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sur 401 notes
On met "L'Éloge de la fuite" dans la catégorie d'éthologie ; c'est-à-dire l'étude scientifique du comportement des espèces animales, y compris l'humain. J'avais lu avant seulement deux livres de cette catégorie ,"Le Singe nu" de Desmond Morris et à "L'Agression, une histoire naturelle du mal" de Konrad Lorenz. Je ne suis pas du tout un expert dans le domaine.
Laborit constate que l'être humain est dominé par deux pulsions: la volonté de survivre et le désir de propager l'espèce. La fuite ou l'instinct de fuir le danger est un instinct de première importance. le sentiment d'être libre n'est qu'une illusion parce les règles de notre société et notre conditionnement culturel limitent radicalement nos choix.
Laborit est de l'avis que nos pulsions et nos instincts animaux ne nous donnent pas un sens à la vie qui vient seulement de Jésus Christ, Laborit fait le même constat que le Nietzschéen Miguel de Unamuno dans ."Le Sentiment tragique de la vie" que l'homme qui ne croit pas est condamné à être malheureux. Laborit prétend être un croyant heureux; sa foi date du moment ou il a compris que Jésus ne voulait pas nous imposer des règles à l'humanité mais qu'il voulait plutôt être solidaire avec l'humanité.
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La puissance d'un livre ne se mesure pas à l'aune du nombre de pages: cet ouvrage en compte 186 (en poche) et il offre à son lecteur un champ de réflexion immense. Laborit est un grand scientifique mais ,bien au-delà de son impressionnante expertise c'est un homme qui s'interroge .Et à travers le prisme de ses recherches en neurobiologie et appuyé sur un ferme matérialisme ,il observe ,l'amour,la mort,le plaisir,le bonheur,le travail, le sens de la vie . On peut ne pas partager ses conclusions mais le lire ne peut qu'enrichir notre reflexion et notre connaissance de nous-même et du monde.Un grand monsieur, un grand petit livre.
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A travers l'Eloge de la Fuite, Henri Laborit propose une lecture philosophique de l'être humain à travers le prisme des sciences et de la biologie. Les thèmes abordés sont assez diversifiés, ils vont des sciences à la foi en passant par le sens de la vie ou la mort, mais il parle surtout d'organisation sociale basé sur la part animale inconsciente mais toujours présente chez l'être humain, il revient notamment sur l'importance des rapports de dominance dans les rapports humains.
Mais alors pourquoi la fuite ?
La fuite car pour ce scientifique philosophe, il n'y a que dans cette fuite que le salue existe. La fuite sous toutes ses formes, l'imaginaire en tête car il devient le dernier refuge de ceux qui ne supportent plus l'environnement social dans lequel ils se trouvent.
Henri Laborit ne fait pas un livre constat. Il élabore et propose aussi des pistes vers des solutions à certains des grands enjeu de l'humanité.
Le livre a été écrit en 1976 et aujourd'hui en 2021 il est encore pleinement d'actualité ! Il n'y a que lorsqu'il est traité de l'information qu'on sent des constatations qui datent, car le philosophe n'avait pas prévu internet.

Assurément il s'agit d'un livre passionnant, facile à lire malgré quelques notions. Laborit met son savoir à la portée de tous. le lire m'a permis de trouver un écho à beaucoup des mes idées concernant la nature des rapports humains. Je doute qu'il fédère tout le monde car il met aussi un point final assez clair à beaucoup d'idées romantiques. Les rêveurs et les naïfs n'aimeront pas ce livre, car il nous met face à nous mêmes, sans artifice.
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C'est un tragique constat, l'homme préfère fuir les problèmes et rechercher immédiatement un autre plaisir, devenu aujourd'hui simple divertissement, dont il dépend desormais pour survivre.
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C'est un livre pour ceux qui peuvent se remettre en question, pour ceux qui sont capables de mettre leur ego de côté, pour ceux qui veulent regarder en face notre société, et pour ceux qui veulent éventuellement adapter leur comportement en fonction...
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Ma pensée en terminant le livre :
"Le monde est beau. Les gens sont tristes..."
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Bonne lecture...
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Un essai très lucide sur la nature humaine, les mécanismes mentaux individuels et les constructions sociales.
Laborit analyse le rapport de l'homme à l'amour, à la liberté, aux autres, à la mort, au travail et au bonheur... Tantôt cynique et désabusée, tantôt pleine d'espoir, une lecture qui m'est apparue étonnamment réconfortante.
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Extraordinaire : Quelle clairvoyance pour l'époque !
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Un des livres qui ont marqué ma vie. Avec le recul, je ne suis plus forcément d'accord avec tout ce qu'affirme - sans doute trop positivement - Laborit dans le domaine de la sociologie, mais il m'a trop aidé à réfléchir pour que je ne considère pas comme utiles les questions sur lesquelles je peux être en désaccord aujourd'hui.

