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EAN : 9782367468907
248 pages
La Geste (05/09/2017)
2.8/5   10 notes
Résumé :
Claude, le linguiste ; Loti, l’écrivain ; Bellot, le navigateur aventurier ; Juan, l’anarchiste has been légèrement mythomane ; Bégon Jaune, la détermiteuse au francparler et au coeur d’artichaut ; Loulou, le représentant, fi ls de famille déchue... Tous ne se sont pas rencontrés, pour une raison principale : ils n’ont pas vécu au même siècle. Mais ils sont les protagonistes d’une énigme autour d’un meurtre.

Quel point commun les unit ? Rochefort ?
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Pour un premier roman c'est vraiment très bien. J'ai d'abord été séduite par ce titre "Rififi chez Loti" qui évoque les vieux polars à la Frédéric Dard ou les adaptations au cinéma avec Jean Gabin, entre autres. D'ailleurs c'est Auguste le Breton, auteur français et prolifique de polars qui déposa ce terme, qui lui appartient encore de nos jours. Il en fit sa marque de fabrique avec plusieurs séries de rififi dont une série géographique qui date des années 50 et 60 avec notamment du rififi à New York, du rififi à Barcelone, du rififi à Paname et d'autres encore…
Alors forcément j'y ai pensé car le polar de Jean-André Lecru, ancien libraire, se passe à Rochefort, ville natale de Pierre Loti écrivain voyageur du 19ème siècle.
L'argot n'est pas utilisé, ce qui ne retire rien à l'intérêt que je porte à ce livre au parlé local rochefortais. Et comme je suis allée en vacances récemment à Rochefort j'étais très motivée par la lecture de ce polar.
Juan, le narrateur, collecte les graffitis inscrits sur les murs de la ville. Cela va lui servir de fil rouge pour mener une enquête malgré lui. Il trouvera des inscriptions telles que « Faussaire tu vas mourir » ou encore « Pierre Loti ton honneur sera sauf ».
Il a une bande de copains et copines, Delphine dite Begon jaune, Loulou, Philippe L anarchiste monté de Paris dont un manque à l'appel. C'est Claude, retrouvé assassiné sous la barque en pierre renversée du cénotaphe de Bellot, navigateur franc maçon. C'est assez intrigant d'autant plus que le défunt a envoyé à Juan un manuscrit de Pierre Loti, la veille de sa mort : l'original d'aziyadé datant de 1879. C'est le premier roman de loti. Il s'agit d'une version exotique du mythe romantique de l'amour tragique dont la forme est originale, mêlant à la fois le journal intime du héros et la correspondance qu'il échange avec des proches et qui permet le recul par rapport à l'intrigue.
On voit bien que Jean-André Lecru est libraire pour aller nous dégoter un livre de référence peu connu aujourd'hui mais qui semble avoir été emblématique de l'orientalisme qui a marqué la littérature et les arts du 19ème siècle en France.
Pour revenir à Rochefort, un inspecteur qui fait du zèle mais n'arrive à rien complète le tableau et nous voilà avec une aventure urbaine rondement menée. Je n'en révèlerai pas plus.

Même s'il y a des maladresses d'écriture (c'est un premier roman) j'y ai retrouvé un cadre que j'aime bien, autour de la place Colbert où Jacques Demy a tourné « Les demoiselles de Rochefort » en 1966. D'ailleurs, on voit que l'auteur attache une importance particulière aux lieux : un vieux cinéma, la corderie royale et l'arsenal avec le chantier de reconstruction de la frégate Hermione. Et cette frégate est célèbre car le navire a, en 1780, permit à La Fayette de rejoindre les insurgés américains en lutte pour leur indépendance.
Alors, en plus du suspense, on a le droit à une visite critique et historique de la ville, c'est donc un beau voyage.

Ce livre m'a été offert par les éditions La Geste dans le cadre d'une opération masse critique et je les en remercie.


