En médicalisant l'amour, la sexologie a rétréci l'échange amoureux aux quelques centimètres carrés des sexes, à la façon de les ajuster par diverses positions, aux moyens d'en tirer à tout prix un orgasme. Elle a créé l'obsession du coït, le terrorisme de l'orgasme et des obligations de fréquence et de performances. Certes, le sexe est rassasié, mais la peau crie famine. Car l'amour c'est autre chose que la friction des organes génitaux.
Si les menaces d'agression ou les agressions sont fortes ou si, moins importantes, elles sont répétées et si notre résistance est faible, nous développerons une maladie "psychosomatique" : les organes affectés par les réactions physiques liées à l'anxiété ou à l'agression en deviennent malades. [...] L'erreur serait de ne vouloir soigner que le viscère, alors que celui-ci ne fait qu'exprimer l'anxiété. Il faut savoir décrypter le langage du corps et découvrir l'anxiété originelle et ce qui la nourrit. Les plaintes des organes ne sont que des messages : l'intestin crie mais c'est l'âme qui gémit. À la longue, les troubles, de fonctionnels deviennent organiques.
Dieu est mot, la partie dépassée, la famille éclatée; seul et nu, face au néant, l'individu ne peut rien contre l'angoisse qui monte du plus profond de lui.