Et surtout, il faut se replacer dans le contexte de l'époque.

Dans le prolongement de ce livre, je vous recommande Homo biologicus de Piervi Piazza, qui d'ailleurs se réclame de Laborit.
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Athée je le suis depuis mes 13 ans, bref sursaut de maturité qui me condamna à l'incompréhension de ma chère et délicieuse maman qui entre deux baffes éducatives se convainc que je retournerais fissa dans l'asservissement de la foi religieuse qui à elle seule pouvait m'expliquer bien des tourments existentiels de la vie, mais pas la misère , ni la guerre, condamnant la tolérance à l'intolérance intolérable de toute religion dogmatique que j'emmerde profondément depuis maintenant quelques années.

Apolitique, je donnerai mes préférences au socialisme pour des raisons purement narcissique, pour donner à ma conscience bonne figure, solidaire d'une société figée dans un libéralisme déconcertant ou la marchandise est spéculée sur la misère du monde, toujours plus avec toujours moins, les gens sont emprisonnés dans un modèle social qui leur promet bien des illusions, qui leur fabrique des rêves délicieux aux saveurs matérielles, occupés à survivre dans ‘abrutissement d'une mondialisation ahurissante, la connaissance n'a plus de valeur, les plus-values pleuvent sur les puissants, qui se "palaitisent" d'une domination erronée, car l'individualité n'a que faire des autres… Et pourtant on nous emprisonne dans un modèle social pour le bien de notre espèce, emprisonnés d'un inconscient formaté par l'éducation culturelle et depuis les siècles des siècles…

AMEN

Que les gens se rassurent, nous ignorons ce que les autres savent, docile nous gambergeons dans la superficialité de l'existence régie par nos pulsions, nos acquis, et notre innée, notre système nerveux est incorruptible, il se joue de nous en toute impunité, il nous leurre d'un libre arbitre, d'une liberté qui nous échappe depuis bien des chaos…

on courre après le bonheur qui n'existe que dans notre imaginaire, seule échappatoire à l'aliénation de notre monde, et moi je rêve que l'on se réveille de notre léthargie, ou alors je m'enfonce dans cet imaginaire qui me rend la vie plus douce, par la fuite, je n'aime pas la révolte, car elle s'instrumentalise de nos idées reçues, débattre est une aberration, l'un veut dominer l'autre car détenteur d'une prophétie idéologique forgée par la passé et l'histoire mais pas de notre propre grandeur ou de notre sur-moi, en tout cas j'en doute…

en toute objectivité on se leurre d'un statut individuel qui berce notre égo d'un narcissisme déroutant de cupidité mensongère dont on se gave sur le chemin de notre vie, mais le berger n'est jamais loin, il brille au loin d'un sourire, car l'absolu n'existe que dans les dictionnaires de philosophie, combien de vérités, combien de chemin sinueux…

Picasso était un grand peintre ! je vous le dis avec toute ma certitude… Enfin surtout parce quelqu'un en toute subjectivité à trouvé les mots pour en faire un grand peintre voilà tout, l'art du sophisme, du snobisme, c'est toujours musical quand il nous parle, l'artiste fuit dans son propre imaginaire par la création, une sorte de rébellion, d'autres se droguent, d'autres sont fous…