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J'ai trouvé la trame de Rififi chez Loti intéressante, mais plusieurs points m'ont gênée, voire déçue.
Tout d'abord, j'ai été appâtée par la 4e de couverture qui s'est révélée, à mon sens, mensongère : « Tous [les personnages] ne se sont pas rencontrés, pour une raison principale ; ils n'ont pas vécu au même siècle. Mais ils sont les protagonistes d'une énigme autour d'un meurtre. » Voilà qui est alléchant, d'autant plus que j'ai reçu ce livre à l'occasion d'une Masse Critique « Mauvais genre » (SF, fantasy et polar). Je me dis alors : « chouette ! Un mélange de polar et de SF, avec une enquête qui déborde les époques, ou bien des époques qui se télescopent ! » Que nenni. J'ai eu la désagréable impression que le résumé induisait volontairement en erreur, et j'ai par conséquent déchanté. Non que l'histoire soit inintéressante ; c'est juste qu'elle ne correspond pas à ce que j'attendais, espérais.
En ce qui concerne l'enquête elle-même, j'ai été surprise de voir qu'elle se terminait aussi vite. En effet, l'auteur a fait le choix de n'en développer que la moitié ; le reste est évacué très rapidement dans l'épilogue, et le narrateur devient alors spectateur : il ne prend plus part à l'enquête, il se contente d'en raconter le dénouement. Quel dommage ! C'est d'autant plus dommage qu'il m'a fallu un peu de temps pour rentrer dans l'histoire, dont le style parfois décousu, très oral (avec beaucoup de dialogues) peut rebuter. Mais ça y est, j'étais lancée – et c'est pourquoi je suis restée sur ma faim.
Au niveau des personnages, je regrette que le « méchant » (je ne donne pas son nom pour ne pas spoiler) soit si caricatural (« méchant » lui correspond donc bien). Il manque de subtilité. Il y a des personnages intéressants malgré tout (Bégon Jaune m'a beaucoup plu), d'autres sont trop épisodiques. L'effet est certes voulu, mais pour qu'un personnage nous marque et/ou nous manque, il faut déjà qu'il ait une certaine profondeur, une présence.
Enfin, je terminerai avec un tic d'écriture qui m'a vraiment fait ronchonner (au début seulement, car il s'estompe ensuite) : ces satanées phrases mises en valeur, séparées des paragraphes, terminées par un point d'exclamation. J'avais l'impression non pas de lire le narrateur, mais de lire l'auteur qui se regardait écrire. C'était un peu comme s'il tentait de faire des clins d'oeil au lecteur ; sauf qu'à force, il clignotait comme une guirlande de Noël !
Somme toute, je dirais que l'histoire n'est pas mauvaise, mais que j'aurais aimé lire un roman plus abouti.
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Les éditions La Geste, que j'ai connu lors de la masse critique de Babelio ("Terminus : la gare en noir"), proposent de nombreux ouvrages de qualité en rapport avec nos régions françaises, autant pour les grands que les petits, et "Rififi chez Loti" en fait partie.

L'auteur, Jean-André Lecru, est un ancien libraire qui vit à Rochefort et côtoie ses rues, ses habitants depuis des décennies. Il nous partage son amour pour cette ville de Charente-Maritime à travers ce premier roman.

Comment ne pas voir Pierre Loti et une rue de Rochefort sur la couverture quand ils font partie intégrante du roman, comme deux personnages à part entière ?  Dans un style fluide, poétique et teinté d'humour, on est invité à suivre, autant dans l'intrigue que dans les rues, Juan "l'anarchiste has been légèrement mythomane". C'est à travers ses yeux, son langage et son quotidien que nous est raconté le meurtre de Claude. Les personnages sont attachants, tous avec un grand coeur, sauf l'inspecteur "Violette" Lancien. Il est odieux et on sent qu'il s'acharne sur Juan. L'ambiance est bonne enfant, mais tout de même un peu stressante et triste face à la mort de Claude et la disparition de Jeanne.

