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EAN : 9782872993932
112 pages
Lessius (13/08/2020)
4.12/5   4 notes
Résumé :
L'auteur pose clairement la question : quelle place accorder dans l’Église aux pratiquants occasionnels ? Ce qui suppose que ces femmes et ces hommes ne soient plus réduits à leur absence de pratique religieuse, mais considérés comme de véritables « fidèles ».
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je remercie Babelio et les éditions Lessius. En effet, j'ai reçu cet essai de Valérie le Chevalier dans le cadre d'une opération « Masse critique non fiction »…
Si j'avais candidaté pour ce livre, c'est que son titre et sa présentation touche une situation qui m'interpelle particulièrement : Ces fidèles qui ne pratiquent pas assez…, sous-titré « quelle place dans l'Église ? ».

Élevé dans la foi catholique, issue d'une famille pratiquante, j'ai d'abord cessé de fréquenter l'Église de manière régulière quand j'ai quitté mes parents pour vivre ma vie d'étudiante, puis de jeune femme partagée entre maison, mari, enfants, travail, etc… J'y suis revenue il y a une vingtaine d'année, au gré de rencontres avec des prêtres et des laïcs dont je partageais les valeurs… Je m'en suis de nouveau éloignée, d'une manière sans doute plus définitive, n'allant plus à l'Église que pour des cérémonies d'obsèques ou de sacrements. Je ne m'y sentais plus à ma place, me sentant jugée quand j'essayais de dialoguer sur des problématiques comme la condamnation du mariage pour tous, sur la place des divorcés… Je crois que la goutte qui a fait déborder le vase a été le déni face aux affaires de pédophilie mettant en cause des religieux…
Je dis souvent que je préfère assumer une posture de bonne mécréante, quitte à passer pour une mauvaise chrétienne. Naturellement, j'ai une approche assez littéraire des Évangiles et j'argumente souvent à partir des textes fondateurs…
Ce livre ne parle pas des raisons qui poussent les fidèles à quitter l'Église ou à abandonner la pratique régulière. Là n'est pas son propos et je n'y ai donc pas trouvé de réponse ou d'exemples se rapprochant de mon cas personnel…

Dans un exposé bien construit et accessible, Valérie le Chevalier s'intéresse essentiellement à la place qu'ont (ou n'ont pas ou n'ont plus) dans l'Église les fidèles qui ne pratiquent pas. Elle interroge la capacité pour l'Église de les intégrer et de tenir compte de la vie laïque et d'une manière différente de vivre la foi chrétienne.
La première partie est historique et pose quelques principes, met en lumière des statuts et des critères canoniques, des études statistiques, scientifiques, sociologiques. Elle explique comment on a peut-être tort de déterminer l'attachement d'une personne à l'Église à partir de signes extérieurs et de pratiques. J'ai trouvé très parlante l'échelle à cinq niveaux : les séparés, les conformistes saisonniers, les pratiquants irréguliers, les pratiquants réguliers et les dévots… L'auteure conclut sur l'actuelle pertinence de normes en inadéquation totale avec la vie réelle des personnes concernées.
J'ai trouvé quelques pistes de réflexion dans la deuxième partie, axée sur la lecture des Évangiles, sur les croyants renvoyés chez eux par Jésus par opposition aux disciples et à ceux qui le suivaient et sur l'hospitalité ouverte et prônée envers les « outsiders ». Il est vrai que Jésus renvoie souvent à la vie ordinaire ; comment interpréter la fameuse sentence, « va, ta foi t'a sauvé » ? Jésus invite les gens à retrouver leur place et à porter témoignage ; il sacralise la vie ordinaire. Ailleurs, il met en garde ceux qui ont une charge de disciple ou d'apôtres, afin qu'il garde une posture ouverte.
La troisième partie cite beaucoup l'ouverture d'esprit du pape François, ses virages. Même si la pratique eucharistique reste primordiale, il parle de tolérance et porte le souci de réhabiliter tous les fidèles au sein de l'Église, notamment celles et ceux qui vivent « une foi sincère et intense » hors des sentiers battus. Force est de constater cependant qu'il est mal venu de parler ouvertement de ses doutes, de chercher ailleurs que dans l'Église des réponses ou des formes d'engagement. Valérie le Chevalier évoque les demandes de rites et de sacrements émanant de personnes silencieuses ou absentes dans l'Église et leur donne sens, valeur de professions de foi. Il y a aujourd'hui inversion de la parabole du pasteur : il ne s'agit plus de laisser le troupeau pour sauver la brebis manquante ; la minorité est à l'intérieur et la masse du troupeau s'est éloignée. Les « baptisés hors-piste » ont aussi besoin d'un espace où s'exprimer, d'être reconnus dans leur fidélité paradoxale et déconcertante.
La conclusion propose de passer à un stade inclusif, nécessaire et complémentaire : « foi qui sauve ET foi attestataire ». le chemin est long !

