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EAN : 9789523903135
377 pages
Atramenta (30/11/2022)
3.44/5   9 notes
Résumé :
Lorsque les univers de Danielle Steel et John Grisham se rencontrent, cela donne un roman qui s'intéresse aux relations et aux liens interpersonnels sur un fond de procès en action civile. Cher Maître met en scène les personnages de Jamais très loin des cyprès et les accompagne lors de moments cruciaux de leur histoire.
Entre saga familiale et roman judiciaire.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Résumé : Tom a connu les mauvais traitements des camps de redressement, aussi lorsqu'au tribunal il défend un jeune homme qui présente des lésions cérébrales quasiment irréversibles et gît sur un lit d'hôpital suite à une chute dans un camp, de douloureux souvenirs remontent.

Tom, qui se jette à corps perdu dans ce procès, se reproche de consacrer moins de temps à son mari Ben et à leur fils Dan.

De son côté, Matt ne comprend pas que Joanny rejette toujours ses demandes en mariage, de plus, il a parfois du mal à supporter qu'elle soit en même temps la mère de leur fille Eileen et la mère porteuse de Dan.

Malgré toutes ces tensions, chacun peut compter sur la famille pour un soutien indéfectible.

Mon avis : Nous sommes parachutés dans une grande famille recomposée mais tellement unie !

Tom, traumatisé par un séjour en maison de redressement, doit faire de gros efforts pour contrôler ses émotions et plaider efficacement.

Ben, mari de Tom, se pose encore quelques questions sur son homosexualité ; tous deux pères de Dan, ils espèrent que celui-ci ne souffrira pas de leurs choix.

C'est un roman très riche qui traite de l'homosexualité sous différents angles. La personne elle-même qui peut être dans le déni et avoir du mal à accepter ses préférences sexuelles. Les parents et l'entourage qui rejettent parfois les homosexuels. Et bien sûr la société, qui souvent encore, montre ces personnes comme des gens « à problèmes », « bizarres », « anormaux ».

Nous partageons la vie de Tom et Ben, leurs doutes, leurs craintes, mais surtout leur amour ; un couple fusionnel très émouvant. Il y a aussi les couples de Joanny et Matt, de Lilly et Jack, tout aussi attachants. Puis, nous participons au procès, dont l'issue incertaine malmène le lecteur.

L'autrice nous trimballe d'un couple à l'autre, de la salle d'audience à la chambre d'hôpital, et au fil de l'histoire les thèmes de l'homosexualité et des mères porteuses sont largement évoqués.

Cependant, Carole LAVENANT nous livre un roman riche en émotions, elle soulève le problème de la montée de l'homophobie en délicatesse ; et elle sait habilement parler de la parentalité, de la famille, du couple, quelque soit le genre. Elle démontre que peut importe le sexe, seuls les sentiments comptent et elle le fait avec brio.

L'écriture est agréable, quelques termes de surf mais faciles à comprendre, pas de longueurs, c'est fluide et bien écrit. Ce roman sera apprécié par tous les publics, sauf les homophobes peut-être, mais je pense que l'autrice s'en remettra.

« Cher Maître » met en scène les personnages de « Jamais très loin des cyprès » que je n'ai pas lu. Il peut donc être lu indépendamment sans gêner la compréhension.

En bref, ce livre est un plaidoyer plein de sensibilité pour la liberté de son orientation sexuelle ; émouvant, qui remue parfois et que je vous conseille fortement.

À lire avec du thé Darjeeling et des cookies (p.24) et profitez des gens que vous aimez, sans les juger.



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Tom, jeune avocat, doit défendre devant le tribunal un jeune homme victime d'une chute dans un camp de redressement et qui présente des lésions cérébrales à vie. En face de lui un cador qui défend le responsable de l'entraînement dans le camp. Il s'agit de prouver qu'il y a eu maltraitance ou du moins entrave à l'accès aux soins.

Tom est marié à Ben et ils ont un fils Dan dont la mère porteuse est une amie intime du couple, Joanny, elle-même en couple avec Matt et mère de leur fille Eileen. Tom est, de ce fait, obligé de quitter la maison pour aller au tribunal, avec la fatigue des transports et la culpabilité de ne pas être assez présent pour sa famille.

