Haute Pleine, un titre qui fait un peu rêver, des paysages immenses, des saisons bien marquées. Mais il n'y a que le titre qui peut faire rêver. L'histoire de Sophie, 15 ans, est parsemée de difficultés, certaines qu'elle a bien cherché,
d'autres qui lui sont tombées dessus sans qu'elle les appelle. Sophie qui vit dans un ranch du Wyoming où le travail principal est l'élevage des moutons, qui prend le bus tous les matin pour se rendre à l'école, qui aide sa mère à diriger ce ranch, le père étant parti, va se trouver enceinte d'un ouvrier mexicain Demetrio qui l'aime. Sophie quant à elle se demande jusqu'à la fin si elle l'aime "vraiment". Elle a une passion, son cheval Pablo qui sera un jour méchamment tué par un autre ouvrier du ranch. Elle cache sa grossesse le plus longtemps possible. Il y a des secrets de familles qui sortent au jour. Elle part à la recherche de son père, qu'elle retrouve, et découvre qu'il boit et se drogue. Elle vivra quelques temps avec sa petite fille Frances chez sa grand-mère pour finir par rentrer au ranch, sa mère étant devenue malade, incapable de continuer à diriger le ranch, elle va prendre cette lourde charge sur ses épaules. La fin du roman n'en est pas vraiment une, Demetrio s'en va une nuit en lui laissant une lettre disant ceci : "Je veux revenir, à toi de me dire quand. Ne me fais pas attendre trop longtemps. Frances et toi, vous allez me manquer. Tu me jugeras peut-être bien faible de m'être contenté de te laisser une lettre, mais c'est la meilleure façon de prendre congé, non? Je ne suis pas un faible, tu verras". A partir de là, l'imagination est libre d'élaborer la fin qu'on aimerait bien.
Dans cette partie rude de l'Amérique, au milieu d'hommes rudes eux aussi, Sophie parvient tant bien que mal à faire sa place.
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La liste de ceux qui m'aiment n'est pas bien longue. Quelqu'un qui vous aime, c'est un beau cadeau.
Edwina a une main sur mon ventre, sur ma peau nue? Si elle appuyait fort, elle sentirait les mouvements vifs de mn bébé dans les eaux chaudes et familières où il vit, pareil à une chauve-souris qui pourchasse des moustiques dans le ciel noir. La main d'Edwina bouge et se pose sur ma hanche. Son corps se détend et pèse de tout son poids sur mon dos et mes jambes. Notre respiration se fait régulière. La tristesse me rend somnolente et je glisse dans le sommeil comme la lune glisse derrière les nuages. Mais mon sommeil est léger.
Je voudrais lui dire que je l'aime parce qu'elle ne me fuit pas. C'est rare que je puisse dire à quelqu'un que je l'aime, et ceux qui m'aiment, je peux les compter sur les sabots d'un cheval. Demetrio, ma grand-mère, mon bébé, l'espoir que mon père m'aime.