Valérie le Chevalier est directrice du cycle « Croire et comprendre » au Centre Sèvres. Elle publie ici un essai qui a le mérite de poser clairement la question de la place des pratiquants occasionnels dans l'Église d'aujourd'hui.
Pour ma part, j'en retiens des arguments convaincants pour une interprétation plus ouverte des Évangiles. Cependant, je demeure pessimiste quant à l'évolution de l'Église du XXIème siècle…


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Souvent lorsqu'on se lance dans la lecture de ce genre de livre, on crains qu'il ne faille être théologien ou diplômé en théologie pour en comprendre quoi que ce soit. Il se trouve que ce n'est pas le cas : l'autrice écrit très clairement sur son sujet et l'on comprend assez vite où elle veut en venir. D'ailleurs on comprend assez vite aussi toute la polémique qu'il a pu provoquer auprès de ceux qui l'ont lu. En effet, dès le début, et même dès la préface, on comprend que ce qu'elle explique est sujet à polémique... D'ailleurs toute cette première partie sert à expliquer et à expliciter la polémique. Il est important de décrire qui sont ses fidèles qui ne pratiquent « pas assez » et même d'aborder le sujet du langage : doit-on utiliser le mot fidèle ou plutôt pratiquant, ce mot qui date des premières études en sociologie de l'Eglise ? C'est même tout le sujet du livre, cette différence entre fidèle et pratiquant, cette différence entre les bons chrétiens et les mauvais chrétiens.

Mais ce n'est pas un livre à charge, bien au contraire ! Pour les gens qui pratiquent peu mais qui restent attachés à l'église, il vous expliquera que vous n'êtes pas refusé par l'Eglise, que vous êtes accueillis même si ce n'est que de temps en temps, même si ce n'est que pour la messe de Noël ou pour un quelconque sacrément ! Et pour vous les pratiquants, les fidèles qui allaient à la messe chaque dimanches, qui vous investissez dans l'église ou même vous les laïcs, peut-être à la lecture de ce livre, verrez-vous d'une façon différente l'accueil de ses autres fidèles?

Je crois que l'Eglise doit changer, je crois qu'elle doit évoluer et l'autrice le croit aussi. c'est un livre positif, c'est un livre plein d'espoir, c'est un livre plein de résolutions et si vous n'êtes pas, comme moi, de grands maîtres de la théologie, alors vous adhérerez assez vite à son propos. Si vous l'êtes, je ne sais pas, parce que je n'ai pas assez de référence à la doctrine chrétienne pour savoir si ce qu'elle dit est vraiment sourcé ou respectant en tout point le « catéchisme » mais j'apprécie beaucoup son propos et j'apprécie de ne pas me sentir, moi qui ne suis pas pasUne grande pratiquante, rejetée pour une fois de cette Eglise...

Je vous conseillerais donc de le lire dès lors que votre coeur reste chrétien et peut-être cela fera évoluer votre façon de voir les choses et même votre façon de pratiquer.
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Bon regard sur la question de l'ouverture de l'Eglise aux "fidèles" qui ne vont pas, ou peu, à la messe le dimanche, mais qui croient. Ils ont donc une relation à Dieu et au Christ, et ont donc la Foi, ils croient en Dieu.
Le point de vue est intéressant, car le sujet est rarement traité de cette façon. Il est de plus facile à lire.
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