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EAN : 9782954105918
335 pages
L'Arachnéen (21/03/2013)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
" Le corbeau, dont les aides-cuisiniers s'occupaient comme d'un animal de compagnie, était le seul oiseau du camp. Les merles, les étourneaux et même les vulgaires moineaux mouraient sur la clôture électrique et le ciel au-dessus des blocks était vide, désert. Il est étrange et anormal de vivre dans un monde sans oiseaux et Lisa Pomnenka peignait leurs ombres ailées dans son ciel. Elle les peignait aussi à la cime des bouleaux.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Après, longtemps après. Mais que veut dire longtemps, après la sortie d'un camp d'extermination ? « Je ne voulais pas retrouver le journal d'Alex Ehren, je ne voulais pas revenir sur le passé. L'esprit humain relègue la douleur dans les sous-sols et je ne voulais pas retrouver les clés de ces pièces que j'avais refermées et oubliées ». Comment dire lorsque l'on est passé par Birkenau.

Oublier, effacer, supprimer le souvenir ? « Pourtant lorsqu'il me rattrapa, je fus impatient de savoir et de comprendre, car je savais que je ne pourrais me débarrasser de ma culpabilité qu'en exposant mes cauchemars au grand jour. J'étais comme un arbre resté seul après l'abatage de la forêt et je me sentais coupable d'être en vie alors que tant d'autres étaient morts »

Je m'attarde sur le début de ce roman, car il s'agit d'un roman, car ces mots « je me sentais coupable d'être en vie » entrent en résonance avec l'image des chiffres tatoués sur l'avant-bras d'une personne qui me fut chère.

Le camp des familles tchèques à Birkenau. le camp des enfants. « Je ne chanterai pas ». L'idée du soulèvement. La fumée, « la fumée des riches pue exactement comme celle des mendiants ». le camp des tziganes, le camp des femmes. « Mais il n'y avait rien de semblable au block des enfants des familles tchèques, où les enfants passaient leurs journées avec leurs professeurs et leurs surveillantes ».

Un block, des règles, l'insensé, « Mais quel mal y a-t-il à mettre de la folie dans un monde absurde ? Peut-être que dans un monde absurde, c'est notre folie qui est raisonnable ». Les enfants, les kapos, la faim, la peur, « Sa peur l'avait engourdi, elle l'avait rendu indifférent au sentiment de perte même », Lisa et le mur, la peinture et l'invention d'un non-ici, la mémoire, apprendre à lire. Les instants de tous les jours. A coté, la mort, la fumée…

La célébration de Pessah, les feuilles de papier volées, les fils de laine recyclés, les débats et les espoirs, l'amour, se tenir la main…

Se laver, les cheveux rasés, une évasion, le soulèvement préparé, les convois, les mort-e-s, les poux, les oui-dire, le docteur Mengele, survivre, la bille en or, les pages du journal enveloppé…

Un roman et l'impossible douce présence du lendemain.

Catherine Coquio présente l'histoire du roman, les personnages « composites », les écrans construits entre les témoins narrateurs, « le roman d'Otto B. Kraus est travaillé tout au long par la hantise du soulèvement nécessaire, et avorté ». Elle parle des regards, « il n'existe pas de regards posé sur eux », eux et elles, les déporté-e-s.

L'auteure revient sur l'histoire de l'auteur, de Prague, de Theresienstadt, du camp des familles, de celui des enfants, de Terezin, de Birkenau, du camp des tziganes. J'ai repris le début de son titre « le leurre et l'espoir »pour cette note.

Catherine Coquio indique que « le roman de Kraus est lui aussi une réflexion sur l'espoir comme « devoir » et comme « mal », à travers le double problème de la protection des enfants et de l'action violente, rendues toutes deux impossibles à Birkenau parce qu'elle se heurtaient insolublement l'une à l'autre ». Elle évoque aussi de multiples autres auteur-e-s puis Otto et Dita Kraus, après.

Un complément historique et analytique et une belle place aux « péripéties de l'espoir ».

Nous n'en avons pas fini avec les crimes contre l'humanité, les génocides, les crimes de guerre, les massacres, les tueries…
Lien : https://entreleslignesentrel..
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critiques presse (1)
LaViedesIdees
09 mai 2014
Avec ce dialogue entre un « roman » profond aux multiples couleurs et l’excellente et rigoureuse mise au point de Catherine Coquio, on peut considérer l’édition du Mur de Lisa Pomnenka comme une tentative réussie d’allier fiction et histoire, chacune se gardant d’annexer les qualités et les spécificités de l’autre.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je ne voulais pas retrouver le journal d’Alex Ehren, je ne voulais pas revenir sur le passé. L’esprit humain relègue la douleur dans les sous-sols et je ne voulais pas retrouver les clés de ces pièces que j’avais refermées et oubliées
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Pourtant lorsqu’il me rattrapa, je fus impatient de savoir et de comprendre, car je savais que je ne pourrais me débarrasser de ma culpabilité qu’en exposant mes cauchemars au grand jour. J’étais comme un arbre resté seul après l’abatage de la forêt et je me sentais coupable d’être en vie alors que tant d’autres étaient morts
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Mais quel mal y a-t-il à mettre de la folie dans un monde absurde ? Peut-être que dans un monde absurde, c’est notre folie qui est raisonnable
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Sa peur l’avait engourdi, elle l’avait rendu indifférent au sentiment de perte même
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