Les gens cultivés vous diront que vous êtes bien con, car ils détiennent une valeur dans l'échelle sociale, celle du savoir qui se revendique comme une vérité sur le monde, ils gardent le savoir pour eux, ils occupent les autres avec des loisirs, poudre de bonheur éphémère aux yeux, ils promettent merveilles et illusions au plus grande nombre pour le bien de leur propre existence…

Je vous l'ai dit, il y le « Moi » et le « Nous : le Moi n'a que faire du Nous, il est plus fort que tout, égoïste, ambitieux, il survie, s'adapte aux codes sociaux, moraux, à la culture, il apprend, mais l'apprentissage est long, parfois la clé de la liberté se trouve dans la fuite, dans notre imagination fertile loin cette réalité dramatique, qui berce toute notre vie dans la passivité ignorée de notre propre moi.

Henri Laborit vulgarise Nietzsche, pour ma part les deux se ressemblent dans leurs idées… Laborit vous passe la corde au cou, d'un pessimisme passionnant, il dresse un portrait de l'espèce humaine assez déconcertant, bien sûr tout le monde s'en branle sinon on en serait pas là…

mais moi je me suis retrouvé la dedans, souvent dans mes critiques je rejoins ses points de vue, avec tout l'objectivité et le recul nécessaire pour admettre que je suis un mouton, un tas de molécules ordonnée, mais que je ne suis rien à l'échelle du cosmos, bref comme tout à chacun je suis la victime d'une éducation mal branlée, lobotomisé depuis mon plus âge par la domination de l'ignorance, instrumentalisée par la cohésion sociale qui bercée par les héros, les mythes, les légendes, et par toutes ces fables passionnantes vous promettant l'ascension de votre individualité au détriment d'une véritable liberté de pensée.

Mais au final on va tous crever, arrêtons de l'ignorer et faisons-nous à l'idée que ça peut faire mal et que après c'est le néant.

Quel livre passionnant.

A plus les copains
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Un livre ES-SEN-TIEL.

Henri Laborit, chercheur du XXème siècle qui a étudié entre autre les molécules psychotropes et leurs usages thérapeutiques, passe tous les grands thèmes de nos vies à travers le prisme des découvertes (les siennes mais pas que) scientifiques sur le cerveau et le comportement des hommes en situation sociale.

Il explique d'abord brièvement quelques théories, à savoir que la seule motivation des êtres vivants est leur survie, avec la recherche de l'expérience agréable, dictée par les pulsions ou par les besoins acquis et souvent influencés par le cadre socio-culturel. Cette recherche implique une concurrence avec les autres vivants, les objets ou les êtres gratifiants étant en nombre limité, avec pour conséquence soit la soumission au plus fort, soit l'affrontement avec celui-ci, soit l'inhibition et l'absence de (ré)action (aux conséquences désastreuses pour la santé) ou soit la fuite dans un monde imaginaire et sublimé. (Tiens, cette histoire de fuite dans un monde imaginaire, n'est-ce pas un des points communs aux amateurs de fiction ?)

Ensuite l'auteur analyse tous les thèmes de réflexion de nos vies, comme la liberté, la foi, la mort, l'amour (y compris l'amour de la patrie), l'éducation, la famille, le sens de la vie, la politique, … Les concepts abordés sont variés et franchement je pense que tout le monde y trouvera un intérêt et matière à réflexion, quels que soient ses goûts, son histoire, ses angoisses.

Laborit consacre notamment tout un chapitre au travail (thème qui m'est cher), où il avance des pistes de réflexions sur son rôle (oui le travail n'est pas que la production de biens …) dans nos sociétés hyper-productives et hyper industrialisées, où l'on peut s'interroger sur la durée du temps de travail, qui a peu évolué malgré des machines toujours plus efficaces, et sur la frilosité de dominants à changer de paradigme économique, malgré l'urgence climatique. Les syndicats, les communistes (le livre a été rédigé dans les années septante, avec une URSS encore puissante) et les révolutionnaires en prennent aussi pour leur grade. Ce passage m'a d'ailleurs fait penser au roman « Moi et lui » de Moravia, assez critique sur les communistes italiens.

