré partager ce moment de leur vie.
J'ai adoré que @Théo Kotenka ne tombe pas dans les clichés.
J'ai adoré que le milieu social et l'argent soient des sujets franchement abordés.
J'ai adoré ce récit sur l'adolescence où l'on se découvre et s'affranchit de sa famille tout en ayant encore besoin d'elle.
J'ai adoré que ces jeunes se projettent dans un avenir.
J'ai adoré que l'amitié entre eux soit si forte.
J'ai adoré que @Donjons et Dramas se termine dans l'optimisme sans pour autant évacuer les duretés de la vie.

J'ai adoré que @Théo Kotenka nous envoie un message de liberté, chevillé à l'idée qu'il faut être soi-même.

J'ai adoré, vraiment adoré, ce livre de littérature.

Merci à @nicolasbabelio, merci à @Théo Kotenka, merci aux éditions Scrinéo. Merci infiniment.

@Donjons et Dramas : à lire. Absolument.