En soit, le sujet de l'enquête est Pierre Loti, né à Rochefort en 1850 et mort à Hendaye en 1923. Ecrivain et officier de marine français, la ville lui rend hommage en donnant son nom à plusieurs édifices. Alors quand Claude trouve une autre version de son oeuvre "aziyadé" où il est fait mention d'un amour homosexuel... il se fait tuer. Et toute l'histoire tourne autour de cet auteur mort 70 ans auparavant. Les investigations sont menées par Juan, comme un citoyen lambda et aidé par un journaliste, Tanguy. le tout est agrémenté d'une visite intime de Rochefort. L'auteur nous invite vraiment à faire partie intégrante de cette ville, à nous en imprégner et à l'aimer autant que lui. Il va nous mener à travers les rues, nous parler des bouges, de Monoprix, de l'ancien cinéma L'Alhambra...

Autant le langage de Juan m'a un peu gênée au début, autant le roman m'a finalement emmenée loin, à Rochefort plus précisément. Disons qu'à l'occasion, je pourrais y aller avec ce livre et me laisser guider dans les rues par l'auteur. J'ai vraiment fini par apprécier la plume, j'ai espéré une romance entre Juan et Delphine puis j'ai fermé le livre sur des personnages plus touchants les uns que les autres, avec le désir de les retrouver au Bijou Bar Tabac Presse un dimanche matin. Si l'envie de voyager à travers une enquête criminelle et littéraire à la fois vous intéresse, je vous conseille "Rififi chez Loti".
Lien : https://abaciaetacu.wordpres..
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Livre qui nous plonge dans la petite vie pas si tranquille de la ville de Rochefort dans les années 90. On y suit l'enquête du narrateur qui tente de comprendre les raisons du meurtre de son ami, mis en scène dans un cimetière.
L'écriture demande un peu de temps pour rentrer dedans au début du récit, le temps de s'y retrouver dans les personnages et la ville. Ensuite, le récit est plutôt agréable à lire et certains personnages intéressants. La manie du narrateur (collectionner les graffitis) est assez originale et s'avère assez utile dans l'enquête. Mais j'ai été assez déçue par la résolution de l'enquête, un peu bâclée sur la fin et surtout très capillotractée dans les motifs du meurtre, on y croit pas du tout.
Un livre qui n'est pas un chef d'oeuvre, mais qui se lit assez bien.
En revanche, on peu décemment se poser la question de savoir si le rédacteur du résumé en quatrième de couverture a lut le livre, car ce résumé ne correspond pas du tout à l'histoire.
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Pas le livre du siècle bien sûr mais l'intrigue tient debout et l'écriture est plaisante ! La police n'en sort pas grandie mais bon , voila un parti pris tout à fait recevable.
Que cela donne envie aux lecteurs de faire un saut en Charente maritime...Rochefort mais aussi Saintes, La Rochelle et tant de beaux villages méritent le détour….Et la densité d'assassins est raisonnable!
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L'analyse de la société est toujours aussi désespérante, surtout le soir. Mais le matin c'est un autre jour plein de promesses qui s'ouvre. Comme l'a dit Aragon : "Je démissionne tous les soirs du Parti pour y ré-adhérer tous les matins". Sauf que pour moi, il ne s'agit pas du Parti mais de la vie, de ses joies et de ses contingences.
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Nous sommes à la terrasse de La Paix, place Colbert. Le sol mosaïqué garde en mémoire les claquements des talons de George Chakiris, Gene Kelly, Catherine Deneuve et Françoise Dorléac. La voix de Jacques Demy qui donne ses consignes de mise en scène est toujours présente.
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La mère Machin, elle rigole quand elle se brûle. Le problème c’est qu’elle se brûle pas souvent !... Faut dire que les glaçons, ça n’attire pas forcément les flammes !
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Dans le bar-tabac, deux gars des pompes funèbres boivent une bière. Oui, une bière, histoire de se changer les idées !
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De toute façon, il est bien trop tôt pour les ordonnances de Blablafanan et de Bobobicine contre la gueule de bois et le mal de vivre
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