L'auteure nous fait partager le quotidien de ces deux couples, la manière dont on assume ou non son orientation sexuelle, qu'elle soit homo ou hétérosexuelle, l'importance de l'arrivée d'un enfant dans le couple, la gestation pour autrui, en axant le propos sur le côté affectif, émotionnel : le ressenti de chacun l'emporte sur l'identité sexuelle.

Il s'agit en quelque sorte d'un roman polyphonique, où les récits de chacun alterne, tandis que le procès sert de fil rouge, fortement intriqué dans l'histoire car Tom a lui-même été victime de sévices dans un centre de redressement, ce qui fait remonter des souvenirs qu'il pensait enfouis. Je lui reprocherais juste quelques longueurs.

J'ai aimé tous les personnages (excepté ce responsable du camp, avec sa morgue et sa toute-puissance, qui traite le juge, les jurés de haut, persuadé qu'il n'a aucun compte à rendre car il prétend n'avoir commis aucune faute) avec une sympathie particulière pour Matt, qui ne se sent pas intégré dans cette famille, qu'il considère comme un clan, la jalousie qui en résulte, et ses tentatives de demandes en mariage infructueuses.

J'allais oublié un personnage important qui nous fait part de ses réflexions philosophiques et de ses cogitations sur les mammifères à deux pattes: il s'agit de Lucifer, le chat.

Au début, j'avais tendance à confondre les protagonistes, qui ont tous des prénoms très courts, ce qui nécessitait un petit temps d'adaptation, ce qui m'a fait regretter de ne pas avoir lu le premier livre que l'auteure leur a consacré : Jamais très loin des cyprès que je vais rajouter à ma PAL.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Atramenta qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Histoire(s) de famille(s)
Pourquoi ai-je sollicité ce livre auprès de NetGalley (que je tiens à remercier au passage, ainsi que l'éditeur Atramenta) ? Suis-je en manque de lecture ?? Autant dire que j'ai commencé ce roman en pensant qu'il faisait un bon candidat pour un abandon, surtout que je me suis aperçu qu'il s'agissait d'une suite donnée à un premier opus (Jamais très loin des cyprès)… Et puis, non, je l'ai lu assez vite d'ailleurs et terminé, et c'est une impression plutôt positive qui se dégage de cette lecture, aux antipodes de mes genres de prédilection.
L'auteure nous emmène à Carmel sur la côte californienne où vivent Tom et Ben et leur petit garçon Dan. Les deux hommes sont amis d'enfance, puis ils se sont mariés et sont devenus pères grâce à Joannie leur amie très proche. Très entourés par leurs familles respectives (des familles recomposées mais heureuses) ils vivent une existence centrée sur des bonheurs simples. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si Tom, avocat, ne débutait pas un procès compliqué qui lui remémore des souvenirs douloureux.
En quatrième de couverture, l'éditeur promet un roman où se croisent les univers de Danielle Steel et John Grisham : c'est tout à fait ça ! Mais ça fonctionne bien. D'un côté la famille, le clan pourrait-on dire d'ailleurs, et de l'autre le procès, le point commun étant l'homosexualité. Tom et Ben sont gays et l'assument totalement, ils n'en font pas un totem mais ils s'inquiètent parfois du regard que la société porte sur leur enfant… Aujourd'hui encore, dans certains milieux au Etats-Unis, règne une certaine homophobie rampante… Des parents n'acceptant pas que leur enfant soit homosexuel lui font suivre une thérapie de conversion ou l'envoie dans des « boot-camps », véritables camps de redressement à la discipline militaire et où mauvais traitements et brimades sont la clé d'une « guérison » promise. C'est le sujet du procès que Tom entend bien gagner pour son jeune client grièvement blessé à la suite de graves négligences survenues au cours d'un séjour dans une académie similaire.
En résumé, une lecture agréable qui vaut principalement par les thèmes sociétaux abordés, le côté Happy Family m'a nettement moins intéressé…
#Chermaitre#NetGalleyFrance
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Un roman riche, puissant, nuancé et poignant. Un petit bijou !
Cher Maître fait partie de ces romans qui ne paient pas de mine. le résumé est intéressant, la couverture jolie, mais dès les premières pages, il est évident qu'on se retrouve face à un récit stupéfiant de beauté, de justesse, de force et de courage.

