Le premier appel eut lieu le mardi soir. Du garage, je criai à Cindy de décrocher. A la quatrième sonnerie, je lâchai la brassée de journaux destinée à la poubelle de tri pour me précipiter vers le téléphone de la cuisine.
- Allô !
- Mitch ?
Au son de sa voix, je sentis mon estomac se nouer.
- Papa ?
- Ouais.
- Ça va ? Qu’est-ce qu’il se passe ?
- Rien.
A peine quelques mots échangés, nous nous héritons déjà à un mur. Mon père me donnait de ses nouvelles une fois par an, vers Noel. Je lui rendais la pareille en mars, le jour de son anniversaire. Nous laissions les autres fêtes et dates importantes passer tranquillement. C’est pourquoi ce coup de fil en dehors du calendrier habituel m’ébranla. Je n’étais pas certain de vouloir poursuivre la conversation et découvrir la raison de son appel.