Frédéric Lenoir « le miracle
Spinoza: Une philosophie pour éclairer notre vie » (2017, Fayard, 264 p.).
.). D'emblée le ton est donné. « J'aime profondément Baruch
Spinoza. Cet homme me touche par son authenticité et sa profonde cohérence, par sa douceur et sa tolérance, par ses blessures et ses souffrances aussi, qu'il a su sublimer dans sa quête inlassable de sagesse. Je l'aime aussi parce que c'est un penseur de l'affirmation ».
On a d'un coté une philosophie basée sur le désir, la joie et le bonheur qui bouleverse la conception même de la morale et de
Dieu, du moins à l'époque. « Par joie, dit
Spinoza, j'entendrai une passion par laquelle l'âme passe à une perfection plus grande, par tristesse une passion par laquelle elle passe à une perfection moindre ». de l'autre, un auteur quasiment amoureux du philosophe. « La philosophie de
Spinoza libère l'homme et le conduit à la joie ». Il n'y a plus d'une part le corps méprisable, mortel, tenté de toutes parts, et de l'autre l'âme, la partie noble et immortelle. Mais on a, d'un côté, le monde sensible que l'on peut atteindre par les sens, et de l'autre le monde des idées. « Ce que
Spinoza entend par Nature (écrit avec une majuscule), ce ne sont pas les fleurs, les plantes et les oiseaux, c'est le cosmos entier dans toutes ses dimensions, visibles et invisibles, matérielles et spirituelles ».
Pour ce qui touche à la religion « En sorte que le
Dieu de
Spinoza, à mon avis, mérite bien le nom de
Dieu ». « Faire de
Spinoza le premier grand penseur « athée » (je ne saisis pas le sens de ces guillemets [écrit l'auteur]) comme on le lit un peu partout, chez qui l'idée de
Dieu serait totalement absente est un énorme contresens. […]
Dieu tel qu'il le conçoit traverse toute son oeuvre et toute sa philosophie éthique ». Ce qui fait que très logiquement l'auteur met alors en garde contre « une lecture (très courante) matérialiste de
Spinoza qui en a très vite conclu qu'il réduisait
Dieu à la matière ».
Pour conclure, je préfère encore
Alphonse Allais, cet autre philosophe-potard. « Tout est dans tout et inversement ». Toujours ce dualisme, qui caractérise la philosophie ou la politique, avec l'exemple connu de la différence entre capitalisme et marxisme. « L'un est l'exploitation de l'homme par l'homme, l'autre, le contraire ».