Wolfsmund, tome 1

La mention assistant de Kentaro Miura a attiré mon attention.

Dans les Alpes à la fin du Moyen-Âge la lutte entre les cantons suisses et le Duc d'Autriche sert de toile de fond à la mise en scène du despotique maître du Col du Saint Gothard. C'est dommage que la forme ne soit pas à la hauteur du fond car en dépit de certains efforts, les graphismes restent inégaux et maladroits (onomatopées, visages carrés, décors simplistes, recours au fan service...)

Liese & Georg ; Johann & Klaus ; Guillaume & Walter
3 récits distincts reliés par un fil conducteur : franchir la gueule du loup ! J'espère qu'une véritable histoire va se mettre en place...

Au XIVe siècle, dans les Alpes Suisses, un seigneur tyrannique et sadique règne sur la passe du Saint-Gothard où sa forteresse a été bâtie.

La quatrième de couverture précise d'emblée que le mangaka, Mitsuhisa Kuji, est l'un des anciens assistants de Kentaro Miura, le génial mangaka de Berserk. Sans m'attendre à quelque chose de proche, j'espérais toutefois qu'il s'agissait là d'un gage d'une certaine qualité, mais j'ai manifestement placé mes espoirs beaucoup trop hauts.

Côté graphisme, ils sont assez basiques, voire simplistes par moment. Les paysages manquent de détails, les visages sont très simples, et on n'est pas épargné par une bonne dose de fanservice.

Côté histoire, le tome 1 est divisé en trois chapitres qui retracent chacun trois tentatives de passage : un chevalier et la jeune noble qu'il protège, une femme soldat, et Guillaume Tell accompagné de son fils. Il n'y a pas de liens entre ces trois histoires, et apparemment cette logique continuera dans les tomes suivants. L'idée que le réel personnage principal soit finalement cette forteresse est intéressante, mais je la trouve assez mal amenée et maladroite.

La répétition du schéma : essai de passage, capture (voire torture) puis exécution, est un peu redondante, on comprend vite que franchir cette forteresse est extrêmement compliqué et on se demande où on va. Une rébellion est plusieurs fois évoquée mais sans plus de détail, et un des personnages pourrait éventuellement prendre une certaine importance par la suite, mais sans que ce soit une certitude.

Au final, Wolfsmund souffre directement de la comparaison avec Berskerk à cause de la mise en avant maladroite du fait que son auteur soit l'ancien assistant de Miura, et c'est dommage. Mais même sans cette comparaison, j'avoue que ce manga n'a pas su me donner réellement envie. le visuel manque de détail, et l'idée de voir défiler des personnages qui vont essayer de passer avant d'être torturés et massacrés ne me tentent pas vraiment.

Peu de mangas ont pour cadre de leur récit la Suisse et encore moins celle du XIVème siècle. le contexte historique est assez intéressant avec un duc autrichien qui a la main mise sur trois cantons qui se rebellent. La passe du Saint-Gothard, un emplacement stratégique, est surnommé Wolfsmund, le titre de ce manga.

On va suivre dans le tout premier tome trois duos de personnages qui vont affronter ce terrible col. Cependant la destinée de certains sera assez brève. On croisera également un certain Guillaume Tell qui sera introduit de manière assez habile.

J'ai été moins séduit par le dessin que je trouve assez vieille école mais il demeure tout à fait correct. Il est vrai que les décors manquent de détails. Pourtant, il y a une certaine lisibilité du trait et des visages parfaitement reconnaissables, ce qui est, avouons-le, tout à fait appréciable.

Il y a des scènes de torture assez choquantes puis on passe dans un cadre plus bucolique. C'est assez déroutant. On ne ressent pas pourtant de la surenchère. Oui, cela reste mesuré comme pour contenir une certaine rage de vengeance si courante dans les autres mangas. Et pourtant, on aurait bien envie de faire la peau de cet infâme Wolfram !

Ki-oon est décidément une bonne maison d'édition pour le manga. Une série violente mais intense.

J'ai aussi été attirée par la mention "assistant de Miura" et quelle déceptioooooon... J'avais des attentes énormes et tout est retombé comme un soufflé.
Je mets tout de même trois étoiles et demi car l'ensemble n'est pas mauvais et possède de bonnes pistes pour la suite. Toutefois, n'est pas Miura qui veut, comme on ne peut que le constater ici. Quand Ki-oon indique que le mangaka "ancien assistant de Berserk, signe pour sa première série une chronique médiévale sombre et torturée", il fallait attendre que l'auteur souffre la comparaison. Quant à la phrase extraite ci-dessus, c'est un excellent résumé. Une série à l'ambiance entre Berserk et le Sorceleur (les monstres en moins) mais qui pour le moment est loin d'avoir le niveau.

Alpes Suisses. Début XIVè siècle. Un seigneur impitoyable fait abattre tout rebelle afin de faire régner l'ordre et de se faire respecter. Ernst, père de Liese et chef de rebelles vient d'être exécuté. Liese, elle, s'enfuit avec le chevalier Georg pour ne pas subir le même sort. Pour cela, il va leur falloir franchir le col de Saint Gothard et passer par Wolfsmund… (la gueule du loup) Georg coupe donc les cheveux de Liese pour en faire un parfait écuyer. Mais l'Amman Wolfram, qui contrôle les accès est redoutable et ne s'est jamais laissé duper. Nos amis vont en faire la cruelle expérience : Georg va se faire tuer et Liese, démasquée, subira le même sort. On suivre ensuite l'épopée de Johanna, excellente femme soldat, déterminée à amener le sceau de son maître de l'autre côté de la frontière ; enfin, Guillaume Tell et son fils Walter vont, eux, décider de passer en escaladant la falaise très périlleuse et fatale… On ressent bien l'ambiance moyenâgeuse, et le rythme de ses exécutions implacables. L'atmosphère du récit est donc sombre et les sentiments de peur, de désespoir, de défiance et de vengeance sont omniprésents. Les scènes de batailles à l'épée sont très réalistes, mettant en valeur l'habileté et la vitesse des gestes. Un très bon cru.