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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La Bâtarde est un roman dérangeant. Autobiographique, il relate sans concession l'enfance, l'adolescence et la vie d'adulte de Violette Leduc, fille puis femme au physique ingrat, au nez prédominant. le roman tourne autour du thème de la honte, de la mesquinerie, la jalousie, mais parle également de souffrance, d'écriture, d'amitié et d'amour.
On y voit naître l'écrivain par le regard de l'enfant qu'elle a été, ce regard qu'elle pose autour d'elle et dont elle se souviendra des années plus tard.
Autour d'elle se profile le Paris d'avant-guerre puis celui de la gueere, des délations et de la résistance. Violette, jeune femme, se lie d'amitié avec Maurice Sachs, pas toujours irréprochable dans ses opinions et agissements, mais aussi avec le couple Beauvoir-Sartre. Elle travaille, écrit, découvre le beau monde.
La Bâtarde est un roman captivant, mais le regard franc, pour ne pas dire impitoyable qu'elle porte sur elle-même laisse au lecteur un sentiment de malaise.
Je n'ai pas vu le film Violette, adaptation de la vie de Violette Leduc, et je ne sais pas si cette impression y est également exacerbée.
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Comment devient-on écrivain si on ne l'est pas dès sa naissance ? Dans ce livre de Violette LEDUC, c'est le cheminement d'une femme, d'une enfant qui grandit sans comprendre jusqu'à ses 37 ans. Née au début du siècle dernier, la Bâtarde, narre l'histoire personnelle de V. LEDUC, son enfance délicate, son physique jamais accepté, son attirance pour les deux sexes, son égocentrisme, sa mesquinerie, son spleen, ses doutes, ses rancoeurs, ses amours, ses passions, ses rendez-vous manqués…
Une vie de femme, chahutée, mais au destin tel, que toutes ses rencontres lui permettront de se transformer.
Une écriture rapide, assassine. Eviter la lourdeur, des phrases courtissimes. Violette LEDUC semble toujours vivre du mauvais côté de l'événement. Eternelle insatisfaite, elle paraît trouver et donner un sens à sa vie en s'enrichissant du marché noir dans les années d'occupation. Des femmes, des hommes, traversent son existence, elle les aime mal, trop, ou trop tard. Ils la laissent, face à elle-même, elle qui ne se supporte pas.
La Bâtarde est publiée dans l'édition l'Imaginaire, c'est normal tant à chaque page et souvent aux détours de nombreux délires, on sent le malaise psychologique, parfois psychiatrique.
De belles pages d'introspection sur une nature humaine qui cache son jeu, quand elle est trop laide à voir. Rien n'est enjolivé et pourtant tout ce qu'elle écrit est beau.
Violette écrit pour elle. C'est sa confession, l'autre importe peu et pourtant elle l'interpelle souvent, le lecteur.
C'est la force de ce livre, ne rien cacher, même ce qui relève de l'indicible, croyons-nous, comme si seul face à soi on peut enfin être honnête avec soi (voire) mais le faire pour l'autre comme le chemin d'une liberté qu'on trace, une façon de s'éterniser.
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De Violette Leduc, je n'avais jamais rien lu. Elle fut pourtant très à la mode dans les années 60-70 encensée par le tout-Paris littéraire. Je reconnais qu'elle a un style qui mérite le détour mais je me rends compte que les autobiographies, si elles ne sont pas travaillées à la manière d'un roman, me lassent. Il y a des longueurs; et puis, un manque de construction qui rendent la lecture fastidieuse. Bien sûr, il lui a fallu beaucoup de courage pour se raconter et le faire sans concessions: avouer ses manques et nous dévoiler ses vulnérabilités montrent finalement sa force de caractère et son appétit à vivre. le jeu en valait sûrement la chandelle et son écriture a sans doute eu pour elle un effet réparateur. J'ai apprécié me replonger dans une époque que je n'ai pas connue (celle de l'occupation en particulier) mais j'ai eu bien du mal à éprouver de l'empathie pour le caractère névrotique de Violette Leduc et la qualité littéraire n'a pas, à mes yeux permis de faire de cet ouvrage le chef-d'oeuvre que Simone de Beauvoir proclamait.
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Aguichée par le film "Violette" avec Emmanuelle Devos sorti en 2013, j'ai décidé de me plonger dans l'autobiographie romanesque qui l'a inspiré, "La Bâtarde", le plus grand succès de Violette Leduc, découvert et préfacé par Simone de Beauvoir.
Née en 1907 d'une union illégitime, Violette Leduc sera marquée toute sa vie par le sceau de la honte. Enfant laide et souffreteuse, complexée par son nez, à la fois rejetée et surprotégée par une mère maladroite, Violette n'aura de cesse de chercher l'amour, où qu'il se trouve.
La pionnière de l'autofiction nous livre ici son éducation sentimentale et littéraire, dans une langue éminemment musicale et poétique, à travers l'évocation de ses relations saphiques, ses débuts dans l'édition en tant qu'échotière chez Plon, qui lui feront découvrir les grands auteurs de l'époque tels Cocteau, Duhamel, Gide ou encore Proust, ainsi que dans le cinéma, où elle cotoiera de nombreux acteurs. Eternelle insatisfaite, elle nouera une relation ambiguë avec Maurice Sachs, homoseuel comme elle, qui l'incitera à écrire et la fera publier.
J'avoue avoir peiné pour finir ce pavé de 650 pages, de par la densité de l'écriture, pourtant tenue de bout en bout, à laquelle nous ne sommes plus du tout habitués (merci les auteurs contemporains) ! Les 200 dernières pages notamment, dans lesquelles la narratrice évoque dans le détail comment elle a fait fortune dans le marché noir pendant la guerre en faisant du trafic de beurre et de canards entre Paris et la Normandie est un vrai pensum !
Si les malheurs (relatifs) de la pauvre Violette peuvent lasser à la longue, moi j'y ai surtout vu le portrait d'une femme libre et indépendante, féministe avant l'heure, et un écrivain de talent : c'est autre chose que la soupe autofictionnelle que l'on nous sert aujourd'hui à la sauce prix littéraires...
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Roman autobiographique, Violette Leduc est la narratrice de sa vie. Fille bâtarde d'un fils de famille qui ne l'a pas reconnue, Violette porte ce stigmate toute son enfance. Elle est élevée entre sa mère et sa grand-mère, une enfance pauvre, jusqu'à ce que sa mère épouse un commerçant assez aisé. A l'internat, elle éprouve ses premiers émois amoureux avec une autre pensionnaire. Violette nous conte sa vie, ses amours homos ou hétéros, ses emplois hétéroclites, sa paresse, ses amitiés et surtout son amour de la lecture. C'est le récit d'une femme libre dans tous les sens du terme, sans fausse pudeur mais aussi sans complaisance envers elle-même. Elle raconte sa soi-disant laideur qui la fait cependant remarquer par les grands couturiers, ses faiblesses, une personnalité trouble complètement assumée, son mariage avec un homme dont on ne sait si elle l'épouse par amour ou pour sa pension. Elle est comme ça Violette, tout et son contraire, à la fois honnête et calculatrice, amoureuse mais intéressée, fidèle en amitié, parfois.

