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Gaïa Maniquant-Rogozyk (Traducteur)
EAN : 9782368466230
454 pages
Steinkis Editions (14/04/2022)
4.04/5   37 notes
Résumé :
Karl Kling est brouillé avec sa fille depuis plusieurs années. Il commence pourtant à lui écrire une longue lettre, afin de lui dire qui est cet étranger qu'il fut pour elle...
De l'après-guerre aux années 1980, tiraillé entre adaptation et rébellion, Karl s'est efforcé de répondre aux normes bourgeoises et a vécu son homosexualité en secret.

Une vie en parallèle livre un récit délicat, en retenue mais très évocateur des tourments intérieurs de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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L'heure de la retraite a sonné pour Karl Kling. Et celle du temps libéré pour faire le bilan de sa vie. Brouillé avec sa fille depuis huit ans, il lui écrit une longue lettre. Et cette lettre est notre fil conducteur pour traverser l'histoire de cet homme depuis l'Allemagne de l'après-guerre jusqu'aux années 80, avec la reconstruction, la division en deux états, le passage à l'ouest.

Le choix du titre est une vraie réussite car il résume à lui seul les problématiques de Karl et le wiktionnaire éclaire notre lecture ;-) Il précise l'étymologie du terme parallèle, composé du grec, pará = à coté et de állêlôn = l'un et l'autre.
Et c'est exactement ce qu'a ressenti Karl. Toute sa vie, il a été tiraillé entre ses désirs et sentiments pour des hommes et le souhait de fonder une famille, de se fondre dans la norme. Cela le conduit à ne pas faire de choix et à mener, en parallèle, une vie cachée, clandestine, marginale qui n'était pas sensée croiser sa vie familiale et qui amène forcément à faire des comparaisons, des jugements de valeurs. Et forcément, ça se solde par un échec sur les deux lignes de sa vie.
Le titre original Parralel met plus subtilement l'accent sur l'identité, le sentiment de soi et d'être en décalage total avec la supposée normalité des autres.

Le récit est poignant, le ton est si juste qu'on pourrait croire à une autobiographie (ce qui n'est pas le cas). le dessin, noir et blanc, aquarellé, apporte une mélancolie et une tristesse qui soulignent bien les sentiments du personnage, pas toujours sympathique (particulièrement avec sa seconde femme) mais dont on comprend les contradictions.
On ne peut s'empêcher de penser au film documentaire de Sébastien Lifshitz, Les invisibles rapportant les témoignages, moins sombres, de couples contemporains de Karl Kling qui se sont autorisés à s'épanouir dans leur homosexualité malgré les tabous de leur époque.

Un roman graphique qui trouve toute sa place dans la ligne éditoriale de Steinkis en abordant un sujet de société toujours d'actualité dans un 21è siècle, où plus de 70 pays répriment encore l'homosexualité parfois jusqu'à la peine de mort, où dans les pays aux avancées législatives significatives,et malgré la parole libérée, existe toujours l'homophobie.

N'étant pas germanophone, je n'ai pas trouvé d'infos sur l'auteur, son titre est malheureusement attribué à tort sur de nombreux sites à son homonyme français, et homologue en bd.

