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William Roy (Autre)
EAN : 9782849534472
144 pages
La Boîte à Bulles (04/01/2023)
3.93/5   7 notes
Résumé :
En 1923, Sigmund Freud, âgé de 67 ans et fumeur invétéré de cigares, découvre qu'il est atteint d'un cancer de la bouche. Longtemps, les médecins lui avaient caché la vérité, persuadés qu'il n'est pas prêt à entendre la nouvelle...

Durant plus de 15 ans, Freud luttera contre sa maladie... tout en refusant d'arrêter de fumer, persuadé que le cigare augmente sa productivité et lui permet de garder une meilleure maîtrise de lui-même.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
On ne présente plus Freud, célèbre neurologue autrichien qui est le père de la psychanalyse moderne. Cette BD ne va pas raconter sa vie et ses théories très intéressantes qui font l'objet de cours dans les universités du monde entier.

Non, on va plutôt se concentrer sur la maladie d'un homme qui va vivre les 15 dernières années de sa vie dans la souffrance. Il est en effet atteint par l'un des cancers les plus féroces et les plus douloureux à savoir celui de la mâchoire. Il faut savoir que c'était un gros fumeur de cigare cubain. Bref, il avait également ses addictions qui vont le conduire dans un combat féroce contre cette maladie.

C'est assez intéressant de voir cet aspect de sa vie que j'ignorais totalement et qui pourtant était omniprésent. On se souvient surtout que le régime d'Hitler ne l'aimait pas du tout puisque ses livres ont terminé sur un bûcher dans des autodafés en 1933.

Il a failli terminer dans un camp de concentration à cause de ses origines juives. Sa famille a réussi à le convaincre de fuir en Angleterre durant l'année 1938 mais il a dû payer très chèrement le régime pour avoir la vie sauve.

Il faut dire qu'il a toujours été attaché à sa bonne ville de Vienne qui était au début du XXème siècle une capitale à son apogée en matière artistique et scientifique. Il terminera sa vie à Londres. Il mourra à 83 ans en décidant avec son médecin personnel de mourir dans la dignité. Il laisse dans son sillage une oeuvre scientifique monumentale qui constitue de nos jours les fondements de la psychologie moderne.

J'ai bien aimé ce récit qui nous en apprend un peu plus sur un aspect plus personnel loin de ses théories. On se rend compte qu'aussi illustre soit-il, c'était avant tout un vieil homme combattant avec courage la maladie. Il a été également victime de l'absence de vérité des médecins qui l'ont baigné parfois dans un espoir béat.

Cela nous interroge par rapport à la mort et à la façon dont on souhaite parfois mourir quand la maladie gagne la partie. le débat n'a toujours pas été tranché plus d'un siècle après. Moi, perso, j'aimerais avoir le choix. Pas vous ?
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Paul Ricoeur : "La souffrance est, avec la jouissance, la retraite ultime de la singularité"

Dans cet album où le narrateur est Sigmund FREUD, Suzanne Leclair, psychanalyste nous propose angle inattendu : nous découvrons l'homme face à la maladie, plus que le père de la psychanalyse, ses combats personnels, ses contradictions, sa force de caractère, ses renoncements, son approche de la mort.


1923 Vienne en Autriche, 19 Berggasse : Freud, fumeur invétéré de cigares, jusqu'à 20 par jour, découvre qu'il est atteint d'un cancer. Va s'engager pour lui durant 15 ans une lutte contre la maladie en même temps que la montée du fascisme.

La description en parallèle de cette dernière nous montre comment Freud avait cerné Hitler bien des années avant ; on retrouve ainsi dans son ouvrage « psychologie des foules et analyse du moi » les termes : folie narcissique, repli sur soi, n'aime personne en dehors de lui-même…

Lors de plusieurs perquisitions les nazis vont tenter dès 1937 de trouver un moyen justifiant son arrestation auprès de la communauté internationale.
C'est pourquoi il se verra contraint de quitter Vienne et l'Autriche pour gagner l'Angleterre avec son entourage rapproché et Max Schur, son médecin.

Janvier 1939, nouveau retour d'un épisode cancéreux mais inopérable (après plusieurs dizaines d'opérations et des années de souffrance). Une radiothérapie puissante l'aidera à terminer son livre sur Moïse.
Août 1939, il renoncera à une vie entière consacrée à la pratique médicale.
23 septembre 1939, avec l'aide de son médecin et le soutien de sa fille, il décidera de partir après une vie « comblée ».

L'album est tout en sobriété, son format (inférieur au A4), sa couverture cartonnée sont très agréables. le noir et blanc du dessin apporte un plus indéniable avec comme seule couleur, le rouge lorsque le cancer est présent.

Un témoignage de vie à découvrir mêlant fragilité et force… bref ce qui nous rappelle que nous sommes tous, devant la maladie, de « simples hommes ou femmes » même en cas de destins et parcours remarquables.
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Dans cette bande dessinée, l'auteure évoque le destin exceptionnel du père de la psychanalyse : Sigmund Freud. En début d'ouvrage, une citation de Paul Ricoeur : "La souffrance est, avec la jouissance, la retraite ultime de la singularité"
La ville de Vienne est intimement lié à cet homme et à l'exercice de la psychiatrie. L'auteure expose le contexte historique de ce début du XXe siècle jusqu'à la montée du nazisme et l'exil de Freud et ses proches en Angleterre. Elle montre aussi son addiction au tabac - Freud fume le cigare - jusqu'au verdict d'un cancer agressif de la mâchoire. Elle affiche les liens forts qui unissent Freud à sa femme, Martha et sa fille, Anna.
Les planches sont en noir et blanc, certaines liées à la maladie et au cancer sont rouge sang. Les bulles sont souvent à la première personne. C'est Freud qui raconte. Des astérisques renvoient à une annexe en fin d'ouvrage.
Dans cette bande dessinée, le lecteur perçoit la bienveillance et la générosité de Freud. le drame aussi de ce début de siècle brutal est dévoilé à travers les exactions contre les juifs.
Poignant.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La souffrance est, avec la jouissance, la retraite ultime de la singularité.
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1938
Freud : c’est non je serai comme le capitaine du Titanic qui n’a jamais abandonné son poste et ne partirai pas.

Jones : soyez plutôt comme cet officier que l’explosion d’une chaudière a projeté dans l’eau lorsque le paquebot a sombré. Il y a eu une enquête par la suite au cours de laquelle on lui a demandé pourquoi il avait quitté le navire.
Sa réponse : je ne l’ai pas quitté, c’est lui qui m’a abandonné.
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