Les questions économiques, juridiques et politiques se croisent, cependant que la science continue de s’interroger sur l’existence de limites naturelles programmées de la vie. Un mot-épouvante suscite les passions : euthanasie. Autour de lui s’organisent — à l’occasion s’instituent — de subtiles distinctions entre ses formes, active et passive, volontaire ou non...
Ces questions mettent à l’épreuve la responsabilité des médecins au premier chef, mais aussi celle des familles et, de proche en proche, de toute la société. Elles renvoient toutes à une interrogation philosophique immémoriale dont notre langue fait briller l’équivoque : celle qui porte sur la fin de la vie. De fait, lorsqu’il s’agit de la vie humaine nul ne peut penser son terme sans engager toute une réflexion sur son but, donc sur son sens. Toute décision sur les procédures qui la prennent pour cible présuppose qu’on ait tenté de maîtriser les termes de cette première interrogation.
Interview avec Dominique Lecourt, Professeur de philosophie à l'université Denis Diderot Paris 7