C'est ma première participation à Masse critique et vraiment, c'était une très, très bonne pioche !! Merci encore à Babelio et aux éditions Steinkis.
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Un roman graphique d'une grande sensibilité qui nous présente avec subtilité les tourments intérieurs de Karl, jeune homme allemand, qui a connu la seconde guerre mondiale, qui se marie et fonde une famille au retour, parce que c'est normal, mais qui ne parvient pas à se défaire de son désarroi malgré le bonheur qu'il devrait ressentir.
Lorsque nous rencontrons Karl, il part à la retraite, bien qu'il n'en ait aucune envie car il vit seul et que le travail et les collègues sont toute sa vie. Il décide d'écrire une lettre à sa fille qu'il n'a plus revue depuis de nombreuses années, cette lettre le fait remonter dans ses souvenirs et il nous emmène avec lui.
Un très bel ouvrage, épais (mais ça ne doit pas vous effrayer), en noir et blanc. J'ai parfois eu des difficultés à différencier certains personnages mais rien de dramatique, c'est vraiment pour pinailler.
L'histoire de Karl est vraiment poignante, je suis heureuse de cette lecture pleine d'émotions.
Merci à Babelio Masse critique et aux éditions Steinkis pour cette découverte.
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Cette BD de 450 pages peut faire peur de prime abord vu la taille, mais en réalité, elle se lit comme un roman historique très personnel avec le point de vue du narrateur qui arrive à la retraite et raconte des bribes de son passé. le fil rouge de cette BD, c'est une lettre qu'il essaye d'écrire afin de faire revenir sa fille pour une rencontre, avec qui il s'est brouillé durant presque toute sa vie. Il tente le coup, il se livre, il explique son absence à la fois physique et intellectuelle dans la vie de celle-ci, pendant l'Allemagne de Berlin-Est et Berlin-Ouest. On y aborde des thèmes sensibles, notamment l'orientation sexuelle, peu ouverte à cette époque, l'industrie, l'amitié et l'amour, pas toujours très compréhensif.
J'ai beaucoup apprécié cette BD sensible, historique et romancée qui nous apporte un point de vue sur la difficulté de ne pas être à sa place, l'incapacité de la trouver et la douleur de cette frustration.
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A partir d'un thème déjà assez souvent traité en BD ou en roman, celui des hommes mariés et pères de famille qui peinent à s'avouer leur homosexualité, et plus encore à l'assumer auprès des autres, Matthias Lehmann choisit un prisme un peu différent, et moins fréquent pour les lecteurs français, celui de la situation en Allemagne juste après la Seconde Guerre mondiale. Dans un contexte difficile, marqué par les pénuries, où tout est à reconstruire, et où les liaisons entre l'est et l'ouest deviennent de plus en plus difficiles, Karl essaie de vivre une vie "normale" entre sa jeune épouse, son bébé, ses copains à l'usine. Sauf que, en lui, Karl sait qu'il est différent. Et cette différence-là, son homosexualité, non seulement il ne l'accepte que difficilement pour lui-même, mais elle est encore illégale et le sera longtemps en Allemagne. Sans pathos, et avec beaucoup de finesse, l'auteur nous présente le parcours de Karl, tiraillé entre l'envie d'assouvir ses envies, et la nécessité de protéger sa famille. Il montre parfaitement comment Karl est parfaitement conscient des risques encourus, mais que même sa volonté de "changer" ne peut rien. Une vie entière pour assumer celui qu'il est. Un scénario très réussi (les nombreux bonds dans le temps déstabilisent un peu au départ, mais on suit facilement), et des illustrations en noir et blanc qui portent parfaitement le propos. Une vraie réussite !
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Dans cette BD, on voyage vers l'Allemagne, dans les années 80 et l'on suit Karl Kling. Vieil homme, il part à la retraite. Seul. Lui, qui avait tant voulu former une famille, se retrouve seul. Il souhaite reprendre contact avec sa fille, qu'il ne voit pas depuis des années, mais elle s'était éloignée de lui car trop absent. Donc, Karl vit mal cette solitude, malgré les beuveries avec ses anciens collègues de l'usine. Il déprime. Qu'est-ce qui cloche ? Il a gardé trop longtemps un secret qui l'a obligé à vivre frustré et avec un masque : Karl est homosexuel.

C'est ainsi qu'il décide d'écrire une lettre à sa fille. Nous connaissons ainsi son histoire, comme il a découvert son homosexualité, à l'armée, la reconstruction de l'Allemagne, la haine et les préjugés subis, etc. C'est une histoire touchante par le sujet et par l'héros dépeint. Il peut paraître égoïste, mais on comprend sa détresse. Vivre sous un masque doit être terrible. Beau message et belle BD à découvrir. Les dessins en noir et blanc sont sublimes.

Je remercie encore une fois Babelio et Steinkis éditions pour cette merveilleuse découverte.
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critiques presse (3)
BoDoi
27 juillet 2022
À travers son voyage entre deux époques, toujours traversées par le malaise de son protagoniste, l’auteur manie une émotion juste. Par le concret des descriptions, les rencontres de rues devant les vitrines, les clins d’œil avant les toilettes publiques, et la peur au ventre, toujours, l’auteur déploie ses 454 pages avec une fluidité étonnante. Pas à pas, il évite un tire-larmes qui aurait pu être martelé et offre un premier livre traduit subtil, qui ne manquera pas de faire connaître l’autre Matthias Lehmann.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Bedeo
12 mai 2022
Avec Une vie en parallèle, le dessinateur allemand Matthias Lehmann nous gratifie d’un très bel ouvrage, qui mêle à la fois récit intime et portrait d’une époque.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BDGest
10 mai 2022
À la fois historique et très personnel, Une vie en parallèle traite de questions universelles souvent abordées certes, mais ici, avec beaucoup de subtilité et de sensibilité.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- Il y a des émotions et des idées qui ne sont pas faciles à exprimer. Parfois on a même peur de simplement y penser.
- mais refouler n’aide pas non plus, sinon on n’est même plus soit-même. Certains jours, je me sens tout simplement mal. Alors je voudrais juste m’enfuir. Jusqu’à être complètement seul. Je voudrais avoir la paix et ne plus voir personne. Mais je pense que je ne tiendrais pas une journée. Parce que la solitude ne me réussit pas non plus.
- Alors on n’a pas d’autres choix que d’être le mouton noir.
- Oui, sûrement.
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J'étais nostalgique de quelque chose que je n'arrivais pas à saisir moi-même.
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