Cher Maître capture la vie de famille-étendue, voire très étendue-de Tom, alors qu'il vient de s'engager en tant qu'avocat dans un procès qui vise à faire reconnaître les négligences d'un bootcamp américain qui a brisé la vie d'un jeune homme. Au delà des grandes lignes, la question de l'homophobie et des camps de conversion se pose. Même entouré par tous ces gens qu'il aime, Tom peut-il laisser ses émotions d'ancien pensionnaire d'un de ces camps prendre le dessus, au risque de perdre son procès ? Ou bien ces sentiments violents et ces souvenirs traumatisants ne peuvent-ils pas finalement aider le jeune avocat à briller pour son client ?

Les qualités de Cher Maître sont nombreuses, et elles apparaissent très vite. Tout d'abord, par la façon délicate et élaborée dont Carole Lavenant façonne ses personnages. Ils sont nombreux (et l'arbre généalogique en addendum n'est pas de trop au début !)mais ce qui frappe toute de suite, ce sont les spécificités de tous. Personne ne se ressemble, chacun possède un florilège de traits, de qualités, de défauts, d'envies et d'appétences, de désirs et d'obsessions, jusqu'aux enfants, au chien et au chat qui savent parfaitement trouver une place et exprimer ressentis et émotions. Lucifer et Cosmo sont presque des personnages humains tant ils sont caractérisés, et tant leurs interactions avec le monde sont dignes de l'adage "il ne leur manque que la parole". Si on peine un petit peu à connecter tous les personnages entre eux dans l'incipit, le rythme prend naturellement et on replace les parents, les grands parents, les neveux et nièces et l'incroyable trio-pas-tout-à-fait-quatuor qui est le coeur du roman. Ces personnages ne sont pas seulement très bien construits, ils sont aussi capables d'évolution tout au long du roman, et de pivoter dans leurs croyances et leurs visions d'eux-même.

L'intrigue est construite comme un bouquet de fleurs. Les roses centrales sont le procès et ses temps parfois meurtriers, parfois exhilarants, puis des fleurs supplémentaires viennent les complimenter-les histoires de la famille-et enfin, des herbes folles et des fougères terminent le tout-la façon dont tout le monde fait un peu partie de la vie de tout le monde. L'ensemble est une petite merveille qui embaume, envoûte et bouleverse. Tout est précis, soigneusement construit, Carole est une autrice rigoureuse, qui ne pose rien gratuitement. L'affaire dont Tom s'occupe est elle aussi menée tambours battant, avec une plongée vertigineuse dans les tragédies des salles d'audience, et dans l'injustice qui accompagne parfois la quête de justice. L'autrice pose les éléments avec précision sans jamais être ennuyeuse, donnant assez d'informations pour poser l'action et la comprendre même si on ne connaît rien à la loi et son application, mais on ne bascule jamais dans la démonstration. le rythme est calculé pour maximiser l'impact émotionnel, jusqu'à la fin...Sans la ruiner, elle est particulièrement bien conçue.

Les thèmes abordés, au delà de l'histoire de ce procès, sont lourds, mais jamais traités avec lourdeur. Carole a une façon de poser la diversité et le couple homosexuel principal comme une évidence, sans forcer les explications, sans les rendre illégitimes-ou légitimes seulement par la différence. Cependant, elle soulève avec délicatesse la question de l'homophobie sous toutes ses formes : ordinaire, dans la réaction parfois au bord du rejet de certains membres de la famille quant à la famille que Tom, Dan et Ben forme; routinière, dans les remarques acerbes que les amoureux reçoivent parfois dans la rue; institutionnelle, dans l'existence dénoncée de ces camps "ex-gay"; et enfin, internalisée, dans les peurs que ressentent les deux jeunes papas quant aux horreurs que Dan aura à affronter "à cause d'eux". Elle ne se contente pas d'une exploration rapide et superficielle, mais elle rentre dans les strates émotionnelles de l'aveu à soi-même, puis aux autres, puis au monde, puis à la parentalité. En capturant l'histoire d'un couple qui à fait appel à la GPA, Carole se permet une brise légère sur des débats stériles, et montre qu'avec un peu d'ouverture et beaucoup d'amour, l'image figée de la famille traditionnelle peut enfin s'ouvrir et laisser circuler un flot d'amour.