Et puis elle a un style, et même du style, époustouflant par moments, singulier, fantaisiste, puissant qui semble couler de sa main au fil de ses sentiments, de ses émotions. C'est un style qui, par moments, défie les règles de la grammaire et de la prose, sauvage, sans brides, comme elle. Je ne suis pas sûre que je lirai un autre livre d'elle, mais je ne regrette pas l'expérience littéraire, car c'est une expérience.
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C'est en visionnant le film « Violette » de Martin Provost avec Emmanuelle Devos que j'ai fait la connaissance de Violette Leduc. Ce film m'a donné l'envie d'en savoir plus sur cette femme. J'ai donc acheté son livre « La Bâtarde ».
Toute la qualité du livre se retrouve dans l'écriture car la narratrice et sa vie ne font pas rêver. Névrosée, souffrant d'un physique désavantagé. C'est dans les descriptions qu'elle excelle. "Elle peint des paysage tourmentés qui ressemblent à ceux de van Gogh".
Je suis très content d'avoir découvert Violette Leduc qui malgré un considérable succès d'estime, est restée obscure.
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Passionnée par le roman d'apprentissage et l'autofiction, il était temps que je lise Violette Leduc. L'écriture percutante à coup de phrases courtes et le thème de la misère sociale annoncent complètement le style d'Annie Ernaux ! L'auteur raconte en effet son enfance pauvre dans le nord, puis ses tentatives d'ascension à Paris. J'ai particulièrement aimé tout le centre du livre qui couvre la période de l'entre-deux guerres, on y entrevoie le Paris des artistes, le monde de l'édition, de la mode et du cinéma. En revanche j'ai parfois eu du mal à avoir de la sympathie pour les fréquentations de l'héroïne et les motivations de certaines actions. Violette Leduc apparait comme un personnage étonnant et pas toujours à son avantage, elle a néanmoins le mérite de se raconter sans phard. Cela m'a donné envie de lire ses romans et la suite de son autobiographie !
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Texte autobiographique, La Bâtarde raconte le parcours de Violette Leduc depuis son enfance difficile (c'est une enfant illégitime, ce qui est très mal vu à l'époque) jusqu'au moment où elle écrit son premier roman, à la fin de la Seconde guerre mondiale. L'auteure narre sa vie sans fards. Son écriture, soignée mais fluide, sonne très juste. Elle évite les clichés avec talent pour mieux dresser un impitoyable portrait d'elle-même, de sa famille et de ses proches.

Un roman dur mais vraiment intéressant, et une auteure à découvrir si ce n'est pas déjà fait.
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Violette Leduc connaît le succès sur le tard avec La Bâtarde.
Elle raconte tout, de son enfance à ses premiers pas en écriture, poussée par Maurice Sachs. le film Violette commence d'ailleurs aux dernières pages de la Bâtarde, avec le marché noir et les premiers écrits, quand Violette part en voyage avec l'écrivain Maurice Sachs, homosexuel dont elle est éprise (elle aimera du même amour Jean Genet et Jacques, dont elle parle tant dans La Chasse à l'amour). A force d'entendre rabâcher les histoires sur sa mère, il lui conseille de consigner tout cela par écrit.

Lien : http://edencash.forumactif.o..
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La batarde est la grande classique des hauts et des bas d'une lesbienne mal comprise pendant les années vingt, trente et quarante . Espérons que tous les efforts bien intentionnées des dernières années pour promouvoir la fierté gaie rendent la vie plus facile aux gens prises avec une société et une famille qui n'ont aucune sympathie.
Malheureusement je crois que ce livre très dur n'a perdu rien de son pertinence depuis son lancement en 1964.
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