Voilà encore un roman de
Gilles Legardinier que je n'avais pas encore lu. Il m'est souvent arrivé de moins apprécier ceux qui sortent de son étiquette « feelgood », mais ce n'est pas systématique. Pour preuve, je viens de passer un agréable moment dans ce thriller ésotérique.
Tout commence au bord d'une petite rivière en Bourgogne, alors que Benjamin Horwood, historien anglais s'octroyant des vacances, est en train de pêcher (sans hameçon au bout de la ligne) lorsqu'il est dérangé par Karen qui le somme de la suivre sans délai. Karen est un agent gouvernemental d'un service de renseignements anglais un peu spécial, qui a vu sa création pendant la Seconde Guerre mondiale pour protéger certaines oeuvres d'art d'Hitler et des nazis. Jusque-là, c'est le professeur Wheelan, accessoirement l'ancien mentor de Ben, qui collaborait avec Karen quand les compétences d'un historien étaient requises. Ce dernier venant de mourir dans un accident de voiture, c'est Ben qui a été élu pour prendre la relève et Karen a besoin de lui illico presto dans une affaire prenant des proportions internationales. Ben, voulant profiter de ses vacances, les premières prises depuis bien trop longtemps, refuse poliment l'invitation. Mais après avoir été convaincu par l'importance de l'affaire, se résumant à un coup de feu tiré dans les pieds, Ben finit par suivre Karen, contre sa volonté il faut bien l'avouer...
De là, malgré une collaboration quelque peu houleuse au départ, Ben va mesurer l'ampleur de ce qui se trame et mettre toute sa volonté à résoudre les énigmes auxquelles ils sont confrontés...
Nous sommes là dans une sorte d'enquête à énigme un peu à la Da Vinci Code, ayant en toile de fond l'histoire de l'humanité et des sciences. Et pour ce faire, l'auteur a su bien se documenter pour pouvoir baser son intrigue sur des événements crédibles (il récapitule d'ailleurs, en fin d'ouvrage, les événements qui ont réellement eu lieu). On est donc lancé dans une quête qui se veut de plus en plus captivante, et intéressante également, de par tout ce qu'on peut apprendre par la même occasion.
À la Da Vinci Code donc, mais en un peu plus soft quand même. L'auteur étant fidèle à lui-même, il n'en oublie pas ce pour quoi on l'apprécie : la dimension humaine et les relations entre les protagonistes gardent toujours une part importante dans l'intrigue. L'humour, lui aussi, est toujours de mise.
Ainsi, on apprécie voir évoluer les relations entre les personnages en même temps que l'enquête suit son cours. Enquête basée en Angleterre mais qui nous fera voyager. Au Japon, en Égypte, en Hongrie, en Écosse. En avion, en voiture, en bateau. Il y en aura pour tous les goûts et on ne pourra guère s'ennuyer.
Malgré le côté prévisible dans la relation entre Ben et Karen, ainsi que le manque de suspense à certains moments, j'ai apprécié suivre ces aventures hautes en couleur, aux dimensions historiques fort intéressantes. Tout au long de ma lecture, j'ai d'ailleurs pris plaisir à consulter le Net pour mieux me rendre compte des oeuvres et reliques dont il était question.
Côté personnages, on n'est pas en reste non plus. On ne peut pas dire qu'ils soient surprenants mais on finit pas s'y attacher. Ils jouent bien leur rôle, restent "humains" et fidèles à leurs convictions malgré les tentations, et leurs répliques sont souvent amusantes.
Il n'y a pas de temps mort. L'humour vient ajouter une touche de légèreté non négligeable. Les aventures et voyages sont nombreux. L'intrigue est riche en informations tout en restant palpitante. J'aurais aimé ressentir un peu plus de tension et d'urgence, mais j'ai tout de même passé un bon moment.