C'est un essai intelligent, et, qui plus est bien, écrit. L'auteur s'exprime en toute simplicité, avec humilité et reconnait ses limites. Il n'impose rien, partage juste ses analyses rondement menées, qui parfois bousculent certaines convictions, voire même les ébranlent. Un essai extrêmement lucide sur les rapports entre les hommes, sur le sens de nos vies, sur notre liberté réelle. Mais aussi un essai qui se veut optimiste, malgré tout.

Bref, c'est un essai qui ne laisse pas indifférent. Un essai qui fait appel à notre raisonnement et non à nos émotions. Un essai qui fait réfléchir, et donc potentiellement dangereux. Et donc à lire de toute urgence.

Ou à relire, encore et encore.
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Dans cet essai, les grandes questions de la vie dont : l'amour, la liberté ,la mort, le travail, la politique, la foi sont abordés par Henri Laborit éminent biologiste à l'aune de son expérience, de sa culture scientifique et de son ouverte au monde, de sa curiosité.
L'auteur nous prévient dès son avant- propos : Dans une tempête le voilier à deux solutions soit la cape en se soumettant à la dérive du vent et de la mer, soit la fuite avec un minimum de toile. La fuite est de loin la meilleure solution car non seulement elle sauve, le plus souvent, le bateau et l'équipage et de surcroît elle fait découvrir d'autres rivages, ce que la route toute droite sans imprévu, interdit irrémédiablement.
L'auteur nous rappelle sans cesse au fil des différents sujets de société abordés que nous sommes des êtres très vite déterminés et bridés par notre éducation, notre système de gratification qui construit notre inconscient. En conséquence, nos marges de liberté sont très réduites, nos choix nous échappent, leurs motifs profonds nous restent pratiquement inaccessibles.
Nous passons donc le plus clair de notre temps à entretenir ou à subir passivement notre système hiérarchique de dominance.

Le chapitre consacré à la mort m' a particulièrement intéressé, Laborit y développe les raisons pour lesquelles nous sommes littéralement amputés d'une partie de nous mêmes qui s'étaient introduites dans notre système nerveux du fait les relations innombrables produites par l'être cher. Nous pleurons donc cette partie du disparu qui était en nous mêmes.

Les raisonnements que nous apporte Henri Laborit nous amène à decouvrir et nous incite à développer finalement ce qui est l'essentiel du sens de la vie : contribuer à l'enrichissement des connaissances, les plus humbles et inattendues comprises. Osons d'autant plus que nous connaissons aujourd'hui le poids énorme des conformismes et la manière dont ils se construisent qui nous enferment trop tôt malgré nos potentialités extraordinaires d'humain richement dotés en héritage biologique et culturel .

Henri Laborit, avec une rigueur toute scientifique ce qui requiert du lecteur une attention soutenue et quelques relectures fait au déjà de la fuite, l'éloge du désir, de l'imaginaire, des chemins parallèles, des détours qu'il nous invite le plus possible à emprunter.
La lucidité sur la condition humaine ne nous autorise pas à espérer sans ménager notre peine et il faut garder à l'esprit que si nous sommes fertiles au sens propre que bien peu de temps , il est patent qu'il vaut mieux laisser tomber l'idée d'idéal tant pour l'organisation politique de la société que pour mener nos vies et sans tarder, la vie est courte, reconnaître ou admettre tout ce que nous apporte, inconsciemment, nos amours mortes et celles purement virtuelles fruits de notre imaginaire, paradoxalement s'y laisser aller est la part la plus féconde de notre passage ici bas.
Je remercie en tout cas l'ami babéliote qui m'a recommandé cette lecture, et vous invite à découvrir cet ouvrage à la fois austère, très honnête, bienveillant et sans détour, non politiquement correct et qui ouvre de multiples pistes de réflexions sur des fondements qui m'ont semblés à la fois robustes et bien étayés.
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