Et que dire de cette histoire d'amour ! Sans jamais tomber dans la vulgarité, l'histoire entre Ben et Tom est aussi puissante que délicate, avec des moments d'intense sensualité suggérée mais qui fonctionnent parfaitement et laissent le lecteur avec des étoiles dans les yeux. le couple que forme Ben et Tom est la figure de proue, mais les autres ne sont pas en reste, entre les relations explosives de créatifs qui ne se comprennent pas toujours et se déchirent, celles vieillissantes et pleines de tendresse des grand-parents, et les ponts d'amitié indestructible entre tous. Les liens sont très forts, même quand ils sont imparfaits, et Carole dépeint le véritable amour sous toutes ses formes, dans ses forces mais aussi dans ses faiblesses. Ce n'est pas la capture d'un idéal, mais bel et bien celui du réel. Et l'autrice le fait à merveille.

L'humour est très présent aussi, par touches douces et tendres, et par la présence complice et enthousiaste de Cosmo et Lucifer, qui apportent tous les deux une empreinte (de patte !) rafraîchissante et drôle. Lucifer le chat est un joli porteur de non-dits, et souligne par ses mimiques et ses attitudes les moments de la narration. Il y aussi énormément de références pop culture américaine, particulièrement bien amenées, et toujours aussi pertinentes qu'efficaces. L'utilisation ludique du QR code pour étendre l'expérience au delà de la lecture est une idée vraiment fabuleuse.

Il y a tant à dire de ce roman, que des centaines de milliers de caractères n'y suffiraient pas. Alors concluons sur un constat simple...Cher Maître est un petit bijou qui ne demande qu'à vous enchanter.

Lien : https://ellexaheartsbooks.bl..
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En ouvrant le livre, on découvre un arbre généalogique bien utile pour repositionner tous les personnages que nous avions quittés à la fin du premier tome. Ce genre de pense-bête est vraiment utile. Je m'y suis référé plus d'une fois car j'ai parfois eu un peu de mal à retisser les liens entre chacun des protagonistes.

Progressivement, on se retrouve replongé au sein de cette famille hors norme, protéiforme, queer, pleine d'amour. le fil rouge du roman sera porté par Tom devant défendre au tribunal un jeune homme cloué à l'hôpital suite à un grave accident dans un centre de correction qui cherchait à le rendre hétérosexuel. Ce premier procès si important pour Tom lui donne beaucoup de travail mais il est porté par la souffrance de son client et l'amour de sa famille. C'est cette partie du roman que j'ai le plus appréciée. J'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver Tom, son mari et son fils. Quelle belle famille !

L'autrice n'a malheureusement pas réussi à m'embarquer pour le reste de l'histoire. Je n'ai pas retrouvé la même beauté des sentiments et plusieurs passages m'ont complètement perdu. C'est en fait assez déçu que je finis cette lecture. J'en attendais peut-être trop et les atermoiements de Joanny pour son mariage m'ont laissé de marbre.

Quoiqu'il en soit, je vous recommande chaudement la lecture du premier tome. Si vous souhaitez mieux connaître Jo et Matt, ce second tome pourra répondre à vos attentes.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Elizabeth McDonell s’amusa à observer les deux avocats qui se tenaient droits comme des I en face d’elle.
Tom, son sac en bandoulière ; son air respectueux.
Jason, son attaché-case en cuir, dont il s’était déjà délesté sur le sol ; son attitude de défi.
Tous les deux dans leur beau costume – code vestimentaire oblige. Même position, les mains jointes devant eux.
À la fois si différents et si semblables.
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Il n’avait jamais perdu un procès et ce n’était pas un novice à la queue de cheval qui briserait la longue liste à son actif.
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Il ne fallait être armé que de patience pour franchir la sécurité du tribunal.
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Il aide Eileen à descendre. D'un pas encore hésitant, mais soutenue par son cousin, elle se dirigea vers Tom. Le jeune homme applaudit.
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littérature gay
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