Penser que chaque jour nous pouvons émigrer de ce monde
Curieusement, c’est la pensée de notre mort prochaine qui peut, selon Cassien, aviver notre désir d’aimer.
La vie est courte, il ne nous reste qu’aujourd’hui pour aimer ; la proximité de la mort, c’est aussi ce qui donne le sens du moment présent. (…)
Pour Cassien, le démon c’est celui qui nous vole l’instant présent, c’est-à-dire l’instant favorable (le kairos) ; chaque instant est en effet une occasion unique, irremplaçable, d’aimer et d’être conscient.
Il définit ainsi l’Amour comme faculté suprême d’ « être présent à ce qui est présent », et de vivre ainsi comme Abraham, « en Sa Présence », dans le Présent Éternel de Dieu.
Est-ce possible ?
(page 144)
Si l’on voulait résumer d’une parole évangélique la doctrine de la divinisation dans ses différentes étapes chez Maxime le Confesseur, il faudrait citer saint Jean : « Dieu est Amour. Celui qui demeure dans l’Amour demeure en Dieu, Dieu demeure en lui. »
On devient ce que l’on regarde.
On devient ce que l’on aime.
L’Amour trinitaire, contemplé et aimé pour lui-même, nous fait entrer dans le Mouvement même de Sa Vie.
On devient ce que l’on fait.
L’Agir du Christ, contemplé et assimilé à nos propres actes, déifie notre agir et notre liberté et nous rend conformes au Fils.
(page 185)
Dans sa contemplation du Dieu-homme, Denys ne se départit jamais de son attitude « apophatique », de son sens du mystère.
Car si c’est un mystère que Dieu soit « plus qu’Être », c’est un mystère peut-être encore plus grand que « Celui qui est Au-delà de tout » devienne « l’un de nous ».
Sa proximité comme son altérité sont pour nous sujets de stupeur et d’émerveillement.
(page 52)
L’exemple de Syméon illustre bien des remarques de Graf Dürckheim indiquant les différences entre la voie mystique et la voie initiatique.
La voie mystique seule est dépendante des grâces imprévues et imprévisibles qui peuvent survenir sur le chemin, la voie initiatique tend à travers l’exercice à demeurer de façon permanente dans la conscience de la grâce.
(page 205)
Le vrai philosophe enseigne par sa personne autant que par ses dires, il est lui-même le « dit » de la sagesse – on considérera plus tard le Christ comme la Parole, le Verbe incarné…
Jean Yves Leloup présente son livre « Dictionnaire amoureux de Jérusalem » à la librairie La Procure à Paris.
Retrouvez le livre : https://www.laprocure.com/dictionnaire-amoureux-jerusalem-jean-yves-leloup/9782259206631.html
[Émission tournée le 27 avril 2010]
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