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EAN : 9791070061251
232 pages
Cairn (04/07/2022)
3.88/5   4 notes
Résumé :
Comme son père, comme son grand-père, comme tous ses ancêtres depuis Gaston Phébus, Étienne Lamazou a exercé le métier de berger transhumant de 1913 à 1969. Cinquante-six hivers dans les plaines de la Gironde, autant d’étés dans la haute montagne, en compagnie de ses brebis. Mais ne serait-il pas plutôt né au Moyen Âge, lui qui a labouré ses champs à l’araire, parcouru des milliers de kilomètres avec son troupeau, fabriqué ses fromages entièrement à la main, comme s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Les éditons Cairn ont eu la bonne idée de rééditer « L'ours et les brebis », le récit de ce berger transhumant qui raconte son métier avant qu'il ne disparaisse.
Avant de parler de son métier de berger, Étienne Lamazou plonge le lecteur dans la vie d'un village des Pyrénées Béarnaises, au tout début du XXe siècle.
Les contes et légendes racontées à la veillée se mêlent aux travaux quotidiens rythmés par les saisons. le village d'Aydius vit en circuit fermé et l'entraide pour les travaux des champs est un des principes de cette communauté montagnarde fière de ses montagnes et de sa culture. La vie n'y était pas facile mais on n'avait pas de patron et cette liberté pour ces fiers béarnais n'avait pas de prix. « Les produits de l'élevage ne suffisaient pas à faire vivre les familles », il fallait donc cultiver quelques lopins de terre pentus et malcommodes dont on devait remonter la terre chaque année pour éviter l'érosion. On y semait du blé et du maïs, on plantait des pommes de terre. Les enfants aidaient dès leur plus jeune âge car tout se faisait à la main.
Très tôt, Étienne Lamazou s'est vu proposer par ses parents le métier de berger transhumants qui était celui de son père et de son grand-père. A cette époque, la transmission se faisait grâce aux anciens. Les bergers n'étaient pas souvent chez eux car il y avait la transhumance d'été où l'on conduisait les brebis dans les alpages de montagne. L'hiver, c'est en Gironde que l'on conduisait le troupeau durant plusieurs jours de marche pour atteindre les pâturages des plaines.
Le berger témoigne de sa vie de labeur, rude mais emplis du bonheur d'être avec ses bêtes. Il nous explique la fabrication du fromage, les soins au troupeau et, ce danger des montagnes, la présence de l'ours prédateur avec lequel il fallait apprendre à vivre. On sent au fil des pages cet amour simple pour une vie rude mais libre et proche de la nature.
C'est aussi l'histoire d'une période révolue que deux guerres vont transformer, modifiant les habitudes et vidant les villages de montagne au bénéfice des ville s où la vie semble plus facile.
Le livre se termine sur une note optimiste. Après avoir connu un déclin inexorable, le village d'Aydius attire de nouveaux habitants avec l'installation de chevriers.
« Nos gouvernements ont fini par comprendre qu'il était préférable de donner des incitations au maintien d'une activité indispensable à la bonne santé de la montagne plutôt que des primes d'assistance ou de jardinage. Car l'élevage entretient la montagne. »
Au-delà de l'histoire d'un berger, ce récit témoigne de l'exode des montagnes et du renouveau afin que « la montagne continue à vivre. »
Un beau témoignage, candide et sincère, qui nous fait découvrir la montagne authentique de ses habitants et son histoire pastorale.
Un grand merci aux éditions Cairn et à Masse critique de Babelio pour cette lecture pleine d'intérêt.
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C'est un voyage dans le temps que nous offre ce berger pyrénéen.
Né en 1900 en vallée d'Aspe, Étienne Lamazou est fils d'agriculteur. Comme son père et son grand-père, il choisit la liberté de travailler pour son propre compte en reprenant l'exploitation familiale. Liberté de n'avoir de comptes à rendre à personne qu'à sa famille et ses bêtes dont ses revenus dépendent.
Ce récit fut écrit par Étienne quand il avait 80 ans, il dépeint un mode de vie qui pourrait sembler "remonter à la préhistoire" comme il s'en amuse lui-même. Il raconte son enfance dans ce village isolé de montagne, qu'il ne quittera pour la première fois qu'à l'âge de 13 ans pour apprendre le métier de berger qui fut le sien pendant plus de 50 ans. Il nous conte la vie au village d'Aydius, les durs travaux des champs en pente avec l'absence d'outils mécaniques, l'entraide entre les habitants qui était primordiale pour la survie de tous.
L'apprentissage du métier, d'abord en haute montagne, pour emmener les brebis en estive, puis la transhumance d'automne, lorsque les bergers aidés de leurs chiens et d'un âne pour porter leur paquetage, conduisaient leur troupeau à pied jusqu'à Bordeaux, pour louer des herbages. Les fermes de montagne ne pouvaient pas produire assez de fourrage pour alimenter les bêtes en hiver, il fallait donc descendre dans les plaines pour trouver de l'herbe. A l'arrivée des beaux jours, tout le monde reprenait la route vers les Pyrénées pour retrouver la montagne, et ainsi de suite chaque année.
Une vie très dure, avec un confort minimal, et solitaire car le berger était ainsi éloigné de sa famille environ 8 mois de l'année. Étienne insiste sur le rôle important des épouses de ces hommes, qui devaient accepter de s'occuper quasiment seules du foyer, des enfants et de la ferme en l'absence de leurs maris.
Aujourd'hui ce mode de vie a disparu en France. L'électricité, l'eau courante sont parvenues au fil du temps jusque dans les villages reculés. Aydius, la commune d'Étienne, a d'ailleurs été la dernière de France à recevoir la télévision.
Le nombre d'éleveurs ayant considérablement diminué, la taille des fermes a augmenté, grâce à la mécanisation du travail agricole entre autres. Seule la transhumance d'été perdure, celle d'hiver ayant disparu, ce qui a rendu la vie plus facile aux bergers.
J'aurais aimé que l'auteur approfondisse les détails du métier de berger et les difficultés liées à la présence de l'ours, comme le laissait supposer le titre, car ces sujets sont abordés uniquement à la fin. Mais cet ouvrage reste un témoignage édifiant du progrès qui a transformé le mode de vie de ce berger amoureux de sa montagne et de son travail. On peut d'ailleurs souligner la qualité de l'écriture, pour quelqu'un qui n'a été à l'école que de 6 à 12 ans !
Je remercie Babelio et les éditions Cairn pour la découverte de cet ouvrage.
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Je remercie Babelio et les @éditions cairn pour ce livre obtenu lors de la précédente masse critique.
J'ai adoré ce livre qui est le récit de la vie d'un berger transhumant de 1913 à 1969, récit authentique avec les joies et les duretés de la montagne.
Très bel hommage à cette magnifique région avec cependant un brin de nostalgie quant à sa désertification.
A lire absolument si vous aimez les Pyrénées, les brebis , le calme et la beauté de la nature.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Moi qui ai vécu tout au long du siècle, j'ai connu tant de changements que j'ai parfois l'impression d'avoir vécu beaucoup plus longtemps.
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Un vieux dicton béarnais dit : "La montagne est le paradis du berger, le purgatoire des femmes et l'enfer des ânes."
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On ne fait pas ce métier pour l'argent, mais pour le bonheur de monter l'été avec les sonnailles, de partager le bout de pain avec les touristes attendris.
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Je sus dès lors que l'obéissance est le premier devoir d'un enfant.
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