(...) deux facettes (...) D’un côté, celui qui veut briller, un personnage solaire (…) qui veut soulever les foules et faire la révolution. Et l’autre, plus discret (…), qui, le reste du temps, souhaite tout simplement qu’on lui foute la paix.
Ce type qui s’emporte, c’est lui, ce n’est ni une construction ni une invention (...) Le mélenchonisme, c’est mettre du conflit partout pour générer des interrogations. (...)
C’est marxisme et révolution, systématiquement, tous les jours et partout (...)
Oui, en vrai, il fait partie du système qu’il dénonce, et il ne s’en défend pas. (…) Il est fier de sa luxuriante et précoce petite pile de mandats. (…) Il sait que ça lui sera toujours reproché et que, non, il ne va pas s’inventer un autre profil que le sien, celui du mâle, blanc, âgé, qui a goûté aux plus hautes fonctions de l’Etat.
Tous s’appliquent à maîtriser le sourire de Joconde, mystérieux, illisible, ce bouclier nécessaire en politique. Lui va toujours vous sortir de grands yeux malgré lui, s’empourprer, sourire, marquer sa surprise, son dédain, son mépris pour vous et vos questions. Des mimiques qui ne lui appartiennent pas, un truc hors contrôle et sur lequel il a renoncé à se lamenter.
L’autre jour, à la télé, je ne sais plus sur quelle chaîne, il s’est encore pris la tête avec un journaliste. Tu lui demandes un truc qui ne lui plaît pas, il ne répond pas, il crie ! Ce type est dingue, il est là à vociférer tout le temps, a s’emporter, à gueuler… Il est comme ça dans la vraie vie ?
Il est mu par une sorte d’optimisme à première vue incompréhensible, autogénérés évidemment, et une détestation franche, limite phobique, de l’inertie.
Gérard Miller et Marion Lagardère - C l'hebdo - 25/02/2017