Dominique Lecourt, éminent philosophe, fait un détour du côté de l'essai libre et personnel. L'égoïsme est l'occasion pour lui d'interroger une attitude qui, selon lui, cache bien des étonnements. La précipitation du jugement voudrait qu'on oppose égoïsme et altruisme, or pour ce philosophe, tout ne se passe pas aussi simplement.
Pour lui, il existe deux types d'égoïsme: l'égoïsme de compétition (le chacun pour soi) et l'égoïsme d'indifférence (caractérisque des sociétés dites développées). L'homme moderne est finalement en proie à l'indifférence. Insidieuse, elle fait ressortir notre vraie nature: «
Stendhal a raison, l'égoïsme n'est pas un trait de caractère, c'est un « système de fer ». Il exploite avec férocité la faiblesse de notre nature. »
A observer nos sociétés, je crains que ce philosophe n'ait vu juste. Espérons que cette indifférence connaisse au moins des parenthèses …